25/11/2006
Cinéma du Québec
Du 22 au 28 novembre se déroule au Publicis Cinémas à Paris (129, avenue des Champs-Elysées) la 10ème édition de "Cinéma du Québec". L'occasion pour les cinéphiles de découvrir les productions québécoises. Nous sommes donc partis, Yann mon pote québécois, et moi même voir 2 films cette semaine. Il a dû me faire le traducteur car j'avais un peu de mal avec l'accent. Un policier d'abord : "Bon cop, bad cop", puis "Maurice Richard", une biographie et un hommage au plus grand joueur québécois de hockey sur glace. Plus d'infos concernant Cinéma du Québec sur www.quebec.fr.
Un homme est retrouvé mort à la frontière entre l'Ontario et le Québec. Les polices des deux côtés doivent mener l'enquête conjointement. Martin Ward et David Bouchard sont à des années lumière d'être similaires. Le premier, de Toronto, parle anglais, est méticuleux et très à cheval sur le règlement ; le second, québecois, parle français, est bordélique et fait tout pour bafouer les règles. Ce clash de caractères va faire piétiner l'enquête, tout en la faisant évoluer. Un bon policier, teinté également d'humour.
Bon cop, bad cop (Canada, Erik Canuel, 2006, 120 mins). Avec Patrick Huard, Colm Feore, Patrice Bélanger, Sylvain Marcel, Lucie Laurier, Sarain Boylan.
Lorsqu'il est adolescent, Maurice est déja un futur espoir pour le hockey. La journée il travaille dans une usine pour subvenir aux besoins de la famille, le soir il répète ses gammes. Une fois adulte il est repéré par Dick Irvin, l'entraîneur des Canadians, l'équipe de Montréal. Malgré des blessures à répétition il s'accroche et devient un joueur phare de son équipe. Son élégance (des buts spectaculaires), son ardeur et sa rage de vaincre (un vrai battant) en feront petit à petit "The Rocket", l'idole de tout un peuple. Il battra tous les records et permettra à son équipe de remporter nombreux titres. Posé et placide, il sait néanmoins se défendre lorsqu'on l'agresse (faut pas le chercher, c'est sûr). Lorsqu'en 1955, il est suspendu pour avoir frappé un arbitre, les Québecois descendent dans la rue et les manifestations se transforment très vite en émeutes. Les films biographiques sont souvent décevants, celui-ci est une grande réussite, agrémenté également de très belles images d'époque. Le décor et le contexte de l'époque sont par ailleurs parfaitement représentés. Roy Dupuis excelle dans le rôle de Maurice Richard. Celui-ci, le vrai, est décédé le 27 mai 2000. FILM COUP DE COEUR.
Maurice Richard (Charles Binamé, Canada, 2006, 125 mins). Avec Roy Dupuis, Julie Le Breton, Stephen McHattie, Patrice Robitaille, Pierre-François Legendre, Rémy Gérard.
12:55 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma du Québec, maurice richard, bon cop, bad cop
22/11/2006
Hommage à Altman
Le cinéma a perdu, lundi 20 novembre, un grand réalisateur, Robert Altman, décédé à l'âge de 81 ans dans un hôpital de Los Angeles. Son dernier film, The last show, sortira en France le 6 décembre. On lui devait notamment Mash, Short Cuts, The player, The Gosford park...
Après un diplôme d'ingénieur obtenu à l'université du Missouri, il s'engage dans l'armée et participe à la 2ème guerre mondiale. Attiré par le cinéma, il s'installe à Hollywood où il effectue toutes sortes de petits boulots (même toilettiste pour chiens). Après avoir travaillé comme chauffeur dans une maison de production, il commence à réaliser des courts métrages. En 1955, il réalise son premier long métrage, The Delinquents. Ce succès lui permet de se lancer dans la réalisation de séries télévisées. En 1963, il crée sa propre maison de production, Lion's Gate Films, puis réalise Countdown (avec James Caan et Robert Duval). En 1970, M.A.S.H, comédie loufoque sur la guerre du Vietnam, le revèle au grand public et lui fait acquérir une certaine notoriété : Grand prix du Festival de Cannes, Oscar du meilleur scénario, meilleure photographie (Golden Globe)... Un grand réalisateur est né. Suivront Mc Cabe & Mrs. Miller (1971), Images (1972), The long good-bye (1973), Nashville (1975), 3 women (1977).
