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30/03/2021
Before the Flood
Le point de départ de ce documentaire sur le changement climatique est la description par l'acteur américain Leonardo DiCaprio du fameux triptyque de Jérôme Bosch (1450-1516), Le jardin des délices. Cette toile apocalyptique se trouvait au dessus de son lit de bébé. Le lien avec le titre du documentaire est notamment le panneau central représentant une humanité pécheresse avant le Déluge (et le panneau central offrant la vision de l'Enfer que les humains subiraient).
L'acteur oscarisé s'appuie sur sa célébrité et son rôle de messager pour la paix des Nations-Unies pour sensibiliser l'opinion publique sur le problème actuel le plus urgent pour l'humanité, le réchauffement climatique. A la fois narrateur et protagoniste principal, il parcourt la planète, constatant la pollution industrielle à Beijing, la disparition de la forêt boréale canadienne, la fonte des glaciers au Groenland, la déforestation massive en Indonésie (premier exportateur d'huile de palme)...etc. Toutes ces activités humaines - synonymes d'exploitation intensive de la planète et de dégradation inexorable de l'environnement au nom de la sacro-sainte croissance économique) sont la cause directe du réchauffement climatique. L'autre volet du documentaire - situation également alarmante - est la surexploitation et l'utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz), créant un déséquilibre important du cycle de carbone, provoquant une concentration de gaz à effet de serre et entraînant par conséquent des changements climatiques.
Hélas, cinq ans plus tard (le documentaire est réalisé juste après l'Accord - historique - de Paris sur le climat en 2015 qui constituait un espoir mais demeurait largement insuffisant), les choses ne sont pas près de changer. Les gouvernements refusent de mettre en place une taxe carbone (instituée et appliquée dans quelques pays seulement) et les politiques aux Etats-Unis, dépendants des lobbies industriels, ne sont pas près non plus à faire avancer le choses en ce qui concerne la pollution, une caractéristique propre à la première puissance économique.
Educatif, instructif, le récit a eu l'excellente idée d'user d'un langage simple afin d'être accessible et de sensibiliser le plus de personnes possibles. C'est dans cette veine, qu'après avoir été diffusé dans les salles de cinéma, il l'a été gratuitement (par le distributeur National Geographic) sur de nombreuses plateformes numériques. Plus "proche des hommes" qu'Une vérité qui dérange (le documentaire oscarisé d'Al Gore - 2006) car se déroulant essentiellement sur le terrain et dépeignant l'impact du réchauffement climatique sur des populations (humaines ou animales), ce documentaire devrait être montré dans les écoles. C'est là où commence l'éducation à l'environnement. J N
Before the Flood (Fisher Stevens, USA, 2016, 136 min)
- Présenté - Festival International de Toronto 2016
- Meilleur documentaire - Hollywood Film Awards 2016
- Meilleur documentaire - Evening Standard British Film Awards 2016
14:47 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : before the flood, leonardo dicaprio, fisher stevens, réchauffement climatique, changement climatique, gaz à effet de serre, croissance économique, environnement, pollution, etats-unis, forêt boréale canadienne, groenland, combustibles fossiles, déforestation, indonésie, jérôme bosch, le jardin des délices
29/03/2021
Death Parade
En voilà une que nous avons apprécié et qui sort de l'ordinaire. Adaptée d'un court-métrage (Death Billiards, 2013, 25 min), l'histoire (12 épisodes) consiste en une succession de deux personnages qui se retrouvent dans un bar à l'atmosphère délétère et qui comprennent assez vite qu'elles sont là pour jouer à un jeu de bar (fléchettes, bowling...etc) qui s'avère être un jeu de survie. Aux commandes, le placide et dépourvu de toute émotion barman Decim et sa cynique d'assistante Chiyuki. C'est lui qui décidera si le joueur - psychanalisé à travers son comportement durant le jeu - mérite une nouvelle vie ou le néant. En effet, l'épreuve que subissent les joueurs les entraîne à extérioriser leurs sentiments, chose qu'ils ne feraient pas en temps normal.
Le thème de la réflexion sur le sens de la vie n'est pas spécialement novateur. Plus intéressant est son adjonction à deux autres thématiques principales : la psychologie introspective et le Jugement dernier. A ce dosage réussi, s'ajoute une structure originale pour une série animée, l'anthologie (une histoire différente par épisode) et un character design de qualité (les personnages allongés et leurs mimiques collent très bien à l'ambiance glauque). Le tout fait de Death Parade une série de qualité, ce qui n'est point étonnant lorsqu'on connaît les chefs-d'oeuvres sortis du chapeau de Mad House. Pour ne citer que ceux-là : Monster, Death Note, Paranoia Agent, Texhnolyze, Gungrave, et notre coup de coeur de toujours, Claymore.
