16/02/2011
The Fighter
Jeune boxeur qui a du mal à faire démarrer sa carrière, Micky Ward (Mark Wahlberg) est coaché à la fois par un frère aîné (Christian Bale) toxicomane à ses heures (mais légitimé par son statut d'ancienne gloire), et par une mère ultra-posséssive et bien décidée à récolter les fruits de son rôle d'agent. Micky rencontre Charlene, personnalité forte qui va tout faire pour le sortir du carcan familial (Micky a également 7 soeurs...). Le film est inspiré d'une vraie histoire, celle de la carrière (années 80-2000) du boxeur américain Micky Ward. En début de carrière, celui-ci remporte 14 victoires consécutives avant de raccrocher les gants durant 3 ans suite à une série de défaites au début des années 90. De retour sur les rings en 1994, il remporte 9 victoires consécutives. Le 11 mars 2000, Ward remporte le titre de champion du monde WBU face à Shea Neary lors d'un combat épique. C'est sur cette performance que se termine le film, marquant l'apogée de Ward et sa réconciliation définitive avec son frère qui malgré tout, l'aura aidé à relever la pente. Plus qu'un film de boxe aux scènes de combat ultraréalistes (1), The Fighter est l'histoire de deux frères que tout oppose dans la vie mais qui sauront se montrer soudés face à l'adversité ; une véritable tragédie grecque à laquelle l'excellent Mark Wahlberg s'était déja essayé dans We own the night (2007) de James Gray où il entretenait une relation similaire avec Joaquin Phoenix. Quant à Christian Bale, non moins excellent, il a perdu 20 kilos pour ce rôle (2) qui lui valu le Golden Globe de meilleur acteur dans un second rôle et qui logiquement devrait lui permettre d'empocher l'Oscar pour la même catégorie.
The Fighter (David O'Russell, USA, 2010, 117 min). Avec Mark Wahlberg, Christian Bale, Amy Adams, Melissa Leo, Jack McGee, Mickey O'Keefe, Miguel Espino.
- 7 nominations - Oscars 2011 (le 27 février 2011).
- Meilleur acteur dans un second rôle (Christian Bale) - Golden Globe 2011.
- Meilleure actrice dans un second rôle (Melissa Leo) - Golden Globe 2011.
(1) Mark Walhberg a du s'entrainer durant quatre ans afin d'imiter la technique de Ward, marquée par un crochet du gauche dévastateur et une endurance extrême à la douleur.
(2) Il avait déja perdu 28 kilos pour The machinist (2005).
12:52 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the fighter, christian bale, mark wahlberg, david o'russell, amy adams, melissa leo, boxe, jack mcgee, oscars
14/02/2011
Cirkus Columbia
Début années 90, Bosnie-Herzégovine. Divko Buntic (Miki Manojlovic) rentre dans sa ville natale après des années d'exil en Allemagne. Plein aux as, arrivé avec une future épouse de 30 ans sa cadette (elle a l'âge de son fils), il commence à mettre à la porte son ex-femme et son fils. Ses connexions avec les autorités (corrompues) locales lui facilitent la tâche. Dans le même temps, les premières frictions entre communautés ethniques (Musulmans, Serbes, et Croates) se font sentir, prémisses d'une future guerre civile. Invité pour présenter son dernier film au Festival du film international de Beyrouth, le réalisateur bosniaque Dannis Tanovic poursuit son exploration d'un thème qu'il lui tient à coeur, la guerre (1). Se focalisant cette fois-ci sur le point de vue des civils, il nous conte un récit touchant et qui porte à réflexion. La conclusion est toujours la même : la guerre, ça fait mal et c'est absurde...
Cirkus Columbia (Dannis Tanovis, Fr/Bos/Ang/Bel/Slo, 2010, 113 mins). Avec Miki Manojlovic, Boris Ler, Mira Furlan, Jelena Stupljanin, Mario Knezovic, Milan Strljic, Svetislav Goncic.
- Audience Award - Sarajevo Film Festival 2010.
- Présenté - San Sebastian Film Festival 2010.
- Présenté - Beirut International Film Festival 2010.
(1) Hormis la parenthèse L'Enfer (2004), ce thème est traité dans No man's land (2001), Golden Globe et Oscar du meilleur film étranger, et dans Triage (2009).
