26/02/2016
Apocalypse, Hitler
Dans l'excellente série Apocalypse dont la première production concernait la Seconde guerre mondiale (1), le troisième volet fut dédié au tristement célèbre Adolf Hitler. Ce volet est lui-même divisé en deux segments, le premier ("la menace") relate la jeunesse de cet artiste raté qui fut caporal-estafette durant la Première guerre mondiale. Marqué par la défaite et l'humiliation allemande (le fameux diktat imposé à Versailles en 1919), le futur Führer, nourri par un nationalisme exacerbé et un antisémitisme maladif, devient durant les débuts de l'éphémère République de Weimar (2) "agitateur politique à temps plein", avant de rejoindre les rangs d'un groupuscule d'extrême-droite, le DAP (3).
Le putsh raté de la brasserie (4) lui vaudra quatre ans de prison mais il purgera moins du quart de la sentence. C'est durant ce séjour à la prison de Landsberg qu'il rédigera ce qui deviendra par la suite la bible des nazis, Mein Kampf (5), pamphlet antisémiste et xénophobe qui constituera la pierre angulaire de la politique qu'il élaborera dans son IIIème Reich (1933-1945).
Le second segment relate ce que le dramaturge allemand Bertold Brecht (1898-1956) appela "la résistible ascension d'Adolf Hitler". Dans une Allemagne saignée par la crise économique de 1929 et minée par l'instabilité politique, Hitler profitera de l'impossible coopération entre les deux partis politiques traditionnels, le DSP (socialiste) et le KPD (communiste) pour accentuer le chaos et gravir les marches du pouvoir. Aux élections législatives de novembre 1932, le parti nazi est en tête (33.1%) mais socialistes (20.4%) et communistes (16.9%) constituent encore une force non négligeable. En vain, l'incendie du Reichstag (février 1933) leur sera imputé et leur score sera annulé avant qu'ils ne soient envoyés au premier camp de concentration, Dachau, fondé en mars 1933.
Archives inédites, narration puissante, et montage impeccable font de ce documentaire court (cerner le plus grand tyran de tous les temps en moins de deux heures est un exercice délicat) une source vidéo inestimable. Le souci permanent d'objectivité permet de même au spectateur de comprendre avec acuité cette Allemagne foudroyée par Versailles et marchant vers l'Apocalypse. J N
Apocalypse, Hitler (2 épisodes de 55 minutes chacun)
Réalisation : Isabelle Clarke, Danielle Costelle.
Narration : Mathieu Kassowitz.
(1) Apocalypse, la Seconde guerre mondiale (6 épisodes, 2009, France 2) fut le premier volet de cette longue série. Il sera suivi d'Apocalypse, Hitler (2011, France 2), d'Apocalypse, la Première guerre mondiale (5 ep, 2014, co-production), puis d'Apocalypse, Staline (2015, 3 ep, France 2) et d'Apocalypse, Verdun (2016, 90 min, France 2).
(2) Nom donné au régime politique qui dura en Allemagne de 1918 à 1933.
(3) Fondé en janvier 1919 par Anton Drexler et Michael Lotter, le DAP (Parti ouvrier allemand) est l'ancêtre du NSDAP, le parti nazi.
(4) C'est à la brasserie Bürgerbräukeller, située à Munich et où se déroulaient les meetings du NSDAP, que débuta le putsch du 8 novembre 1923.
(5) Intitulé à la base "Quatre ans et demi de lutte contre les mensonges, la stupidité, et la couardise", Mein Kampf sera rédigé avec l'aide de Rudolf Hess, également protagoniste du putsch et futur bras droit d'Hitler.
23:50 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hitler, seconde guerre mondiale, iiième reich, allemagne nazie, nazisme, apocalypse hitler, apocalypse
23/02/2016
Deadpool
Un film de super-héros marvel qui nous change du classique habituel, on attendait ça depuis un bail. Point de romantisme gnangnan (Spider-Man en est l'archétype parfait) ou de discours grandiloquents (Thor dans Avengers 2 nous a littéralement fait pleurer) mais des scènes de combat bien démonstratives et des dialogues cul (très) crus. Ajoutez à cela des références cinématographiques exquises (qui ne sont pas sans rappeler celles du fameux Sawyer dans la série Lost) et vous aurez une idée de l'univers de Deadpool, l'un des personnages les plus atypiques de Marvel.
