03/06/2007
Fracture
Ted Crawford, ingénieur aéronautique spécialisé en crashs d'avions, découvre que sa femme le trompe et décide donc le la tuer. Mais lorsque l'inspecteur Rob Nunally arrive sur les lieux du crime, la victime n'est pas tout à fait morte, et il n'est autre que son amant. Comme Crawford (Anthony Hopkins) a confessé son crime, l'ambitieux Willy Beachum (Ryan Gosling), un yuppie qui s'apprêtte à intégrer un cabinet d'avocats huppé, est chargé de procurer l'affaire, sa dernière avant qu'il ne quitte le secteur public. Le procès sera "un massacre" affirme-t-il. Mais l'affaire est en fait plus compliquée qu'elle ne le paraît. Entre ambition, opportunisme, orgueil et mensonges, et à travers un meurtre a priori anodin, c'est une réflexion intriguante sur les disfonctionnements du système judiciaire américain que nous propose le réalisateur de Primal fear (1996, avec Richard Gere et Edward Norton). Un thriller correct et bien ficelé. Entre le "mauvais" Ted Crawford (Anthony Hopkins, regard inquiétant), certain d'avoir mis en place le crime parfait, et le "bon" Willy Beachum (Ryan Gosling, sourire arrogant), convaincu de pouvoir élucider l'énigme, même psychologie (égocentrisme exacerbé) et même combat (remporter le duel). A méditer.
Fracture (Gregory Hoblit, USA, 2007, 112 mins). Avec Anthony Hopkins, Ryan Gosling, David Strathairn, Rosamund Pike, Embeth Davidtz, Billy Burke, Cliff Curtis, Fiona Shaw, Bob Gunton.
20:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : la faille, fracture, anthony hopkins, ryan gosling
28/05/2007
Festival de Cannes 2007
Palmarès de la 60ème édition du Festival de Cannes 2007 :
Palme d'or : 4 mois, 3 semaines, 2 jours (Christian Mungiu, Roumanie)
Grand prix : La forêt de Mogari (Naomi Kawase, Japon)
Prix du 60ème anniversaire : Gust van Sant (Paranoid Park, USA)
Prix du scénario : Fatih Akin (De l'autre côté, Turquie)
Prix de la mise en scène : Julian Schnabel (Le scaphandre et le papillon, France)
Prix d'interprétation féminine : Jeon Do-Yeon (Secret Sunshine, Corée du Sud)
Prix d'interprétation masculine : Konstantin Lovranenko (Le bannissement, Russie)
Prix du jury : Persepolis (Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud), Lumière silencieuse (Carlos Reygadas, Méxique)
16:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : festival de cannes 2007, christian mungiu, naomi kawase
11/05/2007
Next
Une chose est certaine, si Philip K. Dick entrevoyait se qui se passait dans les prétendues adaptations de ses romans ou nouvelles, il se retournerait dans sa tombe. Même lorsque le matériau d'origine (la nouvelle écrite), est plus ou moins respecté, il est difficile de présenter un film crédible, tellement l'oeuvre de ce génie de P. Dick est complexe et difficile justement à "transformer" en film. Blade Runner, adaptation faite par Ridley Scott (1982, de la nouvelle Est-ce que les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) fut considéré comme un chef d'oeuvre, même s'il n'a presque rien à voir avec le livre. Suivront Total Recall (Paul Verhoeven, 1990) et Minority Report (Steven Spielberg, 2002), plutôt moyens. A préciser toutefois que Spielberg n'a pas pu s'empêcher, comme d'habitude, d'apporter sa touche mannichéenne et humaniste à l'adaptation, en bafouant par exemple le dualisme des personnages (notamment celui de l'officier John Anderton, interprété par le pote de Spielberg, Tom Cruise). La nouvelle "Minority report" fait une centaine de pages et se termine mal (comme très nombreux livres de Dick). Or, le film de Spielberg finit sur un happy end...
