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30/06/2021
EURO 2020 - A propos de France - Suisse (2)
Toujours à chaud, nous poursuivons notre réflexion sur l'échec français à l'Euro, abordant ici certains choix tactiques et de joueurs ainsi que le parcours de Didier Deschamps à la tête de l'équipe de France. Pour un décortitage plus prononcé, se reporter aux sites spécialisés.
S H, J N
On regrettera la présence (ou l'absence) de certains joueurs dans la liste des 26. Dès le départ, de grandes interrogations (voire quasiment un étonnement) se posaient en ce qui concerne la présence du défenseur Clément Lenglet, auteur d'un match catastrophique contre la Suisse - mystifié comme un débutant sur le but de la tête de Seferovic - et remplacé dès la mi-temps. L'ancien joueur de Nancy avait pourtant effectué une saison très pénible avec le FC Barcelone. Il a pourtant été considéré comme une valeur sûre tandis que la liste des défenseurs centraux qui auraient certainement effectué une meilleure prestation est fournie (Upamecano, Wesley Fofana). Le choix d'avoir 2 gauchers et 2 droitiers comme centraux (est-ce vraiment nécessaire?) semble avoir joué en faveur de Lenglet et c'est là où réapparait l'affaire Aylmeric Laporte, gaucher justement et sélectionné avec la Roja (il vient d'être naturalisé espagnol) pour l'Euro. Appelé 3 fois en équipe de France, le joueur de Manchester City n'a jamais joué puis n'a plus été repris...
On sait que Didier Deschamps apprécie spécialement le profil de certains joueurs mais là il y a certainement une erreur de casting et on ne devrait pas revoir Lenglet en bleu de sitôt. On ne comprend pas très bien non plus la présence de Moussa Sissoko. Apprécié pour son impact physique, le milieu de terrain était un élément-clé des campagnes de 2014 et 2016 mais n'avait pas été sélectionné en 2018 pour manque de jeu à Tottenham. Revenu en grâce sous la parenthèse Mourinho (25 titularisations cette saison), l'ancien joueur de Toulouse avait-il sa place? Ses entrées inutiles contre le Portugal et la Suisse semblent attester du contraire.
Après les choix de joueurs dans la liste des 26, place au choix pour les rencontres. Clairement à côté de son Euro, l'arrière-droit Benjamin Pavard a mordu la poussière contre la Hongrie et la Suisse. Entre les deux matchs, il n'a pas joué contre le Portugal mais en lieu et place de Léo Dubois, son suppléant et spécialiste du poste, a été titularisé Jules Koundé qui a déjà joué à ce poste quelques fois (avec Séville) mais qui est avant tout un central et surtout, qui n'en était qu'à une sélection (il y a un mois contre le Pays de Galles). A la peine sur son flanc droit et auteur d'une pâle copie, il concède un penalty évitable permettant l'égalisation portugaise. La question est honnête : pour quelle raison, Dubois a-t-il été sélectionné?... On ne comprend pas très bien non plus la titularisation de Tolisso - un milieu box to box - sur l'aile droite de l'attaque contre le Portugal. Le joueur du Bayern Munich s'est complètement raté.
Enfin, tout cela nous renvoie au schémas tactiques et notamment, le dispositif mis en place contre la Suisse. Privé des deux arrières gauches (Hernandez, Digne), Didier Deschamps décide d'adopter un 3-4-1-2 tandis que la France n'a quasiment jamais joué à 3 défenseurs centraux. Conséquence : une animation offensive incohérente et un repli défensif tout aussi calamiteux. Que vient faire Rabiot dans un poste de piston gauche? Trop lent (la nonchalance devient un véritable problème), il fut transparent tandis qu'un joueur de couloir et gaucher comme Thomas Lemar aurait pu dépanner.
Enfin, inutile de rappeler que certains joueurs n'ont tout simplement pas été bons ou à courant alternatif, si on met de côté la question du schéma tactique.
