07/07/2021
EURO 2020 - 1/2 : Espagne - Italie 1-1 ap (2-4 tab)
L'ITALIE EN FINALE APRES UN GROS COMBAT CONTRE L'ESPAGNE
Après avoir résisté à l'Espagne dans un match âpre, l'Italie s'est finalement imposée aux tirs aux buts et jouera la finale dimanche contre l'Angleterre ou le Danemark. Retour rapide sur ce beau match et cette rivalité entre latins.
J N
Il était dit que cette demi-finale très attendue entre deux équipes très techniques, qui défendent bien en général et qui sont capables de marquer à tout moment - soit très identiques au final (mais des schémas tactiques différents) - serait serrée, comme le sont souvent d'ailleurs les rencontres entre les deux (voir ci-dessous). Dans cette rencontre intense et rythmée, chaque équipe aura eu ses temps forts et le match nul paraît équitable même si l'Espagne a davantage dominé, notamment en fin de rencontre et durant la première prolongation. Mais en face c'est costaud à l'image d'un grand Bonucci, toujours aussi guerrier, qui a porté une équipe solidaire et vaillante jusqu'au bout.
Car après son égalisation à la 80ème minute, l'Espagne prenait le dessus et se procurait les situations les plus chaudes. En vain. Comme contre la Belgique en quart de finale, la Nazionale a tenu et a encore prouvé que ses 32 matchs d'affilée sans défaite (désormais 33) et ses 2 buts seulement encaissés sur les 12 derniers ne devaient rien au hasard. Les 2 buts de cette rencontre sont emblématiques des deux équipes dans cet Euro et dans les deux sens. Exerçant une grosse possession de balle, l'Espagne encaisse des buts en contre. Ici, il fut initié par le gardien Donnarumma. En 3 passes, Federico Chiesa (élu homme du match) se plaçait en position idéale dans la surface et fusillait Simon d'une superbe frappe enroulée (0-1, 60e). Les Transalpins sont rapides mais peuvent aussi manquer de concentration comme ce fut le cas (redhibitoire) contre l'Autriche et la Belgique, et comme ce fut le cas ce soir. Réactive, la Roja transperçait plein axe et après un une-deux avec Olmo, Morata fixait Donnarumma de près (1-1, 80e).
C'est finalement aux tirs aux buts que l'Italie s'est montrée moins maladroite (malgré un raté de Locatelli). Héros du match coté espagnol, Morata condamnait les siens, sa tentative étant repoussée par le gardien italien tandis qu'Olmo avait précédemment envoyé son tir dans les tribunes. Pour un tir décisif, le 4ème homme italien, Jorginho, se permettait une sorte de panenka décentrée. Le sang-froid culotté. Favorite depuis un moment déjà, la Squadra Azzura venait d'assurer que ce sera très dur de la battre en finale.
Montée en puissance après un début d'Euro poussif, la Roja méritait peut-être mieux. En tous les cas, la performance de cette génération prometteuse face à une équipe d'un tel calibre, couplée à trois prolongations jouées, annonce peut-être un futur brillant.
La rivalité en question
Encore un classique du football européen. Avant la rencontre de ce soir, les deux équipes s'étaient déjà rencontré 37 fois, pour un bilan équilibré : 11 victoires chacunes et 15 nuls. Mais au niveau des matchs officiels, l'Italie domine. Dans le climat politique tendu des années 1930, les deux se sont croisés dans une double demi-finale (il n'y avait pas encore de tirs aux buts à l'époque et les matchs nuls devaient être rejoués) lors de la Coupe du monde 1934, se jouant dans l'Italie fasciste de Mussolini. Lors de la première rencontre (1-1), véritable match de quartier, 11 joueurs sortent blessés (7 espagnols dont le gardien, 2 italiens). L'acte 2 est remporté par la Nazionale (1-0), favorisée par l'arbitre dans un mondial qui est lui était promis et qu'elle gagnera.
Les deux ne se retrouveront plus avant les premiers tours de l'Euro 1980 (0-0) et de l'Euro 1988 (victoire italienne 1-0). Mais comme Patrick Battisston en 1982, c'est un incident qui fera naître une certaine animosité entre Espagnols et Italiens. En quart de finale du mondial 1994, la Roja domine la seconde mi-temps après avoir égalisé et est à deux doigts de marquer en fin de match mais Julio Salinas manque l'immanquable. En contre, la star Roberto Baggio libère les siens (1-2, 88e) et crucifie les autres. Dans les arrêts de jeu, le défenseur central Mauro Tassotti assène à Luis Enrique un coup de coude dans le nez. Ce dernier, en sang, réclame un penalty mais l'arbitre n'a rien vu. L'Italie l'emporte et Enrique termine le match en pleurs. Quant à Tassotti, il sera rattrapé par la patrouille. La FIFA ouvre une enquête et inflige 8 matchs de suspension au vétéran,(34 ans) qui ne jouera ni la demi ni la finale et ne reverra plus l'équipe nationale.
