17/01/2013
Mustafa
Un docu-fiction sur Mustafa Kemal "Atatürk", le père de la Turquie moderne (Ata en turc veut dire ancêtre). Entre images d'archives et fiction, ce documentaire classique mais intéressant raconte la vie de celui à qui on voue un véritable culte aujourd'hui en Turquie, celui qui sauva la "nation". De son parcours dans l'armée ottomane (à Thessalonique, en Grèce) jusqu'à sa mort survenue en 1938, en passant par la Bataille des Dardanelles (1915-1916), la fameuse Guerre de libération contre les puissances occupantes (1920-1922), qu'il mena d'une main de maître, et bien entendu la fondation de la République de Turquie le 29 octobre 1923, c'est l'histoire d'un grand homme politique, visionnaire, comparé par certains historiens à Charles de Gaulle, qui est retracée. Si les parts d'ombre du personnage sont (volontairement) occultées (la production est turque et en Turquie, l'historiographie est taboue et la censure bat son plein), le documentaire a toutefois suscité une certaine polémique dans la frange conservatrice de la société turque car Atatürk est dépeint comme un grand buveur de raki (mais ça on le savait et on s'en fout). Au final, s'il n'y a rien de transcandent à noter puisque rien ici ne se démarque du discours officiel, il en resort toutefois l'image d'un homme seul malgré tout ce qu'il a accompli. La note de consolation. J N
Mustafa (Can Dündar, Turquie, 2008, 110 min)
15:00 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mustafa, can dündar, mustafa kemal, atatürk, turquie, historiographie turque, bataille des dardanelles
15/01/2013
The Master
Six films et déjà éclectique. Après des débuts et un polar (Hard Eight, 1996), P. T Anderson réalise Boogie Nights (1997), à la fois biopic (inspiré de la vie du célèbre acteur porno John Holmes) et plongée dans l'univers porno des années 70-80 (trois nominations aux Oscars). En 1999, Magnolia, enchevêtrement d'histoires aux ramifications improbables, lui vaut l'Ours d'or au Festival de Berlin. Vint ensuite Punch Drunk Love (2002), comédie romantique décalée (Prix de la mise en scène à Cannes) puis le chef-d'oeuvre sombre, There will be blood (2007), fresque épique sur les débuts de l'extraction de pétrole aux Etats-Unis (Oscar de la meilleure photographie). The Master c'est l'histoire de Freddie, vétéran de la guerre du Pacifique de retour aux Etats-Unis, alcoolique, violent, inadapté social, qui rencontre Lancaster Dodd (Philip Seymour Hoffman, 5ème collaboration avec Anderson), "the master", charismatique leader d'un mouvement appelé "La Cause". C'est également (et subtilement) l'apogée dans les années 50 de la scientologie, fondée par Ron Hubbard (1911-1986). Rien que pour une première séquence époustouflante, le film mérite les acclamations. Ensuite, avec P.T Anderson, c'est comme souvent une photographie splendide visuellement et une mise en scène élégante (le mot est faible). Entre There will be blood (1) et The Master, difficile de dire lequel est le plus abouti. En tout cas, le second cité - comme le premier - est déja culte. Quant à l'atypique Joaquin Phoenix, hallucinant dans son rôle, nominé aux Golden Globes pour le rôle de meilleur acteur et déja nominé deux fois aux Oscars (2) pourrait repartir (nous l'espérons) avec l'Oscar du meilleur acteur. J. N
The Master (Paul Thomas Anderson, USA, 2012, 144 min). Avec Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams, Jesse Plemons, Rami Malek, Laura Dern.
- 3 nominations - Oscars 2013 *
- 3 nominations - Golden Globes 2013
- 4 nominations - BAFTA Awards 2013 **
- Prix d'interprétation masculine (Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman) - Mostra de Venise 2012
- Lion d'argent - Mostra de Venise 2012
- Meilleure actrice dans un second rôle (Amy Adams) - Hollywood Film Festival 2012
(1) Voir notre commentaire sur ce film dans la note suivante :
http://eklektik.hautetfort.com/archive/2008/03/01/there-will-be-blood.html
(2) Meilleur acteur (Walk the line, 2005), meilleur acteur dans un second rôle (Gladiator, 2000).
