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05/04/2021

Alita

alita,robert rodriguezC'est un article envoyé par R. qui nous a fait découvrir cette adaptation d'un manga. Comme souvent, on en découvre sur le tard en dépit du fait qu'on soit de grands aficionados des manga/anime. L'article (et il y en a une floppée dans ce genre évidemment) listait les meilleures adaptations en live-action film (ici, un mélange entre prises de vues réelles et animation 3D) de mangas. L'article en question n'en citait que 5 (pour une liste exhaustive, consulter la liste de Sens Critique) dont celui-ci que nous nous sommes empressés d'aller regarder.

Il s'agit de l'adaptation du langa culte Gunnm, déjà adapté en film animé en sous le même nom en 1993 (Hiroshi Fukutomi). Oeuvre dystopique, le récit se situe en 2563, 300 ans après que la Terre ait connu une catastrophe appelée "l'effondrement", suite à une guerre contre Mars, et plus précisément dans la ville d'Iron City, haut lieu de la criminalité en tout genre. Elle sert de décharge géante à la ville céleste de Zalem (1), le graal que tout le monde voudrait rejoindre. C'est dans la décharge d'objets métalliques que le docteur Dyson Ido (Daisuke Ido dans l'oeuvre originale) trouve un cyborg quasiment détruit. Le ramenant à la vie, il le nomme Alita, du nom de sa fille défunte (Gally dans le manga). Elle est amnésique mais se découvre rapidement une force surhumaine et veut en savoir plus sur son origine. C'est là où elle rencontre Hugo - un revendeur de pièces biomécaniques - et surtout le malfaisant Vector, maître du jeu ultrapopulaire et non moins violent, le Motorball.

On a pu lire que l'accueil du film a été mitigé et c'est un peu normal vu l'histoire un peu fourre-tout. On regrettera la dimension un peu trop manichéenne des personnages mais aussi le côté bien-pensant made in USA. Comme souvent dans les adaptations américaines de manga, les effets visuels l'emportent largement sur un scénario conventionnel et ô combien de fois déjà vu (Ghost in the Shell en 2017 en est le parfait exemple). On retiendra par contre et surtout une fable de science-fiction réussie, l'idée de lutte perpetuelle entre la mécanique agressive et dévastatrice de cette jeune fille attendrissante et son esprit humaniste et altruiste. Au-delà du blockbuster (que nous n'apprécions guère), nous estimons qu'Alita: Battle Angel est un film de post-cyber punk plutôt réussi malgré ses défauts.  J N

Alita: Battle Angel (Robert Rodriguez, 2019, 122 min)

Cast : Rosa Salazar, Christoph Waltz, Jennifer Conne

- Meilleurs effets visuels - Satellite Awards 2019

- Meilleure performance animée (Rosa Salazar) - Hollywood Critics Association 2020

- Meilleurs effets visuels - Hawaii Film Critics Society 2020

- Meilleurs effets viseuls - Florida Film Critics Circle Awards 2019

 

(1) Thématique qu'on retrouve déjà dans l'oeuvre culte de Kurt Vonnegut, Le pianiste déchaîné (1952), où après une Troisième Guerre mondiale, l'humanité n'en mène pas large. La cité post-industrielle d'Ilium est divisée en deux parties distinctes par un fleuve. D'une part, la caste supérieure (fonctionnaires, administrateurs et ingénieurs) et d'autre part la populace travaillant dans les Corps de Reconstruction et de Récupération.

 