19:14 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cirkus columbia, danis tanovic, miki manojlovic, boris ler, mira furlan, bosnie, triage, bosnie-herzégovine
04/02/2011
Supersize me
Les Etats-Unis sont bien connus pour l'obésité qui concerne un nombre conséquent de leurs citoyens. 100 millions sont obèses, soit 60% des adultes. La palme d'or revient à l'Etat du Mississipi où un adulte sur quatre est obèse. Le nombre d'obèses a par ailleurs été multiplié par 2 depuis 1980. Des chiffres qui en disent long sur le problème de la malbouffe aux USA, que soulève dans ce documentaire le réalisateur Morgan Spurlock. L'industrie agro-alimentaire est omniprésente rappelle-t-il. La puissante firme de fast-food, McDonald (1) représente 43% du marché fastfood aux Etats-Unis. Rien qu'à Manhattan, il y a 83 McDo répartis sur un espace de 20 kilomètres de longueur et de 3 kilomètres de largeur.
Pour comprendre pourquoi l'Amérique est devenue aussi grosse, Spurlock mène son enquête, interrogeant de simples consommateurs, des législateurs, des cuistots, un ministre de la santé... On découvrira au passage que dans la plupart des écoles aux Etats-Unis, la nourriture n'est pas faite sur place mais par les grosses entreprises ''industrielles'' et que les écoliers ne pratiquent qu'un heure d'éducation physique par semaine... Parallèlement à son enquête, le réalisateur s'est adonné durant 1 mois à un "régime mcdo" (2). C'est bien là où réside la force de ce documentaire drôle, efficace et impitoyable (mieux vaut ne pas être obèse quand on regarde). Six mois après la sortie du film, la société McDonald's a retiré de la vente le menu "Supersize" (3) et a introduit une série de salades et sauces allégées. Rejoignant d'autres documentaires qui remettent en cause les méthodes des industries agro-alimentaires (4), Supersize me fait mouche. Difficile après l'avoir regardé de remettre les pieds dans un fast-food. J N
Supersize me (Morgan Spurlock, USA, 2004, 96 min). Avec Morgan Spurlock, Daryl Isaacs, Lisa Ganjhu, Stephen Siegel, Bridget Bennett, Eric Rowley, Alexandra Jamieson, Mark Fenton.
- 1 nomination (Meilleur documentaire) - Oscars 2005.
- New director's award - Edinburgh International Film Festival 2004.
- Meilleur réalisateur (documentaire) - Sundance Film Festival 2004.
- Meilleur documentaire - Writers Guild of America 2004.
- 2 nominations - Satellite Awards 2005.
(1) La chaîne McDonald possède 31.600 restos dans le monde et nourrit 46 millions de personne chaque jour. A noter que la chaîne Subway possède 32.846 restaurants (répartis dans 91 pays).
(2) Il a gagné 8 kilos en 1 mois qu'il a reperdu (après un régime) en 6 mois.
(3) Prétendant toutefois que cela n'était pas lié au documentaire.
(4) We feed the world (2005), Fast-food nation (2006), Food, Inc. (2008)...
19:41 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : supersize me, morgan spurlock, mcdonald, malbouffe, industrie agro-alimentaire, etats-unis, obésité, food inc., fast food nation
30/01/2011
Fair Game
Les films sur la guerre en Irak sont désormais légion. Traitant indirectement ce sujet, Fair Game en fait partie et retrace l'affaire Valerie Plame. Rappel des faits : février 2002, à la demande de la CIA, Joseph Wilson, ancien ambassadeur US et époux de Valerie Plame (bossant pour la CIA) est envoyé au Niger pour enquêter sur un éventuel traffic d'uranium entre le Niger et le régime de Saddam Hussein. Les conclusions de son rapport sont négatives quant à un éventuel traffic. Nonobstant ces faits, George W. Bush défend cette théorie, lors de son discours sur l'état de l'union le 28 janvier 2003, afin de justifier l'invasion de l'Irak. A la suite de quoi, Wilson déclare le 6 juillet dans le New-York Times que l'invasion US de l'Irak s'est faite en s'appuyant sur des données falacieuses. Une semaine plus tard, l'identité de Valerie Plame est divulguée par plusieurs journalistes américains, mettant en péril sa carrière mais aussi sa vie. S'ensuivra un long combat de Valerie afin de défendre son intégrité mais surtout sauver sa carrière et sa famille. S'appuyant sur les mémoires de Plame et Wilson (2), Doug Liman, qui décidément aime bien les histoires d'espions (1) retrace ce feuilleton politique qui défraya la chronique. Sans révolutionner le genre mais avec l'énergie qu'on lui connait, le new-yorkais réalise un film solide et bien documenté, véritable plaidoyer pour la vérité et réquisitoire contre une Amérique bushiste qui décidément aura fait bien des dégâts tout azimut. Dommage toutefois que nous ayons eu droit en guise de dénouement au discours patriotique, Joseph Wilson (Sean Penn) déclarant que c'est "parce que nous aimons notre pays, les Etats-Unis, que nous nous battons pour que les libertés qu'elle met en avant soient respectées".
