29/12/2011
The devil's double
Après l'excellente mini-série House of Saddam, co-produite par HBO et BBC et retraçant l'apogée et le déclin de Saddam Hussein et son entourage (1), la ribambelle de fictions sur la guerre en Irak (2), ou encore une autre mini-série signée HBO, Generation Kill (3), place à un nouveau film sur le régime baasiste ou plus précisément l'histoire incroyable de Latif Yahia, officier de l'armée contraint par les dignitaires au pouvoir de jouer les doublures d'Oudaï, fils aîné complètement timbré de Saddam, dont il représente quasiment le sosie. Là où on s'attendait à une saga solide, style apogée puis descente aux enfers mais surtout à un accent mis sur un dédoublement de personnalité où le personnage qui joue à quelqu'un d'autre, le fait tellement bien qu'il en devient malade (comme dans The Departed de Martin Scorsese), on a eu finalement droit à un film d'action stupide, constitué de dialogues ineptes et d'acteurs ridicules. Surtout, on aura jamais vraiment vu Latif Yahia dans son rôle de doublure puisqu'il fut presque tout le temps aux côtés d'Oudaï... C'est se rappeler que Lee Tamahori avait déja pondu il y a quatre ans Next (4), un navet mémorable...
The devil's double (Lee Tamahori, USA, 2011, 118 min). Avec Dominic Cooper, Ludivine Sagnier, Raad Rawi, Philip Quast, Mem Ferda.
(1) Cf. la note suivante sur cette série dans ce blog :
http://eklektik.hautetfort.com/archive/2010/04/06/house-o...
(2) Cf. notre article dans ce blog sur les nombreux films qui traitent de la guerre en Irak :
http://eklektik.hautetfort.com/archive/2010/07/25/green-z...
(3) Créée par David Simon, à l'origine également de la série culte The Wire (toujours HBO), cette série comporte 7 épisodes et fut diffusée aux Etats-Unis en juillet-août 2008.
(4) Cf. notre critique de ce film dans la note suivante :
23:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the devil's double, lee tamahori, dominic cooper, ludivine sagnier, raad rawi, philip quast, saddam hussein, irak, guerre en irak, oudaï
In time
Imaginez un monde où on ne paye plus en argent mais en temps... Génétiquement modifiée, la race humaine a cessé de vieillir à partir de l'âge de 25 ans. Mais tout n'est pas aussi reluisant qu'on le pense. A partir de cet âge-là, il faut "gagner du temps" pour survivre. Tandis que les riches accumulent les siècles, les pauvres ont bien du mal à grapiller des heures, voire des minutes... Traqué à tort pour un meurtre qu'il n'a pas commis, Will Salas (Justin Timberlake) se retrouve tout d'un coup en secteur chic, avec sur le dos une gosse de milliardaire (Amanda Seyfried). Voici donc un film qui rejoint cette catégorie de longs métrages portant sur une société complètement déshumanisée, qu'il s'agisse de monde totalitaire où les sentiments sont proscrits (Equilibrium, 2002), de clones fabriqués puis exterminés (The Island, 2005), d'une société ou les humains, remplacés par leurs clones (toujours), n'ont plus besoin de sortir de chez eux (Surrogates, 2010), ou encore d'organes artificiels greffés puis retirés en cas de non-paiement (Repo Men, 2010). Dans un monde actuel régi par l'argent et marqué par une crise financière de grande ampleur, la perspective s'avérait alléchante, surtout lorsqu'on connaît le talent du réalisateur Andrew Niccol (1). Le problème est qu'à fur et à mesure que l'intrigue prend forme, le scénario s'embourbe complètement, laissant la place à un banal film de cavalcade où même les acteurs (une Amanda Seyfried insipide et un Cillian Murphy effacé) sont incapables de relever le niveau. C'est bien dommage car cette allégorie futuriste sur la lutte des classes avait du potentiel.
In time (Andrew Niccol, USA, 2011, 101 min). Avec Justin Timberlake, Cillian Murphy, Amanda Seyfried, Johnny Galecki, Olivia Wilde.
(1) Gattaca (1997), Lord of War (2005).
