26/01/2013
Lincoln
Dans ce qui est une sorte de suite d'Amistad (1997), le grand réalisateur américain Steven Spielberg adapte le roman de Doris Kearns Goodwin, Team of Rivals : The Political Genius of Abraham Lincoln (2005). L'histoire se situe environ 25 ans après celle de son précédent film qui porte sur le même thème. A l'époque du mandat du président démocrate Martin Van Buren (1837-1841), l'esclavage apparaissait déja comme véritable problème à résoudre. Là, il s'agit des quatre derniers mois de la vie du premier président républicain Abraham Lincoln (élu en 1861 puis réélu en 1864) qui coîncident avec son combat pour, d'une part, faire voter le 13ème amendement (abolissant l'esclavage), et d'autre part, mettre fin à la Guerre de sécession, deux objectifs a priori inconciliables selon son proche conseiller et Secrétaire d'Etat William Seward (David Strathairn). Mais c'est sans compter sur la détermination d'un président opiniatre, humaniste, grand orateur et surtout, fin stratège, qui parvient à rallier à sa cause la majorité du Congrès américain, nécessaire pour la validation de la loi qui allait mettre fin à l'esclavage. On retrouve donc le très rare et non moins brillant (le mot est faible) Daniel Day-Lewis qui habite carrément le personnage de Lincoln. L'acteur irlandais, un des rares à avoir déjà remporté deux oscars du meilleur acteur (avec Jack Nicholson, Tom Hanks et Sean Penn), vient de remporter le Golden Globe pour cette catégorie et est également nominé pour le rôle de meilleur acteur lors des prochains oscars. En cas de victoire, il serait le premier acteur à remporter 3 Oscars pour la dite catégorie. Quant au film, s'il est plus une pièce de théâtre - pas loin d'être shakespearienne - de par sa mise en scène, il demeure surtout, au delà du message humaniste et démocrate, thème de prédilection du réalisateur, une belle immersion, à coup de dialogues ciselés d'une main de maître, dans le monde des négociations politiques. Assurément l'un des meilleurs drames signés Spielberg. J. N
Lincoln (Steven Spielberg, USA, 2012, 150 in). Avec Daniel Day-Lewis, Sally Field, Tommy Lee Jones, Joseph Gordon-Levitt, Michael Stuhlbarg, James Spader, David Strathairn, Jackie Earle Haley, Jared Harris, Bruce McGill, Hal Holbrook.
- 12 nominations - Oscars 2013
- Meilleur acteur dans un film dramatique (Daniel Day-Lewis) - Golden Globes 2013
- 6 nominations - Golden Globes 2013
- 10 nominations - BAFTA Awards 2013
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17:34 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abraham lincoln, peter mcrobbie, jared harris, bruce mcgill, james spader, jackie earle healy, hal holbrook, lincoln, steven spielberg, daniel day-lewis, joseph gordon-levitt, michael stuhlbarg, sally field, tommy lee jones, david strathairn
25/01/2013
Savages
Les années se suivent et se ressemblent pour Oliver Stone. Après avoir longtemps suscité la controverse (ou la polémique) par son cinéma politique (Platoon, 86 ; Born in the 4th of July, 89; JFK, 91) ou dépeignant une amérique violente (U-turn, 97 ; Any given sunday, 99), l'ex-enfant terrible de Hollywood rentrait dans le rang. Après une sage épique moyenne (Alexander, 2004), il rendait hommage aux secouristes new-yorkais (World Trade Center, 2006), puis dépeignait un George W. Bush plutôt sympathique (W., 2008), avant d'effectuer une pseudo-satire divertissante sur le monde de la finance (Wall Street: Money Never Sleeps, 2010). Vu le titre évocateur, nous avions pensé qu'ici Stone retournait à un cinéma violent et sans concession. Mais dès les premières minutes et une voix-off franchement pathétique de la très belle Blake Lively (le genre de beauté qui hélas lui vaudra de continuer à jouer des rôles de nunuches (1)), nous avions compris qu'il ne s'agirait que d'une diverstissante récréation. L'histoire, un ménage à trois (2 gars, une femme) qui vit de ses plantations de marijuana et qui se retrouve malgré lui acoquiné à la pègre mexicaine, avait du potentiel. Le problème est que le dosage romance/violence est tout simplement raté (là ou le défunt Tony Scott excellait). L'adjonction à cela d'un scénario mal ryhtmé (ce n'est pas une série après tout) et d'un casting foireux où les acteurs secondaires (Benicio Del Toro, Salma Hayek) volent la vedette aux principaux protagonistes (Taylor Kitsch et Aaron Taylor-Johnson font peine à voir) transforme le tout en thriller superficiel. Oliver Stone entre désormais dans la catégorie des réalisateurs bien pensants tel Michael Bay ou Joel Schumacher. J. N
Savages (Oliver Stone, USA, 2012, 130 min). Avec Blake Lively, Taylor Kitsch, Aaron Taylor-Johnson, Benicio Del Toro, John Travolta, Salma Hayek, Emile Hirsch.
