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13/09/2006

Un bon Diesel

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Un siècle qu'on attendait un bon film avec pour vedette Vin Diesel. L'acteur bodybuildé, aux allures de taulard endurci, sorte de musclor sans foi ni loi était jusqu'ici confiné à des rôles de dur à cuir, lorsqu'on faisait appel à lui (il ne totalise pas plus de 15 longs métrages). Si Pitch black (2001) était pas mal du tout, le reste des films qui le portèrent à l'affiche, étaient franchement très médiocres, voire nuls : The fast and the furious (2001), XXX (2002), A man apart (2003), Chronicles of Riddick (2004) et The paciefer (2005). Dans ce dernier, Vin Diesel joue le rôle d'une baby-sitter pas comme les autres!! Par ailleurs, 2 bons films sont à lui créditer : Saving private Ryan (Steven Spielberg, 1998), où il n'apparait que quelques secondes et Boiler room (2000), qui met en exergue les pratiques illicites qui ont cours dans le monde des courtiers, où il a un rôle second...

C'est désormais chose faite avec Find me guilty (sous le titre français de "Jugez-moi coupable") où l'acteur né à New York en 1967, incarne un parrain local, Jackie Di Norscio, qui dégoûté par les magouilles de la justice, décide d'être son propre avocat lors de son procés, tout en défendant à la fois, les autres parrains inculpés, qu'il considère comme ses plus chers amis. Le film est moyen et Vin Diesel est franchement bon dans ce rôle de mafieux sympathique et attachant (un peu comme de De Niro dans Analyse this). Le film est inspiré d'une vraie histoire, le véritable Jackie Di Norscio a purgé 17 ans de prison. Libéré en 2002, il décède en 2005 durant le tournage du film, auquel il participait.

Réalisateur depuis les années 50, Sidney Lumet (81 ans) renoue après 12 angry men (1957) avec le plaidoyer et les imperfections du système judiciaire.

FIND ME GUILTY (Sidney Lumet, USA, 2006, 124 mins).  Avec Vin Diesel, Peter Dinklage, Linus Roache, Ron Silver, Alex Rocco.

11/09/2006

Rosario - Aimer c'est mourir

A Medellin, ville des cartels de drogue et de la prostitution, il n'y a aucune place pour medium_18649299.jpgles femmes, c'est la première dure réalité que l'on découvre dans cette sorte de thriller socio-mélo-dramatique (très). Rosario possède des atouts qui devraient a priori lui permettre de survivre : belle, sensuelle, meneuse d'hommes et à caractère bien trempé. Mais dans une société colombienne très machiste (ce n'est pas la seule évidemment, après tout nous vivons dans un monde d'hommes), cela lui sera-t-il suffisant ? parviendra-t-elle à échapper à la mort ? C'est un des thèmes majeurs de ce film qui à travers la projection de la vie très mouvementée de Rosario Tijeras (Flora Martinez), vise un objectif bien plus large : susciter une réflexion globale sur la société colombienne, société en pleine implosion dans un Etat où sévissent misère totale, désenchantement, corruption et guerre (les FARC sont toujours actifs, demandez le à Ingrid Bétancourt), société où les femmes sont à la merci de tout le monde, où même les enfants n'attirent la moindre compassion (Rosario se fait violer par son propre père, devant sa mère qui ne bronche pas). Mais il n'y a pas que la réflexion critique d'une société, le réalisateur aime jouer sur les frontières : si David Lynch met en avant la frontière entre le réel et l'irréel (notamment dans Twin Peaks, Lost Highway et Mulholland Drive), Emilio Maille se penche sur la frontière ambigüe et très poreuse entre le bien et le mal, l'amour et la haine, la vie et la mort. Ce travail sur cette ambiguïté a justement rendu la structure du film un peu compliquée, ce qui a fait que certaines séquences sont un peu tirées par les cheveux. Par moments, le film tourne à un méli-mélo complètement bancal, on perd dès lors le fil conducteur. Mais peut-être est-ce justement le but du réalisateur ? semer le trouble chez le spectateur à travers la description d'un monde complètement déboussolé ?        Toujours est-il que la toile de fond demeure intéressante : un Etat à deux vitesses, où pauvres et riches se cotoient intimement, tout en s'ignorant superbement (scènes de boîtes de nuit branchées - bidonvilles...) et où le légal et l'illégal sont très durs à démêler (juges corrompus, militaires agressifs). Quant à l'histoire de Rosario, il est possible de la cerner : comme dans Baise moi et Monster, c'est une femme (ou fille) maltraitée par les hommes (et même par sa mère) qui s'est transformée en mangeuse (tueuse) d'hommes. Le reste (tueuse à gages? à son compte? à celui des cartels? prostituée? trafiquante de cocaïne? tout à la fois?) n'est pas précisé mais cela importe-t-il ?

