14/07/2021
Paranà
Après Tocantins et Minas Gerais, nous avons opté dans cette catégorie récente des drapeaux des Etats brésiliens pour celui de l'Etat de Paranà en raison de sa ressemblance avec le drapeau du Brésil. Situé dans la région sud du pays, cet Etat basé sur l'agriculture comprend 5.4% de la population brésilienne totale (11 millions d'habitants ; superficie : 199.709 km²) et réalise 6.2% du PIB brésilien. La province de Paranà (capitale : Curitiba) fut créée le 19 décembre 1853. Elle était précédemment rattachée à celle de Sao Paulo mais en fut détachée en guise de punition, pour avoir participé à la révolte libérale de 1842. De proportions 7:10, le drapeau fut adopté le 9 janvier 1892 et fut modifié le 31 mars 1947.
Le drapeau est un quadrilatère vert, traversé diagonalement de la droite vers la gauche et de haut en bas par une large bande blanche symbolisant le Tropique du Capricorne (qui traverse le nord du Paranà). Similaire à celui du drapeau brésilien, le cercle bleu est traversé par une bande blanche (suggérant un horizon?). Au dessus de celle-ci figure Alpha Crucis, l'étoile la plus brillante de la Croix du Sud (figurent les 5 étoiles les plus brillantes de la constellation). Le cercle est entouré à gauche du pin du Paranà (emblématique de l'Etat) et à droite de la yerba mate, une espèce végétale de type ilex (comme le houx commun) produisant le maté, une boisson stimulante riche en caféine. Elle est cultivée principalement au sud du Brésil, en Argentine et au Paraguay. J N
19:58 Publié dans Drapeau | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yerba mate, croix du sud, constellation de la croix du sud, alpha crucis, tropique du capricorne, paranà, etat du paranà, brésil, drapeau paranà
11/07/2021
COPA AMERICA - FINALE : Argentine - Brésil 1-0
MESSI BRISE LA MALEDICTION, l'ARGENTINE ENFIN CHAMPIONNE
Dans une finale que ne retiendrons pas les annales, l'Argentine s'est imposée contre le Brésil (1-0) et a remporté sa première Copa America depuis 28 ans. Lionel Messi empoche, enfin, son premier trophée avec son pays, qui plus est sur les terres de l'ennemi juré. Retour sur ce moment historique et sur la grande rivalité entre les deux équipes.
J N
Messi peut mourir tranquille. Le sextuple Ballon d'or, meilleur joueur au monde de football sur la dernière décennie, collectionneur de trophées avec le FC Barcelone, a remporté un titre avec la sélection nationale. On n'y croyait plus. La pulga avait déjà perdu 3 finales de Copa America (2007, 2015, 2016) auxquelles il faut ajouter une finale de Coupe du monde (2014). Sans lui, l'Argentine n'avait guère fait mieux puisqu'elle s'était inclinée en finale contre le Brésil en 2004 et n'avait plus remporté la compétition depuis 1993. Cette année coïncide d'ailleurs avec sa dernière qualification contre le Brésil tandis qu'elle n'avait plus battu celui-ci dans le jeu (dans une grande compétition) depuis 1991 (lire l'historique des confrontations ci-dessous).
Peu séduisante, cette finale n'aura pas marqué les esprits. A défaut de beau jeu, c'est un match intense et une bataille tactique serrée qu'ont livré les 22 acteurs, transformée en bataille tout court durant la seconde mi-temps. Durant la première, c'est le Brésil qui menait la danse, fidèle à son football offensif. Mais le système de pressing haut mis en place par Lionel Scaloni (5 changements dans le onze de départ par rapport à la demi-finale) permettait de quadriller toute la largeur et de contrecarrer les percées brésiliennes. Mieux, la rigueur de la récupération et les relances propres permettaient même aux Albiceleste de s'approcher de la surface adverse. Une fera mouche. Sur une longue transversale plein axe de De Paul (meilleur joueur du match), l'arrière-gauche de l'Atletico Madrid Renan Lodi manquait son interception, permettant à Di Maria de partir défier Ederson et le battre d'un lob parfait (1-0, 22e).
