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19/06/2014

Le berceau du chat

kurt vonnegut,science-fiction,cat's craddle,le berceau du chat,apocalypse,nucléaire,bombe atomique,bokonon,hoenikker,religionJournaliste à ses heures, Jonas effectue des recherches sur un des pères de la bombe atomique, le Dr. Hoenikker. Sa quête le mène sur l'île de San Lorenzo, dans les Caraïbes. Il y rencontre "Papa" Manzano, qui tient cette sorte de république bananière d'une main de maître, faisant exécuter toute personne coupable du délit le plus banal, Bokonon, un prophète hors-la loi prêchant une religion bizarroïde (clin d’œil à la scientologie de Ron Hubbard ?), et surtout les enfants de Hoenikker, qui détiendraient a priori la dernière invention de leur génial de père, la glace-9, pouvant solidifier tout liquide...

Roman apocalyptique, Le berceau du chat est surtout une satire acerbe de notre monde. Comme William Golding (mais d'une manière différente) et son fameux Sa majesté des mouches, Vonnegut met en exergue toutes les tares d'une humanité en déliquescence, à travers ce microcosme social formé sur une île coupée du monde. Au thème du nucléaire (l'auteur prit part à la Seconde Guerre mondiale et fut fait prisonnier par l'armée allemande), s'ajoutent ceux des avancées technologiques et de la religion, le tout concourant à la stupidité humaine. Très apprécié de Haruki Murakami, Kurt Voneggut est considéré comme l'un des auteurs les plus influents du XXème siècle. Ses romans Slaughterhouse 5 or The Children's Crusade (1969) et Breakfast of Champions or Good Bye Blue Monday (1973) sont cultes. Celui-ci est également un tour de force.  J. N

 

Kurt Vonnegut Jr, Le berceau du chat, J'ai Lu, 1974, 254 p.

Publié pour la première fois en 1963 sous le titre original Cat's Craddle.

31/05/2014

Simulacron 3

simulacron 3,daniel f. galouyeSi le cyberpunk est associé à William Gibson et son célèbre Neuromancien, considéré comme modèle-type du genre, il conviendrait toutefois d'honorer l'auteur de ce roman culte qui bien avant Gibson (dont l'oeuvre fut écrite en 1980) avait déjà développé ici le thème de la cyber-réalité dans un monde sombre. En effet, tout ce qui caractérise le cyberpunk (futur proche, technologies avancées, intelligence artificielle, grandes firmes cupides, anti-héros, pessimisme) se trouve ici. Alors que l'inventeur de Simulacron 3, un simulateur d'environnement total vient de décéder dans des circonstances étranges, son assistant, Douglas Hall, prend la relève et s'aperçoit assez vite que les projets de la REACO, la puissante firme qui détient le projet ne sont pas aussi nobles que ne voudrait le faire croire l'ambitieux président de celle-ci, Horace P. Siskin, 

Le terme "cyberpunk" fut utilisé pour la première fois par Gardner R. Dozois. Dans un article publié le 30 décembre 1984 dans le Washington Post et intitulé "SF in the eighties", il qualifiait l'oeuvre de Gibson et d'autres auteurs (notamment Bruce Sterling) de cyberpunk. Précédemment, le terme fut employé pour la première fois en novembre 1983 par l'auteur américain Bruce Bethke comme titre d'une de ses nouvelles.

