25/01/2007
Apocalypto
Une chose est certaine, Mel Gibson aime le sang. Apres la révolte écossaise emmennée par William Wallace contre Edouard 1er d'Angleterre (Braveheart, 1995) et le calvaire de Jesus Christ (La passion du Christ, 2004), le neo-réalisateur s'attaque à l'énigme maya. Civilisation légendaire, les Mayas se sont brusquement effondrés, sans que l'on sache comment, ni pourquoi. Les archives sont incomplètes et le mystère demeure. Gibson a donc proposé une refléxion. Celle-ci est annoncée en tout début de film, à la fois comme problématique et comme solution : une citation qui affirme que toute civilisation détruite de l'extérieur, le fut d'abord de l'intérieur (c'est ce qui arrive la plupart des fois). En gros, le message est clair : les Mayas se sont entredéchirés (toute société est plus ou moins hetérogène) avant que les envahisseurs européens ne débarquent en Amérique et terminent le travail de mise à feu et à sang. Ainsi, dès la première minute du film, nous savions comment celui-ci allait se dérouler. Après la citation, une première scène décrivant une chasse au sanglier, nous annonce la couleur, et surtout la composition de la suite : une brutalité et une cruauté sans précédents (de nos jours, celles-ci revêtent d'autre formes, on emploie le gaz moutarde, sarin, polonium...), le pauvre animal est empalé par un énorme pic. Puis le mouvement lineaire se poursuit, 2 tribus se croisent dans la foret, il n'y a pas de confrontation mais les regards sont circonspects, méfiants, annonçant que les relations entre tribus d'une même civilisation ne sont pas nécessairement au beau fixe. Ensuite, un village est attaqué, décimé, les survivants sont faits prisonniers, emmennés à l'autre bout de la jungle pour être sacrifiés au dieu Kukuklan (comme Ku Klux Klan ?). On notera que les scènes de sacrifices sont exactement les mêmes que celles figurant dans la bande dessinée Thorgal (Les yeux de Tanatloc ; La cité du dieu perdu). Un seul prisonnier parvient a s'évader, la meute se met en mode poursuite et la suite du film est une impressionnante chasse à l'homme à travers une forêt aussi magnifique que dangereuse (le tout est tourné en caméra numérique). A la fin, notre héros se retrouve près du bord de mer. Il aperçoit les "conquistadors" débarquer... C'est ce qui gêne un peu, la structure du film est un peu simpliste, on dirait le schéma d'une dissertation : une intro (citation), le corps du sujet (attaque d'une autre tribu, chasse à l'homme), la conclusion (débarquement étranger APRES le déchirement inter-communautaire). Simpliste mais également flou au niveau du message idéologique. Que cherche vraiment à montrer le film ? que cette civilisation grandiose (très avancée culturellement et scientifiquement, disent les spécialistes) s'est tout d'un coup éteinte pour des raisons très simples finalement ? en raison du caractère stupide, primaire et violent de l'homme ? Car le film se résume en gros à cette course poursuite effrénée, et la refléxion n'est pas assez approfondie. Qu'en est-il par exemple de l'organisation politique de ces tribus ? des dissenssions internes ?... Il reste à ajouter que ce film est excellent dans sa forme (bien plus que dans son fond). Une photographie impressionnante (plusieurs prix remportés à des festivals), de très bons acteurs, pour la majorité d'entre-eux amateurs (recrutés au Mexique et en Amerique Centrale - le casting a dû couter des millions), un grand souci d'authenticité de la part du realisateur puisque le film est tourné en Yucateque (un dialecte maya), et au Mexique (les Mayas s'etendaient du Mexique au Honduras, en passant par le Bélize et le Guatemala).
Apocalypto (Mel Gibson, USA, 2006, 137 mins). Avec Rudy Youngblood, Dalia Hernandez, Jonathan Brewer, Morris Birdyellowhead, Carlos Emilio Baez, Amilcar Ramirez, Israel Contreras.
- Meilleure photographie - Festival de Dallas 2006.
- Meilleure photographie - Festival de Phoenix 2006.
- 1 nomination aux Golden Globe 2006 - meilleur film de langue étrangère.
- Nominé comme meilleur film de langue étrangère - Festival de Chicago 2006.
- Nominé - meilleur film de langue étrangère - Festival de Londres 2006.
18:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : apocalypto, mel gibson, mayas, braveheart, rudy youngblood, yucatan
19/01/2007
Harsh Times
Bad Times pour le titre français (harsh : sévère, dur...). Pas franchement convaincant le premier film de David Ayer (scénariste de Training day). Jim (Christian Bale), vétéran de la Guerre du golfe, tente tant bien que mal de trouver du boulot. Mais le LAPD le rejette. Il trouve du réconfort auprès de son seul ami, Mike (Freddy Rodriguez), également chômeur. Il lui propose de l'aider à trouver du taf. Mais leur virée dans les quartiers chauds de L.A va prendre un tournant d'une violence gratuite et inouïe. Jim va renouer avec ses vieux démons. Il est vrai que le film se veut sans consession, plus on avance et plus on s'aperçoit qu'il n'y a aucune issue possible pour Jim, car cette vie-la il l'a choisie, et veut-il vraiment s'en sortir ? La lente descente aux enfers se poursuit inexorablement. Simplement, tout cela manque de subtilité, et les très nombreux dialogues composés exclusivement de vocabulaire ordurier manquent eux d'intelligence. On verra dans chaque phrase : fuck, fuck you, fuck it, fuck this... Et on peine à reconnaitre un Christian Bale avec son accent et sa gestuelle de voyou, i wanna get stonned, i wanna get laid, what's up dog ?..., même si nous l'avons déja vu dans des rôles de psychopate tordu (American psycho, The machinist). Un peu d'ambiguité n'est pas de trop pour un polar nerveux (l'excellent Narc, avec Jason Patrick et Ray Liotta, par exemple). Et celui-ci est très prévisible du début jusqu'à la fin.
