17/06/2021
EURO 2020 - Groupe A
L'Italie en 8èmes, la Turquie presque éliminée
Battant sans coup férir la Suisse (3-0), l'Italie a confirmé son statut d'équipe qui fait peur et a rejoint les huitièmes de finale. Défaite une seconde fois, par le Pays de Galles (0-2), à Bakou (Azerbaïdjan), la Turquie a quasiment dit adieu à la compétition tandis que son bourreau du jour est presque qualifié et que la Suisse a encore une chance de l'être.
Nous avions pensé que la Turquie, solide en 2021 ante-Euro (6 matchs sans défaite dont 4 victoires) afficherait un visage différent durant cet Euro, après une non-qualification pour la Coupe du monde 2018 et un Euro 2016 sans accession au second tour. D'autant plus que Burak Yilmaz (doublé) et compagnie avaient corrigé en mars dernier les Pays-Bas (4-2) dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde 2020. Mais une fois n'est pas coutume. Et la compétition a sonné comme un contre-coup. Fantomatique face à l'Italie lors de son premier match (0-3), l'équipe entraînée par Şenol Güneş n'a pas su se reprendre face au Pays de Galles (0-2). C'est au contraire ce dernier qui frappe un grand coup en l'emportant dans une rencontre hautement maîtrisée, où il fut supérieur à son adversaire dans tous les compartiments de jeu.
Comme à l'Euro 2016 où ils n'étaient pas attendus (et où ils finirent par être l'équipe surprise, atteignant les demi-finales), les Dragons sont proches de se qualifier pour les 8èmes de finale, après avoir frôlé la correctionnelle contre la Suisse (1-1) lors du premier match. C'est dire que le football se joue à rien. La Suisse savait par contre que l'Italie serait une autre paire de manches. Déjà impressionnante face à la Turquie, la Squadra Azzura a remis ça contre la Nati (3-0), démontrant que son premier match synonyme de tour de force n'était pas un malentendu et n'est pas essentiellement du à la faiblesse de la Turquie. Exceptionnelle de maîtrise dans tous les secteurs de jeu, pratiquant un football séduisant, alternant jeu à une touche de balle et longues percées sur les ailes, elle n'a laissé aucune chance à son adversaire grâce à un grand match de son moteur au milieu de terrain, Locatelli, auteur d'un doublé (et dire qu'il est le remplaçant de Verratti, blessé...). Quant à l'infernal trident d'attaque (Berardi-Immobile-Insigne), son activité incessante a donné le tournis à la défense hélvète et s'est finalement concrétisée par le second but de la compétition du laziale Ciro Immobile.
Imperméable en défense (10ème match consécutif sans encaisser de but) et rouleau compresseur à l'avant, elle envoie un signal très fort à la concurrence. Il faudra bien compter avec elle pour la victoire finale. Avec 6 points au compteur, elle est assurée de finir dans les deux premiers avant son dernier match et devient donc la première équipe qualifiée pour les huitièmes. Un stade que devrait également atteindre le Pays de Galles. S'il ne part pas - logiquement - favori contre l'Italie pour le troisième match, il est certain par contre de finir au moins 3ème (la Turquie ne peut plus le rejoindre) avec 4 points, ce qui devrait être suffisant a priori (mais pas officiellement encore) pour finir parmi les 4 meilleurs 3èmes, qui seront qualifiés pour les 8èmes. En effet, lors de l'Euro 2016, les 4 meilleurs 3èmes avaient obtenu 4 points (Irlande, Slovaquie) et 3 points (Portugal, Irlande du Nord). Avec 0 point au compteur, la Turquie a des chances minimes de rejoindre le tour suivant tandis que la Suisse sera dans l'obligation de la battre si elle veut y figurer. J N
Turquie - Pays de Galles 0-2
Buts : Ramsey (42e), Roberts (90e+4).
Turquie : Çakir - Çelik, Ayhan, Söyüncü, Meraş (Müldür, 73e) - Çalhanoğlu, Yokuşlu (Demiral, 46e), Tufan (Yazici, 46e) - Karaman (Dervişoğlu, 75e), Yilmaz (cap.), Under (Kahveci, 83e).
Pays de Galles : Ward - Roberts, Mepham, Rodon, B. Davies - Allen (Ampadu, 73e), Morrell - Bale (cap.), Ramsey (Wilson, 84e), D. James (N. Williams, 90e) - Moore.