Mieux revenu après la pause, le Brésil reprenait le contrôle de la partie. Plus tranchants, les Auriverde parvenaient enfin à casser les lignes. Richarlison marquait de près mais était signalé hors-jeu (53e). Une minute plus tard, sa frappe était repoussée par Martinez, solide sur sa ligne. Ce premier temps fort brésilien soulignait une défense adverse aux abois sur son flanc gauche (56e, 57e). Fatiguée après un premier acte intense et pilonnée par les offensives adverses, l'Argentine multipliait les fautes dans ce second acte qui se transformait inexorablement en match de boxe, comme l'avait annoncé Marquinhos avant la rencontre. L'arbitre distribuera 7 cartons jaunes dont un à Otamendi, auteur d'une intervention brutale menant à une échauffourée (81e). Impérial (et désigné meilleur gardien du tournoi), Martinez repoussait superbement une frappe sous la barre de Barbosa (88e). Sur le contre, Messi manquait étrangement la balle du break. Peu en vue sur l'ensemble du match, le capitaine argentin avait déjà gâché précédemment une occasion en or dans la surface adverse (66e).
Qu'importe pour lui, l'essentiel était de gagner la rencontre et le titre. Peu importe la manière. C'est finalement une Argentine peu flambloyante mais disciplinée, rugueuse et vaillante qui l'emporte "à l'Italienne" face à l'équipe qui a le mieux joué. Pour le Brésil, cette Copa America est à oublier au plus vite. Démarrée dans un contexte tendu avec la menace des joueurs brésiliens de boycotter le tournoi, cette Copa devait initialement se jouer en Colombie (recalée en raison de la crise sociale) et en Argentine (recalée en raison de la pandémie de Covid-19). Elle s'est finalement tenue au Brésil qui après un premier tour poussif s'incline à domicile contre son grand rival. L'affront total.
A contrario, le bonheur est quadruple pour l'Argentine. Hormis la première Copa America depuis 1993 et la première pour Messi, l'Albiceleste remporte son 15ème trophée (rejoignant l'Uruguay). Un trophée gagné contre le Brésil (pas battu depuis belle lurette - voir ci-dessous), au Maracana...
But : Di Maria (22e).
Avertissements : Paredes (33e), Lo Celso (51)e, De Paul (68e), Otamendi (81e), Montiel (89e) pour l'Argentine ; Fred (3e), Lodi (70e), Paqueta (72e), Marquinhos (82e).
Argentine : Emiliano Martinez - Montiel, Romero (Pezzella, 79e), Otamendi, Acuna - Di Maria (Palacios, 79e), De Paul, Paredes (G. Rodriguez, 54e), Lo Celso (Tagliafico, 63e) - Messi (cap.), L. Martinez (N. Gonzalez, 79e).
Brésil : Ederson - Danilo, Marquinhos, Thiago Silva (cap.), Lodi (Emerson, 76e) - Paqueta (Barbosa, 76e), Casemiro, Fred (Firmino, 45e) - Everton (Vinicius Junior, 63e), Neymar, Richarlison.
Une rivalité incontournable
Tout aficionado qui se respecte connaît bien cette concurrence entre ces deux géants du football, considérée comme une des plus grandes rivalités du football à l'échelle internationale. Elle est due, d'abord, au fait que ce sont les deux pays d'Amérique du Sud qui ont remporté à plusieurs reprises la Coupe du monde (2 pour l'Argentine, 5 pour le Brésil). Certes, l'Uruguay en a également deux à son compteur mais la seconde remonte à 1950 tandis que le second sacre argentin est enregistré en 1986. Elle s'explique également par le fait que les deux font systématiquement partie des meilleures sélections nationales au monde et par un bilan des confrontations très serré. Avant cette finale de 2021, le Brésil totalisait 42 victoires tandis que l'Argentine en affichait 40, le reste étant des scores de parité, pour plus d'une centaine de matchs.
Les années 1970-1980 étaient dominées par le Brésil. En 1974, au mondial allemand, le champion du monde en titre l'emporte (2-1) lors de la seconde phase de poules mais ce sont les Pays-Bas, vainqueurs des deux équipes qui terminent premiers et se qualifient pour les demi-finales.
Mais c'est l'Argentine qui remportait en 1978 sa première Coupe du monde. Toutefois, ce sacre mondial synonyme d'hégémonie incontestée est à considérer avec beaucoup de précaution. Dans un climat de dictature politique en Argentine, celle-ci a tout simplement triché. Dans la seconde phase de poules, qualifiant le premier de chaque groupe pour les demi-finales, les deux sont dans le même groupe et font match nul (0-0). Lors de la dernière journée, ils totalisent 3 points chacun mais alors que leurs deux rencontres doivent se dérouler en même temps, celle de l'Albiceleste est décalée. Le Brésil domine la Pologne (3-1). Possédant une différence de buts de +2 (+5 pour le Brésil), l'Argentine devait du coup gagner avec une différence de buts de +4 pour passer devant son rival. Elle l'emporte 6-0.... Sa victoire finale est une des plus grandes supercheries du football mondial.
