30/06/2021
EURO 2020 - A propos de France - Suisse (2)
Toujours à chaud, nous poursuivons notre réflexion sur l'échec français à l'Euro, abordant ici certains choix tactiques et de joueurs ainsi que le parcours de Didier Deschamps à la tête de l'équipe de France. Pour un décortitage plus prononcé, se reporter aux sites spécialisés.
S H, J N
On regrettera la présence (ou l'absence) de certains joueurs dans la liste des 26. Dès le départ, de grandes interrogations (voire quasiment un étonnement) se posaient en ce qui concerne la présence du défenseur Clément Lenglet, auteur d'un match catastrophique contre la Suisse - mystifié comme un débutant sur le but de la tête de Seferovic - et remplacé dès la mi-temps. L'ancien joueur de Nancy avait pourtant effectué une saison très pénible avec le FC Barcelone. Il a pourtant été considéré comme une valeur sûre tandis que la liste des défenseurs centraux qui auraient certainement effectué une meilleure prestation est fournie (Upamecano, Wesley Fofana). Le choix d'avoir 2 gauchers et 2 droitiers comme centraux (est-ce vraiment nécessaire?) semble avoir joué en faveur de Lenglet et c'est là où réapparait l'affaire Aylmeric Laporte, gaucher justement et sélectionné avec la Roja (il vient d'être naturalisé espagnol) pour l'Euro. Appelé 3 fois en équipe de France, le joueur de Manchester City n'a jamais joué puis n'a plus été repris...
On sait que Didier Deschamps apprécie spécialement le profil de certains joueurs mais là il y a certainement une erreur de casting et on ne devrait pas revoir Lenglet en bleu de sitôt. On ne comprend pas très bien non plus la présence de Moussa Sissoko. Apprécié pour son impact physique, le milieu de terrain était un élément-clé des campagnes de 2014 et 2016 mais n'avait pas été sélectionné en 2018 pour manque de jeu à Tottenham. Revenu en grâce sous la parenthèse Mourinho (25 titularisations cette saison), l'ancien joueur de Toulouse avait-il sa place? Ses entrées inutiles contre le Portugal et la Suisse semblent attester du contraire.
Après les choix de joueurs dans la liste des 26, place au choix pour les rencontres. Clairement à côté de son Euro, l'arrière-droit Benjamin Pavard a mordu la poussière contre la Hongrie et la Suisse. Entre les deux matchs, il n'a pas joué contre le Portugal mais en lieu et place de Léo Dubois, son suppléant et spécialiste du poste, a été titularisé Jules Koundé qui a déjà joué à ce poste quelques fois (avec Séville) mais qui est avant tout un central et surtout, qui n'en était qu'à une sélection (il y a un mois contre le Pays de Galles). A la peine sur son flanc droit et auteur d'une pâle copie, il concède un penalty évitable permettant l'égalisation portugaise. La question est honnête : pour quelle raison, Dubois a-t-il été sélectionné?... On ne comprend pas très bien non plus la titularisation de Tolisso - un milieu box to box - sur l'aile droite de l'attaque contre le Portugal. Le joueur du Bayern Munich s'est complètement raté.
Enfin, tout cela nous renvoie au schémas tactiques et notamment, le dispositif mis en place contre la Suisse. Privé des deux arrières gauches (Hernandez, Digne), Didier Deschamps décide d'adopter un 3-4-1-2 tandis que la France n'a quasiment jamais joué à 3 défenseurs centraux. Conséquence : une animation offensive incohérente et un repli défensif tout aussi calamiteux. Que vient faire Rabiot dans un poste de piston gauche? Trop lent (la nonchalance devient un véritable problème), il fut transparent tandis qu'un joueur de couloir et gaucher comme Thomas Lemar aurait pu dépanner.
Enfin, inutile de rappeler que certains joueurs n'ont tout simplement pas été bons ou à courant alternatif, si on met de côté la question du schéma tactique.