Italie - Suisse 3-0
Buts : Locatelli (26e, 52e), Immobile (89e).
Italie : Donnarumma - Di Lorenzo, Bonnuci, Chiellini (cap.) (Acerbi, 23e), Spinazzola - Barella (Pessina, 86e), Jorginho, Locatelli (Cristante, 86e) - Berardi (Toloi, 68e), Immobile, Insigne (Chiesa, 68e).
Suisse : Sommer - Elvedi, Akanji, Schär (Zuber, 57e) - Mbabu (Widmer, 57e), Xhaka (cap.), Freuler (Sow, 83e), R. Rodriguez - Shaqiri (Vargas, 75e) - Embolo, Seferovic (Gavranovic, 46e).
Classement Groupe A (2 matchs joués)
1. Italie 6 pts (+6) - qualifiée pour les 8èmes
2. Pays de Galles 3 (+2)
3. Suisse 1 (-3)
4. Turquie 0 (-5)
00:32 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : turquie, immobile, euro 2020, italie-suisse 3-0, italie-suisse, euro 2021, turuie-pays de galles, turquie-pays de galles 0-2, pays de galles, locatelli, squadra azzura, euro
16/06/2021
EURO 2020 - Groupe B : Finlande - Russie 0-1
La Russie se relance
Balayée par la Belgique de Lukaku lors d'un premier match où elle fit pâle figure, la Russie s'est relancée à Saint-Pétersbourg face à la Finlande (1-0) qui n'avait besoin que d'un point pour s'ouvrir la route des 8èmes. Tout se jouera lors du dernier match.
Vainqueur surprise du Danemark (1-0), lors d'un premier match inhabituel et qui restera dans les annales pour une raison triste, la Finlande, petit poucet de la compétition, avait l'occasion de se qualifier pour les huitièmes dès son second match, en ne perdant pas contre une équipe russe qui avait affiché ses limites habituelles (il faut dire que sur les 26, 23 évoluent dans le championnat de Russie), subissant les coups de boutoir de la section ultra-offensive de la Belgique (3-0). L'enjeu était également de battre pour la première fois de son histoire un adversaire qu'elle avait uniquement battu lorsque celui-ci était encore l'Empire russe (2-1 aux Jeux Olympiques de 1912).
En 1922, naissait l'Union soviétique et en 16 affrontements, celle-ci n'a jamais mordu la poussière, s'imposant même à 8 reprises sur les 10 rencontres officielles (Jeux Olympiques, qualifications pour la Coupe du monde et pour l'Euro). La désintégration en 1991 de l'URSS n'a pas changé la donne. La Russie, héritière politique de celle-ci s'était imposée 4 fois en autant de rencontres officielles (qualifications pour l'Euro 1996 et pour la Coupe du monde 2010).
Mais voilà, l'histoire s'est en fait répétée. Poussée par son public à Saint-Pétersbourg et supérieure à son adversaire, la Russie s'est imposée (1-0) dans un match qu'elle a globalement dominé grâce à la fois à une supérioté technique, un pressing haut et un repli défensif impeccable privant les Finlandais de solutions. L'unique but de la rencontre était signé par Miranchuk, le milieu offensif de l'Atalanta Bergame. S'appuyant à l'entrée de la surface sur son capitaine Dzyuba, il pénétrait, fixait la défense adverse avant d'enrouler superbement le ballon dans la lucarne de Hradecky. Un joli but marqué à un moment crucial (45e+2). En seconde mi-temps, la Finlande tentait de revenir mais n'arrivait pas à se procurer d'occasion franche. C'est au contraire la Russie qui en contre était à deux doigts de doubler la mise mais comme contre le Danemark, Hradecky sauvait les meubles.
En attendant Belgique-Danemark qui se jouera demain, tout reste à jouer dans ce groupe B où la Russie a su se relancer. Côté finlandais, cette défaite confirme peut-être que la victoire contre le Danemark était un accident. Les deux équipes sont à 3 points mais les hommes de Tchertchessov joueront leur dernier match contre un Danemark qui semble fragilisé tandis que la Finlande aura fort à faire contre l'ogre belge, une mission quasi-impossible. J N
Finlande : Hradecky - Raitala (Soiri, 75e), Toivio (Jensen, 84e), Arajuuri (cap.), O'Shaughnessy, Uronen - Lod, Schüller (Kauko, 67e), Kamara - Pohjanpalo, Pukki (Lappalainen, 75e).