Le Brésil prend sa revanche en 1982 lors du second tour également. Zico, Socrates, Junior et compagnie martîrisent le champion en titre (3-1). Durant cette rencontre, un jeune talent du nom de Maradona est expulsé à quelques minutes de la fin. Le futur crack controversé prendra sa revanche 4 ans plus tard en offrant à son pays le second sacre mondial. Puis en 1990, il se venge des Brésiliens en les éliminant en 8ème, distillant une passe brillante à Caniggia, buteur en fin de match (1-0), - faisant pleurer tout un peuple. L'Albiceleste prend également sa revanche en Copa America, tournoi qu'elle n'a plus remporté depuis 1959. Battue en 1989 par le Brésil (0-2) dans un format comprenant une poule finale à 4 équipes (elle termine 3ème), elle remporte en 1991 (même stade de la compétition) un match de folie (3-2), marqué également par 5 expulsions (2 argentins, 3 brésiliens), et s'adjuge le trophée.
Elle remet ça deux ans plus tard mais en quart de finale (1-1 ap, 6-5 tab). Suspendu en 1993 pour consommation de cocaïne, l'attaquant vedette Claudio Caniggia n'est pas là mais c'est l'autre star montante, Gabriel Batistuta, qui fait le boulot en finale (2-1 contre le Mexique), inscrivant un doublé.
1995 : le début ou la fin
Les deux se retrouvent en 1995, en quart de finale de la Copa America disputée en Uruguay. Revenu sur le devant de la scène avec son sacre mondial de 1994 (une première depuis 24 ans), le Brésil entend bien prendre sa revanche. Partant favori, il peine toutefois, dominé par une Albiceleste joueuse et solide. Menée 2-1, la seleçao égalise à la 81ème minute par l'attaquant Tulio qui fait naître une polémique (il contrôle le ballon de la main avant de marquer). Les Brésiliens l'emportent finalement aux tirs aux buts. Comme un signe du destin, ils s'inclinent également aux tirs aux buts en finale contre l'Uruguay, Tulio ratant sa tentative. Blacklisté, il ne reverra plus la sélection.
La suite en Copa est tout bénéf pour le Brésil et un long calvaire pour les Argentins. La seleçao de Ronaldo remporte les deux éditions suivantes. En 1997, l'Argentine perd contre le Pérou en quart (1-2), match durant lequel elle est sanctionnée de 3 cartons rouges... Le Brésil l'emporte facilement en finale contre la Bolivie (3-1). En 1999, un fait insolite marque la rencontre Argentine-Colombie au premier tour. L'attaquant argentin de Boca Juniors, Martin Palermo, rate 3 penalty et entre dans le guiness book des records. Le lendemain, les cours de Boca à la bourse s'effondrent. Battue séchement (0-3) l'Argentine termine seconde du groupe et retrouve donc le Brésil dès les quarts où elle s'incline (1-2) face au futur vainqueur de l'épreuve. En 2001, un Brésil très moyen (privé notamment de Ronaldo, gravement blessé au genou) et éliminé en quart par le Honduras (0-2) ne profite pas l'Argentine. Celle-ci a boycotté l'édition se tenant en Colombie en raison d'une situation sécuritaire qu'elle jugeait insuffisante.
L'ère des finales
L'édition 2004 de la Copa est marquée pour la première fois dans son nouveau format (en vigueur depuis 1993) par une finale entre Argentins et Brésiliens. Les seconds nommés l'emportent aux tirs au but (2-2). L'édition suivante (2007), ils battent sèchement un adversaire complètement dépassé (3-0). Pour ne rien arranger, le Brésil l'emporte entretemps en finale de Coupe des confédérations 2005, sur un score large également (4-1). Les deux ne se retrouveront plus avant un moment. En 2011, ils sont éliminés en quart aux tirs aux buts par le Paraguay (Brésil) et l'Uruguay (Argentine). Les malheurs brésiliens ne profitent pas à nouveau à l'Argentine. En 2015, le Brésil vit exactement le même scénario de 2011 ; en 2016, il est éliminé dès le premier tour, une première depuis 1987. L'aubaine pour l'Argentine mais celle-ci perd ses deux finales! Incapable à chaque fois de briser le catenaccio d'une équipe chilienne rugueuse (0-0), elle s'incline aux tirs aux buts. Enfin, lorsque le Brésil remporte le tournoi, il croise souvent l'Argentine. En reconquête en 2019 (victoire facile contre le Pérou (3-1)), il élimine précédemmnt l'Albiceleste en demi (2-0).