Enfin, un élève en Première - fan d'anime - nous a demandé pour quelle raison cet anime a subi les foudres du Vatican, information dont nous n'étions pas au courant et que nous n'avons pas trouvé. Mais si elle est exacte, la réponse est évidente puisque Death Parade traite de manichéisme (thématique on ne peut plus chrétienne), se déroule dans le purgatoire et surtout, questionne l'impartialité du Jugement dernier. Cette réflexion freestyle n'a pas du trop plaire du côté de l'Eglise catholique... J N
Death Parade
(12 épisodes de 23 min diffusés du 9 janvier au 27 mars 2015)
Studio : Madhouse
Réalisateur et scénariste : Yuzuru Tachikawa
08:00 Publié dans Anime, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yuzuru tachikawa, anthologie, madhouse, decim, death parade, purgatoire, introspection
28/03/2021
QUALIF - CM 2022 : Kazakhstan-France 0-2
La France se reprend et assure l'essentiel
Constituant le second match des Bleus dans leur campagne de qualification pour la Coupe du monde 2022 (au Qatar), après le nul indigeste à domicile contre l'Ukraine mercredi (1-1), Kazakhstan-France méritait un petit commentaire. Il s'agissait, en effet, de la première confrontation entre ces deux équipes. L'autre intérêt consistait à voir si les champions du monde en titre allaient rebondir - après un premier match médiocre - dans des conditions difficiles. Si le Kazakhstan fait partie des "nations faibles" de la zone Europe (évoluer dans celle-ci - a contrario des autres Etats d'Asie centrale - ne lui a pas vraiment permis de progresser), la tâche ne s'annoncait pas facile pour autant : un déplacement de 5000 km pour les hommes de Didier Deschamps, un match joué sur une pelouse synthétique, dans le froid frigorifique de Nour-Soultan (la capitale Astana prend ce nom le 20 mars 2019, jour de la démission du président historique Noursoultan Nazarbaïev), face à un adversaire plus frais, n'ayant pas joué en cours de semaine.
Rien de tout ça n'a finalement affecté le onze tricolore qui l'emporte (2-0) sans avoir été particulièrement flamboyant mais sans avoir vraiment été inquiété par une équipe limitée sur le plan offensif. C'est Ousmane Dembelé qui inscrivait le premier but d'une frappe croisée puissante après un joli mouvement Pogba-Martial (20e). L'attaquant de Barcelone, qui n'avait plus joué en bleu depuis deux ans et qui n'avait plus marqué depuis juin 2018 (3-1 contre l'Italie) a peut-être marqué des points en vue de la liste définitive pour l'Euro 2020 (voir ci-dessous) tandis que son compère de l'attaque - Anthony Martial - a alterné le bon et le moins bon. Il n'est pas possible, à l'heure actuelle, de savoir s'il a marqué des points. Le second but était un csc sur corner (44e). Laissé sur le banc après son match transparent contre l'Ukraine, Mbappé entrait en sconde mi-temps puis ratait un penalty (75e). Le parisien traverse une passe délicate à l'international, ce qui ne remet pas pour autant en cause son statut, lui qui fait partie des joueurs assurés d'aller à l'Euro. Une victoire, un clean sheet, l'essentiel était assuré.
L'équipe alignée : Lloris - Dubois, Zouma, Lenglet, Digne - Pogba (Rabiot, 59e), NDombélé (Sissoko, 82e) - Dembelé (Coman, 90e), Griezmann (Ben Yedder, 59e), Lemar - Martial (Mbappé, 59e)
Baromètre Euro 2020
Après la contre-performance contre l'Ukraine, Didier Deschamps n'a pas hésité à effectuer un large turn-over, soit 9 joueurs remplacés (seuls Lloris et Griezmann a débuté les deux rencontres). Ce mécanisme est un rappel que personne n'est assuré (officiellement du moins) d'aller à l'Euro mais permet également au sélectionneur d'avoir une idée claire sur le groupe final des 23. Une chose est certaine par contre, sur les 26 emmenés pour cette campagne de 3 matchs (la Bosnie c'est mercredi prochain), 3 n'iront pas à l'Euro.