04/04/2021

Churchill and the Movie Mogul

churchill and the movie mogul,winston churchill,churchill,alexander korda,cinémaUne petite note pour R. Qu'on soit fan ou pas, on ne peut qu'être fasciné par l'éclectisme du personnage, ancien combattant lors de la Seconde guerre des Boers, fin tacticien politique, figure de proue de la résistance britannique face à la guerre d'usure menée par l'Allemagne nazie, historien, écrivain (prix Nobel de littérature en 1953), peintre...etc. Ce court documentaire revisite sa relation méconnue avec le réalisateur et producteur hongrois (naturalisé britannique) Alexander Korda (1893-1956), un des grands artisans de l'industrie du film britannique (il fonde en 1932 la société de production London Film Productions). En 1934, Korda engage Churchill comme scénariste et consultant. S'ensuivent dix années de féconde collaboration. Féru de cinéma, le vieux lion a très vite compris la force du cinéma comme arme de propagande. Si Adolf Hitler avait Leni Riefenstahl pour faire l'apologie du nazisme, Winston Churchill avait son pendant mais pour renforcer l'attrait de la démocratie. Korda est même envoyé en mission à Hollywood et y renforcera accessoirement les relations anglo-américaines, ce qui faciletera (entre autres facteurs) l'intervention américaine dans le second conflit mondial.

Les documentaires (ou biopics) portant sur des détails peu connus mais édifiants sur la vie d'une grande figure politique sont rares mais souvent des coups de force. Celui-ci en est un. 

J N, R H

Churchill and the Movie Mogul (John Fleet, UK, 2019, 60 min)

Parler de Churchill nous a également donné l'envie de dresser une liste (quasi-exhaustive) des acteurs l'ayant porté à l'écran. La liste est longue (voir ci-dessous) et nous n'avons vu que quelques uns. Nous retiendrons fort logiquement la performance coup de poing de Gary Oldman (Oscar du meilleur acteur). Nous avons également beaucoup apprécié dans ce rôle John Lithgow dans la première saison de la série télévisée The Crown (même si la corpulence n'est pas adéquate). Clin d'oeil également à Ian Mune le temps d'une longue séquence (la mimique est parfaite) dans Ike: Opération Overlord (2004).

Winston Churchill à l'écran

- Tim Hudson (De Gaulle, 2020)

- Gary Oldman (Darkest Hour, 2017)

- Brian Cox (Churchill, 2017)

- John Lithgow (The Crown - série, 2016)

- Andy Nyman (Peaky Blinders - série, 2013)

- Timothy Spall (The King's Speech, 2010)

- Rod Taylor (Inglorious Basterds, 2009)

- Brendan Gleeson (Into the storm, 2009)

- Ian Mune (Ike: Countdown to D-Day, 2004)

- Albert Finney (The Gathering Storm, 2002)

- Timothy West (Hiroshima - téléfilm, 1995)

- Bob Hoskins (World War II: When Lions Roared, 1994)

- Julian Fellowes (The Treaty, 1991)

- John Evans (Casablanca Express, 1989)

- Ronald Lacey (The Great Escape II: The Untold Story, 1988)

- Robert Hardy (Winston Churchill: The Wilderness Years - série, 1981)

- Wensley Pithey (Ike - série, 1979)

- John Houseman (Truman at Potsdam, 1976)

- Warren Clarke (Jennie: Lady Randolph Churchill - série, 1974)

- Richard Burton (The Gathering Storm, 1974)

- Simon Ward (Young Winston, 1972)

- Patrick Wymark (Operation Crossbow, 1965)

30/03/2021

Before the Flood

before the flood,leonardo dicaprio,fisher stevens,réchauffement climatique,changement climatique,gaz à effet de serre,croissance économique,environnement,pollution,etats-unis,forêt boréale canadienne,groenland,combustibles fossiles,déforestation,indonésie,jérôme bosch,le jardin des délicesLe point de départ de ce documentaire sur le changement climatique est la description par l'acteur américain Leonardo DiCaprio du fameux triptyque de Jérôme Bosch (1450-1516), Le jardin des délices. Cette toile apocalyptique se trouvait au dessus de son lit de bébé. Le lien avec le titre du documentaire est notamment le panneau central représentant une humanité pécheresse avant le Déluge (et le panneau central offrant la vision de l'Enfer que les humains subiraient).