Deschamps
Difficile d'en vouloir beaucoup à celui qui a ramené le sacre mondial en 2018 et qui l'avait remporté en 1998 en tant que joueur (soit un club très fermé de 3 hommes). Celui qui a fait de la France une nation puissante du football (quart-de-finaliste du mondial 2014 et finaliste de l'Euro 2016) s'est par contre complètement raté. D'aucuns affirment d'ailleurs qu'il est un bon manager de joueurs mais un mauvais tacticien. Des choses seront certainement revues alors que les éliminatoires de la Coupe du monde 2022 reviennent en 2021 (mais également une demi-finale en Ligue des Nations contre la Belgique en octobre prochain).
En comparaison avec Joachim Löw, qui quitte son poste de sélectionneur de l'Allemagne après 15 ans, Didier Deschamps a mis 4 ans pour atteindre une finale (celle de l'Euro en 2016) tandis que Löw n'a eu besoin que de 2 (Euro 2008) mais le sélectionneur français a remporté la Coupe du monde 6 ans plus tard (8 pour Lôw). Les parcours sont similaires, les deux champions du monde et finaliste de l'Euro mais Löw a joué 3 compétitions de plus. Il aura atteint également 3 fois une demi-finale (2010, 2012, 2016) mais termine sans gloire, éliminé au premier tour de la Coupe du monde 2014 (une première pour l'Allemagne) et en 8ème de cet Euro après un premier tour moyen. On espère que l'histoire ne se terminera pas de la même façon pour Didier Deschamps.
18:15 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : équipe de france de football, didier deschamps, clément lenglet, lenglet, koundé, jules koundé, adrien rabiot, euro, euro 2020, euro 2021, pavard, benjamin pavard
EURO 2020 - 8èmes : Angleterre - Allemagne 2-0
FIN DE LA MALEDICTION POUR L'ANGLETERRE
LE 8ème de finale remporté hier par l'Angleterre contre l'Allemagne (2-0) a plusieurs significations côté britannique. L'occasion pour nous de revenir sur cette confrontation toujours attendue.
Nous les aimons bien ces rivalités entre équipes européennes. Rappellons ici que pour parler dans ces cas-là d'une certaine rivalité, c'est parce que des actions fortement contestées et/ou des incidents ont marqué certaines rencontres (ce n'est pas nécessairement le cas pour l'Argentine et le Brésil qui rivalisent pour l'hégémonie footballistique en Amérique du Sud). Nous avons eu la chance durant cet Euro de tomber sur les rivalités franco-portugaise, franco-allemande et anglo-allemande (ne manquait plus que la germano-hollandaise).
Voilà ce qu'on appellait un grand classique. Si la rivalité franco-allemande remonte à 1982, celle-ci est bien plus ancienne et démarre, bien entendu, avec la fameuse finale de la Coupe du monde 1966 (la seule remportée par les Anglais). Menés 0-2, les Allemands arrachent finalement une prolongation au cours de laquelle les Britanniques inscrivent un but litigieux (il n'est toujours pas clair si le ballon a franchi complètement la ligne de but sur cette frappe sous la barre de Geoffrey Hurst), avant de sceller le score à quelques secondes de la fin (4-2 ap). Le "but de Wembley" est toujours considéré comme le but le plus contesté de l'histoire du football.
L'Allemagne prend sa revanche au mondial suivant, au Mexique (1970). En quart de finale, ils renversent leur adversaire après avoir été menés 2-0 (3-2), dans un match mémorable mais moins capital que la finale de 1966. Après s'être rencontrées 3 fois officiellement (une victoire allemande et un nul lors des éliminatoires de l'Euro 1972, un nul au second tour de la Coupe du monde 1982), les deux équipes vont en découdre lors d'un nouveau match dramatique, la demi-finale de la Coupe du monde 1990. Les Allemands l'emportent aux tirs aux buts (1-1 après le temps réglementaire) et Gary Lineker, l'attaquant british vedette lâchera après la rencontre cette phrase devenue culte : "le football est un jeu simple : 22 types courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin c'est l'Allemagne qui gagne".