Le secteur le moins incertain est celui des gardiens. A priori, Lloris, Mandanda et Maignan ne devraient pas être inquiétés (les a accompagnés ici Areola). En défense, si 8 défenseurs sont emmenés (au lieu de 9), les 4 postes devraient être doublés et par conséquent le choix devrait se faire entre Léo Dubois et Ferland Mendy, soit un spécialiste du poste d'arrière-droit et un arrière gauche pouvant évoluer sur les deux ailes.
Cela laisse 12 places pour les milieux de terrains et les attaquants, soit une formule 6-6, soit 7-5 dans un ordre comme dans un autre. Fort logiquement, les revenants que sont Lemar, Dembelé et NDombelé partent désavantagés mais rien n'est sûr dans deux secteurs où la polyvalence comptera énormément. Dans la même logique, les 23 devraient être extirpés de cette liste de 26 sauf éventuelles blessures, ce qui arrive souvent. Celles-ci concernent Corentin Tolisso qui aurait sa place mais dont la longue blessure ne devrait pas lui permettre de revenir à temps pour l'Euro. Un autre postulant sérieux est le crack Camavinga (18 ans), laissé à la disposition des Espoirs.
Par rapport à l'équipe championne en 2018, un tiers au moins de l'effectif sera renouvelé, soit Areola (sauf blessure d'un des trois autres gardiens), les défenseurs Rami (retraite), Umtiti, Sidibé et Benjamin Mendy et les milieux Matuidi et Thauvin. A ces 7 joueurs, sont en ballotage défavorable N'Zonzi, Fekir et Tolisso. Ci-dessous les 26 actuels. En gras, ceux qui nous semblent assurés d'être à l'Euro. J N
Gardiens : Lloris (Tottenham), Mandanda (Marseille), Maignan (Lille), Areola (Fulham).
Défenseurs : Dubois (Lyon), Pavard (Bayern Munich), Lucas Hernandez (Bayern Munich), Digne (Everton), Ferland Mendy (Real Madrid), Kimpembé (PSG), Lenglet (Barcelone), Varane (Real Madrid), Zouma (Chelsea).
Milieux : Pogba (Manchester United), Kanté (Chelsea), Lemar (Atletico Madrid), Rabiot (Juventus), NDombelé (Tottenham), Moussa Sissoko (Tottenham).
Attaquants : Giroud (Chelsea), Dembelé (Barcelone), Martial (Manchester United), Coman (Bayern Munich), Ben Yedder (Monaco), Griezmann (Barcelone), Mbappé (PSG).
Autres sélectionnables : Camavinga (Rennes), N'Zonzi (Rennes), Fekir (Bétis Séville), Tolisso (Bayern Munich), Upamecano (Leipzig), Thuram (Mönchengladbach), Ikoné (Lille), Aouar (Lyon).
18:00 Publié dans Football, Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : france, équipe de france football, kazakhstan-france, éliminatoires coupe du monde 2022, coupe du monde 2022, noursoultan, nour-soultan, didier deschamps, euro 2020
23/03/2021
Sites internet les plus visités
Notre dernier classement/liste remontant à mai 2020 et celui des sites internet les plus visités remontant à juillet 2019, il était temps de revenir sur ce dernier et de l'actualiser. L'idée a été, en fait, inspirée par la mise à jour de ce classement dans notre enseignement de géographie en classe de Première (Thème 2 : Une diversification des espaces et des acteurs de la production). Le classement est montré dans une sous-partie traitant du rôle des firmes transnationales dans la production mondiale. L'idée générale est que l'économie numérique est de plus en plus présente et puissante au sein de l'économie mondiale et que les plateformes numériques sont de plus en plus utilisées dans le commerce, d'où le classement permettant de constater que 4 sites d'e-commerce se retrouvent dans le TOP 12 (voir ci-dessous), argument renforçant l'idée générale.
En ce qui concerne le classement effectué par Alexa et appelé traffic rank, il est réalisé en fonction du nombre de visiteurs uniques et du nombre de pages vues par chaque visiteur. Le calcul de cette moyenne sur les trois derniers mois donne le "traffic rank". Toutes les extensions d'une adresse internet sont prises en compte et sont comptabilisés pour le même site. Si un site possède différentes extensions ou qui bénéficie d'adresses différentes qui toutes mènent à un seul site au contenu identique, ses visiteurs sont cumulés et comptabilisés pour le même site. La dernière mise à jour date du 8 février 2021.
