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04/12/2013

Captain Philips / Kapringen

danemark,captain philips,kapringen,piraterie,somalie,tom hanks,paul greengrassLa piraterie comme expression d'enjeux géopolitiques et de lutte des classes

La multiplication ces dernières années d'actes de piraterie dans la région allant de la corne de l'Afrique à l'Océan indien suscite fort logiquement un intérêt visuel pour ce type particulier d'assaut contre des civils, et a entraîné, à quelques mois d'intervalle, la production de deux longs métrages - danois et américain, qui en parlent.

danemark,captain philips,kapringen,piraterie,somalie,tom hanks,paul greengrassSorti récemment en salles, Captain Philips de Paul Greengrass est l'adaptation du livre "A Captain's Duty: Somali Pirates, Navy Seals, and Dangerous Days at Sea", écrit par le capitaine Richard Philips (campé dans le film par un époustouflant Tom Hanks). Il retrace la prise d'otages du capitaine et de son équipage à bord du porte-conteneur américain Maersk Alabama (du 8 au 12 avril 2009) par quelques pirates somaliens. En virtuose de la caméra épaule (sa marque de fabrique), Paul Greengrass nous conte ce drame, de son commencement à son épilogue. Le réalisateur britannique n'en est d'ailleurs pas à son galop d'essai puisqu'il avait déjà traité d'autres événements tragiques dans Bloody Sunday (2002) (1) et dans United 93 (2006) (2).

Au courage et à l'abnégation d'un homme qui sauvera l'intégralité de son équipage, s'ajoute un deuxième cercle concentrique, celui de la confrontation entre le chef des pirates, et Philips, que tout sépare : le premier symbolisant les laissés pour compte, autrement dit une partie du monde se trouvant à l'écart de la mondialisation, et le second représentant l'économie globalisée. Le troisième cercle se focalise sur les enjeux qui dépassent cette confrontation, les pirates opérant pour des "patrons", qui eux-mêmes appartiennent certainement à un large réseau de piraterie, et la mission de sauvetage du bateau, revenant dans un premier temps à la marine US se trouvant dans les parages puis tombant dans l'escarcelle des Navy Seals, l'élite des Marines, spécialiste entre autres en contre-terrorisme et sabotage. Petit bémol, la deuxième dimension n'a pas bénéficié d'un traitement égal à celui accordé aux deux autres. Finalement, nous nous trouvons face à des protagonistes qui ne souhaitent pas cette situation et veulent en terminer le plus rapidement possible. Le contact entre le leader des somaliens et le capitaine n'est jamais rompu, ce qui a pour conséquence une compréhension mutuelle et la naissance d'un syndrome de Stockholm qui rendra la dernière demie heure du film haletante quant à la résolution de la prise d'otage. Ici, ni l'otage, ni les somaliens ne sont déshumanisés. L’élément humain est au centre du film, sans que l'américain ne prédomine sur le somalien. Des hommes sont simplement aux prises d'une situation qui les dépasse.

danemark,captain philips,kapringen,piraterie,somalie,tom hanks,paul greengrassMoins nerveux mais plus angoissant, Kapringen (deuxième long-métrage de Tobias Lindholm) s'est concentré sur un autre aspect de la prise d'otage en mer : le déroulement de la négociation. Et pour cause, si la première prise d'otage ne dura "que" quelques jours, celle-ci s'étala sur plusieurs mois, les deux parties ne trouvant pas de modus vivendi concernant le montant de la rançon. Et plus le temps passe, plus cette négociation se transforme en véritable guerre psychologique, usant les nerfs de tous les protagonistes, qu'il s'agisse du PDG danois - jouant sa carrière -, du négociateur des pirates - mettant sa vie en péril ? - et surtout d'un équipage usé par la soif et la faim. Au dynamisme de Captain Philips (Hollywood oblige) s'est substitué ici un huis-clos étouffant, tendant à accentuer un suspense haletant et à rapprocher le spectateur de l'événement. Le film a eu également le mérite d'utiliser des acteurs non-professionnels (équipage et pirates), ce qui a accentué un réalisme déroutant. Le tournage du film en mer était d'ailleurs encadré par des forces de sécurité, ce qui tendit davantage l'atmosphère. 