Russie : Safonov - Dzhikiya, Diveev, Barimov - Fernandes (Karavaev, 26e), Zobnin, Ozdoev (Zhemaletdinov, 61e), Kouzyaïev - Miranchuk (Mukhin, 85e), Golovin - Dzyuba (cap.) (Sobolev, 85e).
Classement Groupe B
1. Belgique 3 pts (1 match, +3)
2. Russie 3 (2 matchs, -2)
3. Finalnde 3 (2 matchs, 0)
4. Danemark 0 (1 match, -1)
17:35 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : finlande, russie, euro 2020, euro 2021, finlande-russie, miranchuk, euro
EURO 2020 - Groupe F : Allemagne - France 0-1
Rivalité franco-allemande : le vent a tourné
En s'imposant contre l'Allemagne (1-0) pour son entrée en lice dans la compétition, la France a pleinement assumé son statut de favori. Solide de bout en bout face à un adversaire toujours difficile à battre en compétition officielle, le champion du monde en titre démarre sur de bons rails. Au delà de cette dimension, il asseoit sa domination dans la rivalité footballistique franco-allemande.
Drôle de destin que celui de Mats Hummels, le défenseur allemand de la Mannschaft. En quart de finale de la Coupe du monde 2014, celui qui a fait l'aller-retour entre les clubs de Dortmund et du Bayern Munich avait permis à l'Allemagne de l'emporter face à la France (1-0), en marquant de la tête, prenant astucieusement le dessus sur Raphaël Varane. Hier, pour ce nouveau duel franco-allemand, première affiche d'un groupe de la mort comprenant également le Portugal, le roc d'un mètre 91 a été mis au supplice par les attaquants français et a même donné la victoire aux Bleus, en envoyant du tibia le ballon dans ses propres filets à la suite d'un centre appuyé de Lucas Hernandez (20e).
Ce changement de destin pour celui dont la lenteur fut manifeste et qui est sur le déclin (blacklisté par Joachim Löw en mars 2019, il est rappelé en sélection en mai dernier) est comme un révélateur d'une rivalité franco-allemande bien connue dans le football et dont la trajectoire tourne actuellement en faveur des Tricolores. N'accompagnant pas une compétition politique s'étalant sur plusieurs siècles (deux Etats issus de l'Empire carolingien, rivalité entre Bourbons et Habsbourgs, guerres napoléoniennes, Printemps des peuples de 1848, guerre franco-prussienne, occupation nazie de la France...etc), cette rivalité avait, comme on le sait, débuté après le match le plus emblématique, la fameuse demi-finale à Séville lors de la Coupe du monde 1986, palpitante de bout en bout (3-3 à l'issue des prolongations, une séance de tirs aux buts irréspirable) et marquée par l'"attentat" du gardien allemand Hararld Schumacher sur Patrick Battiston (gravement blessé), non sanctionné. L'injustice et la défaite avaient marqué les esprits français et installé un esprit de ressentiment prononcé. Heureusement, oserions-nous dire, que l'Allemagne, épuisée après cette rencontre, s'inclina en finale contre l'Italie de Paolo Rossi (1-3). En Coupe du monde, l'Allemagne venait d'égaliser avec la France, celle-ci l'ayant en effet étrillé (6-3) en Coupe du monde 1958 dans le match comptant pour la troisième place.
Quatre ans après Séville, la France retrouvait sa rivale en demi-finale de la Coupe du monde se déroulant au Mexique. Mais un brin au dessous, elle s'inclina (0-2), pour une nouvelle désillusion. Jamais deux sans trois mais il faudra attendre 28 ans pour cela et le quart de finale de 2014. C'est lors de l'Euro 2016 que la France vaincra le signe indien (comme le fit l'Allemagne durant ce même Euro en venant à bout de l'Italie en quart de finale) dans ses confrontations officielles avec ce qui était devenu l'ennemi juré. Grâce à un doublé (dont un penalty) d'Antoine Griezmann, elle battait le champion du monde en titre grâce à un match plus réaliste (2-0).
