25/05/2011
Detective Dee
Chine impériale, an 690. La dynastie Tang est au pouvoir. L'impératrice Wou Zetian vient de déposer son fils et s'apprête à être couronnée. Mais une série de meurtres mystérieux perturbent les préparatifs de la cérémonie d'intronisation. L'impératrice fait donc appel au détective "Dee" (Andy Lau), seul capable de résoudre l'affaire, et en prison depuis huit ans pour avoir critiqué le pouvoir en place... Réalisateur chinois incontournable (1), Tsui Hark fait ici dans le wu zian pian (le film de sabre traditionnel). A la virtuosité de scènes de combats magnifiques, il allie intrigue complexe et traitement impeccable de personnages ambigüs. On peut toutefois lui reprocher des effets visuels immondes et un thème propagandiste (il n'y a pas de liberté d'expression en Chine) ô combien de fois exploité au cinéma et devenant franchement redondant : la necessité d'un pouvoir central (et totalisant) dans une Chine au territoire immense (9 millions de km²), et sujette aux incessantes intrigues de palais et à des mouvements centrifuges récurrents. Autre réalisateur travaillant sur commande, Zhang Yimou avait traité ce thème dans nombreuses fresques ces dernières années (2). Il est temps de passer à autre chose.
Detective Dee (Tsui Hark, Chine, 2010, 120 mins). Avec Andy Lau, Carina Lau, Bingbing Li, Tony Leung Ka Fai, Chao Deng, Jinshan Liu.
- Présenté - Festival de Venise 2010.
- Présenté - Festival de Toronto 2010.
- Meilleur réalisateur - Hong Kong Film Awards 2011.
- Meilleure actrice (Carina Lau) - Hong Kong Film Awards 2011.
- 3 nominations - Asian Film Awards 2011.
(1) Once upon a time in China (1991), Time and Tide (2000), Seven Swords (2005)...
(2) Hero (2003), Le secret des poignards volants (2004), La cité interdite (2006).
13:08 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : detective dee, chine, tsui hark, zhang yimou, andy lau, carina lau, bingbing li, tony leung ka fai, chao deng, jinshan liu, chine impériale, hero, dynastie tang, wu zian pian, seven swords, time and tide
14/05/2011
Sucker Punch
Spécialiste es adaptations (Dawn of the dead, 2004 ; 300, 2006 ; Watchmen, 2008), le talentueux Zack Snyder déroge cette fois-ci à la règle et réalise son premier long qui ne s'inspire pas d'une oeuvre déjà existante. Enfermée dans un asile psychiatrique, la douce Babydoll (Emily Browning), décide de tout faire pour retrouver sa liberté. Dans un monde parallèle, elle fait la rencontre d'un Sage (Scott Glenn) qui lui donne les clés de sa possible évasion. Avec quatre autres filles du "pensionnat", elle fomente un plan, risqué certes mais pas impossible. Pour cela, nos quatre guerrières, toutes plus sexy les unes que les autres (et des noms à tomber par terre) devront combattre des monstres ou encore une armée de morts-vivants du IIIème Reich. Sur fond de bande-son tonitruante (et un morceau cultissime de Björk), Snyder distille un mélange de fantasy et de culture pop. Ce film à 3 niveaux (le fracassant Inception de l'été dernier a ouvert la boîte de Pandore...), pseudo-refléxion sur les mondes parallèles (1) est le plus personnel de Snyder. Il excelle certes dans la forme (un vrai régal pour les amateurs de jeux vidéos et d'effets visuels) mais pas dans le fond (un scénario vide au final). Bref, pour les fans du genre.
Sucker Punch (Zack Snyder, USA, 2011, 110 mins). Avec Emily Browning, Jena Malone, Abbie Cornish, Jamie Chung, Vanessa Hudgens, Carla Gugino, Scott Glenn, Jon Hamm, Oscar Isaac.
(1) Un thème très cher à l'écrivain Philip K. Dick dont nombreuses oeuvres ont été adaptées au cinéma.
14:01 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zack snyder, sucker punch, emily browning, abbie cornish, jamie chung, carla gugino, scott glenn, jon hamm, oscar isaac, jena malone, watchmen, philip k. dick, inception
26/03/2011
The Green Hornet
A la mort de son père - un grand magnat de la presse (Tom Wilkinson) -, Brit (Seth Rogen), menant jusqu'ici une vie de branleur, décide de se transformer la nuit en super-héros ("le frelon vert"), secondé par un de ses employés, Kato, spécialiste en arts martiaux. Le réalisateur français Michel Gondry (qui vit maintenant à Los Angeles) adapte une série télé culte des années 60, qui révéla Bruce Lee. Dans le rôle principal, nous retrouvons l'excellent Seth Rogen, un habitué des comédies déjantées (1) face au non moins brillant Christoph Waltz dans le rôle du "méchant", qui rappelle sa performance fracassante dans Inglorious Basterds de Quentin Tarantino où il interprétait le colonel SS Hanz Landa (2). Réputé pour son cinéma décalé (3), Gondry revisite à sa manière le mythe du super-héros au cinéma. Entre grosse production et simplicité, il parvient à réaliser un savant dosage entre action et comédie. Un trip qui ne se prend pas vraiment au sérieux, et surtout ne nous prend pas pour des cons.