L'Allemagne prend définitevement l'ascendant sur son rival à l'Euro 1996 dans une fin de match irrespirable. En prolongation (1-1), les Anglais sont à un cheveu de l'emporter en tirant de près sur le poteau alors que cet Euro applique pour la première fois la règle du but en or. Aux tirs aux buts, c'est Gareth Southgate, le sélectionneur actuel des Three Lions, qui se loupe, ratant le 6ème tir. L'Allemagne remporta la compétition.... en Angleterre.
La suite? Les Anglais profitent de la période sombre de la Mannschaft (1998-2004) pour l'emporter (1-0) au premier tour de l'Euro 2000. Mais dans ce groupe de la mort, les deux sont éliminées au profit de la Roumanie et du Portugal. Un an plus tard, en éliminatoires de la Coupe du monde 2002, les Anglais ridiculisent à Munich une Allemagne à la rue (5-1), après avoir pourtant perdu le match aller (0-1) chez elle. C'est souligner ici que depuis un amical le 12 mars 1975 (victoire anglaise 2-0), les Britanniques ne parvenaient plus à l'emporter dans leur stade mythique de Wembley. Hormis les matchs officiels de 1996 et 2002, ils s'inclinaient 2 fois en amical (1982, 1991), contre-performance qui se répétera en août 2007 (1-2).
Mais voilà qu'une nouvelle controverse vient marquer cet affrontement. En 8èmes de finale de la Coupe du monde 2010, l'Angleterre, rapidement menée 2-0, réduit le score puis égalise par Frank Lampard. Le but n'est pas validé alors que le ballon avait largement franchi la ligne après avoir touché la barre. L'Allemagne l'emporte finalement (4-1). Justice était faite? C'est selon... Mais la ressemblance entre l'action de 1966 et celle de 2010 est étonnante. La malédiction londonienne se poursuivait par la suite, l'Angleterre restant muette deux fois en amical (0-1 en 2013 ; 0-0 en 2017). Elle s'imposait toutefois (toujours en amical à Berlin en mars 2016 (3-2).
Dans un match où elle aura été plus incisive et réaliste en attaque et légèrement plus solide, l'Angleterre a donc pris le dessus sur une Allemagne qui globalement aura raté son Euro avec des performances contrastées et un bilan d'une victoire, d'un nul et de deux défaites. Entre une équipe alternant le bon et le moins bon au premier tour mais qui n'a toujours pas encaissé de but en 4 matchs et une équipe allemande simplement moyen, il était peut-être dit que la première remettrait les pendules à l'heure à cette occasion. Comme un symbole, à 1-0 pour l'Angleterre, Thomas Müller qui l'avait crucifié en 2010 (doublé après le but non validé de Lampard), ratait une balle d'égalisation immanquable (81e). L'attaquant du Bayern était hier, avec Neuer et Kroos (qui prendra sa retraite internationale après cet Euro) le seul rescapé du groupe allemand de 2010.
Symbole plus fort encore, Gareth Southgate, en pleurs après son penalty raté en 1996, prend une revanche personnelle sur l'Allemagne. Plus important, il poursuit l'aventure avec les Three Lion, qui se maintiendra en cas d'accès à la demi-finale (l'Angleterre jouera l'Ukraine). Autres faits marquants, l'Angleterre élimine l'Allemagne en grande compétition depuis la finale de 1966 et l'emporte - tout match confondu - à Wembley pour la première fois depuis 1975. Hormis toute cette contribution, Gareth Southgate tient peut-être son match référence à l'Euro.
J N
Angleterre - Allemagne 2-0 - Mardi 29 juin 2021
Buts : Sterling (75e), Kane (85e).
Avertissements : Rice (8e), Phillips (45e), Maguire (77e) pour l'Angleterre ; Ginter (25e), Gosens (72e) pour l'Allemagne.
Angleterre : Pickford - K. Walker, Stones, Maguire - Trippier, Philips, Rice (Henderson, 88e), Shaw - Saka (Grealish, 69e), Kane (cap.), Sterling.