A l'inverse du film de Greengrass, les rapports entre preneurs d'otages et victimes sont froids, déterminés et violents. Le but est le paiement de la rançon et tout est mis en œuvre pour l'obtenir, manipulations, menaces, fausses exécutions... Les rapports sont bien moins cordiaux que dans Capitaine Philips, aucune empathie ne naît entre les deux bords, non pas par manque d'humanité, mais simplement par une différence de vécue bien trop importante. Les pirates d'un pays en guerre civile depuis 20 ans réagissent avec une violence simple et  gratuite envers des hommes qui a leur sens ont une vie meilleure que la leur. La communication est quasi impossible, à part avec le négociateur au jeu trouble. A aucun moment une estime ne naît entre les deux bords, les rapports sont froids, l'argent mène les débats. Les conséquences psychologiques rendent ce long métrage terrifiant, car les dérapages violents ne sont jamais guidés par le besoin, mais par la bêtise, l'absurde ou l'humour macabre. L’affaiblissement physique et moral des otages, l'angoisse des familles, mettent finalement le parti des négociateurs au centre du film. Eux, ont les moyens d'agir, de s'affronter, de s'apprivoiser, de se mentir.

Du côté de Greengrass, la consigne fut qu'il n'y ait aucun contact entre pirates et équipage durant le tournage, ce qui eut pour effet de terrifier le second nommé. Par conséquent, les deux films s'inscrivent dans le registre du thriller psychologique, une étude complémentaire d'une situation trouble où l'homme est tour à tour impuissant et manipulé, jouet d'une situation économique, géopolitique et culturelle qui s'exprime de manière primaire à travers les armes et l'argent. Les preneurs d'otages et les otages eux-mêmes sont dépassés par les enjeux bien qu'ils en soient les victimes. M. S, J. N

 

Captain Philips (Paul Greengrass, USA, 2013, 134 min).   Avec Tom Hanks, Barkhadi Abdi, Barkhad Abdirahman, Michael Chernus, Catherine Keener, Faysal Ahmed.

Kapringen (Tobias Lindholm, Danemark, 2013, 103 min).   Avec Pilou Asbaek, Soren Malling, Dar Salim, Roland Moller, Abdihakin Asgar, Gary Skjoldmose Porter.

(1) Relatant les événements du 30 janvier 1972 lorsqu'en Irlande du Nord, l'armée britannique ouvrit le feu sur une foule d'Irlandais manifestant pacifiquement.

(2) Retraçant le crash de l'un des quatre avions détournés lors du 11 septembre 2001, qui s'écrasa près de la ville de Shanksville, en Pennsylvanie. 


07/08/2013

The Wolverine

tao okamoto,hiroyuki sanada,svetlana khodchenkova,famke janssen,the wolverine,serval,james mangold,hugh jackman,viper,rila fukushima,yukioRetour dans le futur et embrouillage chronologique

C'est reparti pour le plus célèbre des X-men et l'un des super-héros les plus complexes de l'univers Marvel. Loup solitaire en repentance, Wolverine est tout d'un coup catapulté au Japon dans un monde complètement inconnu où il devra faire face à de nouveaux super-vilains. Premier constat : en situant l'histoire après le troisième volet de la saga X-men (The Last Stand, 2006), le réalisateur James Mangold a définitivement jetté aux oubliettes le premier volet "Wolverine" (X-Men Origins : Wolverine, 2009). Décevant de toute manière, ce dernier n'est donc plus. Dans le même temps, comme la première saga a été rebootée en 2011 (X-men : First Class), avec un retour à la formation initiale des X-men et de leurs antécédents (la Confrérie des mauvais mutants de Magneto (1) ainsi que le Club des damnés de Sebastian Shaw (2)) et que dans la suite de ce reboot (X-Men : Days of Future Past, 2014), on retrouvera notre héros, les repères chronologiques deviennent bien brouillés. Qui plus est, The Wolverine n'est pas issu des séries classiques X-men mais des comic-books parallèles réalisés par Frank Miller et Chris Claremont à partir de septembre 1982, alors que le personnage fait sa première apparition en novembre 1974 (Incredible Hulk n° 181) puis intègre les X-Men en mai 1975 (Giant Sized X-Men n° 1). Il réapparaîtra de même dans la suite du reboot (3). En tout état de cause, les distorsions chronologiques opérées par réalisateurs, scénaristes et consorts étaient dès le départ au menu. Il reste à savoir si par la suite, tout cet assemblage sera plus ou moins cohérent.

tao okamoto,hiroyuki sanada,svetlana khodchenkova,famke janssen,the wolverine,serval,james mangold,hugh jackman,viper,rila fukushima,yukioPremier long métrage où Wolverine ne partage pas le titre du film avec les autres X-Men, The Wolverine est également le premier du genre où l'histoire se déroule presque exclusivement au pays du soleil levant. Logan devra se frotter à la pègre japonaise, plus précisément le clan Yashida, désireux de lui piquer ses pouvoirs. Aidé par l'athlétique Yukio, ancienne acolyte de Gambit (4) avant de travailler pour ce même clan Yashida (5), il fera face au fameux Silver Samuraï (6) et à la vénéneuse Viper, campée par l'actrice russe Svetlana Khodchenkova (une sorte de sosie de Uma Thurman, en plus jeune bien entendu). Nous ferons remarquer ici que l'actrice est blonde alors que la Viper des comics est brune (7)...