C'est dire par conséquent tout le sens que prend la victoire argentine en finale de Copa America 2021 et la teneur du signe indien vaincu. Une première pour Messi, une première contre le Brésil en grande compétition et en Copa America depuis 1993.
Argentine et Brésil en matchs officiels (l'équipe en caractère gras remporte le tournoi)
En Copa America depuis 1989
- 2021( finale) : Argentine - Brésil 1-0
- 2019 (demi) : Brésil - Argentine 2-0
- 2007 (finale) : Brésil - Argentine 3-0
- 2004 (finale) : Argentine - Brésil 2-2 ap (2-4 tab)
- 1999 (quart) : Brésil - Argentine 2-1
- 1995 (quart) : Brésil - Argentine 2-2 ap (4-2 tab)
- 1993 (quart) : Argentine - Brésil 1-1 ap (6-5 tab)
- 1991 (poule finale) : Argentine - Brésil 3-2
- 1989 (poule finale) : Brésil - Argentine 2-0
En Coupe du monde
1974 (second tour) : Argentine - Brésil 1-2
1978 (second tour) : Argentine - Brésil 0-0
1982 (second tour) : Argentine - Brésil 1-3
1990 (huitième) : Brésil - Argentine 0-1
En Coupe des Confédérations
2005 (finale) : Brésil - Argentine 4-1
En éliminatoires de la Coupe du monde
CM 2018
- Argentine - Brésil 1-1
- Brésil - Argentine 3-0
CM 2010
- Brésil - Argentine 0-0
- Argentine - Brésil 1-3
CM 2006
- Brésil - Argentine 3-1
- Argentine - Brésil 3-1
CM 2002
- Argentine - Brésil 2-1
- Brésil - Argentine 3-1
05:55 Publié dans Football, Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : copa america, copa america 2021, argentine, brésil, messi, rivalité footballistique, rivalité footballistique entre l'argentine et le brésil, angel di maria, de paul, di maria, argentine-brésil 2021, marcana, argentine-brésil, argentine-brésil 1-0
06/05/2021
Minas Gerais
Après les drapeaux russes, place à ceux des Etats du Brésil parmi lesquels Tocantins avait déjà été abordé en raison d'une curieuse ressemblance avec un autre drapeau. Capitaineries au départ, ces Etats devenaient en 1822 des "provinces" lorsque le Brésil devenait indépendant. Avec le passage de la monarchie à la République en 1889, ces provinces devenaient donc administrativement des Etats. Ils sont aujourd'hui 26 (auxquels il faut ajouter le District Fédéral qui comprend la capitale Brasilia. Nous avons opté pour celui-ci car il présente une ressemblance avec celui de Magnitogorsk en Russie, à la différence près que ce triangle équilatéral au centre n'a pas le même sens. Symbolisant plusieurs thèmes, le triangle russe renvoie essentiellement à la création d'une ville industrielle et d'une montagne contenant du fer. Ici, le triangle symbolise simplement la Sainte Trinité.
Le nom de l'Etat signifie en français "Mines communes". Ce territoire, un peu plus vaste que celui de la France était en effet riche en mines de pierres précieuses. Situé en nord de la région riche du Sudeste (ci-contre), Minas Gerais comprend la,troisième aire urbaine du Brésil (Belo Horizonte) et consitue un des Etats moteurs de la croissance économique. On doit la devise (signifiant La libérté bien que tardive) à l'avocat et poète Inacio José de Alvarenga Peixoto (1742-1792) qui serait inspiré d'un poëme de Virgile et qui avait mené en 1789 un révolte avortée dans le Minas Gerais contre les excès fiscaux de la domination portugaise. Quant au rouge, il est la couleur de la révolution. Le drapeau (proportions 7:10) fut officiellement adopté le 8 janvier 1963. J N
19:01 Publié dans Drapeau | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : drapeau minas gerais, brésil, minas gerais, belo horizonte, inacio josé de alvarenga peixoto
19/12/2020
Totally Under Control
Toujours Alex Gibney. Le documentariste des mauvais agissements et des actes illicites a eu l'idée de s'attaquer à la gestion américaine de la pandémie du Covid-19 après qu'un ami ait succombé à sa contamination au virus dévastateur. Vu que son temps était compté (désirant terminer le documentaire avant l'élection présidentielle américaine de l'automne 2020), il a été cette fois-ci secondé par deux autres réalisateurs.