Harsh Times (David Ayer, USA, 2006, 115 mis). Avec Christian Bale, Freddy Rodriguez, Eva Longoria, Terry Crews, Noel Guglielmi, J.K. Simmons.
16:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : harsh times, christian bale, freddy rodriguez, eva longoria, david ayer, j. k. simmons
15/01/2007
Hollywoodland
Georges Reeves (Ben Affleck), acteur de cinéma médiocre, est retrouvé mort à son domicile. Malgré les circonstances bizarres de ce décès, la police conclut au suicide et clôt l'affaire. Pensant pouvoir en tirer un joli pactole et un brin de gloire, Louis Simo (Adrien Brody), détective minable, mène l'enquête et découvre bien des secrets entourant la maison de production hollywoodienne dirigée par le puissant Eddie Mannix (Bob Hoskins). On remarquera que pour la première fois, Ben Affleck est excellent dans son rôle (Meilleur acteur au Festival de Venise). Plutôt bon ce film. Mais il y a quand même une impression de déja vu. Un meurtre non élucidé avec pour toile de fond la "décadence hollywoodienne", on connaît et on a déja vu. Pour ne citer qu'eux : The black Dahlia (Brian De Palma, très moyen) et l'excellent The Player (1992, Robert Altman).
Hollywoodland (2006, USA, Allen Coulter, 120 mins). Avec Ben Affleck, Adrien Brody, Diane Lane, Bob Hoskins, Robin Tunney, Joe Spano.
- Meilleur acteur (Ben Affleck) - Festival de Venise 2006.
- Festival de Venise 2006 - En compétition.
- Présenté - Festival de Londres 2006.
16:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Hollywoodland, allen coulter, ben affleck, adrien brody, diane lane, bob hoskins
10/01/2007
The Fountain
Au XVIème siècle, en Espagne, un conquistador part en quête du "graal" : la Fontaine de jouvence, supposée apporter vie éternelle. En 2006, un scientifique recherche désespérément le traitement capable de sauver sa femme atteinte d'un cancer. Au XXVIème siècle, un astronaute gravite à travers l'espace et se pose des questions existentielles.
Sublime d'un point de vue visuel (une photographie et des paysages à couper le souffle) et auditif (une magnifique bande-son concoctée par Clint Mansell), le dernier opus du très original Darrren Aronofsky, dont on attendait avec impatience un nouveau film depuis "son" Requiem for a dream (2000) et l'étrange Pi (1998) est une reflexion sur la mort et sa douloureuse acceptation. Comment traiter un sujet si délicat, et a priori intraitable puisqu'on n'échappe pas à la mort ? La reflexion est très intéressante et on ne comprend pas très bien pourquoi nombreux critiques ont littéralement incendié le film (n'est-ce pas les Cahiers du cinéma ?). Intéressante car elle apaise et rend triste à la fois. On sort du cinéma avec un pincement au coeur, tout en étant heureux.
The Fountain (Darren Aronofsky, 2005, USA, 95 mins). Avec Hugh Jackman, Rachel Weisz, Ellen Burstyn, Mark Margolis, Stephen McHattie, Fernando Hernandez, Cliff Curtis.
- En compétition - Festival de Venise 2006
- Présenté - Festival de Toronto 2006
- 2 nominations - Festival de Chicago 2006
- 1 nomination - Golden Globe 2006
17:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the fountain, darren aronofsky, hugh jackman, rachel weisz
21/12/2006
DEJA VU
Extrait d'un dialogue du film, Jim Caviezel à Denzel Wahington : "You think you know what's coming ? You don't have a clue". En effet, on a beau eu cherché, on a rien pu tirer de ce film. Le déja vu ? on n'a pas du tout entrevu ce phénomène dans ce nouveau "policier romantique" de Tony Scott. Ce qu'on remarque par contre c'est que Denzel Washington en héros sacrifié (à moitié seulement cette fois-ci) par le même Tony Scott, c'est du déja vu (Man on fire, 2004). Cette romance mêlée au tragique, très chère à Scott, c'est du déja vu (True romance, 1993, Domino, 2005). Un scénario mal fichu, un tas d'explications scientifiques aussi confuses qu'inutiles (porte spatio-temporelle, trou noir...) pour aboutir à quoi finalement ? A ce que Denzel (agent Doug Carlin) fasse un saut dans le passé, grâce à une machine très complexe et sophistiquée (ces propres créateurs ne semblaient pas capter son fonctionnement), pour sauver une nana dont il est tombé amoureux en examinant son cadavre au laboratoire d'autopsie.
Un suspense qui vous garde en haleine, à coup d'adrénaline ? d'accord, mais plus on avance et plus l'intrigue part en couilles, avec au final un happy end (presque) un peu trop tiré par les cheveux et flagrant d'incrédibilité. Prenez "Time Cop" (1995, avec Jean-Claude Van Damme), remplacez le réalisateur par Tony Scott, Van Damme par un meilleur acteur, en l'occurence D.Washington, ajoutez une meilleure photographie et des dialogues un peu plus constructifs (et encore, 15 mins pour expliquer que la machine peut remonter le temps) et vous aurez "Déja vu". Ne faites pas la même erreur que nous, n'allez pas le voir!
Déja vu (Tony Scott, USA, 2006, 126 mins). Avec Denzel Washington, Val Kilmer, Paula Patton, Bruce Greenwood, Adam Goldberg, James Caviezel.
19:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : déja vu, tony scott, denzel washington, val kilmer, paula patton, james caviezel