Deschamps
Difficile d'en vouloir beaucoup à celui qui a ramené le sacre mondial en 2018 et qui l'avait remporté en 1998 en tant que joueur (soit un club très fermé de 3 hommes). Celui qui a fait de la France une nation puissante du football (quart-de-finaliste du mondial 2014 et finaliste de l'Euro 2016) s'est par contre complètement raté. D'aucuns affirment d'ailleurs qu'il est un bon manager de joueurs mais un mauvais tacticien. Des choses seront certainement revues alors que les éliminatoires de la Coupe du monde 2022 reviennent en 2021 (mais également une demi-finale en Ligue des Nations contre la Belgique en octobre prochain).
En comparaison avec Joachim Löw, qui quitte son poste de sélectionneur de l'Allemagne après 15 ans, Didier Deschamps a mis 4 ans pour atteindre une finale (celle de l'Euro en 2016) tandis que Löw n'a eu besoin que de 2 (Euro 2008) mais le sélectionneur français a remporté la Coupe du monde 6 ans plus tard (8 pour Lôw). Les parcours sont similaires, les deux champions du monde et finaliste de l'Euro mais Löw a joué 3 compétitions de plus. Il aura atteint également 3 fois une demi-finale (2010, 2012, 2016) mais termine sans gloire, éliminé au premier tour de la Coupe du monde 2014 (une première pour l'Allemagne) et en 8ème de cet Euro après un premier tour moyen. On espère que l'histoire ne se terminera pas de la même façon pour Didier Deschamps.
18:15 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : équipe de france de football, didier deschamps, clément lenglet, lenglet, koundé, jules koundé, adrien rabiot, euro, euro 2020, euro 2021, pavard, benjamin pavard
EURO 2020 - 8èmes : Angleterre - Allemagne 2-0
FIN DE LA MALEDICTION POUR L'ANGLETERRE
LE 8ème de finale remporté hier par l'Angleterre contre l'Allemagne (2-0) a plusieurs significations côté britannique. L'occasion pour nous de revenir sur cette confrontation toujours attendue.
Nous les aimons bien ces rivalités entre équipes européennes. Rappellons ici que pour parler dans ces cas-là d'une certaine rivalité, c'est parce que des actions fortement contestées et/ou des incidents ont marqué certaines rencontres (ce n'est pas nécessairement le cas pour l'Argentine et le Brésil qui rivalisent pour l'hégémonie footballistique en Amérique du Sud). Nous avons eu la chance durant cet Euro de tomber sur les rivalités franco-portugaise, franco-allemande et anglo-allemande (ne manquait plus que la germano-hollandaise).
Voilà ce qu'on appellait un grand classique. Si la rivalité franco-allemande remonte à 1982, celle-ci est bien plus ancienne et démarre, bien entendu, avec la fameuse finale de la Coupe du monde 1966 (la seule remportée par les Anglais). Menés 0-2, les Allemands arrachent finalement une prolongation au cours de laquelle les Britanniques inscrivent un but litigieux (il n'est toujours pas clair si le ballon a franchi complètement la ligne de but sur cette frappe sous la barre de Geoffrey Hurst), avant de sceller le score à quelques secondes de la fin (4-2 ap). Le "but de Wembley" est toujours considéré comme le but le plus contesté de l'histoire du football.
L'Allemagne prend sa revanche au mondial suivant, au Mexique (1970). En quart de finale, ils renversent leur adversaire après avoir été menés 2-0 (3-2), dans un match mémorable mais moins capital que la finale de 1966. Après s'être rencontrées 3 fois officiellement (une victoire allemande et un nul lors des éliminatoires de l'Euro 1972, un nul au second tour de la Coupe du monde 1982), les deux équipes vont en découdre lors d'un nouveau match dramatique, la demi-finale de la Coupe du monde 1990. Les Allemands l'emportent aux tirs aux buts (1-1 après le temps réglementaire) et Gary Lineker, l'attaquant british vedette lâchera après la rencontre cette phrase devenue culte : "le football est un jeu simple : 22 types courent après un ballon pendant 90 minutes et à la fin c'est l'Allemagne qui gagne".