Allemagne : Neuer (cap.) - Ginter (Can, 87e), Hummels, Rüdiger - Kimmich, Goretzka, Kroos, Gosens (Sané, 87e) - Havertz, T. Müller (Musiala, 90e) - Werner (Gnabry, 68e).
03:56 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frank lampard, lampard, euro 2000, thomas müller, müller, neuer, manuel neuer, toni kroos, kroos, angleterre-allemagne 2-0, angleterre, allemagne, euro 2020, euro 2021, euro, but de wembley, coupe du monde 1966, geoffrey hurst, sterling, kane, southgate, gareth southgate, euro 1996, coupe du monde 2010, coupe du monde 1990, gary lineker, rivalité footballistique, rivalité footballistique entre l'angleterre et l'allemagne
29/06/2021
EURO 2020 - A propos de France - Suisse
Que retenir à chaud du match France-Suisse du 28 juin 2021 ? Notre première réflexion concernera le bilan entre les deux équipes et le sens de ce match à suspense. Forcément déçus - en tant que supporters des Bleus - nous reviendrons sur la performance tricolore dans une seconde note. J N
France - Suisse
Tandis que les deux équipes se sont affrontées pas moins de 32 fois en amical (la première fois dès 1905, victoire des Bleus 1-0 à Paris), la France n'avait jamais perdu contre la Suisse en match officiel, en 6 confrontations depuis 2004. Mais 2 victoires françaises (Euro 2004 et Coupe du monde 2014) masquent 4 matchs nuls peu spectaculaires (3 fois 0-0 et une fois 1-1). On se dirigeait donc, a priori, vers un match serré entre une équipe de France à deux visages au premier tour et une équipe de Suisse moyenne. Serrée, la rencontre le fut mais une fois n'est pas coutume, elle fut spectaculaire et à rebondissements (3-3 ap). Reversants durant 30 min en seconde mi-temps, les Bleus ont marqué 3 buts après avoir été menés. Alors qu'on pensait le match plié, les Suisses ont trouvé les ressources nécessaires pour marquer 2 fois dans les 10 dernières minutes, martirisant une défense aux abois. La Suisse l'a emporté aux tirs aux buts, synonymes de roulette russe.
Au niveau comptable, ce match nul s'ajoute donc aux 4 autres et à 2 victoires françaises en matchs officiels. Les Hélvètes n'ont donc toujours pas battu leurs voisins mais ils les éliminent pour la première fois lors d'une grande compétition.
Les 8èmes en question
Lorsque nous commentions Pays-Bas - Tchéquie, nous affirmions qu'il n'y avait pas de favoris à partir des matchs à élimination directe, les Hollandais l'ont appris à leurs dépens (0-2 contre la Tchéquie) tandis que l'Italie et l'Espagne ont cravaché pour venir à bout d'étonnantes équipes autrichienne (2-1 ap) et croate (5-3 ap). Dans ces 8èmes de finale spectaculaires, l'Euro a donc vécu sa seconde surprise (avec les Néerlandais) et sa première séance aux tirs au buts (il y en aura toujours dans les grandes compétitions). Cet Euro est très excitant pour le moment, avec hormis ces 4 rencontres, un score large (Danemark - Pays de Galles 4-0) et un match très serré entre la Belgique, grand favori pour la victoire finale, et le Portugal, champion en titre (1-0). Angleterre-Allemagne tout à l'heure s'annonce palpitant également.