Complexe à l'instar de Punisher ou Wolverine, le "mi-héros mi-vilain" est sentimental, vulgaire, blagueur, violent, grossier, excentrique... C'est beaucoup de choses qui font cet écorché vif. Apprenant qu'il souffre d'un cancer en phase terminale, Wade Wilson autorise les scientifiques de l'organisation secrète canadienne Weapon X (créatrice de Wolverine) à l'utiliser pour reproduire le pouvoir de guérison de Logan. L'intervention est un succès mais utilisé en fait comme cobaye, Wilson est laissé pour mort. Parvenant à s'évader, il n'a plus qu'un objectif : se venger de ses anciens tortionnaires.
Il est très rare qu'une production respecte à ce point l'univers graphique du personnage en question. Pour son premier long-métrage, Tim Miller réussit l'exploit de briser les codes du genre. Tout aussi trépidant (mais lorgnant plutôt sur l'autodérision), Ant-man fut également une réussite il y a un peu moins d'un an. En attendant les prochains opus dédiés à des personnages (Doctor Strange, novembre 2016 ; Gambit, 2017), force est de constater qu'il règne actuellement un vent de fraîcheur à Marvel Studios.
Deadpool (Tim Miller, 2016, USA, 118 min)
Cast : Ryan Reynolds, Ed Skrein, Brianna Hildebrand, Stefan Kapicic, Morena Baccarin.
18:28 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : deadpool, ryan reynolds, marvel, tim miller, brianna hildebrand, morena baccarin
02/05/2015
Avengers: Age of Ultron
Par rapport au premier volet de 2012 qui constituait un enjeu titanesque - soit réunir dans une seule fresque et à travers un scénario solide toute cette panoplie de super-héros à l’ego surdimensionné (1) - il était prévu qu'"Avengers 2" fasse légèrement moins bien que son prédécesseur. Bis repetita donc et nouveau combat pour sauver la planète (thème récurrent dans l'univers Marvel). Dans l'acte I, il s'agissait de contrecarrer les projets de domination de la Terre de Loki, frère ennemi de Thor. Ici, il s'agit de stopper Ultron (voir photo ci-dessous), androïde doté de capacités de destruction incommensurables et désirant anéantir l'espèce humaine.
On prend les mêmes...
... et on recommence. Iron Man, Thor, Captain America, Hawkeye, et Black Widow (les mêmes qu'en 2012) reprennent donc le boulot. On notera au passage que le personnage de Hawkeye (Jeremy Renner), largement sous-exploité lors du premier acte, fait cette fois-ci jeu égal avec ses coéquipiers. War Machine (Don Cheadle), vu dans la saga Iron Man, reste égal à lui-même tandis que Falcon (Anthony Mackie), qui se joint à Captain America dans Captain America: The Winter Soldier (2013), fait une apparition rapide mais qui annonce la future constitution des Nouveaux Vengeurs dont il n'a d'ailleurs jamais fait partie dans les comics (2). En effet, en partenariat au départ avec Captain America, "il a accepté de rejoindre les Vengeurs mais bien vite, il a eu l'impression que les plus puissants héros de la Terre ne l'avaient choisi que pour remplir leur quota de super-héros noirs, et il a démissionné" (3).
Besoins scénaristiques oblige, cette donne a donc été modifiée, ce qui est normal par ailleurs, vu l’extraordinaire profusion d'aventures, dans les Marvel comics. Même constat pour Ultron. Créé involontairement par Tony Stark, celui qui fit son apparition en juillet 1968 (Avengers vol. 1, n° 54) fut conçu dans la bd par Henry Pym qui deviendra par la suite Ant-Man (photo ci-contre). Mais comme ce personnage - qui rejoindra également les Vengeurs - aura son propre long-métrage en juillet prochain (il sera campé par Paul Rudd), il était vraisemblablement impossible de l'incorporer dès maintenant dans la saga Avengers.
