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19/03/2008

Décès de Anthony Minghella

1229926285.jpgLe réalisateur anglais Anthony Minghella est décédé ce mercredi 19 mars, à l'âge de 54 ans. Les raisons de sa mort sont encore inconnues. Egalement scénariste, producteur et acteur (il est apparu récemment dans Atonement), il avait obtenu en 1996 l'Oscar du meilleur réalisateur pour The english patient (le film remportera en tout 9 oscars). Récemment producteur excécutif de Michael Clayton (Tony Gilroy, 07), il tournait actuellement The No. 1 ladies's  detective agency.

20:32 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anthony minghella

Breach

959854054.3.jpgCe polar d'espionnage (Agent double est le titre français) n'est sorti que dans quelques salles en décembre dernier. Il relate la vraie histoire de Robert Hanssen (Chris Cooper), agent fidèle et chevronné du FBI, époux exemplaire et fervent catholique. Mais voilà, Hanssen serait en fait un traître à la solde de l'URSS puis de la Russie. L'apprenti agent Eric O'Neill (Ryan Philippe) lui est donc collé comme secrétaire personnel, chargé en fait de trouver des preuves pouvant faire inculper ce dernier. Il n'y a pas d'action dans ce film d'espionnage lent, ce qui le démarque des films classiques de cette catégorie. L'histoire est centrée sur l'évolution du rapport psychologique entre Hanssen et O'Neill. Dommage par contre que le film lorgne du côté du cinéma de propagande sécuritaire, la première séquence montrant une image d'archives de John D. Ashcroft, l'ancien Attorney General, affirmant en 2001 que l'arrestation de R. Hanssen devrait rappeler à tout américain que les Etats-Unis sont une cible internationale dans un monde dangereux, et une phrase en "insert" affirmant à la fin du film que l'ampleur des dégâts causés par Hanssen n'a pas été révélée par le FBI... Sinon, deux composantes sont à retenir : la performance d'excellents acteurs et la religiosité extrême d'un agent de renseignements supposé être avant tout pragmatique et dénué d'émotions de toutes sortes.

Breach (Billy Ray, USA, 2007, 110 mins).    Avec Ryan Phillippe, Chris Cooper, Laura Linney, Dennis Haysbert.

- 1 nomination - Meilleur compositeur pour un film (Mychael Danna) - World Soundtrack Awards 2007.

13/03/2008

No country for old men

1104618724.jpgRetour aux affaires pour les frères Coen, après les légers et moyens Intolerable cruelty (2003) et The ladykillers (2004). Pour leur première adaptation d'un livre (le roman du célèbre écrivain américain Cormac McCarthy), ils ont raflé 4 oscars (dont meilleur film et meilleur réalisateur). Rien que ça. Quelque part au Texas, non loin de la frontière méxicaine, Llewelyn (Josh Brolin), un vétéran du Vietnam, découvre des cadavres et deux millions de dollars. Il s'empare du butin et ne se rend pas compte que ce geste va déclencher un engrenage d'une violence inouïe. Car le tueur "Chigurh" (Javier Bardem hallucinant et oscar du meilleur acteur dans un second rôle) rôde et élimine tout le monde sur son passage. Quant au shérif Bell (Tommy Lee Jones toujours à son avantage), plutôt désabusé et pas loin de la retraite, il est complètement dépassé par les événements. Dans cette parabole d'une société américaine déboussolée et gangrénée par la violence, où les frères Coen revisitent des thèmes bibliques (le bien contre le mal), le noir reprend le dessus sur l'humour, qui fait que No country for old men (l'ajout de "non ce pays n'est pas pour le vieil homme" au titre français du film est franchement pitoyable) est leur meilleure réalisation depuis Fargo (1996), voire la meilleure tout court. Très grand film (et des plans caméras impeccables) où thriller, western et constat social s'entremêlent ; et où les deux frères parviennent à maintenir une tension permanente malgré les ruptures de ton.

No country for old men (Ethan & Joel Coen, USA, 2007, 122 mins).    Avec Tommy Lee Jones, Javier Bardem, Josh Brolin, Woody Harrelson, Kelly MacDonald, Garret Dillahunt.

- Meilleur film - Oscars 2008.

- Meilleur réalisateur - Oscars 2008.

- Meilleur scénario adapté - Oscars 2008.

- Meilleur acteur dans un second rôle (Javier Bardem) - Oscars 2008.

- Meilleur scénario - Golden Globe 2008.

- Meilleur acteur dans un second rôle - drame (Javier Bardem) - Golden Globe 2008.

- En compétition - Festival de Cannes 2007.

- Meilleur réalisateur - BAFTA Awards 2008.

- Meilleur acteur dans un second rôle (Javier Bardem) - BAFTA Awards 2008.

- Meilleure mise en scène - BAFTA Awards 2008.

- Présenté - Festival international de Rotterdam 2007.

- Meilleur réalisateur - Satellite Awards 2007.

- Meilleur film - Drame - Satellite Awards 2007.