FRANCE
Eliminée après un Euro moyen et peu convaincant, la France affiche un bilan d'une victoire et 3 matchs nuls. C'est insuffisant pour viser plus haut dans la compétition et par rapport à son statut de champion du monde. On s'attendait à ce qu'elle atteigne, au moins, les quarts de finale mais ce ne fut pas le cas. En guise d'indulgence, nous pourrions avancer que 3 ans sont passés depuis le sacre de 2018 et qu'il est toujours difficile de confirmer dans ce sport tellement compétitif. Après on sacre en Coupe du monde 2014, l'Allemagne finit dernière de son groupe en 2018. Après un triplé euro-coupe du monde-euro, l'Espagne se fait étriller d'entrée par les Pays-Bas (1-5) lors du premier tour de la Coupe du monde 1014 qu'elle ne passera pas. Sacrés champions du monde en 2006, les Italiens font un Euro 2008 très moyen et sont piteusement éliminés lors du premier tour de la Coupe du monde 2010...etc. Mais lorsqu'on ambitionne de devenir une équipe puissante sur la durée (comme par exemple l'Allemagne qui avant 2018 avait toujours atteint les quarts en Coupe du monde), on se doit tout de même de passer des 8èmes contre un adversaire abordable (comme déjà dit, nous reviendrons ultérieurement sur la performance française durant cet Euro).
SUISSE
Redevenue une nation solide du football depuis les années 2000 (qualification aux 4 dernières coupes du monde et à 4 Euros), elle n'a toutefois jamais passé le stade des 8èmes, s'y inclinant à 4 reprises (dont 3 fois en Coupe du monde) dont 2 aux tirs au buts. Pour passer un cap, l'objectif était donc de vaincre le signe indien. La Nati l'a enfin réussi et son Euro est déjà une grande réussite d'autant plus qu'elle accède aux quarts de finale d'une grande compétition pour la première fois depuis 1954! (et le fameux Autriche-Suisse 7-5, record de buts pour un match en Coupe du monde). La Suisse affrontera l'Espagne samedi.
FRANCE - SUISSE 3-3 ap (4-5 tab) - Lundi 28 juin 2021
Buts : Benzema (57e, 79e), Pogba (75e) pour la France ; Seferovic (15e, 81e), Gavranovic (90e) pour la Suisse.
Avertissements : Varane (31e), Coman (88e), Pavard (91e) pour la France ; Elvedi (33e), Rodriguez (62e), Xhaka (76e), Akanji (108e) pour la Suisse.
France : Lloris (cap.) - Varane, Lenglet (Coman, 46e) (Thuram, 111e), Kimpembe - Pavard, Pogba, Kanté, Rabiot - Griezmann (Sissoko, 88e) - Benzema (Giroud, 94e), Mbappé.
Suisse : Sommer - Elvedi, Akanji, R. Rodriguez (Mehmedi, 87e) - Widmer (Mbabu, 73e), Freuler, Xhaka (cap.), Zuber (Fassnacht, 79e) - Shaqiri (Gavranovic, 73e) - Seferovic (Schär, 97e), Embolo (Vargas, 80e).
17:50 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, suisse, euro, euro 2020, euro 2021, france-suisse, lucas hernandez, lucas digne, dembelé, lemar, didier deschamps, deschamps, équipe de france de football, france-suisse 3-3 ap, benzema, pogba, seferovic, gavranovic
28/06/2021
EURO 2020 - 8èmes : Belgique - Portugal 1-0
EN REUSSITE, LA BELGIQUE ECARTE LE CHAMPION EN TITRE
Dans la première affiche des 8èmes de finale, la Belgique, prétendant sérieux au sacre final, l'a difficilement emporté contre un Portugal qui n'a pas démérité (1-0). Le champion sortant est éliminé.
Avant le 8ème de finale de ce dimanche 27 juin, Belges et Portugais ne s'étaient jamais rencontré dans une grande compétition. Hormis 10 matchs amicaux, la Belgique avait écarté le Portugal des Euros 1972 et 1980 mais également de la Coupe du monde 1990 (avec à chaque fois une victoire à domicile et un nul au Portugal). Fantômatiques durant les années 2000 - après un mondial 2002 réussi - et la crise du football belge, les Diables rouges s'étaient inclinés deux fois lors des éliminatoires de l'Euro 2008.