* Cérémonie le 24 février 2013.
** Cérémonie le 10 février 2013.
11:50 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : the master, paul thomas anderson, joaquin pheonix, philip seymour hoffman, amy adams, rami malek, laura dern, jesse plemons, ron hubbard, scientologie
14/01/2013
Golden Globes 2013
Argo et Les Misérables consacrés
Grand vainqueur de la 70ème cérémonie des Golden Globes, Argo repart avec les prix du meilleur film et du meilleur réalisateur, et confirme au passage l'entrée de Ben Affleck dans la cour des grands réalisateurs. Nominé dans 5 catégories, Argo repart donc avec 2 trophées alors que Lincoln (Steven Spielberg) ne part qu'avec 1 Golden Globe (Daniel Day-Lewis - meilleur acteur) pour 7 nominations. En tête des trophées, Les Misérables en rafle 3, suivi donc d'Argo (2) et de Django Unchained (2), le dernier film de Quentin Tarantino. Côté actrices, Jessica Chastain, très en vue dernièrement (elle apparaît dans pas moins de 10 films ces 2 dernières années), remporte le Golden Globe de la meilleure actrice pour son rôle dans Zero Dark Thirty (Katheryn Bigelow). Enfin, le chef-d'oeuvre de Michael Haneke, Amour (Palme d'or 2013) est consacré meilleur film étranger.
Homeland remet ça
Côté séries, Homeland (Showtime) remporte pour la 2ème année consécutive le titre de meilleure série, là où d'autres (Breaking Bad, Boardwalk Empire) le méritaient autant. Rebelote également pour Claire Danes, meilleure actrice pour la seconde fois de suite pour la même série. Côté acteurs, déception pour Bryan Cranston, nominé pour la 3ème fois consécutive pour son rôle dans la série détonante Breaking Bad et qui rate vraisemblablement sa dernière occasion de remporter le prix, la série étant dans sa 5ème et dernière saison. Enfin, les dernières trouvailles de HBO, Game Change et Girls repartent respectivement avec 3 et 2 prix. J. N
Palmarès de la 70ème cérémonie des Golden Globe, tenue le dimanche 13 janvier :
Meilleur film dramatique : Argo (Ben Affleck).
Meilleur réalisateur : Ben Affleck (Argo).
Meilleure actrice dans un film dramatique : Jessica Chastain (Zero Dark Thirty).
Meilleur acteur dans un film dramatique : Daniel Day-Lewis (Lincoln).
Meilleur film comique ou musical : Les Misérables (Tom Hooper).
Meilleure actrice - comédie/musical : Jennifer Lawrence (Happiness Therapy).
Meilleur acteur - comédie/musical : Hugh Jackman (Les Misérables).
Meilleure actrice dans un second rôle : Anne Hathaway (Les Misérables).
Meilleur acteur dans un second rôle : Christoph Waltz (Django Unchained).
Meilleur scénario : Django Unchained (Quentin Tarantino).
Meilleur film etranger : Amour (Michael Haneke).
Meilleure musique : Mychael Danna (Life of Pi).
Meilleure chanson : "Skyfall" (Adele / Skyfall).
Meilleure film d'animation : Brave (Pixar).
Meilleure mini-série ou meilleur mini-film : Game Change (HBO).
Meilleure série télévisée dramatique : Homeland (Showtime).
Meilleure série musicale : Girls (HBO).
Meilleure actrice dans une sérié télévisée dramatique : Claire Danes (Homeland)
Meilleur acteur dans une série télévisée dramatique : Damien Lewis (Homeland).
Meilleure actrice dans une mini-série : Julianne Moore (Game Change).
Meilleur acteur dans une mini-série : Kevin Costner (Hatfield & McCoys).
Meilleur acteur dans un second rôle (série, mini-série ou TV) : Edd Harris (Game Change).
Meilleure actrice dans un second rôle (série, mini-série ou TV) : Maggie Smith (Downtown Abbey).