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10/03/2008

There will be blood

1478123491.jpgEtats-Unis. Début du XXème siècle. Nous sommes quelque part en Californie. L'industrialisation se met en place (les premiers trains, les premières voitures apparaissent). Pionnier du pétrole sans scrupules, Daniel Plainview (Daniel Day-Lewis impressionnant comme d'habitude) traque sans relâche la moindre trace d'or noir dans le coin. Il veut s'enrichir et ne veut pas que les autres réussissent. Il "ne voit rien de bon chez les gens". Mais son entreprise va se heurter à nombreux facteurs, les habitants du coin, la concurrence, et surtout, l'église évangéliste du coin. 4 films et déja éclectique. Après Boogie nights (1997) qu'il réalisa à l'âge de 27 ans, Magnolia (1999) et Punch drunk love (2002), le génial P.T Anderson adapte ici le roman de Upton Sinclair, Oil !, paru en 1927. Cette saga de 02h40, histoire d'un homme seul (l'absence d'une femme a certainement joué sur le train de vie et la personnalité de D. Plainview), grisé par le succès et l'argent, n'est pas sans rappeler Gangs of New-York (2002) de Martin Scorsese. Daniel Day-Lewis dont la performance mémorable lui avait valu une nomination à l'Oscar du meilleur acteur, y incarnait un personnage dont le profil est similaire à celui du pionnier : même dégaine, même personnalité et même visage fiévreux. There will be blood traite également la même thématique que la saga (03h00) de Scorsese mais esquisse un autre aspect de celle-ci. Scorsese montre comment s'est construite l'Amérique. Elle s'est faite dans la rue, à travers les guerres de gangs. Chez P.T Anderson (nominé pour l'Oscar du meilleur réalisateur), ce sont les prémisses du capitalisme sauvage et la montée en puissance des Evangélistes, très influents aujourd'hui du côté de la Maison-Blanche (CF. le documentaire de William Karel, Le monde selon Bush), qui forgeront l'Amérique future. Filmé d'une main de maître (Oscar de la meilleure photographie), ce chef-d'oeuvre a valu à Daniel Day-Lewis l'Oscar du meilleur acteur (son second après celui obtenu en 1989 dans la même catégorie pour My left foot) mais également le Golden Globe du meilleur acteur dans un drame. Et pour ne rien gâcher, la bande son, concoctée par Jonny Greenwood, guitariste de Radiohead) est splendide.

There will be blood (Paul Thomas Anderson, USA, 2007, 155 mins).    Avec Daniel Day-Lewis, Paul Dano, Dillon Freaser, Ciaran Hinds, Kevin J. O'Connor.

- Meilleur acteur dans un premier rôle (Daniel Day-Lewis) - Oscars 2008.

- Meilleure photographie - Oscars 2008.

- Meilleur acteur dans un drame - Daniel Day-Lewis - Golden Globe 2008.

- Meilleur acteur - Daniel Day-Lewis - BAFTA Awards 2008.

- Ours d'argent - P.T Anderson (Meilleur réalisateur) - Festival de Berlin 2008.

- Ours d'argent - Jonny Greenwood (Meilleure contribution artistique - musique) - Festival de Berlin 2008.

- En compétition (Ours d'or) - Festival de Berlin 2008.

- Audience Award (Meilleur acteur international - Daniel Day-Lewis) - Irish Film and Television Awards 2008.

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07/03/2008

Les faussaires

1200216406.jpgBerlin. 1936. Salomon Sorowitsch est le roi de la contrefaçon. Passeports, certificats, billets de manque, rien ne manque à son palmarès. Son business est florissant et il coule des jours heureux. Mais trahi, il est arrêté par la Gestapo. Quelques années plus tard, la guerre fait rage. Malmenée sur tous les fronts, l'Allemagne nazie met en place la plus grande opération de falsification de billets du siècle, "Opération Bernhard". Le but est d'innonder de faux billets l'économie des pays alliés afin qu'elle s'écroule. Sorowitsh est donc transféré de Mauthausen au camp de Sachsenhausen où les détenus bénéficient d'un traitement de faveur. Lui et ses compagnons, tous experts en falsification, Sorowitsh est chargé d'imprimer des devises étrangères à grande échelle. Autrement, ils seront exécutés. Entre examen de conscience, sentiment de culpabilité et instinct de survie, "Sally" et les autres vont devoir lutter contre eux-mêmes. Sauver leur peau ou saboter l'opération ? L'expérience les marquera dans leur douleur, à jamais, pour la vie... Si l'histoire racontée est fascinante (on en apprend des choses), la mise en scène demeure classique (mais y a-t-il vraiment un mal à cela ?), une première scène qui marque la fin de la guerre, suivie du classique flashback. Mais l'essentiel est là, Stefan Ruzowitzky (il adapte le livre écrit par Adolf Burger, un des faussaires du camp de Sachsenhausen) ébauche sans complaisance un épisode de l'univers concentrationnaire, le tout porté par des comédiens exceptionnels, notamment Karl Markovics (aka Salomon Sorowitsch). On peut toutefois reprocher une musique trop joyeuse pour une atmosphère aussi sombre. Quant à l'Oscar du meilleur film étranger, décroché lors de la cérémonie des Oscars 2008, il est peut-être légérèment exagéré.

Les faussaires (Stefan Ruzowitzky, All/Aut, 2006, 100 mins).    Avec Karl Markovics, August Diehl, Devid Striesow, Marie Baumer, Andreas Schmidt, Martin Brambach, Veit Stübner. 

- Meilleur film étranger - Oscars 2008.

- Meilleur acteur dans un second rôle - Devid Streisow - German Film Awards 2007.

- Présenté - Festival de Toronto 2007.

- Présenté - Festival de Vancouver 2007.

- Présenté - Festival de Karlovy 2007.

- Présenté - Festival de Palm Springs 2007.