Les Vengeurs s'élargissent
Trois nouveaux caractères font leur première apparition, ou presque. Quicksilver (Vif-Argent) est déjà actif dans X-Men: Days of Future Past (2013), dans les années 60. Par la suite, lui et sa sœur jumelle Wanda Maximoff (aka Scarlet Witch ; La sorcière rouge) rejoindront la Confrérie des mauvais mutants, en lutte contre les X-Men et dirigée par Magneto, qui n'est autre que leur père (mais ils ne le savent pas). Se retirant de la Confrérie et rejoignant les "bons", ils intégreront à leur tour les Vengeurs. Voilà donc un exemple de personnages à cheval sur plusieurs organisations de super-héros. Le problème ici est que X-Men est produit par 20th Century Fox et Avengers par Marvel Studios. Deux acteurs ont donc incarné Quicksilver. Evan Peters (X-Men) et Aaron Taylor-Johnson. Ce dernier meurt dans le film mais pas dans la bd. Cela s'explique probablement par le fait que le personnage de Quicksilver continuera à être exploité dans la saga des X-Men. Quant à Scarlet Witch (Elizabeth Olsen), elle deviendra par la suite un élément incontournable des Vengeurs, pour le meilleur comme pour le pire... Esquissée dans le film, sa romance avec le cyborg Vision (Paul Bettany) débouchera sur un mariage.
Last but not least, dans le film, les pouvoirs des Maximoff sont obtenus par manipulation scientifique alors que dans les comics, ils sont génétiques. La raison est que c'est 20th Century Fox qui détient les droits de la "mutanité". Etrange... Tous les autres super-héros du film n'ont, en effet, pas de pouvoirs réels. Ceux du Faucon ont été supprimés.
Marvel : un filon pour les studios
Si le ton est légèrement plus grandiloquent que dans le premier acte et le style désormais récurrent, on retiendra quand même qu' Avengers: Age of Ultron est un sacré feu d'artifice. Divertissante et spectaculaire, la sage est toujours aussi efficace. Avec tous ces nouveaux personnages ainsi que les nouveaux vus dans X-Men: Days of Future Past, l'univers Marvel a encore de très beaux jours devant lui. Pour les fans, la fête se poursuit en 2015. Après l'excellente série Daredevil, sortie le 10 avril dernier (4), Ant-Man sortira en juin et Fantastic Four (reboot du précédent) en août. Deadpool entrera en scène dès février 2016. Captain Amrica: Civil War (mai 2016) nous en dira plus sur le futur des Vengeurs. Enfin, X-Men: Apocalypse sortira également en mai 2016. Avec plusieurs milliers de super-héros et super-vilains, Marvel a de quoi faire pour les siècles prochains. J. N.
Avengers: Age of Ultron (Joss Whedon, USA, 2015, 141 min)
Cast : Robert Downey Jr., Chris Hemsworth, Mark Ruffalo, Chris Evans, James Spader, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Don Cheadle, Samuel L. Jackson, Aaron Taylor-Johnson, Elizabeth Olsen, Paul Bettany, Anthony Mackie.
(1) Voir notre très long article sur Avengers dans la note suivante :
http://eklektik.hautetfort.com/archive/2012/07/12/the-avengers.html
(2) Fondés en novembre 2004 (The New Avengers n° 1), les New Avengers comprenaient au départ Captain America, Iron Man, The Sentry, Dr Strange et Spider-Woman.
(3) Cf. L'Encyclopédie Marvel, Semic, Marvel, 2007, p. 98.
(4) Produite par Netflix (House of Cards, Orange is the New Black).
17:57 Publié dans Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : avengers: age of ultron, avengers, vengeurs, joss whedon, chris evans, james spader, robert downey jr., mark ruffalo, scarlett johansson, jeremy renner, don cheadle, chris hemsworth, samuel l. jackson, elizabeth olsen, paul bettany, anthony mackie, ultron, scarlet witch, quicksilver, vision, marvel, marvel comics, marvel studios
25/01/2015
West of Memphis
Le 5 mai 1993, dans la petite ville américaine de West Memphis (Arkansas) trois gamins de huit ans (Stevie Branch, Christopher Byers, et Michael Moore) sont portés disparus. Le soir, les trois corps sont retrouvés dans un marécage. Les trois garçons ont été violés puis assassinés. En 1994, Damien Echols, Jessie Misskelley et Jason Baldwin, sont accusés du meutre sordide. Alors que le premier est condamné à mort, les deux autres écopent de la peine maximale. On les appelera "The West Memphis Three".