simulacron 3,daniel f. galouye,cyber-punk,monde virtuel,mondes parallèles,science-fictionDu coup, les auteurs des années 60, abordant ce même thème mais indirectement et sans le nommer, furent considérés comme les inspirateurs du genre cyberpunk. On citera parmi eux Philip K. Dick bien entendu, dont les fameux mondes parallèles auront inspiré plus d'un auteur. Daniel F. Galouye se situe dans cette vague des années 60. Sa courte carrière (il décède à l'âge de 46 ans), le fait d'une part qu'il ne fut pas exclusivement auteur de science-fiction (il était également reporter) et d'autre part qu'il habitait à la Nouvelle-Orléans (ayant du coup moins de visibilité que d'autres écrivains basés à New-York ou en Californie) expliquent vraisemblablement une faible notoriété. Ce qui n'empêcha pas cette oeuvre d'être adaptée, en mini-série télévisée (Le monde sur le fil) par Rainer Werner Fassbender en 1973, et en film (The Thirteenth Floor) par Josef Rusnak en 1999. Il publia au total cinq romans dont les mémorables Simulacron 3, et Le monde aveugle (1961). Considéré culte a posteriori, Simulacron 3, précurseur du genre, est assurément à redécouvrir. J. N

Daniel F. Galouye, Simulacron 3, FOLIO SF, 2010, 261 p.

Publié pour la première fois en 1964 sous le titre original Simulacron 3.

17/05/2014

Les ailes de la nuit

41QpSSb4S9L._SY300_.jpgIl est loin le temps où la civilisation humaine fût à son apogée, passant à une vitesse vertigineuse d'un premier cycle durant lequel l'homme commençait à maîtriser son environnement et accumuler des informations, à un second, marqué par les avancées dans les sciences et la technologie, et in fine la conquête de l'espace. Colonisés par les galactiques, au bord de l'extinction, les humains ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes. Les habitants de la planète H362 - que les humains ont finis par esclavagiser - les avaient pourtant mis en garde d'un probable retour de bâton... De ce glorieux passé, subsiste la Guilde des Guetteurs, chargée de surveiller le ciel en cas de nouvelle invasion. Résigné, le vieux guetteur n'en poursuit pas moins son long périple, en espérant de meilleurs lendemains.

Si l'on en croit le philosophe anglais Thomas Hobbes et sa vision de l'état de nature, l'homme est un loup pour l'homme. S'inspirant de ce dernier à la fin du XXème siècle, Kenneth Waltz, chef de file du courant néo-réaliste dans les théories des relations internationales, affirmera que "la guerre existe car rien ne l'empêche" (1) et que la violence entre les États est une réalité incontournable de la scène internationale. Faisant écho au film culte Le jour où la terre s'arrêta (2) (tant pis pour les humains s'ils n'écoutent pas les mises en garde), ce roman phare de Robert Silverberg est une allégorie on ne peut plus claire de notre monde actuel. C'est ainsi que les villes de Jorslem, Atin, Roum, Perris renvoient à Jérusalem, Athènes, Rome, et Paris... Et lorsque l'auteur affirme que "nos ancêtres sont passés directement de la sauvagerie au contact galactique" (p. 105), il est impossible de ne pas établir un parallèle avec cette citation attribuée à Oscar Wilde, affirmant que "les Etats-Unis sont le seul Etat passé directement de la barbarie à la décadence sans passer par la civilisation". Triste mais sans être dénue d'un message d'espoir, ce récit aura pour "sorte" de suite quelques années plus tard Les profondeurs de la terre, plaidoyer pour la tolérance et renversement du choc des civilisations, thème présent dans les deux livres et thèse popularisée (et controversée) par Samuel Huntington (4). Plus de quarante ans plus tard, à l'ère des nouvelles technologies et de leur possible dérive, ce récit brillant est toujours d'actualité.  J. N

 

Robert Silverberg, Les ailes de la nuit, J'ai Lu, 2008, 213 p.

Publié pour la première fois en 1968 sous le titre original Nightwings.

- Prix Apollo - 1976

- Prix Hugo du meilleur roman court - 1969

 

(1) WALTZ (Kenneth), Theory of International Politics, 1979.

(2) The day the earth stood still (1951), réalisé par Robert Wise.

(3) HUNTINGTON (Samuel P.), The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order, 1996.