(1) The Town (2010), Green Lantern (2011).
15:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : oliver stone, savages, blake lively, taylor kitsch, aaron taylor-johnson, benicio del toro, john travolta, salma hayek, emile hirsch
23/01/2013
Le président
Ce qui suivent de près ou de loin la politique française connaissent bien Georges Frêche (1938-2010). Député PS, maire de Montpellier (1977-2004), président du conseil régional de Languedoc-Roussillon, il était connu de même pour ses nombreuses déclarations controversées. En novembre 2005, dans un contexte d'émeutes à Clichy-sous-Bois, il se demande si ce ne sont pas "les flics, qui comme en mai 1968, mettent le feu aux bagnoles". En février 2006, il traite les Harkis de "sous-hommes". En novembre 2006, il déclare qu'il y a trop de joueurs noirs dans l'équipe de France de football. Poursuivi en justice pour ces deux affaires (diffamation contre les forces de l'ordre et insultes à caractère racial), il est relaxé. En 2010, il crée la polémique en érigeant une statue de Lénine à Montpellier. Entretemps (décembre 2009), il est taxé d'antisémite pour avoir dit de Laurent Fabius qu'"il a une tronche pas catholique". Bref... Le documentaire porte sur la dernière campagne régionale de Georges Frêche (il est réélu le 21 mars 2010), durant laquelle la caméra d'Yves Jeuland l'a accompagné un peu partout, en public comme en privé. Si Frêche est certes provocateur et populiste (même raciste sur les bords), il apparaît toutefois comme un homme attachant et surtout un véritable animal politique. Au delà de "l'immersion" dans le personnage, "Le président" est également un film passionnant sur les arcanes du pouvoir et la communication politique. Georges Frêche est décédé le 24 octobre 2010, un peu moins de deux mois avant la sortie du film. J N
Le président (Yves Jeuland, France, 2010, 98 min). Avec Georges Frêche, Laurent Blondiau, Frédéric Bort, Gilles Cohen-Solal.
17:00 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le président, georges frêche, yves jeuland, politique
About Cherry
Une mère alcolique, une petite soeur malade, un copain toxico, un meilleur ami vraisemblablement amoureux d'elle, et pour clôturer, une vie miséreuse. Ca fait beaucoup pour Angelina qui décide de s'installer à San Fransisco et qui se voit propulsée dans le porno. En plus de mauvais acteurs, d'effets de caméra franchement hideux et d'un scénario (s'il en est un) complètement bancal, nous n'avons eu droit ni à un mélodrame ni à une plongée dans l'univers porno ni à une histoire d'amour et encore moins à un hommage aux femmes qui en bavent. La seule chose à retenir est la superbe poitrine d'Ashley Hinshaw. A se demander se que fabriquent James Franco et Heather Graham dans ce navet monumental. J. N
About Cherry (Stephen Elliott, USA, 2012, 102 min). Avec Ashley Hinshaw, James Franco, Heather Graham, Diane Farr, Dev Patel, Lili Taylor.
10:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : about cherry, stephen elliott, heather graham, james franco, diane farr, ashley hinshaw
20/01/2013
Hitchcock
Contrairement à ce que le nom du film aurait pu indiquer, ce n'est pas un biopic sur le "maître du suspense", Alfred Hitchcok (1899-1980), mais une virée dans les coulisses du tournage tumultueux de Psycho (1961), film culte et controversé du réalisateur britannique. L'histoire se focalise autour de la relation de Hitchcock (Anthony Hopkins) avec sa femme Alma (Helen Mirren) qui aura une influence grandissante sur son film (bien qu'elle n'ait jamais participé à aucun tournage), le financement improbable du projet (lâché par la Paramount), les soucis de Hitchcock avec la censure américaine (en raison de scènes de violence et de nudité), et surtout le combat d'un homme voulant prouver à tout le monde qu'il était encore au sommet de l'art. Au final, Psycho deviendra son film le plus célèbre... Outre une mise en scène et des décors soignés, nous retiendrons un film agréable et léger. D. A, J. N
Hitchcock (Sacha Gervasi, USA, 2012, 98 min) Avec Anthony Hopkins, Helen Mirren, Scarlett Johansson, Danny Huston, Toni Collette, Michael Stuhlbarg, Jessica Biel, James D'Arcy, Michael Wincott.
- 1 nomination (Meilleure actrice - Helen Mirren) - Golden Globes 2013.
- 2 nominations - BAFTA Awards 2013 *
* Cérémonie le 10 février 2013.
14:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sacha gervasi, anthony hopkins, helen mirren, scarlett johansson, danny huston, toni collette, michael stuhlbarg, james d'arcy, jessica biel, alfred hitchcock, hitchcock, psycho, psychose