Quant au film en soi, il n'est pas aussi spectaculaire que les sortie Marvel récentes (The Avengers, 2012 ; Iron Man 3, 2013), ce qui est tout à fait normal puisqu'il traîte d'un seul super-héros et du coup a une grande dimension intimiste. S'il n'est pas franchement révolutionnaire, il insiste (une première) sur un Wolverine vulnérable. Savant dosage entre thriller et film de super-héros, il est surtout un film efficace. Il faut d'ailleurs noter dans cette veine, que quel que soit le genre auquel il s'attaque, l'éclectique James Mangold, parvient toujours à réaliser un film solide, qu'il s'agisse de corruption policière (Copland, 1997), de thriller horrifique (Identity, 2003), de biopic (Walk the line, 2005), de western (03:10 to Yuma, 2008), ou comme ici, de super-héros.   J. N

 

The Wolverine (James Mangold, USA, 2013, 126 min).   Avec Hugh Jackman, Tao Okamoto, Rila Fukushima, Hiroyuki Sanada, Svetlana Khodchenkova, Brian Tee, Hal Yamanouchi, Famke Janssen

(1) Interprété par Michael Fassbender.

(2) Interprété par Kevin Bacon.

(3) Précisons ici que l'acteur Hugh Jackman détient le record d'apparitions sous un même super-héros (6ème apparition ici puis une 7ème en 2014).

(4) Cf. http://marvel.com/characters/bio/1009313/gambit

(5) Cf. L'Encyclopédie Marvel, Semic, Marvel, 2007, p. 341.

(6) Cf. http://marvel.com/characters/bio/1009591/silver_samurai

(7) Cf. http://marvel.com/characters/bio/1009696/viper

31/07/2013

Byzantium

caleb laundry jones,sam riley,saoirse ronan,byzantium,neil jordan,vampires,gemma arterton,thure lindhardt,ruby snape,warren brown(Nouvelle) Histoire de vampires

La lutte pour la survie de deux femmes vampires, fille et mère. A première vue, il s'agissait  d'un nouveau film s'inscrivant dans cette vague de renouveau du thème du vampire sur petit ou grand écran, inaugurée par la série True Blood (HBO), la saga Twilight, et autres longs-métrages (Fright Night, 2011). Rien de nouveau donc à l'horizon. Sauf qu'à regarder de plus près, on se rend compte que ce film se distingue légèrement du reste, ce qui n'est déja pas si mal quand on sait la quasi-saturation du champ en question. Oublions donc la forme, qui n'a rien de transcendant, et les quelques retouches superficielles (ici, les vampires ne sont pas pourvues de canines pointues et peuvent vivre le jour). Neil Jordan (1) fait la différence en stigmatisant (ou en rappelant) que les vampires ne sont pas toujours omnipotents ou fortunés. Il conte l'histoire de deux femmes seules au monde, vulnérables, et qui malgré leurs deux cent ans d'existence en sont toujours réduites à une condition de vie précaire.  J. N

Byzantium (Neil Jordan, UK, 2013, 118 min).   Avec Saoirse Ronan, Gemma Arterton, Caleb Laundry Jones, Sam Riley, Barry Cassin, Warren Brown, Ruby Snape, Thure Lindhardt.

(1) Déjà auteur en 1994 du précurseur Interview with the vampire.

23/07/2013

White House Down - Olympus has fallen

jason clarke,jamie foxx,james woods,melissa leo,morgan freman,maison-blanche,white house down,olympus has fallen,antoine fuqua,roland emmerich,gerard butler,aaron eckhart,channing tatumPanique à la Maison-Blanche

A quelques mois d'intervalle, deux films US traitent le même thème (pas une première), soit le plus grand cauchemar des américains - obnubilés par la puissance incontestable et incontestée de l'Amérique -, une invasion de la Maison-Blanche, thème popularisé sur petit écran par la saison 7 de 24 (2009).

Qui plus est, les deux titres sont presque similaires, comprenant tous les deux l'idée de chute (down/fallen), avec tout de même un brin de présomption (le mot est faible) pour ceux qui comparent le "centre mondial" du pouvoir aux dieux de l'Olympe. Les deux ont également pour point commun de mettre en scène deux Etats déclarés ennemis des Etats-Unis, l'Iran (White House Down) et la Corée du Nord (Olympus has Fallen), après que deux autres longs métrages, sortis presque simultanément, traitaient aussi de l'Iran (Argo, 2012), et d'un autre ennemi, Oussama Ben Laden (Zero Dark Thirty, 2012). 