Cette première opposait donc le principal favori pour la victoire finale, la Belgique, au champion sortant, le Portugal d'un Cristiano Ronaldo déjà auteur de 5 buts. Les affiches sont souvent serrées et celle-ci n'a pas échappé à la règle, tout comme la logiue sportive, une courte victoire de la Belgique (1-0). Car en face, le Portugal est toujours une équipe difficile à manoeuvrer, tout en étant imprévisible, capable d'être un mur infranchissable comme d'encaisser 4 buts (contre l'Allemagne au premier tour). C'est plus la première tendance qui a pris le pas, avec un système défensif très serré. Comme les attaquants (notamment Lukaku) ne disposaient que de très peu d'espace, c'est un tir de loin qui pouvait débloquer la situation dans une première mi-temps équilibrée, lorsque Thorgan Hazard décochait aux 20 mètres un missile flottant dans le petit filet d'un Rui Patricio impuissant (1-0, 41e).
Avec la sortie sur blessure de son maître à jouer De Bruyne juste après la pause, la Belgique perdait quelque peu ses repères au milieu, où le Portugal musclait son jeu et contrôlait le ballon. La dernière demi-heure était tout à son avantage mais ce n'est que dans une fin de match très accrochée qu'il parvenait à se procurer des occasions nettes, via Ruben Dias (82e) et André Silva (89e) mais surtout Gerreiro qui touchait le poteau (83e). Héroïque de résistance, la Belgique tenait bon mais dans la bataille, elle aura perdu deux soldats, Kevin De Bruyne et Eden Hazard, blessés et incertains pour le prochain match. Au final, les deux équipes auront presque fait jeu égal (le Portugal a été plus dangereux). L'équipe favorite l'emporte sur un geste individuel et aura eu ce qu'on appelle "la chance des vainqueurs".
Moins impériale que lors du premier tour, la Belgique s'impose dans la douleur, à l'instar de l'Italie contre l'Autriche, qu'elle retrouvera d'ailleurs en quart de finale, une nouvelle affiche, qui opposera les deux grands favoris de l'épreuve. J N
But : T. Hazard (41e).
Avertissements : Vermaelen (72e), Alderweireld (81e) pour la Belgique ; Palhinha (45e), Dalot (51e), Pepe (77e) pour le Portugal.
Belgique : Alderweireld, Vermaelen, Vertonghen - Meunier, Tielemans, Witsel, T. Hazard (Dendoncker, 95e+5) - De Bruyne (Mertens, 48e), Lukaku, E. Hazard (cap.) (Carrasco, 87e).
Portugal : Rui Patricio - Dalot, Dias, Pepe, Guerreiro - Moutinho (Bruno Fernandes, 55e), Palhinha (Danilo Perreira, 78e), Renato Sanches (S. Oliveira, 79e) - Bernardo Silva (Joao Felix, 55e), Ronaldo (cap.), Jota (André Silva, 70e).
00:08 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : belgique, portugal, belgique-portugal, euro 2020, euro 2021, euro, belgique-portugal 1-0, thorgan hazard, hazard, de bruyne
27/06/2021
EURO 2020 - 8èmes : Pays-Bas - Tchéquie 0-2
SENSATION TCHEQUE, DESILLUSION HOLLANDAISE
Premier coup de tonnerre lors de cet Euro. Considérés comme un outsider pour la vitoire finale et favoris de leur 8ème de finale, les Pays-Bas se sont fait surprendre par une audacieuse Tchéquie (0-2).
Jeune nation du football (premier match disputé en février 1994), la Tchéquie a déjà joué 10 matchs officiels contre les Pays-Bas (auxquels s'ajoute un match amical en 1999, 1-1) et ne leur a pas souvent réussi. Les Bataves ne se sont imposés que 3 fois pour 2 nuls et 5 défaites dont celle du 13 octobre 2015 à Amsterdam (2-3), qui scellait le sort des Oranje, non qualifiés pour l'Euro 2016. L'heure de gloire tchèque survenait toutefois durant l'Euro 2004 lorsque Pavel Nedved - le meilleur joueur de l'histoire de la Tchéquie - et compagnie renversaient leur adversaire dans un match épique (3-2).