L'acteur oscarisé s'appuie sur sa célébrité et son rôle de messager pour la paix des Nations-Unies pour sensibiliser l'opinion publique sur le problème actuel le plus urgent pour l'humanité, le réchauffement climatique. A la fois narrateur et protagoniste principal, il parcourt la planète, constatant la pollution industrielle à Beijing, la disparition de la forêt boréale canadienne, la fonte des glaciers au Groenland, la déforestation massive en Indonésie (premier exportateur d'huile de palme)...etc. Toutes ces activités humaines - synonymes d'exploitation intensive de la planète et de dégradation inexorable de l'environnement au nom de la sacro-sainte croissance économique) sont la cause directe du réchauffement climatique. L'autre volet du documentaire - situation également alarmante - est la surexploitation et l'utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz), créant un déséquilibre important du cycle de carbone, provoquant une concentration de gaz à effet de serre et entraînant par conséquent des changements climatiques.

Hélas, cinq ans plus tard (le documentaire est réalisé juste après l'Accord - historique - de Paris sur le climat en 2015 qui constituait un espoir mais demeurait largement insuffisant), les choses ne sont pas près de changer. Les gouvernements refusent de mettre en place une taxe carbone (instituée et appliquée dans quelques pays seulement) et les politiques aux Etats-Unis, dépendants des lobbies industriels, ne sont pas près non plus à faire avancer le choses en ce qui concerne la pollution, une caractéristique propre à la première puissance économique.

Educatif, instructif, le récit a eu l'excellente idée d'user d'un langage simple afin d'être accessible et de sensibiliser le plus de personnes possibles. C'est dans cette veine, qu'après avoir été diffusé dans les salles de cinéma, il l'a été gratuitement (par le distributeur National Geographic) sur de nombreuses plateformes numériques. Plus "proche des hommes" qu'Une vérité qui dérange (le documentaire oscarisé d'Al Gore - 2006) car se déroulant essentiellement sur le terrain et dépeignant l'impact du réchauffement climatique sur des populations (humaines ou animales), ce documentaire devrait être montré dans les écoles. C'est là où commence l'éducation à l'environnement. J N

Before the Flood (Fisher Stevens, USA, 2016, 136 min)

- Présenté - Festival International de Toronto 2016

- Meilleur documentaire - Hollywood Film Awards 2016

- Meilleur documentaire - Evening Standard British Film Awards 2016

18/03/2021

Kiki...

Kiki.jpgOn ne se lasse jamais de revoir les oeuvres du maître incontesté de l'animation japonaise à qui nous portions un hommage après avoir regardé son dernier opus, Le vent se lève. Nous avions regardé la dernière fois Kiki la petite sorcière au printemps 2004 (au Gaumont Parnasse, à Paris). Celui-ci s'inscrit à la fois dans la période années 1980 de Miyazaki (comprenant notamment le culte Nausicaa), soit avant que les ordinateurs ne viennent "booster" l'animation, et dans le registre enfance de celui qui naquit en 1941 à Tokyo en pleins bombardements américains (ce qui entraîna l'exil de ses parents et inspira ses oeuvres anti-guerre).

ghibli,studio ghibli,kiki la petite sorcière,kiki's delivery service,hayao miyazaki,animation japonaise,animation,anime,miyazaki,adolescenceDans cette catégorie figurent les non moins attendrissant Mon voisin Totoro (1988), Ponyo sur la falaise (2008) et le génial Le voyage de Chihiro (2001), satire également de la société de consommation et seule animation ayant remporté l'Oscar du meilleur film étranger. A l'âge de 13 ans, une future sorcière doit partir faire son apprentissage dans une ville inconnue (une ville qui nous a fait penser à Prague ou Bratislava mais ça pourrait être n'importe où en Europe). C'est cette expérience que va vivre Kiki au caractère bien trempé en effectuant un boulot de livreuse chez la boulangère Osono.

ghibli,studio ghibli,kiki la petite sorcière,kiki's delivery service,hayao miyazaki,animation japonaise,animation,anime,miyazaki,adolescenceKiki va donc devoir puiser dans ses ressources afin de se fondre dans cette nouvelle communauté. Comme souvent chez Miyazaki - dont la marque de fabrique est le savant dosage entre récit personnel et discours universel - la symbiose entre le merveilleux et la simplicité est grandement réussie. Cette allégorie clairvoyante et généreuse de l'apprentissage de l'adolescence n'a pas pris une ride plus de trente ans plus tard. Tout simplement magnifique. Il y a plus de dix ans, nous affirmions à propos de Ponyo que l'animation de Miyazaki devrait être enseignée dans les écoles de cinéma. A l'heure du gavage scolaire, des ravages des réseaux sociaux (The Social Dilemma) et de la culture-poubelle Netflix, elle devrait être enseignée dans toutes les écoles. J N, R H