Il ne s'agit pas d'attaque iranienne dans White House Down mais d'une frange américaine d'extrême droite prenant les commandes et désireuse d'atomiser le régime des Ayatollah. Habitué des grosses productions hollywoodiennes et aux rôles de "warrior" (1), Channing Tatum, caressant l'espoir d'intégrer le prestigieux Secret Service, est ce sans-grade qui sauve le président (Jamie Foxx). Place donc aux héros, à la tolérance mode US (un président noir qui lit Nelson Mandela...), et à l'humour (un président assiégé qui fait des blagues...). Le tout est bien pompeux.

jason clarke,jamie foxx,james woods,melissa leo,morgan freman,maison-blanche,white house down,olympus has fallen,antoine fuqua,roland emmerich,gerard butler,aaron eckhart,channing tatumChez Antoine Fuqua, spécialiste de la castagne (2), le scénario est plus direct, sans fioritures. Après une scène de fusillade trépidante (qui n'est pas sans égaler le maître en la matière, Michael Mann) sur fond de bande son tonitruante, les kamikazes nord-coréens s'emparent du bunker sous la Maison Blanche et entendent eux-mêmes atomiser le territoire US. Un repenti du Secret Service (l'image du sans grade est toujours omniprésente), Gerard Butler, va leur donner du fil à retordre et tenter lui aussi de sauver le président (Aaron Eckhart).

Si les deux films sont encombrés de rebondissements prévisibles, partagent la même thématique - l'Amérique se relève toujours -, et ont pour objectif de regonfler une société américaine déboussolée (les attentats du 11 septembre 2001 et la crise économique de 2008 y sont pour quelque chose), Antoine Fuqua se passe de débordements sentimentaux convenus. Entre son univers sans consession et le cinéma bien pensant de Roland Emmerich (qui ne se souvient pas d'Independence Day ?), nous n'hésitons franchement pas à pencher du côté du premier cité. Idem pour la paire d'acteurs. Entre les jolis minois (Jamie Foxx/Channing Tatum), et les gueules de chiens battus (Aaron Eckhart/Gerard Butler), nous optons pour les seconds.     J. N

 

White House Down (Roland Emmerich, USA, 2012, 130 min).   Avec Channing Tatum, Jamie Foxx, James Woods, Maggie Gylllenhaal, Jason Clarke, Richard Jenkins.

Olympus has Fallen (Antoine Fuqua, USA, 2013, 120 min).   Avec Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman, Melissa Leo, Angela Bassett.

 

(1) Stop-Loss (2008), G.I Joe (2009, 2012), Eagle (2011).

(2) Training Day (2001), Tears of the Sun (2003), King Arthur (2004), Shooter (2007), Brooklyn's Finest (2009).

21/07/2013

The purge

the purge,ethan hawke,lena headey,adelaide kane,max burkholder,edwin hodge,james demonaco,anticipation,dystopieDans une Amérique gangrenée par la violence, le gouvernement autorise une fois par an une période de douze heures (la nuit évidemment) durant laquelle tous les crimes sont autorisés, y compris les meurtres. Pour parachever le tout, la police ne répond à aucun appel et les hopitaux ne sont pas fonctionnels. L'objectif de cette loi "morbide" est de permettre à la société américaine de se "réguler" en assouvissant ses pulsions violentes... Pour James Sandin (Ethan Hawke) et son épouse (Lena Headey, la reine Cersei dans la série culte Game of Thrones), grands fervents de cette loi qui leur a permis de faire fortune (Sandin est spécialiste en systèmes de sécurité), il s'agit d'une nuit comme les autres. Barricadés dans leur demeure cossue et ultraprotégée, ils ne risquent rien, jusqu'au moment ou leur fils laisse entrer à l'intérieur un homme en perdition... Les allégories sur une Amérique violente, on connaît (1) ; les invasions de maisons (Funny Games, 1997) ou d'espaces fortifiés (Safe House, 2012 ; The numbers Station, 2013), on connaît aussi. Ajoutons à cela une mise en scène affreuse (le réalisateur use de tous les artifices hollywoodiens afin de concocter un vrai-faux suspense), et pour terminer, un message brumeux... Bref, passons.   J. N

The purge (James DeMonaco, USA, 2013, 100 min).   Avec Ethan Hawke, Lena Headeay, Adelaide Kane, Max Burkholder, Edwin Hodge.

 

(1) Dans le genre, Looper (2012) fut plus efficace.

http://eklektik.hautetfort.com/archive/2012/11/04/looper.html