27/12/2006
Le procès
Un matin, Joseph K. trouve deux policiers à son domicile. Il l'arrêtent sans sommation et sans explication aucune. Son crime ? il est coupable d'exister...
Toute l'impuissance de l'homme face a l'absurdité de l'existence...
Franz Kafka, Le procès, Gallimard, Folio Classique n° 1840, 384 p. Traduit de l'Allemand par Alexandre Vialatte. Préface de Claude David.
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14/12/2006
La valse aux adieux
"De même que l'amour nous fait trouver plus belle la femme, l'angoisse que nous inspire une femme redoutée donne un relief démesuré au moindre défauts de ses traits."
"La jalousie possède l'étonnant pouvoir d'éclairer l'être unique d'intenses rayons et de maintenir les autres hommes dans une totale obscurité."
"La jalousie occupe l'esprit encore plus complètement qu'un travail intellectuel passionné. L'esprit n'a plus une seconde de loisir. Celui qui est en proie à la jalousie ignore l'ennui."
Milan Kundera, La valse aux adieux, Gallimard, Folio n° 1043, 2001, 339 p. Traduit du tchèque par François Kérel. (Livre paru pour la première fois en 1976).
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03/12/2006
Le livre du rire et de l'oubli
"Nous sommes tous prisonniers d'une conception figée de ce qui est important et de ce qui ne l'est pas, nous fixons sur l'important des regards anxieux, pendant qu'en cachette, dans notre dos, l'insignifiant mène sa guerilla qui finira par changer subrepcitement le monde et va finir par nous sauter dessus par surprise."
[...] "Toute la vie de l'homme parmi ses semblables n'est rien d'autre qu'un combat pour s'emparer de l'oreille d'autrui."
"Nous écrivons des livres parce que nos enfants se désintéressent de nous. Nous nous adressons au monde anonyme parce que notre femme se bouche les oreilles quand nous lui parlons."
"Les femmes ne recherchent pas le bel homme. Les femmes recherchent l'homme qui a eu de belles femmes."
Comme dit un ami, toute personne peut se retrouver dans chacun des livres de Kundera.
Milan Kundera, Le livre du rire et de l'oubli, Gallimard, Folio n° 1831, 1987, 344 p. Traduit du tchèque par François Kérel. (Paru pour la première fois en 1978).
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23/11/2006
Moins que zéro
"Le psychiatre que je vois pendant les quatre semaines des vacances de Noël est jeune, barbu ; il conduit une 450 SL et possède une maison à Malibu. Je m'assois dans son cabinet de Westwood aux stores fermés, je garde mes lunettes noires, je fume des cigarettes, parfois au clou de girofle dans le seul but de l'agacer, et parfois je pleure. Je l'injurie aussi et il me renvoie les injures. Quand je lui dis que j'ai des fantasmes sexuels bizarres, je sens son attention croître notablement. J'éclate de rire sans raison, puis je me sens mal. Je lui mens parfois. Il me parle de sa maîtresse, des réparations en cours dans sa maison de Tahoe ; alors je ferme les yeux et allume une autre cigarette en grinçant des dents. Parfois je me lève tout simplement et je m'en vais."
"Il ne se passe jamais grand chose les jours de pluie. L'une de mes soeurs achète un poisson et le met dans le jacuzzi, mais le chlore et la chaleur de l'eau le tuent rapidement. Je reçois d'étranges coups de téléphone. D'habitude tard le soir, quelqu'un appelle mon numéro et quand je décroche, la personne à l'autre bout du fil ne dit strictement rien pendant trois bonnes minutes[...]."
Avant Les lois de l'attraction et American psycho, bienvenue dans l'univers littéraire de Bret Easton Ellis. Celui-ci n'a que vingt ans lorsqu'il publie Moins que zéro ("Less than zero" en anglais), son premier roman, considéré immédiatement comme un franc succès. Un roman sur Los Angeles, ville dure, impersonnelle, impitoyable, qui dévore et ravage. "On peut disparaître ici sans même s'en apercevoir", affirme Ellis. Un livre sur la jeunesse dorée et gâtée pourrie (jusqu'à la trame). Une jeunesse en mal de rêve, indolente, molassonne, qui s'ennuie, paumée et surtout complètement à la dérive. Un récit très fort.
Bret Easton Ellis, Moins que zéro, 10/18 Domaine Eranger, n° 1914, 2005, 250 p. Traduit de l'américain par Brice Matthieussent. Le roman a été publié pour la première fois en 1985.
20:50 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bret easton ellis, moins que zéro
18/11/2006
Pontesprit
Petite annonce publiée dans tous les journaux importants du Nevada pendant la semaine du 4 au 11 mars 2052 :
MOUREZ EN GAGNANT DE L'ARGENT
On recherche : des autorisés au suicide
Si vous possédez un permis de suicide légal et si vous pouvez prouver votre bonne santé ainsi que votre équilibre mental, nous vous offrons l'occasion d'apporter votre contribution à la science tout en laissant un héritage important à vos héritiers. Le PROJET THANOS versera jusqu'à 10.000 dollars aux sujets agréés. La somme versée dépendra des résultats obtenus par le sujet à la suite d'une série de tests psychologiques. Le minimum sera de 2500 dollars. [...]
Dans la même lignée que La guerre éternelle, Joe Hadelman (déja présenté dans une note précédente) nous entraîne dans une nouvelle confrontation spatiale entre humains et individus venant de lointaines galaxies. Ces être dotés de facultés télépathiques tuent avec une rapidité inouïe, est-ce possible dès lors de pouvoir communiquer avec eux ?
Traitant implicitement du même thème - l'absurdité de la guerre - Pontesprit (Mindbridge en anglais) est moins marquant que le roman qui valut à l'auteur le Prix Hugo. Toutefois la complexité de la structure narrative du texte le rend d'autant plus intéressant.
Joe Haldeman, Pontesprit, Gallimard, Folio Science-Fiction, 2004, 297 p. Traduit de l'anglais par Bruno Martin. (la première version du roman est de 1976).
02:00 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : joe hadelman, pontesprit, la guerre éternelle, prix hugo, science-fiction