Le vent tourne pour les Espagnols durant les années 2000 et le renouveau mis en place par Luis Aragones (sélectionneur de 2004 à 2008). En quart de finale de l'Euro 2008, dominateurs, ils l'emportent finalement aux tirs aux buts (0-0 ap) puis s'offrent la victoire finale. La Squadra Azzura accompagne de plus près encore la victoire espagnole à l'Euro 2012 puisqu'après un nul au premier tour (1-1), elle se fait étriller en finale (0-4). Entretemps, la Roja a été sacrée championne du monde.
Elle remet ça un an plus tard en demi-finale de Coupe des confédérations, où elle l'emporte à nouveau aux tirs aux buts (0-0). Mais pas de victoire finale cette fois-ci, avec une lourde défaite contre le Brésil (0-3). En déclin en 2016, la Roja fait face en 8èmes de l'Euro à une Italie qui tente de se trouver un nouveau souffle après 10 ans de disette. Celle-ci neutralise son advsersaire et lui inflige une défaite sans appel (2-0). Buteur, le défenseur Chiellini et capitaine actuel, est le seul rescapé, avec Bonucci, de ce match. En face, Alba, Morata et Busquets y étaient également.
L'Italie sera éliminée en quarts par l'Allemagne aux tirs aux buts et le renouveau ne sera pas confirmé. Lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, l'Italie termine seconde de son groupe derrière l'Espagne qui la défait chez elle (3-0), pour un nul en Italie (1-1). Les Italiens doivent passer par les barrages qu'ils perdent contre la Suède (0-1, 0-0). La Squadra rate une Coupe du monde pour la première fois depuis 1958. Force est de constater par conséquent que quel que soit l'enjeu, les matchs entre ces deux équipes sont souvent dramatiques.
Finalement, avec cette victoire italienne aux tirs aux buts, la nouvelle Italie remet les pendules à l'heure. Au niveau comptable, elle domine toujours le bilan officiel avec 4 victoires pour 2 défaites et 6 nuls. Mais dans les faits, celui-ci semble égal. L'Espagne a accompagné le sacre mondial de l'Italie en 1934 et cette dernière a accompagné la victoire espagnole à deux Euro (2008, 2012). La suite de la compétition actuelle donnera davantage de sens (ou pas) à la victoire italienne de ce soir.
Buts : Morata (80e) pour l'Espagne ; Chiesa (80e) pour l'Italie.
Avertissements : Busquets (51e) pour l'Espagne ; Toloi (97e), Bonucci (118e) pour l'Italie.
Espagne : Simon - Azpilicueta (Llorente, 85e), Laporte, Eric Garcia (Pau Torres, 109e), Alba - Koke (Rodrigo Hernandez, 70e), Busquets (cap.) (Alcantara, 106e), Pedri (Rodrigo Hernandez, 119e) - Oyarzabal, Olmo, Ferran Torres (Morata, 62e).
Italie : Donnarumma - Di Lorenzo, Bonucci, Chiellini (cap.), Emerson (Toloi, 74e) - Barella (Locatelli, 85e), Jorginho, Verratti (Pessina, 73e) - Chiesa (Bernardeschi, 107e), Immobile (Berardi, 61e), Insigne (Belotti, 85e).
02:22 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : italie, espagne, espagne-italie, euro, euro 2020, euro 2021, espagne-italie 1-1, jorginho, chiesa, morata
03/07/2021
EURO 2020 - 1/4 : Belgique - Italie 1-2
La Squadra Azzura mate les Diables Rouges
La grosse affiche des quarts de finale a tourné à l'avantage de l'Italie qui dans un match enlevé a dominé d'un petit écart mais solidement la Belgique (2-1). Les Transalpins enchaînent un 32ème match sans défaite et retrouveront l'Espagne en demi-finale.
N K, J N
De l'intensité et des buts. La première grande affiche de cet Euro, opposant deux prétendants sérieux au sacre final, a tenu ses promesses. Comme lors de leur 8ème (respectivement contre l'Autriche et le Portugal), Italiens et Belges ont souffert mais un seul est passé, celui qui a le mieux défendu, c'est-à-dire l'Italie, bien réputée dans son domaine. Aux rocs que sont ses centraux turinois, elle possède également un des meilleurs gardiens du monde, Donnarumma, auteur de grandes parades en première mi-temps (De Bruyne, 22e, Lukaku, 26e), permettant à son équipe de rester à flots durant les 25 premières minutes.
