01/12/2007
Lions for lambs
Trois histoires en parallèle. Une discussion entre un professeur et un étudiant, le premier tentant de comprendre le second ne s'intéresse plus à ses cours de science politique, une opération éclair de l'armée américaine en Afghanistan, un entretien entre un scénateur républicain (Tom Cruise) et une journaliste (Meryl Streep) à propos de l'interventionisme US. Et Robert Redford qui tire à boulets rouges sur l'administration Bush. C'est intéressant mais il manque quelque chose. Un scénario peut-être. On retiendra beaucoup de dialogues (un peu trop même) et une jolie confrontation entre Meryl Streep et Tom Cruise
Lions for lambs (Robert Redford, USA, 2007, 90 mins). Avec Robert Redford, Meryl Streep, Tom Cruise, Michael Pena, Derek Luke, Andrew Garfield, Peter Berg.
- Présenté - Festival de Londres 2007.
12:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lions for lambs, irak, meryl streep, robert redford, tom cruise, afghanistan
28/11/2007
Eastern promises
Décidément, et pour notre plus grand plaisir, David Cronenberg n'a pas changé. Une première scène où un type se fait cisailler la gorge en gros plan et c'est parti. Le réalisateur canadien se penche ici sur le cas des dvori vzakonié, ces familles mafieuses russes. L'histoire se passe à Londres (les millionnaires russes sont de plus en plus nombreux dans cette ville). Qui dit mafia russe dit nécessairement univers violent. Et c'est à nouveau Viggo Mortensen qui s'y colle, comme dans l'avant-dernier opus de Cronenberg, A history of violence. Avec ce film, le réalisateur canadien débutait un nouveau cycle, en rupture avec ses films précédents (Existenz, Spider, The naked lunch...). Eastern Promises (la traduction française, "Les promesses de l'ombre", ne veut absolument rien dire) se situe donc dans la lignée de son prédessesseur. L'exploration de la violence et de sa propagation dans le quotidien de l'individu se poursuit bien que Cronenberg nie tout lien entre les deux films. C'est pur hasard a-t-il martelé. Nous sommes ici au coeur d'un Londres obscur et clandestin. Anna, une infirmière, fait accoucher une jeune fille qui succombe de ses blessures. Le journal intime de celle-ci l'oriente vers le resto d'un parrain russe... Au coeur de l'intrigue, le fonctionnement de la famille, la violence mais aussi le thème de la sexualité (la rixe dans le hammam, la relation entre Nikolai (Viggo Mortensen) et Kiril (Vincent Cassel)), très cher à Cronenberg (Rabid, Shivers, Crash). La mise en scène est brillante et le tout devrait valoir au film au moins quelques nominations au Oscars de l'hiver prochain. Les films de David Cronenberg se terminent mal. Celui-ci finit comme A history of violence, sur une note ambigüe. Du très grand Cronenberg.
Eastern promises (David Cronenberg, USA/UK/Canada, 2007, 100 mins). Avec Viggo Mortensen, Naomi Watts, Armin Mueller-Stahl, Vincent Cassel, Sinéad Cusack, Donald Sumpter.
- Prix du public - Festival de Toronto 2007.
- Présenté - Festival de San Sebastian 2007.
- Présenté - Festival de Londres 2007.
18:30 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : eastern promises, david cronenberg, viggo mortensen, naomi watts
27/11/2007
Youth without youth
La quête de l'amour, l'angoisse de vieillir, la peur de mourir (ou comment effectuer une variante écrémée de The Fountain de Darren Aronofski), une refléxion sur les origines de l'écriture mais aussi sur celles de la conscience humaine, le tout étalé sur plusieurs époques (d'où le titre français "L'homme sans âge", pour une fois traduction plus ou moins adéquate), de sorte qu'on s'y perd et qu'on n'y comprend presque rien. 10 ans après The Rainmaker, Francis Ford Coppola revient derrière la caméra. Le projet est ambitieux mais foireux.
Youth without youth (Francis Ford Coppola, USA/France, 2007, 125 mins). Avec Tim Roth, Bruno Ganz, Alexandra Maria Lara, Marcel Iures, Alexandra Pirici.