Une critique de la société, à tous les niveaux
Après quelques ratés, il s'installe à New-York et retourneà la télévision. Ce n'est que partie remise. Il revient en 1992 avec The Player, une satyre sur le milieu hollywoodien. Nouvelle consécration : Meilleur réalisateur et meilleur acteur (Tim Robbins) au Festival de Cannes et 3 nominations aux oscars. Après Hollywood, il s'attaque à la société américaine (Short Cuts, 1993, Lion d'or à Venise), puis au monde de la mode (Prêt-à-porter, 1994). Dans Gosford Park (2001), il porte un regard moqueur sur l'aristocratie anglaise, à travers une intrigue policière.
En 2002, Robert Altman reçut au Festival de Berlin un Ours d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre. C'est un très grand homme de cinéma qui vient de disparaître.
23:15 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : décès robert altman, mash, short cuts, the delinquents
21/11/2006
The prestige
Après Following (1998), Memento (2000), Insomnia (2002) et Batman begins (2005), c'est le 5ème long-métrage réalisé par le jeune (il a 36 ans) Christopher Nolan. Avec une moyenne d'un film tous les 2 ans, celui-ci acquiert un rythme bien soutenu puisque The Dark Knight (aka Batman 2) est prévu pour 2008. Le réalisateur de la "bombe" Memento devient ce que l'on appelle un réalisateur prolifique. Pour l'adapation du roman éponyme de Christopher Priest (qui a valu à l'auteur le World Fantasy Award), Nolan a collaboré pour la deuxième fois avec son frère Jonathan, scénariste du film, comme il le fut également pour Memento.
Dans l'Angleterre victorienne du XIXème siècle, deux amis et brillants apprenti-magiciens sont voués à un grand avenir. Mais la compétition qui les oppose va vite tourner à la rivalité (jalousie oblige) qui elle va se transformer en affrontement sans pitié.
Les fans de thriller et de tours de passe-passe seront ravis. Le talentueux Christopher Nolan a su une nouvelle fois faire de son "produit" un savant mélange. Car si "Le prestige" est un film grand public, il n'en demeure pas moins une excellente refléxion sur les perversités cachées des hommes. Jusqu'où est-on prêt à aller lorsque la gloire, "le prestige" devient une quête obsessionnelle ? Au delà de perdre deux doigts d'une main, semble-t-il. La réponse est ici, à travers les tours de magie permettant aux deux malins et ex-comparses de subjuguer les foules, Nolan nous entraîne dans les arcanes de l'esprit humain, le tout conjugué à une intrigue faite de coups de théâtre et de fausse pistes surprenants. Normal, Nolan est un adepte du thriller (Insomnia, Memento). Impossible de savoir qui est qui et surtout qui l'emportera. Mais finalement, y aura-t-il un vainqueur dans ce jeu malsain ?
N'oublions pas de signaler aussi la prestation de l'excellent Christian Bale.
THE PRESTIGE (USA, Christopher Nolan, 130 mins). Avec Christian Bale, Hugh Jackman, Michael Caine, Scarlett Johansson, Piper Perabo, Rebecca Hall, David Bowie.