Les deux équipes se sont ensuite retrouvées deux fois durant la version 2018-2019 de la Ligue des nations pour une victoire française (2-1) et un clean sheet à Munich (0-0). C'est donc cette tendance-là qui vient de se confirmer (même si les Bleus restent sur trois échecs en Coupe du monde), avec une nouvelle victoire, également à Munich, ce qui rend d'autant plus marquant cette hégémonie. Solide et rigoureuse, équilibrée et solidaire, l'équipe de Didier Deschamps a su subir sans encaisser de buts lorsque les assauts allemands se multiplaient en seconde mi-temps. Gagnant la bataille du milieu (impressionnant Pogba, désigné homme du match), elle a eu le coup de pouce lui permettant de prendre l'avantage (mais elle a également touché le poteau et aurait du bénéficier d'un penalty pour une faute de ce même Hummels sur Mbappé à un quart d'heure de la fin). Côté allemand, la frustration des uns (Rüdiger qui tente de mordre Pogba! Geste antisportif qui échappa à l'arbitre) et des autres (Kimmich jugeant que son équipe a mieu joué) en dit long sur l'enjeu de cette rencontre entre deux favoris pour la victoire finale et l'atmosphère compétitive entre ces deux grandes nations du football, perpétuée au fil des décennies.
Force est de constater que la France reste désormais sur 4 matchs officiels sans défaite contre l'Allemagne (voir ci-dessous). Le vent a tourné et il est certain que la prochaine rencontre officielle entre les deux sera tout aussi engagée, avec notamment un esprit revanchard outre-Rhin (avec 11 victoires sur 24 confrontations, pour 7 défaites, la France domine également le bilan des matchs amicaux). Reste qu'en termes de trophées, la Mannschaft domine largement (4 Coupes du mondes, 3 Euros) son adversaire du soir (2 Coupes du monde, 2 Euros) qui doit remporter cet Euro pour se rapprocher de ses statistiques impressionnantes.
Une victoire et un clean sheet permet à la France de débuter cet Euro de la meilleure façon et d'assumer son statut de champion du monde en titre et de grand favori pour la victoire finale. En perte de vitesse depuis son sacre mondial de 2014, l'Allemagne constitue encore une énigme. N'oublions pas qu'elle remporta la Coupe du monde 1974 contre les Pays-Bas, grands favoris, malgré des conflits au sein du vestiaire et du staff et une défaite au premier tour (0-1 contre la RDA...). Son match prochain contre le Portugal - vainqueur (3-0) de la Hongrie - et autre prétendant au titre - en dira plus long sur les possibilités de son parcours.
J N
Confrontations officielles entre la France et l'Allemagne
- 2021 : France - Allemagne 1-0 (Euro 2020)
- Octobre 2018 : France - Allemagne 2-1 (Ligue des Nations)
- Septembre 2018 : Allemagne - France 0-0 (Ligue des Nations)
- Juillet 2016 : Allemagne - France 0-2 (Euro 2016)
- Juillet 2014 : France - Allemagne 0-1 (Coupe du monde 2014)
- Juin 1986 : France - RFA 0-2 (Coupe du monde 1986)
- Juillet 1982 : RFA - France 3-3 (ap.) - tirs aux buts (Coupe du monde 1982)
- Juin 1958 : France - RFA 6-3 (Coupe du monde 1958)
Mardi 15 juin (Munich) : France - Allemagne 1-0
But : Hummels (20e c.s.c)
France : Lloris (cap.) - Pavard, Varane, Kimpembe, L. Hernandez - Pogba, Kanté, Rabiot (Dembélé, 90e) - Griezmann, Benzema (Tolisso, 89e), Mbappé.
Allemagne : Neuer (cap.) - Ginter (Can, 87e), Hummels, Rüdiger - Kimmich, Gündoğan, Kroos, Gosens (Volland, 87e) - Müller, Gnabry (Werner, 73e), Havertz (Sané, 74e).
Classement Groupe F
1. Portugal 3 pts (+3)
2. France 3 (+1)
3. Allemagne 0 (-1)
4. Hongrie 0 (-3)
07:00 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro 2020, euro 2021, rivalité entre la france et l'allemagne en football, france, allemagne, hummels, mbappé, lucas hernandez, séville, munich, didier deschamps, rivalité franco-allemande, euro, rivalité footballistique, rivalité footballistique entre la france et l'allemagne
14/06/2021
EURO 2020 - Groupe C
Match fou entre les Pays-Bas et l'Ukraine, premières pour l'Autriche et Pandev
En match d'ouverture du Groupe C, l'Autriche s'est imposée sans convaincre face à la Macédoine du Nord (3-1). Pour sa première grande compétition, celle-ci a effectué une prestation honorable, inscrivant de même son premier but par l'intermédiaire de son joueur emblématique, Goran Pandev. Dans ce qui fut une rencontre haletante, les Pays-Bas ont arraché sur le fil une victoire méritée contre l'Ukraine (3-2).