L'Allemagne prend définitevement l'ascendant sur son rival à l'Euro 1996 dans une fin de match irrespirable. En prolongation (1-1), les Anglais sont à un cheveu de l'emporter en tirant de près sur le poteau alors que cet Euro applique pour la première fois la règle du but en or. Aux tirs aux buts, c'est Gareth Southgate, le sélectionneur actuel des Three Lions, qui se loupe, ratant le 6ème tir. L'Allemagne remporta la compétition.... en Angleterre.
La suite? Les Anglais profitent de la période sombre de la Mannschaft (1998-2004) pour l'emporter (1-0) au premier tour de l'Euro 2000. Mais dans ce groupe de la mort, les deux sont éliminées au profit de la Roumanie et du Portugal. Un an plus tard, en éliminatoires de la Coupe du monde 2002, les Anglais ridiculisent à Munich une Allemagne à la rue (5-1), après avoir pourtant perdu le match aller (0-1) chez elle. C'est souligner ici que depuis un amical le 12 mars 1975 (victoire anglaise 2-0), les Britanniques ne parvenaient plus à l'emporter dans leur stade mythique de Wembley. Hormis les matchs officiels de 1996 et 2002, ils s'inclinaient 2 fois en amical (1982, 1991), contre-performance qui se répétera en août 2007 (1-2).
Mais voilà qu'une nouvelle controverse vient marquer cet affrontement. En 8èmes de finale de la Coupe du monde 2010, l'Angleterre, rapidement menée 2-0, réduit le score puis égalise par Frank Lampard. Le but n'est pas validé alors que le ballon avait largement franchi la ligne après avoir touché la barre. L'Allemagne l'emporte finalement (4-1). Justice était faite? C'est selon... Mais la ressemblance entre l'action de 1966 et celle de 2010 est étonnante. La malédiction londonienne se poursuivait par la suite, l'Angleterre restant muette deux fois en amical (0-1 en 2013 ; 0-0 en 2017). Elle s'imposait toutefois (toujours en amical à Berlin en mars 2016 (3-2).
Dans un match où elle aura été plus incisive et réaliste en attaque et légèrement plus solide, l'Angleterre a donc pris le dessus sur une Allemagne qui globalement aura raté son Euro avec des performances contrastées et un bilan d'une victoire, d'un nul et de deux défaites. Entre une équipe alternant le bon et le moins bon au premier tour mais qui n'a toujours pas encaissé de but en 4 matchs et une équipe allemande simplement moyen, il était peut-être dit que la première remettrait les pendules à l'heure à cette occasion. Comme un symbole, à 1-0 pour l'Angleterre, Thomas Müller qui l'avait crucifié en 2010 (doublé après le but non validé de Lampard), ratait une balle d'égalisation immanquable (81e). L'attaquant du Bayern était hier, avec Neuer et Kroos (qui prendra sa retraite internationale après cet Euro) le seul rescapé du groupe allemand de 2010.
Symbole plus fort encore, Gareth Southgate, en pleurs après son penalty raté en 1996, prend une revanche personnelle sur l'Allemagne. Plus important, il poursuit l'aventure avec les Three Lion, qui se maintiendra en cas d'accès à la demi-finale (l'Angleterre jouera l'Ukraine). Autres faits marquants, l'Angleterre élimine l'Allemagne en grande compétition depuis la finale de 1966 et l'emporte - tout match confondu - à Wembley pour la première fois depuis 1975. Hormis toute cette contribution, Gareth Southgate tient peut-être son match référence à l'Euro.
J N
Angleterre - Allemagne 2-0 - Mardi 29 juin 2021
Buts : Sterling (75e), Kane (85e).