04:12 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : in time, andrew niccol, justin timberlake, cillian murphy, amanda seyfried, olivia wilde, dystopie
26/11/2011
Drive
Jeune homme solitaire et détaché, The "Driver" (impeccable Ryan Gosling), est cascadeur le jour et chauffeur la nuit pour des malfrats. Mais voilà que malgré lui, il se retrouve embarqué dans une affaire louche dont le dérapage incontrôlé bouleversera son existence... Film d'action urbain, mêlant scène d'actions ultraviolentes et moments lyriques de toute beauté, Drive est le cinquième long-métrage de Nicholas Wending Refn (1). Dans la lignée du contemplatif Valhalla Rising (2010) et du très atypique Bronson (2009) (2), le réalisateur danois poursuit son exploration sans concession des recoins les plus sombres de l'esprit humain. Exercice de style réussi, auréolé d'une bande-son techno 80s savoureuse et d'une mise en scène brillante (primée fort justement à Cannes), Drive est ce qui s'est fait de mieux cet été. Ajoutons à cela un Ryan Gosling qui monte définitivement en puissance (3) et une Carey Mulligan bouleversante de sensibilité et tous les éléments sont réunis pour que le déplacement en vaille la peine. Quant à Refn, il confirme tout son talent et reste à surveiller de très près.
Drive (Nicholas Wending Refn, USA, 2011, 100 min). Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Albert Brooks, Ron Perlman, Oscar Isaac, Christina Hendricks.
- Prix de la mise en scène - Festival de Cannes 2011.
- En compétition (Palme d'or) - Festival de Cannes 2011.
- Présenté - Festival de Toronto - 2011.
- Meilleur actrice dans un second rôle (Carey Mulligan) - Hollywood Film Festival 2011.
(1) Réalisateur également de la trilogie Pusher (1996-2005).
(2) Voir notre critique pour ce film dans la note suivante :
http://eklektik.hautetfort.com/archive/2009/09/20/6aee293...
(3) Brillant également dans The ides of march (2011), réalisé par George Clooney.
15:29 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : drive, ryan gosling, carrie, mulligan, oscar isaac, christina hendricks, ron perlman, bryan cranston
11/10/2011
Ikigami
Dans un Japon totalitaire, la "loi de la sauvegarde de la prospérité nationale a pour objectif annoncé de sauvegarder la prospérité de la nation, en rappelant aux citoyens la valeur de la vie. A leur entrée à l'école, les enfants se voient injecter une micro-capsule. Entre l'âge de 18 et 24 ans, un jeune sur mille est régulièrement tiré au sort et condamné à mourir, la fameuse capsule entraînant une mort instantanée. Il reçoit le fameux "Ikigami", un préavis de mort qui lui annonce qu'il lui reste 24 heures à vivre... Ce film reprend le chef-d'oeuvre manga d'anticipation sociale (1), créé en 2005 par Motorô Mase (2). Adaptation on ne peut plus fidèle, ce premier opus couvre les 3 premiers tome du manga (3). Comme la bd, c'est glauque et terrifiant de réalisme. Brillant.
Ikigami (Toyomuki Takimoto, Japon, 2008, 130 min). Avec Shôta Matsuda, Takashi Tsukamoto, Riko Narumi, Takayuki Yamada, Akira Emoto.
- Meilleur nouvel acteur (Shôta Matsuda) - Award of the Japanese Academy 2009.
- Meilleur nouvel acteur (Shôta Matsuda) - Nikkan Sports Film Awards 2008.
(1) Prix spécial Utopiales (2009), Prix Polymanga du meilleur seinen (2010), Japan Expo Awars du meilleur seinen (2010), sélection au Festival BD d'Angoulême (2010)...
(2) Publié en France à partir de janvier 2009.
(3) Le volume 9 paraîtra en France en février 2012.
18:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ikigami, shôta matsuda, motorô mase, toyomuki takimoto, manga
06/10/2011
Melancholia
Le dernier von Trier est découpé en deux parties, centrées chacune sur deux soeurs, Claire (Kirsten Dunst, époustouflante) et Justine (Charlotte Gainsbourg, la classe). Dans le premier segment, nous assistons au mariage somptueux d'une Claire complètement à la masse. Dans le second, nous suivons les tourments psychologiques de Justine alors que la planète Melancholia s'apprête à engloutir la terre. Au bout du compte, nous sommes scotchés après 130 minutes d'onirisme. Puissant, sidérant et même lourdingue. Bref, c'est du Lars von Trier et nous adorons. Probablement la meilleure réussite esthétique de l'année.
Melancholia (Lars von Trier, Dan/Fr/Suè/All, 2011, 130 min). Avec Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, Charlotte Rampling, John Hurt, Alexander Skarsgard, Stellan Skarsgard.
- Prix d'interprétation féminine (Kirsten Dunst) - Festival de Cannes 2011.
- En compétition (Palme d'or) - Festival de Cannes 2011.
- Présenté - Festival de Toronto 2011.
20:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : melancholia, lars von trier, kirsten dunst, alexander skarsgard, stellan skarsgard, charlotte gainsbourg, kiefer sutherland, charlotte rampling, john hurt