On pourrait aisément transformer le slogan de l'affiche française du film, "Tuer c'est aimer" en "Aimer c'est mourir". A chaque fois qu'un homme "osa" vouloir posséder Rosario, il se retrouva foudroyé par son pistolet. Rosario allait connaître le même sort, elle osa tomber amoureuse de son ami alors que sa vie et son métier ne le lui permettaient pas. La sentence fut fatale : elle quitta à son tour ce monde où il est interdit d'aimer.

 

ROSARIO (Emilio Maille, Colombie, 2006, 112 mins)

Titre original : Rosario Tijeras. Avec Flora Martinez, Unax Ugalde, Manolo Cardona, Rodrigo Oviedo, Alonso Arias.

Présenté au festival fu film policier de Cognac (2006).

Photos du film sur le site suivant (en espagnol) : http://xxxrosariotijerasxxx.blogspot.com/

04/09/2006

Bowling for Columbine

bowling.jpgOn se souvient de Michael Moore, brandissant son trophée à la cérémonie des Oscars et s'écriant "Shame on you Mr. Bush". Il enquête ici sur les armes à feu aux Etats-Unis et leurs conséquences, à tous les niveaux de la société. Son point de départ est le lycée de Columbine, dans le Colorado. En 1999, deux adolescents tirent sur leurs camarades et font une vingtaine de morts. Sans verser dans le discours moralisateur, Michael Moore nous donne une excellente leçon ainsi qu'une démonstration brillante sur le problème des armes à feu et de la violence aux USA. J. N

Bowling for Columbine (Michael Moore, USA, 2002, 123 min).    Avec Michael Moore, Charlton Heston, Marilyn Manson, Dick Clark, Barry Glassner, Richard Castaldo.

- Oscar du meilleur documentaire - 2003
- Meilleur film étranger - Césars 2003.
- Prix du Jury - Festival de Cannes 2002.
- En compétition (Palme d'or) - Festival de Cannes 2002.
- Meilleur montage pour un documentaire (Kurt Engfehr) - American Cinema Editors 2003.
- Audience Award - Amsterdam International Documentary Film Festival 2002.
- Audience Award - Atlantic Film Festival 2002.
- Audience Award - Bergen International Film Festival 2002.
- Meilleur film américain - Bodil Awards 2004.
- Critics Coice Award (Meilleur documentaire) - Broadcast Film Critics Association Awards 2003.
- Meilleur documentaire -Toronto Film Critics Association Awards 2002.
- Meilleur documentaire -Chicago Film Critics Association Awards 2003.
- Meilleur documentaire - Independent Spirit Awards 2003.
- Meilleur documentaire - Golden Trailer Awards 2003.
- Meilleur documentaire - National Board of Review 2002.
- Audience Award - San Sebastian International Film Festival 2002.
- Meilleur documentaire - Phoenix Film Critics Society Awards 2003.
- Meilleur documentaire - Online Film Critics Society Awards 2003.
- Meilleur scénario (Michael Moore) - Writers Guild of America 2003.
- Most Popular Film - Vancouver International Film Festival 2002.
- Meilleur film étranger - Turia Awards 2004.
- Audience Award - Sao Paulo International Film Festival 2002.
- Audience Award - Sudbury Cinéfest 2002.
- Meilleur documentaire - Southeastern Film Critics Association Awards 2002.
- Meilleur documentaire - Las Vegas Film Critics Society Awards 2003.
- Meilleur réalisateur pour film de langue étrangère - Kinema Junpo Awards 2004.
- Meilleur documentaire - Kansas City Film Critics Circle Awards 2003.
- Meilleur documentaire - Dallas-Fort Worth Film Critics Association Awards 2003.
- Meilleur documentaire - Florida Film Critics Circle Awards 2003.
- Meilleur documentaire - Central Ohio Film Critics Association 2003.