 

19/12/2013

Les amants étrangers

philip josé farmer,les amants étrangers,science-fiction,érotismeEn 3050, dans un monde devenu quasiment totalitaire, l'Amérique du Nord est dirigée par le Clergétat, gouvernement central ultra-religieux, omnipotent et régissant la vie des citoyens de manière irrévocable. Ceux qui ne suivent pas strictement la ligne du "Parti" sont éliminés pour "irréalité". C'est donc logiquement que la sexualité et l'alcool sont strictement prohibés. Hal Yarrow, spécialiste en linguistique, est requis pour partir étudier la langue du peuple Siddo sur la planète Ozagen. C'est une aubaine pour divorcer et se délester d'une vie conjugale plus que terne. Car les seuls motifs légaux de divorce sont l'adultère (puni de mort), la stérilité, et les voyages interstellaires... Ozagen se trouve en effet à plusieurs années lumières de la Terre. Sur cette planète où les règles sociales sont différentes, sa rencontre avec la sensuelle Jeanette changera son destin à jamais...

Grand auteur américain de science-fiction (prix Hugo et prix Grand Master de science-fiction), Philip José Farmer (1918-2009) est le premier à aborder (dans ce roman justement) le thème de l'érotisme et des tabous qu'il engendre dans un univers (le nôtre) largement imprégné, hélas, par le conservatisme religieux. Dans le genre dystopie, on retrouve ici une atmosphère similaire à 1984 de George Orwell, aux Monades urbaines de Robert Silverberg, ou encore à Radio libre Albemuth de Philip K. Dick. Mais il s'agit surtout d'un réquisitoire subtil contre le fanatisme religieux, et d'un plaidoyer pour un monde tolérant, libéré son obscurantisme, et où les tabous sexuels ne devraient plus exister. Une oeuvre brillante. J. N

Philip José Farmer, Les amants étrangers, Gallimard, Folio SF, 2007, 272 p.

Paru pour la première fois en 1961 sous le titre original The Lovers.

 

12/12/2013

La planète géante

la planète géante,jack vance,science-fictionDirigée par Claude Glystra, une expédition est envoyée sur la Planète Géante où règne une totale anarchie, afin d'y effectuer une enquête. Mais le vaisseau est sabordé et échoue au milieu de nulle part. Pour survivre, le petit groupe n'a qu'une option : se rendre à pied jusqu'à l'enclave terrienne, à l'autre bout de la planète, à 65.000 km². Equipés de quelques pistolets ioniques et d'une petite quantité de métal (inexistant sur la planète, il peut servir de monnaie d'échange), les "survivors" devront, outre débusquer une taupe présente parmi eux, faire face aux hordes sauvages peuplant la forêt, aux vendeurs d'esclaves, et au redoutable Barjanum, informé de leur présence et voulant à tout prix leur mettre le grappin dessus.

On retrouve ici un des premiers romans de l'auteur, qui allait annoncer la suite de son oeuvre, notamment les grands espaces, les voyages interstellaires, et les rencontres entre civilisations différentes. Le fameux et culte Cycle de Tschaï est déjà annoncé ici (un vaisseau parti de la terre et s'écrasant sur une planète inhospitalière). Quant au périple de nos protagonistes, il rappelle un road movie tragique, produit il y a quelques années, The way back (Peter Weir, 2010). L'auteur a toujours excellé à dépeindre des contrées fascinantes. Petit bémol : un traitement assez faible des personnages. Mais comme cela ne constitue pas la pierre angulaire de son oeuvre, nous ne lui en tiendrons pas rigueur.

Décédé le 26 mai 2013 à l'âge de 96 ans, Jack Vance figure parmi les plus grands écrivains américains de science-fiction et de fantasy. Le cycle de Tschaï et La Geste des Princes-Démons constituent des chefs-d’œuvres en soi. En 1997, la Science Fiction and Fantasy Writers of America lui décernait la distinction de "Grand Master" pour l'ensemble de son oeuvre. Il fut également lauréat de nombreux prix prestigieux (Hugo, Nebula, Jupiter...etc.). J. N

 

Jack Vance, La planète géante, Gallimard, Folio SF, 2005, 288 p.

Paru pour la première fois en 1951 sous le titre original Big Planet.