Encore et toujours, Google Search et Youtube se situent respectivement à la première et seconde place. Les Etats-Unis dominent fort logiquement le classement et notamment le TOP 50 où ils placent 21 sites. Leur unique concurrent commercial, la Chine, suit de près avec 18 sites. L'Empire du Milieu place d'ailleurs 6 sites dans le TOP 10. Les deux géants économiques tuent toute concurrence puisqu'ils occupent quasiment le TOP 27 (y figure le site indonésien Ozekone appartenant au conglomérat MNC Corporation). Le partage égal entre les Etats-Unis et la Chine (13 chacun) est hautement symbolique d'une lutte entre les géants du numérique. L'hégémonie des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft - tous représentés dans ce classement) doit désormais composer avec son équivalent chinois, les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi).
Dans le TOP 50, Etats-Unis et Chine totalisent 39 sites, laissant donc des miettes au reste, soit deux pays plaçant chacun deux sites (Japon, Russie), six pays en plaçant un (Pays-bas, Inde, Canada, Corée du Sud, Iran, Indonésie) et un territoire "spécial", Hong Kong (Google Hong Kong).
Enfin, la pandémie de Covid-19 - qui sévit depuis plus d'un an - a eu un impact sur ce classement, profitant au géant controversé de la vente en ligne, Amazon. Multinationale qui a effectué le plus de bénéfices depuis un an, l'entreprise de Jeff Bezos monte logiquement dans le classement. L'enfermement chez soi a aussi été bénéfique au géant du streaming, Netflix qui se hisse à la 20ème place et qui subit désormais une concurrence féroce de toute une cohorte qui s'est ajusté à cette tendance (Prime Video, Apple+, Disney+, HBO max...etc). Enfin, le confinement a entraîné l'utilisation massive de la vidéoconférence, hissant Zoom Video Communications à la 14ème place (l'utilisation du concurrent direct Meet est comptabilisée dans celle de Google). R H, J N
TOP 25 (au 8 février 2021)
1) Google (USA)
2) Youtube (USA)
3) Tmall (e-commerce/Chine)
4) Baidu (moteur de recherche/Chine)
5) Tencent QQ (portail/Chine)
6) Sohu (portail/Chine)
7) Facebook (USA)
8) Taobao (e-commerce/Chine)
9) Qihoo 360 (logiciels/Chine)
10) Amazon (e-commerce/USA)
11) Yahoo! (USA)
12) Jingdong Mall (e-commerce/Chine)
13) Wikipedia (USA)
14) Zoom (USA)
15) Sina Weibo (réseau social/Chine)
16) Sina Corp (portail/Chine)
17) Xinhuan News Agency (média/Chine)
18) Windows Live (USA)
19) Reddit (USA)
20) Netflix (USA)
21) Microsoft (USA)
22) Panda TV (streaming jeux vidéo/Chine)
23) Zhanqi TV (streaming jeux vidéo/Chine)
24) Okezone (portail/Indonésie)
25) Alipay (Chine)
19:07 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexa internet, sites internet les plus visités, sites internet, économie numérique, e-commerce, qihoo 360, yahoo!, wikipedia, sohu, taobao, batx, gafam, google, facebook, youtube, netflix, zoom, etats-unis, chine, indonésie, streaming, xiaomi, tencent qq, baidu, amazon, iran, pays-bas, inde, hong kong, canada, japon, russie, corée du sud, windows live, reddit, microsoft, panda tv, zhanqi tv, okezone, alipay, jingdong, sina weibo, sina corp, xinhuan news agency, tmall
18/03/2021
Kiki...
On ne se lasse jamais de revoir les oeuvres du maître incontesté de l'animation japonaise à qui nous portions un hommage après avoir regardé son dernier opus, Le vent se lève. Nous avions regardé la dernière fois Kiki la petite sorcière au printemps 2004 (au Gaumont Parnasse, à Paris). Celui-ci s'inscrit à la fois dans la période années 1980 de Miyazaki (comprenant notamment le culte Nausicaa), soit avant que les ordinateurs ne viennent "booster" l'animation, et dans le registre enfance de celui qui naquit en 1941 à Tokyo en pleins bombardements américains (ce qui entraîna l'exil de ses parents et inspira ses oeuvres anti-guerre).