Fair Game (Doug Liman, USA, 2010, 106 min). Avec Naomi Watts, Sean Penn, Bruce McGill, Michael Kelly, Brooke Smith, Tye Burrell, Geoffrey Cantor, Noah Emmerich, David Andrews.
- Présenté - Festival de Cannes 2010.
- Freedom of Expression Award - National Board of Review 2010.
- 3 nominations - Satellite Awards 2010.
(1) The Bourne identity (2002), Mr. & Mrs. Smith (2005).
(2) The politics of truth (Wilson) et Fair Game (Plame).
11:05 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doug liman, sean penn, naomi watts, bruce mcgill, michael kelly, valerie plame, joseph wilson, irak, niger
26/01/2011
The social network
Le temps des long-métrages sombres du talentueux David Fincher semble révolu (1). Après l'odyssée d'un homme hors du commun, qui naquit à l'âge de 80 ans et qui vécut sa vie à l'envers, sans être capable de stopper le cours du temps, adaptation d'une nouvelle de F. Scott Fitzgerald (2), Fincher adapte cette fois-ci The accidental billionaires: The Founding of Facebook, A Tale of Sex, Money, Genius, and Betrayal, roman de Ben Mezrich, publié en 2009. Retour donc sur la genèse de la création de Facebook, le site internet le plus visité au monde après Google. Cela débute en octobre 2003. Mark Zuckerberg (excellent Jessie Eisenberg), geek de l'informatique, vient de se faire larguer par sa copine. Revanchard, il pirate le système informatique de l'Université prestigieuse de Harvard, pique les photos des étudiantes et met en ligne une page ("Facemash") qui demande aux internautes de sélectionner la fille la plus canon du campus. La controverse engendrée (3) lui vaut d'être suspendu de la fac. Sur sa lancée, il crée par la suite The Facebook (qui deviendra donc Facebook tout court) qui sera mis en ligne le 4 février 2004. Limité d'abord à Harvard, le site s'étend ensuite aux universités de l'Ivy League (4) puis à la Californie pour ensuite gagner l'Europe et le reste du monde. Cette création révolutionnaire ne s'est pas faite sans heurts et débouchera sur un conflit entre les différents protagonistes s'en réclamant. Avec le savoir-faire qu'on lui connait, David Fincher établit les principaux faits de ce faux conte de fées. Mise en scène trépidante, sens de la narration, acteurs impeccables. Tout y est. On regrettera cependant un dénouement qui nous aura laissé sur notre faim. Le film a en tout cas été acclamé par la critique et a obtenu 8 nominations pour les prochains Oscars. Quant à Mark Zuckerberg, il est actuellement le plus jeune milliardaire au monde. Après Facebook, aurons-nous droit à un long-métrage sur les deux génies (5) qui inventèrent Google ?
The social network (David Fincher, USA, 2010, 120 mins). Avec Jesse Eisenberg, Andrew Garfield, Rooney Mara, Joseph Mazello, Brenda Song, Justin Timberlake, Bryan Barter.
- Meilleur réalisateur - Golden Globe 2011.
- Meilleur film - Golden Globe 2011.
- Meilleure musique (Trent Reznor) - Golden Globe 2011.
- Meilleur scénario (Aaron Sorkin) - Golden Globe 2011.
- 8 nominations - Oscars 2011 (en février prochain).
- 6 nominations - BAFTA awards 2011.
......
(1) Alien 3, Seven, Fight Club...
(2) The curious case of Benjamin Button (2008), avec Brad Pitt et Cate Blanchett.
(3) Zuckerberg est accusé de violation du respect de la vie privée, de droits d'auteurs et de piratage informatique.
(4) L'Ivy League est le groupe de 8 universités privées du nord-est des Etats-Unis. Elles sont parmi les plus anciennes et les plus prestigieuses.
(5) Larry Page et Sergei Brin.
17:06 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the social network, david fincher, jesse eisenberg, facebook, rooney mara, andrew garfield, justin timberlake, mark zuckerberg, brenda song, oscar