18:30 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Youth without youth, francis ford coppola, tim roth, bruno ganz, alexandra maria lara
21/11/2007
American gangster
A la manière de Heat de Michael Mann (un face à face entre Robert De Niro, un malfrat, et Al Pacino, un flic solitaire) ou encore de Lord of war (un flic contre un trafiquant d'armes - Ethan Hawke / Nicolas Cage), American Gangster est une confrontation entre Russell Crowe, détective aux manières de vivre dissolues mais paradoxalement homme intègre, et Denzel Washington, parrain de la mafia solitaire et aussi brutal que posé. Comme Al Pacino et De Niro, les deux protagonistes sont des oscarisés du meilleur acteur, Denzel Washington pour Training day (Antoine Fuqua, 2001) et Russell Crowe pour Gladiator (Ridley Scott, 2000). Pas étonnant donc que leur performance soit excellente (en route pour les prochains Oscars ?). A noter que Denzel Washinton aégalement obtenu l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Glory (Edward Zwick, 1989). Le film, très bien documenté, raconte comment Franck Lucas, parrain noir de la mafia, a pu, grâce à des connexions sur place, acheminer de la drogue du Vietnam aux Etats-Unis, pour ensuite innonder le marché d'héroïne pure à bas prix, cassant ainsi toute concurrence et s'octroyant un monopole absolu. Dans une atmosphère de débacle US au Vietnam, de misère sociale et de flics ripoux (c'est les seventies), Richie Roberts, un détective des stups, est chargé de remonter la filière de la drogue. Après les moyens Kingdom of heaven (05) et A good year (06), c'est du grand Ridley Scott.
American gangster (Ridley Scott, USA, 2007, 157 mins). Avec Denzel Washington, Russell Crowe, Chiwetel Ejiofor, Josh Brolin, Cuba Gooding Jr, RZA, Clarence Williams III.
15:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : American gangster, ridley scott, denzel washington, russell crowe, josh brolin
15/11/2007
Mon meilleur ennemi
Après la tuerie des Jeux Olympiques de 1972 (One day in september, 99 - Oscar du meilleur documentaire) et Idi Amin Dada (The last king of Scotland, 06), Kevin MacDonald s'attaque au cas Klaus Barbie. Chef de la Gestapo à Lyon durant la Seconde Guerre mondiale, surnommé "le boucher de Lyon", Barbie fut notamment responsable de la mort de Jean Moulin. Grâce à des connexions, il fuit après la fin des hostilités et part pour l'Amérique du Sud. En 1983, la Bolivie l'expulse en France. Il est jugé en 1987 pour crimes de guerre et est condamné à la prison à perpétuité. Il décède d'un cancer en 1991, à l'âge de 77 ans. Ce documentaire intelligent ne relate pas une chronologie des atrocités effectuées par le tortionnaire nazi mais montre plutôt par quels moyens et pourquoi ce dernier a pu fuir l'Europe et se réfugier en Bolivie. Pour les mêmes personnes qui ont gagné la guerre, Klaus Barbie était précieux. Agent redoutable de repression anti-communiste, il alllait aider la CIA dans la mise en place de régimes politiques dictatoriaux en Amérique du Sud (et notamment l'exécution de Che Guevara). Barbie est finalement capturé dans les années 80 et ramené en France pour être jugé.
La partie du procès est un peu courte dans le documentaire mais l'essentiel est dit, pourquoi le condamner si longtemps après ? pourquoi lui et pas d'autres ? Loin des abrutis fans du Front National que l'on a vu dans le film réclamer la libération de Klaus Barbie (on voit même un interviewé cracher implicitement sur le génocide des Juifs), le message du réalisateur est le suivant : c'est le même "establishment politique" jugeant Barbie en 1987, qui lui avait permis de fuir l'Europe en toute impunité à la fin du Second conflit mondial. C'est l'hypocrisie des hommes politiques qui y est stigmatisée et plus particulièrement les agissements de la CIA, soucieuse d'utiliser les services de Barbie dans sa lutte idéologique contre l'URSS (la Guerre Froide succède à la Seconde Guerre Mondiale). Si le film suscite des polémiques concernant la véracité de certains faits énoncés et la tonalité de son message, cela n'a rien de surprenant. Un documentaire politique ne peut être totalement objectif. J N
Mon meilleur ennemi (Kevin MacDonald, UK/France, 2007, 90 min)
- Présenté - Festival de Toronto 2007.
16:00 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kevin macdonald, klaus barbie, mon meilleur ennemi, seconde guerre mondiale