16:15 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the prestige, christopher nolan, christian bale, hugh jackman, michael caine, scarlett johansson, rebecca hall, christopher priest, science-fiction, piper perabo, david bowie
16/11/2006
Shortbus
Bienvenue à Shortbus, boîte échangiste sympa new-yorkaise. Shortbus c'est le sexe filmé de façon drôle et intelligente. Une sexologue en mal d'orgasme, un couple gay, une maîtresse dominatrice, et bien d'autres. Tous se retrouvent régulièrement au "squat", dirigé par Justin Bond, un travesti. Tous en quête de sexualité débridée mais aussi de sentiments. Car si les "scènes de cul" sont assez osées, il ne s'agit pas seulement de sexe tout court ; le message est plus profond. Critique d'un certain mal être qui sévit au sein de la société américaine. Pimenter son quotidien afin de sortir de ce malaise. Le réalisateur John Cameron Mitchell s'exprime : " J'avais l'idée de tourner une comédie new-yorkaise pleine d'émotion qui serait sexuellement très franche, qui ferait réflechir et, si possible, qui serait drôle. Un film qui ne chercherait pas forcément à être érotique, mais qui essaierait plutôt d'utiliser le langage de la sexualité comme une métaphore des autres aspects des personnages. J'ai toujours considéré la sexualité comme la terminaison nerveuse des gens."
Après Hedwig and the angry inch (2001), John Cameron Mitchell nous propose une refléxion drôle et très intéressante sur le duo sexe-sentiments.
Shortbus (USA, John Cameron Mitchell, 100 mins). Avec Sook-Yin Lee, Paul Dawson, Lindsay Beamish, P.J. Deboy, Raphael Barker.
- Présenté au Festival de Cannes - Hors compétition - 2006.
- Présenté au Festival international de Toronto - 2006.
18:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : short bus, john cameron mitchell, sook-yin lee
04/11/2006
All the king's men
All the king's men (Les fous du roi - titre français) est l'adapatation du roman homonyme de Robert Penn Warren, pour lequel il obtint le Prix Pulitzer en 1947. C'est l'histoire de l'ascension fulgurante puis de la chute (aussi brutale) de Willie Stark (Sean Penn), gouverneur de l'Etat de Louisianne (nous sommes dans les années 50). Corruption, manipulations, mensonges, trahison, démagogie, cynisme : une jolie panoplie du parfait politicien, ne trouvez-vous pas ? Le film se veut ambitieux, vu le casting de choc, on pouvait s'attendre à un film à oscars, le problème est que la mise en scène laisse à désirer. Autour du politicien ambitieux, virevoltent nombreux personnages et nombreuses histoires, pas tous et toutes lui sont tout à fait reliés. Nous ne savons donc pas par moments quoi suivre et qui suivre, il n'y a pas de fil conducteur réel. Ce qui ne veut pas dire que dans un film, il ne doit y avoir qu'un seul personnage central et que tout doit être orienté sur lui (respect total, par ailleurs, pour la très grande performance de Sean Penn). Seulement, la structure du film ne permet pas de saisir la complexité des personnages (ceux de Kate Winslet et de Jude Law par exemple). Dommage également que le film soit bercé en permanence par une musique évoquant une certaine grandeur (syndrome de Hollywood oblige), accompagnant à tous les coups les discours galvanisants du gouverneur. Ce qui est intéressant et novateur par contre est que ce dernier ne sombre pas progressivement dans la corruption, comme ses prédecesseurs (et ses pairs aussi), ce qui arrive souvent dans les longs métrages américains (ex : Nixon, de Oliver Stone, 1995). Idéaliste à la base, il devient pourri comme les autres, sans transition aucune. Sa femme lui interdit toute boisson alcoolisée, il ne prend que du jus d'orange ; mais on le voit boire du whisky, comme si c'était de l'eau. Il n'a jamais été différent des autres en fait. Ce qui nous amène à nous poser la question, si banale et si compliquée à la fois : quel regard devons-nous désormais porter sur la politique ?
Le film est également un remake de celui qui porte le même nom, réalisé par Robert Rossen (1947), et qui remporta 3 0scars (dont meilleur acteur à Broderick Crawford) et 4 Golden Globe.
ALL THE KING'S MEN (Steven Zaillian, 2006, USA, 135 min). Avec Sean Penn, Jude Law, Kate Winslet, Anthony Hopkins, James Gandolfini, Mark Ruffalo, Patricia Clarckson.
- Présenté au Festival international de Toronto - 2006.
01:25 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : all the king's men, steven zaillian, sean penn, jude law, kate winslet, anthony hopkins, james gandolfini