Mais la nouvelle Squadra Azzura sait également attaquer (et dans un style léché s'il vous plaît). Tournant à une moyenne de 2 buts depuis le début du tournoi, c'est le tarif qu'elle a également administré à des Belges un peu naïfs sur le coup. C'est avec beaucoup de culot que Barella effaçait 3 défenseurs après un mauvais renvoi de Vertonghen avant de fixer Courtois (0-1, 31e). C'est ensuite le feu follet/dribbleur hors-norme Insigne qui mystifait Tielemans aux 40 mètres avant de repiquer vers l'axe. Aidé par les mauvais placements d'Alderweireld et de Vermaelen, il envoyait des 20 mètres une superbe frappe enroulée sous la lucarne gauche d'un Courtois impuissant (0-2, 44e). La réduction du score par Lukaku sur penalty (1-2, 45e+2) relançait le match.
Aternant faux rythme et grosse intensité, la seconde mi-temps était marquée par de grosses occasions belges (61e, 66e) auxquelles répondait l'excellent Spinazzola dont la frappe passait à côté (71e). Incapable de percer le verrou italien, la Belgique s'en remettait aux frappes de loin mais aucune ne trouvait le cadre. Comme à son habitude, l'Italie jouait à perdre du temps en toute fin de match, histoire également d'agacer son adversaire. Absente de la dernière Coupe du monde, elle atteint les demi-finales où elle devra passer un autre obstacle sérieux, l'Espagne.
Encore raté pour la Belgique
Présentée comme candidat très sérieux pour un sacre continental ou mondial depuis plusieurs années, a quelque peu raté son match, manquant de justesse technique sur les phases offensives et étonnamment friable sur le plan défensif. Contre le Portugal en 8ème (1-0), elle avait bien assimilé que pour gagner, le talent ne suffit, il faut bien défendre. Contre l'Italie, les deux ont manqué. Cet Euro était considéré comme la dernière occasion pour cette génération brillante de remporter un trophée. Entre un Eden Hazard systématiquement blessé depuis un bon moment et qui a passé la trentaine et un trident défensif âgé de plus d'un siècle, il semblerait en effet que le cycle penche vers le renouvellement.
La leçon italienne
L'Italie n'a jamais vraiment réussi à la Belgique. En 23 confrontations, elle ne s'est imposée que 4 fois pour 15 défaites. En matchs officiels, elle ne l'a emporté qu'une seule fois, c'était en éliminatoires de l'Euro 1972 (2-1 à Bruxelles). 5 autres rencontres concerneront l'Euro. A celui se déroulant chez elle (et au Pays-Bas) en 2000, elle se casse les dents sur le système ultra-défensif de la Squadra Azzura qui fait parler le réalisme à l'italienne (2-0). Toujours au premier tour mais en 2016, c'est le schéma tactique d'Antonio Conte qui découpe le jeu belge pour une victoire quasi-identique (2-0, 1 but par mi-temps également). La même chose semble s'être produite en 2021. Plus incisive sur le plan offensif et plus solide dans le repli défensif, elle marque à nouveau deux buts. Les années passent et la tendance se maintient. De l'équipe belge de 2021, 7 joueurs avaient également débuté la rencontre de 2016. En face, seuls Chiellini et Bonucci avaient débuté et Immobile était entré en cours de jeu.
Buts : Lukaku (45e+2, s.p) pour la Belgique ; Barella (31e), Insigne (44e) pour l'Italie.
Avertissements : Tielemans (21e) pour la Belgique ; Verratti (20e), Berardi (90e) pour l'Italie.
Belgique : Courtois - Alderweireld, Vermaelen, Vertonghen (cap.) - Meunier (Chadli, 70e) (Praet, 74e), Witsel, Tielemans (Mertens, 69e), T. Hazard - De Bruyne, Doku - Lukaku.
Italie : Donnarumma - Di Lorenzo, Bonucci, Chiellini (cap.), Spinazzola (Emerson, 80e) - Barella, Jorginho, Verratti (Cristante, 74e) - Chiesa (Toloi, 90e), Immobile (Belotti, 74e), Insigne (Berardi, 79e).
