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12/02/2012

L'invasion des profanateurs

jack finney,science-fiction,gallimard,the invasion of the body snatchers,l'invasion des profanateurs de sépultures"Chaque cosse avait éclaté en quatre ou cinq endroits, laissant échapper une partie de la substance grise qu'elle contenait. Cette matière était en train de blanchir, comme si elle se décolorait au contact de l'air. Nous ne pouvions le nier, cela se passait sous nos yeux : cette substance molle et duveteuse se comprimait d'elle-même et prenait lentement forme."

Dans une petite ville de Californie (on est en 1976), certaines personnes commencent à agir bizarrement. Le psychanaliste local ne décèle rien de particulièrement chez les patients qu'on lui présente. Et pourtant, ces derniers semblent bel et bien avoir été dépossédés de leur identité, voire "vidés de leur substance"... The invasion of the Body Snatchers est le premier roman de Jack Finney (1911-1955). Son style d'écriture, plutôt monotone, privilégie une atmosphère sombre, faite d'inquiètude et de paranoïa, à l'action, très lente. L'intrigue est décelable à travers la psychologie de personnages terrifiés. Le récit comporte par ailleurs divers niveaux, décelables par des détails minuscules, reflexion sur les humains (et les extra-terrestres), psychanalise, allégorie politique...

Preuve de l'attrait du thème traité, ce roman a été adapté pas moins de quatre fois au cinéma. Don Siegel (1912-1991) réalisa la première adaptation, Invasion of the body snatchers, en 1956. Un chef-d'oeuvre. C'est ensuite Philip Kaufman qui s'y colle (même titre que le précédent) en 1978, pour un très bon remake, avec à l'affiche Donald Sutherland et Brooke Adams. Puis on pensait que Abel Ferrara allait terminer la boucle, avec son Body snatchers (1993), et un résultat assez médiocre. Mais voilà que le réalisateur allemand Oliver Hirschbiegel (Das Experiment, 01 ;Der Untergang, 04) s'y est mis à son tour. Si Ferrara avait retiré "invasion" du titre original, en ne préservant que "body snatchers", Hirschbiegel a fait le contraire. Il a supprimé "body snatchers" pour ne garder que "Invasion" (2007). Alors que les précédentes adapatations se terminaient par un dénouement sombre, celle de Hirschbiegel aboutit à un happy end... Hormis une discussion intéressante entre Carol (Nicole Kidman) et l'ambassadeur russe à propos des tares de l'espèce humaine, ce dernier (nous l'espérons) opus fut aussi inutile qu'insipide. 

Jack Finney, L'invasion des profanateurs, Gallimard, Folio SF, 2000, 248 p.

Titre original : The invasion of the Body Snatchers (publié pour la première fois en 1955).


07/01/2012

Les marteaux de Vulcain

philip k. dick,les marteaux de vulcain,science-fiction,vulcain III,mens magna,robert silverberg,aldous huxley,le meilleur des mondes,francis G. rayer,le lendemain de la machine, les monades urbaines,monde totalitaire,intelligence artificielleEn 2029, le monde est régi par une intelligence artificielle appelée Vulcain III, une sorte d'ordinateur géant faisant office de gouvernement mondial. Vulcain III a sorti la race humaine de la guerre et des autres fléaux (chômage, pauvreté...). Un monde parfait ? Dans cet univers post-machiniste, les humains sont contrôlés dès leur naissance et aucune contestation de l'ordre établi n'est autorisée car les fameaux marteaux veillent au grain. Pourtant, une certaine organisation subversive n'entend pas les choses de cette manière... Les marteaux de Vulcain est un des premiers romans écrits par Philip K. Dick et renvoie à un de ses principaux thèmes de prédilection, la menace d'un monde totalitaire, qui n'est pas sans rappeler Le meilleur des mondes (1931) de Aldous Huxley, Les monades urbaines (1971) de Robert Silverberg, ou plus plus proche encore, Le lendemain de la machine (1951) de francis G. Rayer, où la terre est également dirigée par un ordinateur géant, la Mens Magna... J. N

Philip K. Dick, Les marteaux de Vulcain, Le Masque, Science-Fiction, 1975, 251 p.

Titre original : Vulcan's Hammers (paru pour la 1ère fois en 1960).