Paycheck de John Woo (2003) est très mauvais. C'est un film d'action, sans plus, interprété par Ben Affleck, acteur médiocre. A scanner darkly (Richard Linklater, 2006) est un bon film également, difficile de faire mieux tant le roman est compliqué et confus. D'autres films, moins connus que les précédents, se sont inspirés de l'oeuvre de Philip. K. Dick : Impostor (2002, Gary Fleder), Screamers (1995, Christian Duguay) et Confessions d'un barjo (1992, Jérôme Boivin). Place maintenant à Next. La nouvelle de K. Dick fait 48 pages (ancienne edition J'ai lu, 1982, n° 1291), écrite en 1954 et se passe dans le futur. Le film par contre se passe dans le présent... 48 pages ce n'est pas beaucoup pour produire un long-métrage alors on ajoute du "spectacle" à gauche et à droite. Dans le film, Chris Cooper, personnage possédant des pouvoirs surhumains, est aussi Franck Cadillac, magicien à ses heures dans un hotel de Las Vegas... Pas de problème nous dira-t-on, il faut bien modifier pour pouvoir vendre le film. Mais là où le bât blesse c'est le non-respect total (de la part du film) de l'essence même de l'oeuvre qui est une critique implicite des humains. Dans celle-ci, les "Dèves" sont des espèces de mutants. Mi humains, mi-quelque chose d'indescriptible. Chris Cooper fait partie de ces êtres dotés de pouvoirs surnaturels. Lui peut prédire le futur. Nous sommes en pleine psychose. Tous les Dèves repérés sont euthanasiés, de peur qu'ils ne nuisent aux "humains", or la plupart d'entre eux ne possèdent que des malformations physiques (plusieurs jambes ou poitrines...), pourquoi donc les tuer ? car l'homme est primaire. Sauf que Chris Cooper, "l'homme doré" (il possède une crinière dorée naturelle), est vraiment doué pour sa part (même s'il est muet) et les autorites feront tout pour le liquider. Mais grâce à une femme qui ne peut s'empêcher de tomber amoureuse de lui, tant sa beauté physique hypnotise, il parvient à passer à travers les mailles du filet. Les humains n'auront qu'a bien se tenir car gare à eux s'il parvient à se reproduire. Après tout, il peut séduire n'importe quelle femme... Que propose donc la paire réalisateur-scénariste ? une menace terroriste (bombe nucléaire) pèse sur les Etats-Unis, c'est très à la mode depuis le 11 septembre (syndrome 24 heures chrono), le FBI a besoin de Chris Cooper (Nicolas Cage en perruque (!!?) et pas du tout crédible) pour sauver le monde. Celui-ci est amoureux d'une femme destinée à le rencontrer (Jessica Biel en vraie potiche de service) et qui va lui permettre de suivre la piste des terroristes, français !! Dans Déja vu de Tony Scott, Denzel Washington remonte le passé, ici, Nicolas Cage (pitoyable comme jamais) traque le futur. On se demande lequel de ses deux films est le plus mauvais. "Next" probablement. A fuir absolument.
Next (Lee Tamahori, USA, 2007, 96 mins). Avec Nicolas Cage, Julianne Moore, Jessica Biel, Nicolas Pajon, Jessica Barth, Charles Chun.
16:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : philip k. dick, next, l'homme doré, nicolas cage, blade runner
03/05/2007
Sunshine
1/5 de Contact (un fou de dieu sabote la mission) + 1/5 de Sphere (l'ensemble de l'équipage se met à psychoter au fur et à mesure que la mission devient périlleuse) + 1/5 de Armageddon (une charge nucléaire doit être posée et quelqu'un doit bien se sacrifier pour sauver l'humanité : Bruce Willis/Cilian Murphy) + 1/5 de Deep Impact ("on va tous mourir") + 1/5 de Event Horizon (on récupère un vaisseau fantôme et une sorte de monstre menace l'équipage). Ajoutez à ceci une floppée de mauvais acteurs et des dialogues pathétiques (le scénariste n'est autre que Alex Garland, auteur des scénarios de "The beach" et "28 days later", autres opus de Boyle...) et vous aurez "Sunshine". Au secours!!... Comme il est loin le temps où Danny Boyle réalisait Trainspotting (1996) ou Shallow Grave (1995).
Sunshine (Dany Boyle, U-K, 2007, 100 mins). Avec Chris Evans (II), Cillian Murphy, Rose Byrne, Michelle Yeoh, Cliff Curtis, Troy Garity, Hiroyuki Sanada, Benedict Wong, Mark Strong.
18:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Sunshine, cillian murphy, dany boyle, alex garland, cliff curtis, chris evans
27/04/2007
Une jeunesse chinoise
Chine, 1987. Yu Hong quitte sa campagne natale et son petit ami pour rejoindre la capitale Pékin, où elle compte poursuivre ses études. Elle découvre un autre monde, qui va lui permettre de découvrir de nouvelles expériences sexuelles et affectives. Sa rencontre avec un étudiant de son âge tourne à une relation conflictuelle, mélange d'amour passionné et de haine exacerbée, et de sexualité désespérée. Entre-temps, les troubles politiques (manifestations des étudiants) s'amplifient (le parallélisme sexualité débridée-manifs contre le pouvoir rappelle certaines scènes du film de Bernardo Bertolucci, "Les innocents" (Dreamers, 2003)), et aboutiront aux événements sanglants de Tiananmen en 1989. Une ode et un très bel hommage à la liberté, qui a valu au réalisateur de subir les foudres de la censure chinoise. Pour avoir présenté son film à Cannes sans permission des autorités de son pays, il est interdit de tournage pendant cinq ans.
Une jeunesse chinoise (Yihe yuan) (Lou Ye, Chine, 2006, 140 mins). Avec Hao Lei, Guo Xiaodong, Hu Ling, Zhang Xianmin, Bai Xueyun, Cui Lin.
- En compétition - Festival de Cannes 2006.
- Présenté - Festival de Toronto 2006.
- Présenté - Festival de Rotterdam 2007.
16:00 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Lou Ye, Une jeunesse chinoise, Tiananmen, Hao Lei, sexualité désespérée