02:00 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro 2020, euro 2021, euro, belgique, italie, belgique-italie, barella, insigne, lukaku, hazard, vertonghen, vermaelen, alderweireld, belgique-italie 1-2
27/06/2021
EURO 2020 - 8èmes : Italie - Autriche 2-1 ap
L'ITALIE TREMBLE MAIS PASSE L'OBSTACLE AUTRICHIEN
Sur le papier, cette rencontre était la plus déséquilibrée, entre d'une part l'équipe qui a le plus impressionné au premier tour (jeu séduisant, 3 victoires, 7 buts marqués, 0 encaissé) et d'autre part une équipe très moyenne du football européen, qui passa le premier tour grâce à des victoires courtes contre la Macédoine du Nord (3-1) et l'Ukraine (1-0). Historiquement, les stats plaident largement en faveur des Italiens puisqu'en 5 confrontations officielles, ils l'ont emporté à 4 reprises et ont concédé une fois le nul, comme ils dominent le bilan général de tous les matchs (17 victoires et 8 nuls sur les 37 matchs). Une curiosité : il faut remonter à mai 1949 pour trouver trace d'un match avec plus de 2 buts d'écart (3-1 pour l'Italie).
Au vu de ces éléments, battre une Squadra Azzura qui était sur une série de 30 matchs sans défaite et de 10 victoires consécutives sans encaisser de but relevait de l'exploit grandissime pour une équipe autrichienne qui ne se qualifie pas souvent pour les grandes compétitions et qui n'avait plus passé un premier tour depuis sa dernière Coupe du monde, en 1998, défaite justement par l'Italie (1-2) lors du 3ème match de poule.
Mais voilà, les incertitudes (ou la magie) du football ont fait que l'Italie a eu beaucoup de mal à se défaire d'une équipe autrichienne certes grandement dominée mas disciplinée et accrocheuse, ce qui lui a permis de prendre de la confiance au fil du match, après une première mi-temps où son adversaire aurait pu (du?) mener (Barella, 18e, Immobile, 31e). En deuxième mi-temps, cette Autriche bien au-dessus de ce qu'elle avait affiché au premier tour à continuer à résister aux assauts transalpins trop brouillons et manquant de tranchant et se permettait même quelques contre-attaques. Les prolongations ont réveillé l'Italie, certainement pas friande de la séance des tirs aux buts. En effet, elle ne réussit cet exercice que 2 fois sur 5 à l'Euro et y échouat 3 fois de suite en Coupe du monde (1990, 1994, 1998).
Les divers changements opérés par Roberto Mancini ont permis de dynamiser l'attaque et ce sont d'ailleurs 2 joueurs du banc qui permirrent aux Squadristes de mener (Chiesa, 95e, 1-0) puis de prendre le large (Pessina, 105e, 2-0). Alors qu'on croyait le match plié, l'Autriche revenait dans le match par un autre entrant, Kalajdzic, auteur d'une belle tête sur corner (112e, 2-1). Cette réduction du score était un peu tardive et l'Italie tenait sa victoire et sa qualification.
Au final, la Squadra Azzura a tenu son rang mais que ce fut compliqué. Passant dans la douleur, elle a certainement compris, après un premier tour plutôt facile à gérer qu'à partir du premier match à élimination directe, il n'y aurait rien de simple. Sans doute, une piqure de rappel pour la suite.
En ce qui concerne, le bilan des affontements entre les deux équipes, il perpétue d'une part l'hégémonie italienne sur son adversaire et d'autre part la tendance d'un but d'écart maximum. Quant à la performance italienne, elle permet à Roberto Mancini d'atteindre les 31 matchs sans défaite, battant le record précédent de Vittorio Pozzo (années 1930). Petit bémol, si la série de victoires consécutives se poursuit (11), l'Italie a encaissé un but, ce qui n'était plus arrivé depuis 10 matchs). Mais là n'est vraiment pas l'essentiel... J N
Buts : Chiesa (95e), Pessina (105e) pour l'Italie ; Kalajdzic (114e) pour l'Autriche.
Avertissements : Di Lorenzo (50e), Barella (51e) pour l'Italie ; Arnautovic (2e), Hinteregger (103e), Dragovic (120e+1) pour l'Autriche.
Italie : Donnarumma - Di Lorenzo, Bonucci (cap.), Acerbi, Spinazzola - Barella (Pessina, 67e), Jorginho, Verratti (Locatelli, 67e) - Berardi (Chiesa, 84e), Immobile (Belotti, 84e), Insigne (Cristante, 108e).
Autriche : Bachmann - Lainer (Trimmel, 114e), Dragovic, Hinteregger, Alaba (cap.) - Schlager (Gregoritsch, 106e), Grillitsch (Schaub, 106e) - Laimer (Ilsanker, 114e), Sabitzer, Baumgartner (Schöpf, 90e) - Arnautovic (Kalajdzic, 97e).