Kiki la petite sorcière (Hayao Miyazaki, 1989, 102 min)

- Prix du meilleur film d'animation - Festival du film Mainichi 1990

- Meilleur réalisateur - Japan Academy Prize 1990

- Meilleur film - Japan Academy Prize 1990

- Meilleur réalisateur - Kiname Junpo Awards 1990

29/12/2020

American Factory

MV5BNWFkMDY1MjItZmNkOS00MDg2LWFlMjMtZWU3YmM0MmY3MWM3XkEyXkFqcGdeQXVyMTkxNjUyNQ@@._V1_UX182_CR0,0,182,268_AL_.jpgC'est après avoir regardé les cinq documentaires nominés l'hiver 2019 à l'Oscar du meilleur film documentaire que nous affirmons définitivement être un peu étonnés que celui-ci ait remporté la statuette. Ce documentaire aborde la vie de l'usine Moraine dans l'Ohio post-industriel. Spécialisée dans la construction de pièces automobiles, l'usine appartient à un milliardaire chinois qui racheta en 2009 cette ancienne filiale de General Motors.

Tourné en fly-on-the-wall, le documentaire dépeint le quotidien difficile des 2000 employés américains victimes de l'exploitation chinoise. A travers ce clash socio-économico-culturel entre employés américains et employeurs chinois, American Factory semble mettre en avant la fracture entre la classe ouvrière américaine et le néo-capitalisme chinois. Etre sensible à ce sujet dépend de la manière de concevoir le monde à tous les niveaux. Il y a toutefois un problème - lorsqu'on n'est pas américain - à comprendre cette tendance à fustiger des pratiques dont sont victimes les Américains et provenant de l'extérieur lorsque ces mêmes Américains usent des mêmes pratiques à l'étranger. Nous évoquions d'ailleurs cela, en matière de pratique politique, dans notre commentaire sur le documentaire Active Measures (2018).

Sans doute aurait-il été plus intéressant de confronter cette classe ouvrière au sytème économique ultra-capitaliste américain. Mais ce capitalisme sauvage n'est à aucun moment remis en cause. C'est là que le bât blesse. Sans vouloir enlever trop de crédit à ce documentaire, nous ne comprenons pas pourquoi il a été préféré aux autres nominés. Si The Edge of Democracy n'a, à notre sens, rien de particulièrement transcendant dans le sens où il est simplement un plaidoyer pour plus de démocratie au Brésil et où son orientation politique est un peu trop directe et transparente, les poignants The Cave (le quotidien d'un hopital dans le conflit syrien), Pour Sama (toujours dans la guerre de Syrie, un regard intimiste sur l'expérience féminine de la guerre - primé meilleur documentaire aux BAFTA Awards et European Awards en 2019) et Honeyland (une confrontation entre consumérisme et préservation de l'environnement) méritaient davantage de consécration...

Mais voilà, un documentaire portant dans son titre "American" (les fictions et documentaires comportant également cela ne se comptent plus) et produit par l'empire Netflix a nécessairement eu plus de couverture médiatique que les autres, provenant de tous de pays en développement (la production de For Sama est anglo-américaine mais la réalisatrice est syrienne). De même, force est de constater que sur les 37 dernières éditions des oscars américains, la statuette du meilleur documentaire n'a échappé que 6 fois (1996, 2000, 2006, 2016 et 2013) aux Etats-Unis...  J. N

American Factory (Steven Bognar, Julia Reichert, 2019, USA, 110 min)

- Meilleur documentaire - Academy Awards 2019

- Meilleure direction de documentaire - Primetime Emmy Awards 2020

- Meilleure direction de documentaire - Directors Guild of America 2020

- 1 nomination (meilleure documentaire) - BAFTA Awards 2019

- Meilleur documentaire - Gotham Awards 2019