12/12/2013
La planète géante
Dirigée par Claude Glystra, une expédition est envoyée sur la Planète Géante où règne une totale anarchie, afin d'y effectuer une enquête. Mais le vaisseau est sabordé et échoue au milieu de nulle part. Pour survivre, le petit groupe n'a qu'une option : se rendre à pied jusqu'à l'enclave terrienne, à l'autre bout de la planète, à 65.000 km². Equipés de quelques pistolets ioniques et d'une petite quantité de métal (inexistant sur la planète, il peut servir de monnaie d'échange), les "survivors" devront, outre débusquer une taupe présente parmi eux, faire face aux hordes sauvages peuplant la forêt, aux vendeurs d'esclaves, et au redoutable Barjanum, informé de leur présence et voulant à tout prix leur mettre le grappin dessus.
On retrouve ici un des premiers romans de l'auteur, qui allait annoncer la suite de son oeuvre, notamment les grands espaces, les voyages interstellaires, et les rencontres entre civilisations différentes. Le fameux et culte Cycle de Tschaï est déjà annoncé ici (un vaisseau parti de la terre et s'écrasant sur une planète inhospitalière). Quant au périple de nos protagonistes, il rappelle un road movie tragique, produit il y a quelques années, The way back (Peter Weir, 2010). L'auteur a toujours excellé à dépeindre des contrées fascinantes. Petit bémol : un traitement assez faible des personnages. Mais comme cela ne constitue pas la pierre angulaire de son oeuvre, nous ne lui en tiendrons pas rigueur.
Décédé le 26 mai 2013 à l'âge de 96 ans, Jack Vance figure parmi les plus grands écrivains américains de science-fiction et de fantasy. Le cycle de Tschaï et La Geste des Princes-Démons constituent des chefs-d’œuvres en soi. En 1997, la Science Fiction and Fantasy Writers of America lui décernait la distinction de "Grand Master" pour l'ensemble de son oeuvre. Il fut également lauréat de nombreux prix prestigieux (Hugo, Nebula, Jupiter...etc.). J. N
Jack Vance, La planète géante, Gallimard, Folio SF, 2005, 288 p.
Paru pour la première fois en 1951 sous le titre original Big Planet.
20:29 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la planète géante, jack vance, science-fiction, big planet
08/12/2013
Stalingrad
Le 22 juin 1941, Adolf Hitler lançait la fameuse opération Barbarossa, le plan d'invasion de l'Union soviétique, ouvrant ainsi le front de l'Est qui allait devenir le principal et le plus sanglant théâtre d'affrontement de la seconde guerre mondiale (l'armée allemande y subira 80% de ses pertes). La plus grande concentration de soldats au sol dans l'histoire militaire mondiale (plus de trois millions de soldats du IIIème Reich) allait en fait sonner le glas d'une Wehrmacht allemande, qui en sortira anéantie, prélude à une invasion future de l'Allemagne par une Armée rouge plus que revancharde.
Historien spécialiste de la Seconde guerre mondiale (1) et ancien officier de l'armée britannique, Anthnoy Beevor retrace cet affontement atroce qui ne dura pas moins de deux ans. Pour cela, il eut accès aux archives soviétiques ouvertes en 1991 lors de l'effondrement de l'Union soviétique. Des premières victoires allemandes, en passant avec force détails par la fameuse Bataille de Stalingrad (17 juillet 1942 - 2 février 1943) - l'une des batailles les plus sanglantes de l'histoire (2) -, jusqu'à la réddition de la 6ème armée allemande, sacrifié par un Hitler incompétent en matière de stratégie militaire et peu regardant sur le sort de ses hommes, Beevor retrace à tous les niveaux (opérations militaires, quotidien des civils, relations entre les armées et le pouvoir politique..etc) cet affrontement apocalyptique, aidé en cela par des sources très variées. Il nous livre non seulement un document historique fondamental mais également une fresque passionnante et tragique à la fois. J. N
Anthony Beevor, Stalingrad, Le Livre de Poche, 2001, 600 p.
Paru pour la première fois en 1999.
(1) Il est également l'auteur d'un ouvrage référence sur la guerre d'Espagne (2006).
17:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anthony beevor, stalingrad, seconde guerre mondiale, iiième riech, urss, allemagne nazie, wehrmacht
07/12/2013
Avant le trône
En attendant la sortie du Tome 14 du Trône de fer (en édition Poche) en février prochain, mais aussi la diffusion de la saison 4 de la série adaptée (le 14 mars prochain), les inconditionnels de la saga culte de George R. R Martin pourront entre temps (s'ils ne l'ont pas déjà fait) se rabattre sur cette sorte de préquelle, composée de deux nouvelles consacrées au chevalier errant Dunk. Orphelin de Ser Arlan de Pennytree dont il fut l'écuyer, Dunk ne vit que pour le code de l'honneur, inculqué par son défunt maître. Ecumant les routes inhospitalières, il loue ses services aux puissants, à condition de toujours servir une noble cause et d'aider les plus démunis. Son destin prendra une tournure radicale le jour où il rencontre un étrange garçon de dix ans surnommé l'Oeuf. Celui-ci deviendra par la suite rien moins qu'Aegon Targaryen, grand père d'Aerys II "the mad king" dont on apprend dans le début de la saga l'assassinat par Jaime Lannister. Deux histoires passionnantes qui se lisent avec délectation. Et comme toujours chez George Martin, et à notre plus grand émerveillement, les coups de théâtre ne sont jamais où l'on pense. J. N.
George R. R. Martin, Le chevalier errant suivi de L'épée lige, J'ai Lu, 2008, 252 p.
Titre originaux : The hedge king (1998) ; The sworn sword (2004).
23:25 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : game of thrones, le trône de fer, george r. r. martin, le chevalier errant, l'épée lige, targaryen
05/12/2013
Juliette Society
Etudiante en cinéma, Catherine découvre par l'intermédiaire de sa copine Anna la "Juliette Society", une sorte de réseau secret branché pornographie, fréquenté par des hommes riches et influents (clin d'oeil probable à Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick) désireux d'assouvir leurs fantasmes les plus tordus sur des femmes libérées et curieuses. A travers les aventures de son héroïne (l'histoire est racontée à la première personne), Sasha Grey, ancienne actrice porno (1) effectue une réflexion sur la société contemporaine, ses conventions sociales, ses complexes, et son hypocrisie, et plus précisément sur la place de la femme et ses désirs sexuels dans un monde machiste. Joliment écrit, avec de nombreuses références cinématographiques, sarcastique, subversif, et non dénué d'inventivité littéraire, ce premier roman constitue une très belle surprise et apporte un vent de fraîcheur au féminisme littéraire. J. N.
"Dickie est peut-être riche à tuer, mais ses talents en matière de conversation sont aussi arides que le milieu où il exerce. Dickie m'ennuie tellement que j'en bouferrais ma culotte."
"Songez à cette fille de dernière année au lycée qui est cataloguée comme salope ou pute simplement parce qu'elle fait ce qu'elle veut de son corps et de son coeur. Alors que la moitié de ses camarades portent des bagues de virginité comme un prophylactique qui maîtrisera leurs désirs - comme si ça allait marcher - et croient, Dieu sait pourquoi, qu'elles valent mieux. Qu'elle est inférieure, plus faible, plus vile. Parce qu'elle a déjà décidé qu'elle aimait le sexe. Et surtout sucer des bites."
Sasha Grey, Juliette Society, Le Livre de Poche, 2013, 353 pages.
(1) Elle met fin à sa carrière dans le porno en 2011. Elle a également tourné dans The Girlfriend Experience (2009) de Steven Soderbergh, et dans la série Entourage.
22:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)
04/07/2013
Les Profondeurs de la Terre
Alors qu’il s’était exilé dans le passé de la planète Belzagor dont il fut administrateur, Gundersen y retourne dix ans plus tard. A l’époque de sa colonisation par les humains, cette planète était dirigée par la Compagnie, qui en extrayait les matières premières pour ensuite les expédier sur Terre. Désormais Belzagor est indépendante, y vivent deux races intelligentes, les nidloror et les sulidoror. N’y vivent plus les humains, hormis des touristes en manque de dépaysement. Soucieux de racheter ses erreurs du passé, Gundersen décide de partir au nord, au Pays des Brumes, là où aucun homme ne s’aventure, pour assister à la mystérieuse cérémonie de la Renaissance, et ultimement, se métamorphoser. Comme souvent chez Robert Silverberg, le style d’écriture simple n’en est pas moins subtil. A travers le voyage initiatique d’un homme en quête de repentance, c’est un dépassement du choc des civilisations et un beau plaidoyer pour la tolérance qu’il nous propose. J. N.
(1)
Robert Silverberg, Les Profondeurs de la Terre, Le Livre de Poche, Science-Fiction, 2010, 285 p.
Paru pour la première fois en 1972 sous le titre original Downward to the Earth.
15:08 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert silverberg, les profondeurs de la terre, downward to the earth, science-fiction