01:05 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro 2020, euro 2021, euro, italie, autriche, italie-autriche, italie-autriche 2-1, kalajdzic, pessina, chiesa, roberto mancini, mancini, pozzo, vittorio pozzo
24/06/2021
EURO 2020 - bilan et 8èmes
Sans aboutir à une surprise - comme ce fut le cas en 2016 - le premier tour de l'Euro 2020 fut passionnant. Toutes les équipes attendues seront en huitièmes de finale.
Hormis la Turquie, très décevante dans le jeu (3 défaites, 1 but marqué) et qu'on attendait à un autre niveau, il n'y a eu aucune surprise lors de ce premier tour. D'abord, les équipes rescapées des barrages ont toutes été éliminées, tout en ayant eu le mérite de marquer des buts et des points (Macédoine du Nord, Ecosse, Slovaquie, Hongrie). Ensuite, il est à noter que même le groupe de la mort (E) n'a pas entraîné l'élimination d'équipes attendues pour la suite.
Enfin, toutes les équipes considérées comme des vainqueurs potentiels poursuivent l'aventure. Impressionnantes, l'Italie et la Belgique sont les grands favoris. Ces 16 équipes (voir ci-dessous) se découpent en fait en deux catégories, les favoris (Belgique, Italie, France, Pays-Bas, Allemagne, Portugal, Espagne, Angleterre) et les autres (Croatie, Suisse, Pays de Galles, Ukraine, Suède, Danemark, Autriche, Tchéquie). Parmi ces favoris, 2 ne passeront pas les 8èmes. Le Portugal défiera la Belgique tandis que l'Angleterre et l'Allemagne se retrouvent pour un classique très attendu. J N
Italie
Après avoir surclassé la Turquie et la Suisse sur le même score (3-0), l'Italie a disposé tranquillement du Pays de Galles (1-0) En reconstruction (7 joueurs rescapés de l'Euro 2016) et revenue au premier plan après avoir raté la Coupe du monde 2018 (élimination en barrages), la Squadra Azzura est étincellante actuellement. Elle vient d'enchaîner 30 matchs d'affilée sans défaite et 11 victoires d'affilée sans encaisser de buts. Elle est déjà considérée comme l'un des grands favoris pour la victoire finale.
Belgique
Annoncée comme outsider (Coupe du monde 2014) puis comme prétendant au sacre (Euro 2016, Coupe du monde 2018), la génération dorée des Diables rouges aborde sans doute sa dernière chance de remporter une grande épreuve avec la génération actuelle. Hazard et compagnie ont quasiment tous dépassé la trentaine et il sera difficile de reconstruire rapidement un groupe aussi talentueux. De ce qu'elle a montré au premier tour (3 victoires solides et sans contestation), elle est une grande favorite pour la victoire finale, au même titre que l'Italie.
Pays-Bas
Après avoir manqué la Coupe du monde 2018 et l'Euro 2016, les Bataves reviennent également au premier plan. La nouvelle génération batave a fait carton plein en remportant ses 3 rencontres. Aussi impressionnants offensivement que l'Italie, les Pays-Bas ont toutefois bénéficié d'un groupe "facile" (Ukraine, Autriche, Macédoine du Nord). Il faudra, sans doute, un adversaire d'un autre accabit pour véritablement juger la puissance de cette équipe considérée également comme un favori.
Pays de Galles
En progrès depuis quelques années grâce au niveau des stars évoluant en Premier League (Bale, Ramsey, Allen...), les Dragons constituèrent l'équipe surprise de l'Euro 2016 (qualification pour la demi-finale), le premier de leur histoire, avant de rentrer dans le rang (absence à la Coupe du monde 2018). Finissant seconds de leur groupe derrière l'Italie, les Gallois ont déjà rempli leurs objectifs. La suite n'est que du bonus.
Autriche
La qualification pour les 8èmes n'est pas une surprise au vu des prestations et des adversaires : 1 défaite contre l'ogre batave et deux victoires courtes contre des adversaires prenables (Macédoine du Nord, Ukraine). C'est au niveau du bilan général de l'Autriche dans les grandes compétitions qu'il s'agit d'un petit événement. En Coupe du monde (7 participations, la dernière en 1998), son dernier fait d'armes est la troisième place obtenue en 1954. A l'Euro, après un quart de finale joué lors de la première édition (1960), Das Team ne s'était qualifiée que récemment (2008, 2016), ne passant pas le premier tour.
Danemark
Pour des raisons que nous avions déjà abordées, le Danemark est un miraculé du premier tour. La combinaison de sa victoire contre la Russie au 3ème match et de la victoire belge contre la Finlande, il a réussi l'exploit de finir second et se qualifier avec seulement 3 points. Au vu de l'incident de santé du premier match, la Danish Dynamite, attendue initialement à ce niveau, est déjà satisfaite de jouer les 8èmes, alors qu'elle n'avait pas participé aux éditions de 2016 et 2008 et qu'elle avait été éliminée au premier tour en 2012.