Gibney nous plonge ainsi dans les premiers mois de la propagation du coronavirus aux Etats-Unis, soit à partir du 20 janvier 2020 (premier cas de contamination à Seattle). Ce regard en profondeur sur la réponse de l'administration Trump face à la pandémie en cours est édifiant et confirme encore une fois toute l'incompétence et l'incurie d'un gouvernement que nous sommes bien heureux (et nous ne sommes pas les seuls) de voir quitter le pouvoir. L'argumentation est jalonnée d'une comparaison avec la gestion du virus en Corée du Sud, où les choses se sont passées beaucoup mieux. Petit bémol et nous avions relevé ceci dans un commentaire précédent sur un documentaire de Gibney (Citizen K, 2019) : le raisonnement n'est pas toujours pertinent, soit la comparaison ici avec la gestion de pandémies par l'adminitration Obama (H1N1, Ebola notamment) alors que celles-ci n'avaient pas la même amplitude. Quoi qu'il en soit, l'argument principal est sidérant : la gestion calamiteuse d'un gouvernement qui a minimisé l'impact du virus mondial au nom d'impératifs économiques qu'il n'a pas pu tenir non plus. Pensant remporter la présidentielle grâce aux statistiques économiques, Trump l'a finalement perdue en raison d'une situation sanitaire et économique catastrophique aux Etats-Unis.
Autre constat : il n'y a pas de secret en politique. Le manque d'expérience conjugué à de l'arrogance extrême, de la condescendance et une allergie inouie à la critique ne paient pas. Trois dirigeants élus il y a quelques années à la fonction suprême et se disant "anti-système" ont échoué. Minimisant l'impact du virus, les dirigeants racistes que sont Jair Bolsonaro (Brésil) et Donald Trump ont plongé leur pays dans le chaos et contracté le virus au passage (Trump au moment de la finalisation de ce documentaire...). En France, où la gestion du virus laisse également à désirer, Emmanuel Macron vient de contracter le virus mais cela ne l'a pas empêché de célébrer son anniversaire à l'Elysée avec de nombreuses personnes tandis que dans le même temps, des restrictions (couvre-feu, pas moins de 6 personnes à dîner...etc) sont imposées aux Français. Il y a un moment déjà que nous avons compris que les politiques se fichent de montrer l'exemple. Des politiques qui méritent l'échaffaud. J. N
Totally Under Control (Alex Gibney, Ophelia Harutyunyan, Suzanne Hillinger, USA, 2020, 123 min)
09:57 Publié dans Documentaire, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alex gibney, totally under control, donald trump, covid-19, coronavirus, administration trump, etats-unis, pandémie, corée du sud, neon, france, emmanuel macron, macron, jair bolsonaro, brésil
24/04/2020
Indice de liberté de presse - 2020
La pandémie actuelle du Coronavirus/Covid-19 est du pain béni pour de nombreux gouvernements. Dans certains cas, elle permet de masquer la crise économique aiguë traversée en ce moment (Liban) mais plus généralement, elle fournit un prétexte à de nombreux gouvernements pour restreindre encore plus les libertés individuelles, notamment la liberté de la presse.
C'est ce qu'affirme l'ONG Reporters sans Frontières qui a publié le 21 avril 2020 son classement annuel de la liberté de la presse. C'est le cas par exemple de la Chine (177e) et de l'Iran (173e) - les deux premiers foyers de l'épidémie - qui ont mis en place des dispositifs de censure massifs. En Irak (162e), la licence de l'agence de presse Reuters a été suspendue car cette dernière a remis en cause via une dépêche les chiffres officiels concernant le coronavirus. Au Turkménistan (179e), l'un des pays les plus autoritaires et fermés au monde et où il y a officiellement zéro cas de coronavirus, l'emploi du mot "coronavirus" est passible d'une peine de prison. Considéré comme l'Etat le plus autoritaire au monde (et où il n'y a également - officiellement - aucun cas de contamination), la Corée du Nord occupe la dernière place du classement.
Si l'Occident se classe généralement bien (8 Etats dans le TOP 10, 16 dans le TOP 20) et que les pays nordiques occupent encore une fois le TOP 4 (voir classement ci-dessous), il n'échappe pas pour autant à cette tendance mondiale de musellement des médias. En pleine dérive autoritaire depuis des années, la Hongrie (89e, -2 places) de Viktor Orban a fait passer une "loi coronavirus" sanctionnant jusqu'à 5 ans de prison ferme la "diffusion de fausses informations" concernant le virus.