12:07 Publié dans Film, Series | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : homeland, claire danes, amour, breaking bad, bryan cranston, golden globes, golden globes 2013, lincoln, argo, ben affleck, daniel day-lewis, jessica chastain, zero dark thirty, quentin tarantino, katheryn bigelow, les misérables, jennifer lawrence, django unchained, game change, brave, adele, life of pi, steven spielberg, ed harris, damien lewis, kevin costner, girls, skyfall, christoph waltz, tom hooper
13/01/2013
Seven psychopaths
Deux kidnappeurs de chiens à leurs heures, un ex-serial killer à la retraite, un mystérieux tonton flingueur, un mafieux qui n'a de yeux que pour son Shih Tzu (volé)... Au milieu de tout ça, Marty (excellent Colin Farrell), scénariste hollywoodien, alcoolique invétéré, peinant à écrire son nouveau projet, "7 psychopathes", qui bénéficie pourtant du contexte idéal... Après l'étonnant In Bruges (2008), le réalisateur irlandais Martin McDonagh poursuit dans son deuxième film son exploration du film de gangsters en poussant un peu plus le grotesque, le tout après une séquence d'ouverture anthologique, où deux tueurs, Michael Pitt et Michael Stuhlbarg (clin d'oeil à la série US Boardwalk Empire où les deux acteurs jouaient déja les truands), se font descendre. Si on peut reprocher à ce film au casting impérial un moment de rupture un peu longuet vers la fin, on retiendra au final et positivement que ce dernier ne se prend pas au sérieux, et surtout ne nous prend pas pour des cons. J. N
7 psychopaths (Martin McDonagh, UK, 2012, 110 min). Avec Colin Farrell, Sam Rockwell, Woody Harrelson, Christopher Walken, Tom Waits, Abbie Cornish, Olga Kurylenko, Helena Mattsson, Michael Pitt, Michael Stuhlbarg, Harry Dean Stanton, Zeljko Ivanek, Kevin Corrigan, Christine Marzano.
- 1 nomination (Meilleur film britannique) - BAFTA Awards 2013.
- 1 nomination (Meilleur film) - Festival de Londres 2012.
- People's Choice Award - Festival de Toronto 2012.
- Meilleur ensemble d'acteurs - Boston Society of Film Critics Awards 2012.
16:01 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : 7 psychopaths, seven psychopaths, martin mcdonagh, colin farrell, sam rockwell, woody harrelson, christopher walken, tom waits, abbie cornish, olga kurylenko, helena mattsson, michael pitt, michael stuhlbarg, harry dean stanton, zeljko ivanek, kevin corrigan, christine marzano, in bruges
10/01/2013
This is 40
Après Knocked-Up (2007), Judd Apatow propose une sorte de suite. Pas celle du couple improbable Ben (Seth Rogen) et Alison (Katherine Heigl) mais celle de la soeur d'Alison, Debbie (Leslie Mann) et de Pete (Paul Rudd). Le couple marié figurait déjà dans l'autre film (Judd Apatow tourne avec les mêmes acteurs). Deux enfants d'un âge difficile (8 et 13 ans), une rentrée d'argent improbable, des relations compliquées avec les parents, et surtout une relation femme/mari qui perd de son intensité passionnelle. Pour ne rien gâcher, Debbie et Pete vont atteindre la quarantaine. Soit les difficultés et l'ennui engendrés par la vie de famille... Pour son 4ème opus (1), Apatow dépeint tout ça sans véritable scénario (qui n'a aucune importance ici) et reste égal à lui-même. Une comédie intelligente donc mais qui souffre d'une durée (plus de deux heures) trop longue, d'autant plus que les séquences dramatiques sont plus longues que les moments drôles. J. N
This is 40 (Judd Apatow, USA, 2012, 134 min). Avec Leslie Mann, Paul Rudd, Maud Apatow, Iris Apatow, John Lithgow, Jason Segel, Megan Fox.
- Comedie de l'annee - Hollywood Film Festival 2012.
(1) The 40 year old virgin (2005), Knocked Up (2007), Funny People (2009).
18:27 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : judd apatow, this is 40, leslie mann, paul rudd, jason segel, megan fox, john lithgow