Suisse
Qualifiée après un premier tour moyen (1 victoire, 1 défaite, 1 nul), la Nati a pour objectif d'atteindre les quarts de finale. Pour cela, il faudra déjà passer les 8èmes, ce qui ne sera pas une mince affaire. Redevenue une nation solide du football depuis les années 2000 (qualification aux 4 dernières coupes du monde et à 4 Euros), elle n'a toutefois jamais passé le stade des 8èmes, s'y inclinant à 4 reprises (dont 3 fois en Coupe du monde) dont 2 aux tirs au buts. Pour passer un cap, l'objectif serait donc en effet de vaincre le signe indien.
France
Qualifiée pour les 8èmes avant son dernier match, la France, championne du monde, a réalisé un match à deux visages lors de son dernier match contre le Portugal (2-2). Solide contre l'Allemagne (1-0), chahutée par la Hongrie (1-1), elle réalise un premier tour solide mais non dénué de fragilités. Les Bleus ont toutefois terminé premiers dans un groupe relevé. Semblant moins solides qu'il y a 3 ans, ils devront relever leur niveau pour aller le plus loin possible. Entre les forfaits définitifs (Dembelé mais aussi Digne?), les joueurs peu en verve à des postes inhabituels (Tolisso, Koundé), les différents schémas tactiques, Didier Deschamps a sans doute tiré de nombreux enseignements pour la suite. Le match face à la Suisse où la France part favorite en dira plus sur sa capacité à se surpasser.
Suède
Egalement qualifiée pour les 8èmes avant son dernier match, avec 4 points au compteur, la Suède a terminé première de son groupe (3-2 contre la Pologne lors du dernier match), devant l'Espagne et sa première place lui permet de jouer un adversaire abordable, l'Ukraine. Dans la continuité du Coupe du monde 2018 réussie (accession aux quarts), la génération actuelle poursuit ses bonnes performances. Eliminés au premier tour lors des éditions 2008, 2012 et 2016, les Scandinaves ont déjà réussi leur Euro.
Angleterre
Très attendue dans cet Euro après une Coupe du monde 2018 réussie et vu son effectif de qualité (notamment l'armada offensive), évoluant dans sa grande majorité en Premier League, l'Angleterre était également qualifiée avant de jouer son dernier match. Pour finir première, elle devait l'emporter contre la Tchéquie (première à la différence de buts), ce qu'elle réussit grâce à son seul buteur actuel, Sterling. Solide en défense (0 but encaissé) mais pas encore au point dans l'animation offensive, l'Angleterre a pour objectif d'atteindre les demi-finales. Pour cela, il faudra passer l'Allemagne...
Tchéquie
La République Tchèque n'a jamais réussi à se doter d'une génération talentueuse depuis la période 1996-2004 qui avait vu Nedved et compagnie atteindre la finale de l'Euro 1996 et échouer aux portes de celle de l'Euro 2004. Elle s'est toujours qualifiée pour l'Euro depuis mais n'a jamais passé le premier tour (hormis en 2012 lorsqu'elle était battue en quart par le Portugal). Elle ne participa pas non plus aux Coupes du monde 2010, 2014 et 2018. Au vu des limites affichés, les 8èmes sont déjà une satisfaction.
Croatie
En fin de cycle (ou en renouveau, c'est selon), le vice-champion devait a minima passer le premier tour, ce qu'il a réussi non sans difficulté après une défaite d'entrée et un nul, puis une victoire lors du dernier match. Si la Croatie a perdu récemment des cadres (Mandzukic, Rakitic, Strinic, Subasic), elle en a toutefois conservé, dont de nombreux titulaires lors de la finale de 2018 (Modric, Perisic, Vida, Brozovic). La fusion avec les nouveaux talents (Vlasic, Gvardiol) tarde à prendre et les Vatreni ont immensément déçu dans le jeu. Ils défieront l'Espagne en 8èmes, dans un match qui sera probablement très animé et mettant aux prises deux styles de jeu complètement opposés.
Espagne
Difficile encore d'évaluer une Roja en reconstruction mais dont le talent demeure indéniable. L'équipe hégémonique de la période 2008-2012 a conservé son style de jeu (tenir le ballon et multiplier les passes au sol) qui s'est cassé les dents face aux équipes jouant bas (Pologne, Suède) mais a explosé la Slovaquie (5-0). On en saura plus face à une équipe croate qui laisse des espaces. Eliminés en 8èmes (Euro 2016, Coupe du monde 2018) ou avant (Coupe du monde 2014), les Ibériques doivent au moins passer les 8èmes voire les quarts.