Autriche - Macédoine du Nord 3-1
Nation moyenne du football (dernière qualification en Coupe du monde remonte à 1998), l'Autriche joue son troisième Euro après 2016 et 2008 (deux fois éliminée au premier tour). L'objectif évident est de passer enfin le premier tour. L'équipe la plus "allemande" du tournoi (21 des 26 évoluent en Bundesliga, plus que l'Allemagne) semble plus solide avec ses cadres évoluant notamment à Monchengladbach, Leipzig, Wolfsburg ou encore le Real Madrid (la star et capitaine David Alaba). En face, la Macédoine du Nord (magnifique pays visité il y a quelques années), ex-Macédoine depuis deux ans et demi, est avec la Finlande le petit poucet de la compétition. Elle a pu obtenir sa première participation à une grande compétition grâce aux barrages (1-0 contre la Géorgie) dont la constitution prend désormais en compte les résultats réalisés en Ligue des Nations.
On se souvient de la retentissante victoire macédonienne en Allemagne le 31 mars dernier (2-1) lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Mais les exploits se définissent justement par leur rareté. C'est une équipe "faible" qui aborde cet Euro, ne comportant dans son effectif aucun joueur connu, hormis le capitaine et vétéran Goran Pandev (37 ans, 119 sélections et 37 buts). Sur le papier, il y a un gouffre entre ces deux équipes. Si l'ossature autrichienne est germanique, celle de la Macédoine du Nord doit composer avec 26 joueurs évoluant dans 14 championnats différents, essentiellement de seconde zone (Albanie, Turquie, Chypre, Belgique, Croatie, Bosnie, Hongrie...etc). Les deux équipes ne se sont jamais affrontées précédemment.
La partie a donc logiquement était remportée par l'Autriche mais non sans difficulté. Contrairement à une Turquie ridicule et une faible Russie, la Macédoine du Nord a crânement tenté sa chance et s'est montrée accrocheuse. Après l'ouverture du score par Lainer sur un centre de Sabitzer (1-0, 18e), c'est justement Pandev qui parvenait à égaliser (1-1, 28e), profitant d'une sortie hasardeuse du gardien Bachmann. L'inusable attaquant de la Genoa entre ainsi pour la seconde fois dans l'histoire du foot macédonien. Premier (et seul) joueur de son pays à remporter la Champions League (en 2010 avec l'Inter), il devient le premier buteur nord-macédonien dans un Euro. L'écart technique et tactique entre les deux équipes était trop grand. A force de pousser, l'Autriche parvenait à reprendre l'avantage en fin de match. Entré en cours de jeu, Gregoritsch coupait aux six mètres un centre chirurgical d'Alaba (2-1, 78e). C'est ensuite Arnautovic, un autre entrant, qui scellait le score. Combinant avec Laimer, il se faufilait dans une défense apathique, effaçait le gardien et marquait dans le but vide (3-1, 89e).
On aimerait dire que la mission est réussie pour la Macédoine du Nord, c'est-à-dire faire bonne figure et marquer un but. Difficile d'en demander plus. Quant à l'Autriche, elle signe une première puisqu'il s'agit de sa première victoire lors d'un Euro (deux défaites et un nul lors des premiers tours des Euros 2008 et 2016). Pas de quoi pavoiser non plus. Nous avons vu des scènes de célébrations un peu exagérées et manquant d'humilité. L'affaire sera tout autre face aux Pays-Bas et l'Ukraine.
Autriche : Bachmann - Dragovic (Lienhart, 46e), Alaba (cap.), Hinteregger - Lainer, Laimer (Baumgartlinger, 90e), Schlager, Baumgartner (Gregoritsch, 58e), Ulmer - Sabitzer - Kalajdzic (Arnautovic, 59e).
Macédoine du Nord : Dimitrievski - Musliu (M. Ristovski, 86e), Velkovski, S. Ristovski - Nikolov (Bejtulai, 64e), Bardhi (Trickovski, 82e), Ademi, Elmas, Alioski - Pandev (cap.), Trajkovski (Kostadinov, 63e).