30/12/2011

Les déportés du Cambrien

les déportés du cambrien,robert silverberg,science-fictionDans une Amérique futuriste, dirigée par un système politique totalitaire, les opposants politiques et autres "agitateurs" ne sont pas déportés dans des camps de concentration mais dans le passé - grâce à une machine conçue pour effectuer un aller simple -, l'ère du Cambrien, soit un milliard d'années plus tôt, là où leur capacité de nuisance sera nulle... Dans cet espace fort peu hospitalier, où il n'y a pas encore ni espèce végétale ni animaux terrestres (quelques espèces maritimes toutefois), ils tentent de survivre tant bien que mal. Mais voilà qu'un homme étrange, Lew Hahn débarque, et rien n'indique qu'il est un exilé politique... Fable politique, plaidoyer pour un monde démocratique et reflexion sur l'individualisme, ce récit poignant qui se lit néanmoins sans déplaisir est une nouvelle preuve de l'imagination débordante de Robert Silverberg. J. N

Robert Silverberg, Les déportés du Cambrien, Le Livre de Poche, Science-Fiction, 2002, 191 p.

Titre original : Hawksbill Station (paru pour la première fois en 1968).

27/11/2011

L'homme programmé

l'homme programmé,the second trip,robert silverberg,science-fiction,Patrick McGrath,spider,fight club,chuck palahniuk,schizophréniePaul Macy vient de quitter le Centre de Réhabilitation après quatre années de cure neuropsychiatrique. Sa mémoire a été complètement effacée. Nouvelle vie et surtout nouvelle identité. Et pour cause, l'ancien pensionnaire de son corps, Nat Hamlin, "psychosculpteur" de génie, a un jour pété un cable, devenu violeur en série. Pourtant, dès sa sortie du centre, une jeune femme, ancienne compagne de Hamlin, vient perturber sa nouvelle existence. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, une voix à l'intérieur de son crâne lui demande avec insistance de lui rendre son corps...

Faisant à écho à l'Oreille interne, écrit la même année et lauréat des prix Hugo et Nébula, "The Second Trip" (le titre en anglais) est tout aussi brillant. Après le thème de la télépathie comme source d'aliénation sociale, Silverberg aborde celui de la schizophrénie. Violent, plus sombre que L'Oreille interne, il n'en comporte pas moins une touche d'optimisme. Partie d'échecs psycho-tragique entre deux "moi", l'histoire n'est pas sans rappeler le déroutant Spider de Patrick McGratch ou encore le jubilatoire Fight Club de Chuck Palahniuk, tous deux postérieurs au roman de Silverberg mais plus connus car adaptés avec brio au cinéma (1).

Robert Silverberg, L'Homme programmé, Gallimard, Folio SF, 2008, 316 p.

Titre original : The Second Trip (publié pour la première fois en 1972).

 

 

(1) Ecrit en 1998, Spider est adapté en 2002 par David Cronenberg (Crash, A History of violence, Eastern promises). Quant à Fight Club, écrit en 1996, il est adapté par David Fincher (Alien 3, The Game, Zodiac, The social network) en 1998, avec pour principaux protagonistes Edward Norton et Brad Pitt.

16/10/2011

Au bout du labyrinthe

philip k. dick,a maze of death,au bout du labyrinthe,christopher priest,william gibson,matrix,inception,dark city,richard kelly,a scanner darkly,science-fiction,mondes parallèles,david lynch,david cronenberg,terry gilliam,videodrome,donnie darko,12 monkeysUn groupe d'humains est envoyé sur la planète Delmak O, sans savoir pourquoi ni quoi y faire. Tous possèdent des compétences pointues qui semblent inutile dans ce lieu hostile où ces colons vont très vite se rendre à l'évidence d'un univers changeant selon sa propre logique mais également en fonction de la psychologie des protagonistes. Luttant contre des ''bizareries'' comme l'"Edifice", un psychofaçonneur (il faut être Philip K. Dick pour inventer des noms pareils) ou encore un destructeur de formes, ils se rendent compte qu'ils ne sont plus capable de discerner le virtuel du réel. Entre distortions de la réalité et délires mystiques, un classique de l'auteur.

Auteur culte de science-fiction, Philip K. Dick - que nous ne présentons plus - est célèbre pour avoir révolutionné la littérature SF en y incorporant le thème des mondes parallèles, que l'on retrouve dans la quasi-majorité de ses romans ou nouvelles (2). Il a influencé nombreux auteurs de science-fiction, entre autres William Gibson et Christopher Priest. Il a également été adapté au cinéma (souvent maladroitement, il faut le reconnaitre) et ses thèmes de prédilection ont influencé un nombre incroyable de longs métrages. Pour ne citer que ceux-là : Matrix (Wachowski brothers), Videodrome (David Cronenberg), Dark City (Alex Proyas), The Truman show (Peter Weir), Donnie Darko (Richard Kelly), 12 monkeys (Terry Gilliam)... ainsi que l'oeuvre de David Lynch.

Philip K. Dick, Au bout du labyrinthe, Le Livre de Poche, 1972, 220 p.

Titre original : A maze of death (publié pour la 1ère fois en 1970).

 

 

(1) Entre autres, Ajdustement Team, A scanner Darkly, Radio Free Albemuth, SivaThe Man in the High Castle, The three stigmatas of Timothy Aldrich...