Allemagne
Après une Coupe du monde 2018 catastrophique (les Allemands finissent derniers de leur groupe et sont éliminés au premier tour), la Mannschaft entend clairement se racheter en allant le plus loin possible. Nautralisée par la France (0-1), cartonnant le Portugal (4-2), elle a failli être éliminée par la Hongrie lors du dernier match (2-2). Cette nouvelle Allemagne semble plus performante lorsqu'elle est dos au mur. La fusion entre anciens et nouveaux semble, petit à petit, se mettre en place. Suffisant pour battre l'Angleterre? Dans ce qui s'annonce comme une rencontre intense, les deux se retrouvent dans un grand classique.
Portugal
Comme en 2016, le champion d'Europe termine la phase de poules à la 3ème place. Dominateurs puis dominés face à la France (2-2), ultraréalistes contre la Hongrie (3-0 en toute fin de match) et étrillés contre l'Allemagne (2-4), les Lusitaniens sont toujours redoutables en attaque, sans être flamboyants mais grâce à la technicité des joueurs offensifs, notamment Ronaldo, déjà auteur de 5 buts. Le mythe de la défense imprenable a volé en éclats (6 buts encaissés). Face à la Belgique, l'un des grands favoris, la bande à Ronaldo aura fort à faire...
Ukraine
Qualifiés parmi les meilleurs troisièmes avec seulement 3 points, les Bleus et jaunes ont été dominés par les Pays-Bas (2-3), bousculés par la Macédoine du Nord (2-1) puis étouffés par l'Autriche (0-1). Limités dans tous les secteurs du jeu malgré quelques valeurs sûres, ils semblent partis pour arrêter l'aventure en 8èmes. A moins de parvenir à briser le verrou suédois.
Les 8èmes de finale
Samedi 26 juin
- Pays de Galles - Danemark
- Italie - Autriche
Dimanche 27 juin
- Pays-Bas - Tchéquie
- Belgique - Portugal
Lundi 28 juin
- Croatie - Espagne
- France - Suisse
Mardi 29 juin
- Angleterre - Allemagne
- Suède - Ukraine
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20/06/2021
EURO 2020 - Groupe A
Le Pays de Galles qualifié, la Suisse en stand-by
Déjà qualifiée pour les 8èmes de finale après son deuxième match, l'Italie a fait carton plein en dominant le Pays de Galles (1-0). Largement remaniée et toujours imprenable en défense, la Squadra Azurra impressionne. Malgré la défaite, les Gallois sont également qualifiés en raison d'une victoire suisse pas assez large contre la Turquie (3-1). Les Hélvètes, 3èmes, sont bien partis pour rejoindre le tour suivant mais devront attendre.
J N
Italie - Pays de Galles 1-0
Objectivement parlant, sans prendre en compte les prestations des deux équipes à cet Euro, on pouvait considérer que l'Italie partait favorite au vu de l'histoire des confrontations entre les deux. En 9 rencontres dont 6 officielles, l'Italie s'était imposée à 7 reprises dont 5 fois en match officiel. Il faut remonter au 6 septembre 2003, soit presque 18 ans, pour le dernier affrontement, une large victoire italienne (4-0) en qualifications de l'Euro 2004. Le temps a passé et l'Italie est désormais un niveau sensiblement au-dessous tandis que le Pays de Galles est récemment passé de la catégorie équipe faible/moyenne à celle de moyenne (qualifications aux Euro 2016 et 2020).
Sauf que cette nouvelle Italie, qui a largement révolutionné son football sous la houlette de Roberto Mancini, est brillante actuellement et fait peur. Assurée de terminer première si elle ne perdait pas contre le Pays de Galles dont on connait les limites, elle a abordée cette rencontre avec moins d'intensité que les précédentes et le coach italien s'est même permis le luxe d'un large turn-over (8 changements). Comme le Pays de Galles ne devait pas perdre pour s'assurer la seconde place, cela a donné lieu où celui-ci s'est contenté de contenir les assauts italiens. C'est sur coup de pied arrêté que les Transalpins ont débloqué la situation, Pessina prolongeant dans le petit filet opposé de Ward un coup-franc de Verratti (39e). Avec l'expulsion d'Ampadu pour un geste dangereux sur Bernardeschi (55e), la victoire était assurée.