Progressions et régressions
Pour la 4ème année consécutive, la Norvège - exemple de démocratie - demeure 1ère du classement. Mais la meilleure progression est à créditer à la Malaise (101e) et aux Maldives (179e), après une alternance politique (en Malaisie, le premier ministre Najib Razak a quitté le pouvoir en 2018) qui leur fait respectivement gagner 22 et 19 places. Le Soudan (où l'ancien dictateur Omar el-Bashir a été écarté l'an passé) gagne de même 16 places. Les pires reculs sont du côté des pays en développement : Haïti (83e) et les Iles Comores (75e) perdent respectivement 21 et 19 places.
C'est la région Asie-Pacifique qui marque le recul le plus important (+1.7%). Généralement modèle de démocratie, l'Australie perd 5 places (26e) tandis que Singapour (158e) - Etat autoritaire - en perd 7. La région Moyen-Orient/Afrique du Nord demeure par ailleurs le coin le plus dangereux pour le journalisme, où l'Arabie Saoudite (170e, +2) et l'Egypte (166e, -3) sont - au niveau mondial - les pays où il y a le plus de journalistes emprisonnés.
Si l'Europe et l'Amérique sont généralement les bons élèves de ce classement, cela n'empêche pas des reculs notoires dans certains Etats. La première puissance mondiale - les USA - n'est "que" 45ème (+3) tandis que la première puissance d'Amérique du Sud - le Brésil - est 107ème (-2). Dans ces deux cas, les présidents (respectivement Trump et Bolsonaro) participent activement de cette état de la liberté de la presse, de par leur attitude anti-démocratique et anti-médias, incitant même publiquement à une haine contre les médias.
Même l'Europe occidentale n'échappe pas à une certaine régression. La France, où les journalistes sont victimes d'agressions policières (crise des gilets jaunes) n'est "que" 34ème (-2). Le Royaume-Uni ne fait pas mieux (35e, -2) tandis que des démocraties authentiques comme la Belgique (12e, -3) et la Suisse (8e, -2) régressent également.
Dans le monde arabe, c'est la Tunisie (une transition démocratique plutôt réussie lors du Printemps arabe) qui se classe le mieux (72e, 0) tandis que le Liban (107e, -1) est le pays arabe du Moyen-Orient qui fait le mieux (107e, -1), suivi du Koweït (109e, -1). Les 20 derniers pays du classement sont fort logiquement des pays du sud et autoritaires. Certains sont également instables sur le plan politique. Il convient de même de souligner la corrélation entre crise économique et répression (ou absence de confiance envers) des médias. En effet, tous les Etats marqués par une crise socio-économique durant la période 2019-2020 (Liban, Irak, Iran, Bolivie, Chili, Haïti, Equateur..etc) régressent. En tout état de cause, cette reculade de la liberté de la presse un peu partout semble devenir une normalité. Et c'est une très mauvaise nouvelle. J. N
TOP 20
1. Norvège
2. Finlande
3. Danemark
4. Suède
5. Pays-Bas
6. Jamaïque
7. Costa Rica
8. Suisse
9. Nouvelle-Zélande
10. Portugal
11. Allemagne
12. Belgique
13. Irlande
14. Estonie
15. Islande
16. Canada
17. Luxembourg
18. Autriche
19. Uruguay
20. Suriname
Les 20 Etats les moins bien classés
161. Tadjikistan
162. Irak
163. Somalie
164. Libye
165. Guinée Equatoriale
166. Egypte
167. Yémen
168. Azerbaïdjan
169. Bahreïn
170. Arabie Saoudite
171. Cuba
172. Laos
173. Iran
174. Syrie
175. Vietnam
176. Djibouti
177. Chine
178. Érythrée
179. Turkménistan
180. Corée du Nord
Classement complet
15:11 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : norvège, finlande, danemark, erythrée, corée du nord, turkménistan, chine, donald trump, trump, bolsonaro, bolivie, chili, soudan, singapour, maldives, reporters sans frontières, coronavirus, covid-19, indice de liberté de presse, indice de liberté de presse 2020, journalisme, irak, iran, liban, tunisie, tadjikistan, haïti, france, etats-unis, brésil, malaisie, iles comores, cuba, vietnam, yémen, djibouti, syrie, laos, portugal, pays-bas, jamaïque, costa rica, nouvelle-zélande, koweït, suède, suisse, equateur, rsf