Dans cette catégorie figurent les non moins attendrissant Mon voisin Totoro (1988), Ponyo sur la falaise (2008) et le génial Le voyage de Chihiro (2001), satire également de la société de consommation et seule animation ayant remporté l'Oscar du meilleur film étranger. A l'âge de 13 ans, une future sorcière doit partir faire son apprentissage dans une ville inconnue (une ville qui nous a fait penser à Prague ou Bratislava mais ça pourrait être n'importe où en Europe). C'est cette expérience que va vivre Kiki au caractère bien trempé en effectuant un boulot de livreuse chez la boulangère Osono.
Kiki va donc devoir puiser dans ses ressources afin de se fondre dans cette nouvelle communauté. Comme souvent chez Miyazaki - dont la marque de fabrique est le savant dosage entre récit personnel et discours universel - la symbiose entre le merveilleux et la simplicité est grandement réussie. Cette allégorie clairvoyante et généreuse de l'apprentissage de l'adolescence n'a pas pris une ride plus de trente ans plus tard. Tout simplement magnifique. Il y a plus de dix ans, nous affirmions à propos de Ponyo que l'animation de Miyazaki devrait être enseignée dans les écoles de cinéma. A l'heure du gavage scolaire, des ravages des réseaux sociaux (The Social Dilemma) et de la culture-poubelle Netflix, elle devrait être enseignée dans toutes les écoles. J N, R H
Kiki la petite sorcière (Hayao Miyazaki, 1989, 102 min)
- Prix du meilleur film d'animation - Festival du film Mainichi 1990
- Meilleur réalisateur - Japan Academy Prize 1990
- Meilleur film - Japan Academy Prize 1990
- Meilleur réalisateur - Kiname Junpo Awards 1990
17:52 Publié dans Anime, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ghibli, studio ghibli, kiki la petite sorcière, kiki's delivery service, hayao miyazaki, animation japonaise, animation, anime, miyazaki, adolescence
01/03/2021
Petrograd, Shanghai
Nous avons toujours énormément apprécié Alain Badiou dont nous commentions un ouvrage il y a plus de dix ans. Le philosophe d'inspiration marxiste, considéré actuellement comme l'une des figures les plus éminentes de la philosophie française. Dans ce court essai paru dans La Fabrique que nous apprécions beaucoup également, il refait - à contre-courant des analyses classiques - à la fois une mise au point et une réflexion sur les deux révolutions majeures du XXème siècle,, la Révolution d'Octobre 1917 (Russie) et la Révolution culturelle en Chine (1966). Une analyse fine et pointue, et qui montre que malgré leurs échecs ultérieurs ces deux mouvements révolutionnaires sont plein d'enseignements "pour tous ceux qui croient en l'avenir du communisme" (quatrième de couverture). Un passage aura particulièrement retenu notre attention, lorsque l'auteur rappelle en début d'ouvrage comment les événements et plus préciséments les moments révolutionnaires et leurs protagonistes sont déformés,avec pour résultat une image péjorative associée à des processus nés à la base de mouvements intellectuels oeuvrant pour le progrès humain et la fin des inégalités socio-économiques. Brillant. J N
"Il est vrai que pour rendre possible la mort d'un événement révolutionnaire dans la mémoire des hommes, il faut en changer le réel, en faire une fable sanguinaire et sinistre. La mort d'une révolution s'obtient par une calomnie savante. En parler, en organiser le centenaire, oui! Mais à condition de d'être donné les savants moyens de conclure : plus jamais ça!
Là encore, ce fut déjà le cas de la Révolution française. Les héros de cette révolution, Robespierre, Saint-Just, Couthon, furent présentés pendant des décennies comme des tyrans, des gens aigris et ambitieux, des assassins costumés. Même Michelet, un partisan affiché de la Révolution française, a voulu faire de Robespierre une figure de dictateur. Notons au passage qu'il a fait là une invention dont il aurait dû déposer le brevet, car elle a fait fortune. Aujourd'hui, le seul mot de "dictateur" est un couperet qui remplace toute discussion. Qui sont, après Robespierre, Lénine, Mao, Castro, et même Chavez au Venezuela, ou Aristide à Haîti? Des dictateurs. La question est réglée." [...]
Alain Badiou, Petrograd, Shanghai. Les deux révolutions du XXe siècle, Paris, La Fabrique éditions, 2018, 114 p.
06:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain badiou, petrograd, shanghai, révolution culturelle, chine, révolution d'octobre, la fabrique