En 2007, la défense des Trois de Memphis présente de nouvelles preuves, ADN à l'appui, disculpant en partie les condamnés. Une campagne en leur faveur voit également le jour, incluant des célébrités comme l'acteur Johnny Depp (ami de Damien Echols) et le chanteur Henry Rollins. L'affaire est compliquée. La Cour de justice de l'Arkansas rouvre le dossier et le 19 août 2011, les trois accusés effectuent ce qu'on appelle un Alford Plea ("plaidoyer Alford"), ce qui leur permet de se déclarer innocents tout en reconnaissant que la justice détient assez d'éléments incriminables pour les inculper. Ils sonr donc condamnés au temps déjà effectué à présent et relâchés avec une peine de 10 ans avec sursis.
Pour son troisième documentaire, la réalisatrice Amy Berg (Deliver Us from Evil, 2006 ; An Open Secret, 2014) revient donc sur cet événement qui défraya la chronique et retrace les faits : l'enquête policière, l'inculpation des trois adolescents, le premier procès puis le second, des interviews des proches des victimes et des présumés meurtriers...etc. Au-delà de ce documentaire très bien construit (alternance entre les événements de 93-94 et ceux des années 2007-2011, constat social d'une Amérique profonde complètement déglinguée, documentation juridique précise), Berg jette une lumière crue sur les dysfonctionnements du système juridique américain. Les fictions sur ce thème sont légion (1). La différence ici est que les images sont réelles, permettant de saisir avec acuité ce problème persistant et jamais résolu. En effet, combien d'innocents sont chaque année inculpés(et souvent exécutés) aux Etats-Unis pour des crimes qu'ils n'ont pas commis ? Documentaire nécessaire. J N
West of Memphis (Amy Berg, USA, Nouvelle-Zélande, 2012, 147 min)
- 1 nomination (Meilleur documentaire) - BAFTA Awards 2013.
- 1 nomination (Meilleur scénario de documentaire) - Writers Guild of America 2013.
- Présenté - Festival de Sundance 2012.
- Présenté - Festival de Toronto 2012.
- Présenté - Festival de Deauville 2012.
(1) Cette histoire inspira le roman de Mara Leveritt (Devil's Knot: The True Story of the West Memphis Three, 2002), lui-même adapté au cinéma en 2013 par Atom Egoyan sous le titre Devil's Knot.
14:00 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : west of memphis, amy berg, three of memphis, arkansas, système judiciaire américain
27/11/2014
Radio Free Albemuth
Un film qui ne devait pas voir le jour, comme le livre dont il est adapté
Réalisée en 2010, cette adaptation d'un des romans phares de Philip K. Dick ne fut disponible que cette année-là. Le matériau d'origine avait également peiné pour voir le jour. Preuve encore une fois de la complexité d'une oeuvre quasiment inadaptable sur grand écran.
Maître incontesté de la science-fiction subversive, précurseur du cyberpunk, inventeur des mondes parallèles et premier à questionner la réalité et sa perception, Philip K. Dick devait à la base écrire une suite à son roman Flow My Tears, the Policeman Said ("Coulez mes larmes, dit le policier"), dans lequel il racontait l'histoire de Jason Taverner et sa descente aux enfers dans un monde parallèle où l'Amérique est une dictature (paru en 1974, le livre remporte le Prix John Wood Campbell Memorial).
Changement de titre
Cette suite, intitulée Valisystem A, fut réalisée en douze jours (accro à de nombreuses substances dont le speed, Dick "écrivait vite") mais après une longue reflexion de quatre ans (1). Mais l'oeuvre ne fut pas acceptée par l'éditeur de Dick. Plutôt que de le retravailler, ce dernier préféra l'offrir à son ami Tim Powers (également auteur de SF).