Malgré cette défaite, les Gallois qui sont à leur place dans cet Euro (1 victoire - 1 nul - 1 défaite) restent seconds devant la Suisse (voir ci-dessous). Carton plein pour l'Italie qui remporte tous ses matchs sans avoir encaissé de but. La Squadra Azzura accentue deux séries impressionnantes : 11 victoires de suite sans encaisser de but et 30 matchs d'affilée sans défaite (record de 1935-1939 égalé). Elle affrontera en 8èmes le vainqueur de la rencontre Ukraine-Autriche (Groupe C) qui se jouera demain.
But : Pessina (39e).
Italie : Donnarumma (Sirigu, 89e) - Toloi, Bonucci (cap.) (Acerbi, 46e), Bastoni, Emerson - Pessina (Castrovilli, 87e), Jorginho (Cristante, 75e), Verratti - Bernardeschi (Raspadori, 75e), Belotti, Chiesa.
Pays de Galles : Ward - Rodon, Ampadu, Gunter - Roberts, Morrell (Moore, 60e), Allen (Levitt, 86e), N. Williams (B. Davies, 86e) - Bale (cap.) (Brooks, 86e), Ramsey, D. James (Wilson, 74e).
Suisse - Turquie 3-1
Les confrontations ont souvent tourné à l'avantage des Turcs puisqu'en 15 matchs (dont 9 officiels), ils se sont imposés 8 fois (pour 4 défaites et 3 nuls). Ils dominent sensiblement de même au niveau des confrontations officielles (5 victoires pour 2 défaites). Le hasard fait que la Suisse a participé du renouveau de l'équipe turque qui s'était opéré durant les qualifications pour l'Euro 1996 et plus précisément au printemps 1995 lorsque celle-ci battait, à la surprise générale la Suède (2-1) et la Suisse chez elle (2-1). Cette qualification pour l'Euro 1996, le premier pour la Turquie, était synonyme du début de l'âge d'or du football turc (qualification pour l'Euro 2000 puis la Coupe du monde 2002 où la Turquie termine à la 3ème place) qui se termine avec la participation à la Coupe des confédérations 2003 (après les désistements de l'Italie et de l'Allemagne).
Depuis, la Turquie n'a plus revu la Coupe du monde et pour les barrages européens qualifiant pour la Coupe du monde 2006, elle recroisait la Suisse pour une double confrontation particulière. Tandis que le premier match (se déroulant en Suisse qui s'imposait 2-0) était terni par un accueil hostile adressé aux joueurs turcs par les supporters suisses, le match retour (4-2 pour la Turquie) était marqué par une bagarre dans le couloir menant aux vestiaires entre des joueurs des deux équipes. La Turquie prendra sa revanche 2 ans et demi plus tard en battant la Suisse chez elle lors du premier tour de l'Euro 2008.
Au vu de ce qu'avaient montré jusqu'ici les deux équipes en termes de niveau de jeu, les Hélvètes partaient favoris et n'ont pas raté l'occasion d'espérer les 8èmes. Plus réalistes que des Turcs à nouveau catastrophiques en défense, ils se sont largement imposé, grâce notamment à un doublé de Shaqiri (3-1). En raison d'une moins bonne différence de buts que le Pays de Galles, la Nati est 3ème avec 4 points. A priori, cela devrait suffire pour les 8èmes. Pour rappel, à l'Euro 2016, parmi les 4 meilleurs 3èmes qualifiés pour ce tour, 2 équipes avaient 3 points et 2 en avaient 4. Avec 3 défaites en 3 matchs (et 8 buts encaissés), la Turquie - qu'on attendait à un meilleur niveau - a complètement raté son Euro.
Buts : Seferovic (6e), Shaqiri (26e, 68e) pour la Suisse ; Kahveci (62e) pour la Turquie.
Suisse : Sommer - Elvedi, Akanji, R. Rodriguez - Widmer (Mbabu, 90e), Freuler, Xhaka (cap.), Shaqiri (Vargas, 75e), Zuber (Benito, 85e) - Seferovic (Gavranovic, 75e), Embolo (Mehmedi, 85e).
Turquie : Çakir - Çelik, Demiral, Söyüncü, Müldür - Tufan (Yazici, 64e), Ayhan (Yokuslu, 64e), Kahveci (Kökçü, 81e)) - Under (Karaman, 81e), Çalhanoğlu (Toköz, 86e) - Yilmaz (cap.).
CLASSEMENT FINAL - Groupe A
1. Italie 9 pts (+7)
2. Pays de Galles 4 (+1)
3. Suisse 4 (-1)
4. Turquie 0 (-7)
20:36 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro 2020, euro 2021, italie, pays de galles, turquie, suisse, suisse-turquie, italie-pays de galles, pessina, shaqiri, seferovic, italie-pays de galles 1-0, suisse-turquie 3-1