Pays-Bas - Ukraine 3-1
Annoncés grands favoris de cette rencontre mais également un outsider pour la victoire finale, les Pays-Bas sont toutefois imprévisibles. Et pour cause... Un retour en arrière permet de constater une irrégularité constante. Grands favoris de l'Euro 2008, ils étaient éliminés en quart de finale par la Russie. Cela ne les empêchait pas d'atteindre 2 ans plus tard la finale de la Coupe du monde, perdue sur le fil contre l'Espagne (1-0 a.p). A l'Euro 2012, ils ne passaient pas le premier tour, s'inclinant dans le groupe de la mort contre l'Allemagne, le Danemark et le Portugal. Revenus à un excellent niveau sous la houlette de Louis Van Gaal, ils terminaient 3èmes lors de la Coupe du monde 2014. La suite? Des non-qualifications pour l'Euro 2016 et pour la Coupe du monde 2018, et enfin la finale atteinte lors de la Ligue des nations 2018-2019 (défaite 1-0 contre le Portugal). La question demeure : que sont capables de faire les Pays-Bas? Question d'autant plus pertinente que le sélectionneur Frank De Boer n'est en poste que depuis septembre 2019 et que la génération actuelle est très talentueuse mais également inexpérimentée au niveau international.
Vu le niveau généralement moyen d'une équipe ukrainienne qui a pour habitude de jouer très bas et de viser le match nul face à ce type d'adversaire, les Bataves étaient toutefois favoris, évoluant de même devant leur public à Amsterdam. Dominateurs en première mi-temps, ils ont longtemps buté sur un excellent gardien. Dans une partie ouverte et rythmée, l'Ukraine se permettait également quelques incursions (stériles). De retour des vestiaires, les coéquipiers de Memphis Depay continuaient de pousser et marquaient coup sur coup. C'est d'abord le capitaine Wijnaldum qui catapultait le ballon sous la barre suite à un centre de Dumfries mal négocié par Bushchan (1-0, 52e). C'est ensuite Weghorst qui enfonçait le clou, reprenant de près un ballon mal dégagé par la défense et propulsé au fond des cages par la jambe de... Bushchan (2-0, 58e). Alors qu'on pensait les Ukrainiens totalement abattus, le capitaine Iarmolenko sonnait la charge, fusillant le gardien adverse d'une superbe frappe enroulée dans la lucarne, à l'entrée de la surface (2-1, 76e). Revigorés, les hommes d'Andrei Chevchenko parvenaient même à égaliser. Sur un coup-franc de Malinovski, Iaremchuk marquait d'une tête croisée (2-2, 79e).
Deux buts éclairs également mais qui poussaient les Bataves à reprendre leur marche en avant. C'est à nouveau une situation confuse dans la défense adverse qui était à l'origine du but. Servi sur le côté gauche après une balle remise involontairement dans les pieds bataves par Bushchan, Nathan Aké envoyait un long centre enroulé repris de la tête par Dumfries qui prenait le dessus sur Zinchenko (3-2, 84e). Une superbe tête piquée que Bushchan, un peu lent sur ce coup, accompagnait dans ses filets. Impérial en premier mi-temps, le gardien du Dynamo Kiev a vécu une seconde période cauchemardesque.
In fine, ce match fou, le plus beau de cet Euro, aura été contrasté de part et d'autre mais c'est une équipe qui repart avec la victoire. Côté hollandais, il symbolise à une échelle réduite le parcours irrégulier abordé ci-dessus. Et Frank De Boer devra certainement revoir son schéma tactique. Coté ukrainien, les défaillances en défense seront à revoir. Mais la prestation affichée à de quoi donner de l'espoir à une équipe que l'on n'imaginait pas capable de faire du jeu face à une grande nation et de remonter un écart de deux buts. Cette défaite pourra servir lorsqu'il s'agira d'affronter l'Autriche et la Macédoine du Nord, beaucoup plus abordables. J N
Pays-bas : Stekelenburg - Timber (Veltman, 88e), De Vrij, Blind (Aké, 64e) - Dumfries, De Roon, Wijnaldum (cap.), F. De Jong, Van Aanholt (Wijndal, 64e) - Depay (Malen, 90e), Weghorst (L. De Jong, 88e).