En 1985, soit après la mort de Philip K. Dick, Tim Powers et Paul Williams (fondateur de la Philip K. Dick Society et exécuteur testamentaire de Dick) récupérèrent le manuscrit et permirent sa publication après avoir modifié le titre. Valisystem A devenait Radio Free Albemuth.
En effet, délaissant Valisystem A, Dick avait rédigé VALIS, premier volet d'une autre de ses oeuvres phares, LA TRILOGIE DIVINE, dans laquelle il développait les mêmes thématiques. Et VALIS (SIVA en français) est l'acronyme de Vast Active Living Intelligence System. The Divine Invasion (1981) et The Transmigration of Timothy Archer (1982) prendront la suite de Siva (1980).
Contre un monde totalitaire
Dick poursuit donc dans Radio Free Albemuth sa reflexion centrée autour de la crainte de l'émergence d'un Etat américain policier, id est totalitaire. Alors que l'Amérique est dirigée d'une main de fer par Ferris F. Fremont (qui renvoie à l'ancien président US Richard Nixon), Phil Dick (l'autobiographie décalée est bel et bien présente) s'inquiète pour son ami Nicholas Brady qui dans son sommeil reçoit des message subliminaux d'une entité extraterrestre lui enjoignant de se rebeller contre le système...
A noter que le personnage de Fremont pourrait également renvoyer au sénateur américain Joseph McCarthy (1908-1957), et sa fameuse "chasse aux sorcières" (Maccarthysme, terreur rouge), période correspondant au climax de la lutte idéologique entre les Etats-Unis et l'URSS et durant laquelle tout le monde aux Etats-Unis est suspect potentiel de collusion avec "l'ennemi communiste".
Plaidoyer antitotalitaire, confusion entre le réel et l'irréel, délires mystiques, paranoïa portée au paroxysme... Tout est réuni ici pour faire de ce récit une oeuvre abondante, extrêmement complexe et impossible à catégoriser. Radio Free Albemuth est "l'ultime jeu de miroirs qui interdit à tout commentateur honnête de prétendre distinguer une image claire dans l'ensemble de cette oeuvre tout entière consacrée à la description des simulacres (...) " (2).
L'adaptation en soi
Présenté au Sedona Film Festival en février 2010, Radio Free Albemuth ne fut distribué que tardivement en dvd. Cela est dû au fait que le film n'a pas bien été reçu par les critiques (22% de critiques positives sur le site Rotten Tomatoes ; 33% chez Metacritic). L'achat des droits de distribution s'est donc fait (longtemps) attendre. Film indépendant, Radio Free Albemuth est également à petit budget. Peinant à restituer avec conviction l'univers dystopique de Philip K. Dick (mais qui en serait véritablement capable ?), il souffre également d'une direction d'acteurs assez pauvre. On cite bien entendu les deux principaux protagonistes et habitués des séries TV, Jonathan Scarfe et Shea Whigham. Ce dernier, brillant chez HBO (Boardwalk Empire, True Detective), peine à voir en Philip K. Dick même si la ressemblance physique est frappante.
Au final, Radio Free Albemuth est fort logiquement une nouvelle adaptation ratée de Philip K. Dick, venant s'ajouter à 12 autres (dont la plupart sont également des flops). Reste à voir ce que donnera l'adaptation en série de The Man in the High Castle (actuellement en tournage et produite par Amazon), autre oeuvre phare, lauréate en 1963 du Prix Hugo.
Enfin, pour de plus amples informations sur le long-métrage Radio Free Albemuth, il conviendra de consulter le blog qui lui dédié : http://radiofreealbemuth.com/blog/
J. N
Radio Free Albemuth (John Alan Simon, 2010, USA, 111 min).
Cast : Shea Whigham, Jonathan Scarfe, Katheryn Winnick, Alanis Morissette, Hanna Hall.
(1) Cf. la préface d'Emmanuel Jouanne dans Radio Libre Albemuth (Gallimard, Folio Science-Fiction, 2005), p. 10.
(2) Ibid, p. 11.
13:53 Publié dans Film, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : katheryn winnick, john alan simon, jonathan scarfe, radio free albemuth, philip k. dick, siva, valis, radio libre albemuth, shea whigham