Nedved n'est plus là et la génération dorée (1996-2004) n'a plus eu de digners succésseurs. Depuis cet Euro, la Tchéquie n'a plus brillé, ni à l'Euro ni en Coupe du monde (dernière participation en 2006). C'est une équipe moyenne qui affontait des Pays-Bas qui semblaient être loin, au vu de leur premier tour (3 victoires solides), de leur récente traversée du désert (absence à l'Euro 2016 et à la Coupe du monde 2018) et qui sont de même un prétendant sérieux pour le sacre final.
Mais voilà que la tendance des confrontations entre les deux équipes s'est confirmée malgré la forme récente des deux et a donné lieu à la première grande surprise de cet Euro (2-0). Alors qu'on s'attendait à ce que les Tchèques, inférieurs techniquement sur le papier, subissent les déferlantes hollandaises, leur bloc solide et compact empêchait toute approche batave, impuissante dans le jeu. Cette domination stérile se poursuivait en seconde mi-temps mais deux faits allaient faire basculer la rencontre. A la 51ème minute, profitant d'une belle déviation de Depay et dribblant superbement un défenseur, Malen filait au but mais perdait son duel avec Vaclik qui, auteur d'une sortie remarquable dans les pieds de l'attaquant du PSV Eindhoven (tournant du match?). Une minute plus tard, tentant de stopper Schick qui filait au but, De Ligt touchait involontairement le ballon de la main et se faisait expulser.
A 11 contre 10, les Tchèques prenaient confiance et mettaient le pied sur le ballon. Mais c'est sur coup-franc qu'ils ouvraient le score. Sur la longue balle de Barak, Stekelenburg manquait complètement sa sortie et Barak remisait au second poteau pour Holes qui marquait de la tête également malgré trois joueurs adverses sur la ligne (1-0, 68e). Une situation défensive catastrophique pour les Bataves qui confirmaient un match joué à l'envers. C'est ensuite un ballon perdu à 40 mètres de son but par Widnaldum qui permettait au buteur de faire une course folle avant de centrer en retrait pour Schick qui trompait le gardien au premier poteau d'un tir croisé (2-0, 80e). Seuls rescapés du match d'octobre 2015, Blind, Depay et Wijnaldum, peu en verve ce soir, étaient pourtant prévenus. Revenus au premier plan depuis 2 rendez-vous manqués, les Pays-Bas effectuent peut-être un retour progressif (à confirmer lors de la prochaine Coupe du monde, ou pas). Réussissant déjà un Euro très positif, la Tchéquie retrouvera en quart le Danemark, vainqueur hier du Pays de Galles (4-0).
Premier enseignement de ce match, les erreurs individuelles ne pardonnent pas à ce stade de la compétition et un fait de jeu peut évidemment changer complètement la physionomie d'une rencontre. Ensuite, ce qui avait entrevu, hier, avec un Italie-Autriche serré (2-1 ap), il n'y a tout simplement plus de favori à partir des matchs à couperet. Les autres favoris n'ayant pas encore joué leur 8ème sont prévenus. J N
Buts : Holes (68e), Schick (80e).
Avertissements : Dumfries (46e), De Jong (85e) pour les Pays-Bas ; Coufal (54e) pour la Tchéquie.
Expulsion : De Ligt (52e) pour les Pays-Bas.
Pays-Bas : Stekelenburg - De Vrij, De Ligt, Blind (Timber, 81e) - Dumfries, De Roon (Weghorst, 73e), Wijnaldum (cap.), F. De Jong, Van Aanholt (Berghuis, 81e) - Malen (Promes, 57e), Depay.
Tchéquie : Vaclik - Coufal, Celustka, Kalas, Kaderabek - Holes (Kral, 85e), Soucek (cap.) - Masopust (Jankto, 79e), Barak (Sadilek, 90e), Sevcik (Hlozek, 85e) - Schick (Krmencik, 90e).
20:49 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pays-bas-tchéquie, pays-bas, tchéquie, euro, euro 2020, euro 2021, pays-bas-tchéquie 0-2, holes, schick, patrick schick