Ukraine : Bushchan - Karavaev, Zabarni, Matvyenko, Mykolenko - Malinovski, Sydorchuk, Zinchenko - Iarmolenko (cap.), Iaremchuk, Zubkov (Marlos, 13e, Shaparenko, 65e).
CLASSEMENT
1. Autriche 3 pts (+2)
2. Pays-Bas 3 (+1)
3. Ukraine 0 (-1)
4. Macédoine du Nord 0 (-2)
00:34 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : autriche, macédoine du nord, autriche-macédoine du nord 3-1neuro 2020, euro 2021, pandev, lainer, arnautovic, alaba, gregoritsch, pays-bas, ukraine, pays-bas-ukraine 3-2, dumfries, wijnaldum, iarmolenko, bushchan, euro
13/06/2021
EURO 2020 - Groupe D
L'Angleterre prend sa revanche et lance parfaitement son Euro
Pour le premier véritable choc de l'Euro 2020, l'Angleterre, un autre favori, l'a emporté logiquement face à une équipe de Croatie qui l'avait privé en 2018 de finale de Coupe du monde (1-0). Elle brise également sa fameuse malédiction de ne jamais remporter un premier match d'Euro.
Entre la jeune Croatie, née en 1995, et l'Angleterre, les confrontations officielles sont déjà fournies puisque les deux équipes se sont déja rencontrées 8 fois, la première lors de l'Euro 2004 (victoire anglaise 4-2 au premier tour). On se souvient que la Croatie avait privé les Three Lions de l'Euro 2008, la battant 2 fois lors des éliminatoires dont un fracassant 3-2 à Londres. Les Britanniques avaient pris leur revanche en éliminant leur adversaire de la Coupe du monde 2010, l'étrillant par deux fois durant les éliminatoires (4-1 ; 5-1). Lors de la dernière Coupe du monde, la bande à Modric l'avait emporté in-extremis (2-1 a.p) en demi-finale. Enfin, l'Angleterre a pris 4 points à son adversaire lors de la Ligue des Nations 2018-2019 (2-1 ; 0-0), une Ligue des nations où la Croatie n'a guère brillé puisque durant l'édition 2020-2021, elle s'est inclinée 2 fois contre le Portugal et la France et une fois en Suède, encaissant la bagatelle de 16 buts en 6 matchs.
Force donc est de constater que ce n'est plus la même équipe qui affrontait aujourd'hui la redoutable armada offensive anglaise (où Manchester City, Chelsea, Manchester United et Tottenham sont notamment représentés). Déjà annoncée en fin de cycle lors de la Coupe du monde 2018, l'équipe aux damiers a perdu trois cadres, tous en retraite internationale (Mandzukic, Rakitic, Subasic) mais alignait tout de même 7 finalistes de 2018. Suffisant pour faire face au renouveau anglais ? Considéré comme le premier gros choc de cet Euro, le match était donc classiquement une confrontation entre jeunesse talentueuse et vieille garde et a tourné à l'avantage des Anglais qui l'emportent sur le score étriqué de 1-0. Séduisante durant les vingt premières minutes, l"équipe entraînée par Gareth Southgate a finalement marqué en seconde mi-temps. Servi dans l'axe par l'excellent Philips (Leeds), l'ailier de Manchester City, Raheem Sterling parvenait à ajuster le gardien au milieu d'une défense aux abois (57e). La Croatie tentait de revenait durant ce second acte plus équilibré mais elle a cruellement manqué de tranchant,, n'inquiétant pas vraiment un adversaire solide dans tous les secteurs de jeu, notamment en défense où Tyron Mings (Aston Villa) a parfaitement suppléé Maguire, blessé.
Une victoire contre l'adversaire le plus sérieux (et pas des moins coriaces) de son groupe (Ecosse-Tchéquie se joue demain), un clean sheet et une malédiction dépassée : l'Angleterre tient son rang et lance parfaitement son Euro.
Angleterre : Pickford - K. Walker, Stones, Mings, Trippier - Philips, Mount, Rice - Foden (Rashford, 71e), Kane (cap.) (Bellingham, 82e), Sterling (Calvert-Lewin, 90e).
Croatie : Livakovic - Vrsaljko, Vida, Caleta-Car, Gvardiol - Brozovic (Vlasic, 70e), Modric (cap.), Kovacic (Pasalic, 85e) - Kramaric (Brekalo, 70e), Rebic (Petkovic, 78e), Perisic.
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