The Green Hornet (Michel Gondry, USA, 2010, 117 min). Avec Seth Rogen, Cameron Diaz, Jay Chou, Christoph Waltz, Tom Wilkinson, Edward Furlong.
(1) The 40-year old virgin (2005), Superbad (2007), Knocked-up (2007), Zack and Miri make a porno (2008)....
(2) Ce rôle lui a valu le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 2009 et l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle (2010).
(3) Eternal sunshine of the spotless mind (2004), The science of sleep (2006), Be kind rewind (2007).
13:21 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the green hornet, seth rogen, michel gondry, cameron diaz, christoph waltz, tom wilkinson, edward furlong
21/03/2011
We feed the world
D'après les experts, l'agriculture peut nourrir 12 milliards de personnes. Pourtant, toutes les cinq secondes, un enfant de moins de 10 ans meurt de faim. Le rapport mondial sur la faim (FAO) indique par ailleurs que 842 millions d'individus souffrent de malnutrition chronique. Parallèlement, le géant de l'agro-alimentaire, Nestlé réalise en moyenne 76 milliards de dollars de chiffre d'affaires par an. A travers nombreuses séquences traitant chacune un produit alimentaire spécifique (pain, poisson, légumes...), l'auteur de ce documentaire nous explique comment le marché de l'agro-alimentaire profite par le biais de ses méthodes diverses aux pays les plus riches et appauvrit les populations les plus pauvres. Interviewé sur les inégalités de richesse et la paupérisation qu'entraîne dans les pays en développement les grandes firmes agro-alimentaires, Peter Brabeck, PDG de Nestlé, aura le culot et l'indécence d'affirmer qu'il n'en est rien et que le monde ne s'est jamais aussi bien porté... Dans la lignée d'autres docus récents traitant du même thème (1), We feed the world dresse un constat alarmant sur le "commerce de la nourriture". C'est une leçon de conscience qui nous concerne tous. Un documentaire nécessaire. J N
We feed the world (Erwin Wagenhofer, Autriche, 2005, 96 mins).
- Meilleur documentaire - Guild of German Art House Cinemas 2006.
- Amnesty International Award - Motovun Film Festival 2006.
(1) Supersize me (2004), Fast-food nation (2006), Food, Inc. (2008).
02:00 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : we feed the world, nestlé, industrie agro-alimentaire, food inc., fast-food nation, supersize me, peter brabeck, fao
20/03/2011
The next three days
John Brennan et sa femme mènent une vie on ne peut plus normale jusqu'au jour où celle-ci, accusée de meurtre, est condamnée à vingt ans de prison. Elevant seul leur fils, John fera tout pour prouver son innoncence mais leur dernier appel en justice échoue. John n'a donc plus qu'un choix, la faire évader. Innoncente ou pas, peu lui importe ; il fera tout pour sauver celle qu'il aime, y compris devenir hors-la loi. Encensé par la critique (1) pour son brillant Crash (2005), Paul Haggis adapte ici le film français Pour elle (Fred Cavayé, 2007). A sa décharge, on soulignera un solide traitement du suspense et une mise en scène digne des polars hong-kongais (2). Mais le reste ? On aura surtout retenu un film longuet et sans grand intérêt. Ce n'est pas tant le copiage conforme d'un film français qui nous dérange (3) ou encore le traitement d'un thème ("jusqu'où est-on prêt à aller pour sauver ceux qu'on aime?") vu tellement de fois ces dernières années (4) mais plutôt une obsession qu'on retrouve dans les trois longs (5) de Haggis : l'horreur de ne plus revoir son enfant, ou la sacralité de la famille. Le cinéma américain a sérieusement besoin de se réinventer et cela ne passe pas nécessairement par le copiage des cinémas européen ou asiatique.
The next three days (Paul Haggis, USA, 2010, 122 mins). Avec Russell Crowe, Elizabeth Banks, Olivia Wilde, Lennie James, Liam Neeson.
(1) Oscars du meilleur scénario et du meilleur film.
(2) La ville de Pittsburgh est filmée de superbe manière.
(3) D'ailleurs, Haggis, scénariste de films solides tels que les deux derniers James Bond mais aussi Flags of our fathers (2006), Crash (2005) et Million dollar baby (2004) aurait pu mieux faire...
(4) Prison Break (2006), Law abiding citizen (2009), The last house on the left (2009)...
(5) In the valley of Elah (2007) traite des conséquences psychologiques de la guerre en Irak sur la population américaine.
12:06 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the next three days, paul haggis, russell crowe, elizabeth banks, olivia wilde, liam neeson, lennie james, in the valley of elah