Avertissements : Rice (8e), Phillips (45e), Maguire (77e) pour l'Angleterre ; Ginter (25e), Gosens (72e) pour l'Allemagne.
Angleterre : Pickford - K. Walker, Stones, Maguire - Trippier, Philips, Rice (Henderson, 88e), Shaw - Saka (Grealish, 69e), Kane (cap.), Sterling.
Allemagne : Neuer (cap.) - Ginter (Can, 87e), Hummels, Rüdiger - Kimmich, Goretzka, Kroos, Gosens (Sané, 87e) - Havertz, T. Müller (Musiala, 90e) - Werner (Gnabry, 68e).
03:56 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frank lampard, lampard, euro 2000, thomas müller, müller, neuer, manuel neuer, toni kroos, kroos, angleterre-allemagne 2-0, angleterre, allemagne, euro 2020, euro 2021, euro, but de wembley, coupe du monde 1966, geoffrey hurst, sterling, kane, southgate, gareth southgate, euro 1996, coupe du monde 2010, coupe du monde 1990, gary lineker, rivalité footballistique, rivalité footballistique entre l'angleterre et l'allemagne
29/06/2021
EURO 2020 - A propos de France - Suisse
Que retenir à chaud du match France-Suisse du 28 juin 2021 ? Notre première réflexion concernera le bilan entre les deux équipes et le sens de ce match à suspense. Forcément déçus - en tant que supporters des Bleus - nous reviendrons sur la performance tricolore dans une seconde note. J N
France - Suisse
Tandis que les deux équipes se sont affrontées pas moins de 32 fois en amical (la première fois dès 1905, victoire des Bleus 1-0 à Paris), la France n'avait jamais perdu contre la Suisse en match officiel, en 6 confrontations depuis 2004. Mais 2 victoires françaises (Euro 2004 et Coupe du monde 2014) masquent 4 matchs nuls peu spectaculaires (3 fois 0-0 et une fois 1-1). On se dirigeait donc, a priori, vers un match serré entre une équipe de France à deux visages au premier tour et une équipe de Suisse moyenne. Serrée, la rencontre le fut mais une fois n'est pas coutume, elle fut spectaculaire et à rebondissements (3-3 ap). Reversants durant 30 min en seconde mi-temps, les Bleus ont marqué 3 buts après avoir été menés. Alors qu'on pensait le match plié, les Suisses ont trouvé les ressources nécessaires pour marquer 2 fois dans les 10 dernières minutes, martirisant une défense aux abois. La Suisse l'a emporté aux tirs aux buts, synonymes de roulette russe.
Au niveau comptable, ce match nul s'ajoute donc aux 4 autres et à 2 victoires françaises en matchs officiels. Les Hélvètes n'ont donc toujours pas battu leurs voisins mais ils les éliminent pour la première fois lors d'une grande compétition.
Les 8èmes en question
Lorsque nous commentions Pays-Bas - Tchéquie, nous affirmions qu'il n'y avait pas de favoris à partir des matchs à élimination directe, les Hollandais l'ont appris à leurs dépens (0-2 contre la Tchéquie) tandis que l'Italie et l'Espagne ont cravaché pour venir à bout d'étonnantes équipes autrichienne (2-1 ap) et croate (5-3 ap). Dans ces 8èmes de finale spectaculaires, l'Euro a donc vécu sa seconde surprise (avec les Néerlandais) et sa première séance aux tirs au buts (il y en aura toujours dans les grandes compétitions). Cet Euro est très excitant pour le moment, avec hormis ces 4 rencontres, un score large (Danemark - Pays de Galles 4-0) et un match très serré entre la Belgique, grand favori pour la victoire finale, et le Portugal, champion en titre (1-0). Angleterre-Allemagne tout à l'heure s'annonce palpitant également.
FRANCE
Eliminée après un Euro moyen et peu convaincant, la France affiche un bilan d'une victoire et 3 matchs nuls. C'est insuffisant pour viser plus haut dans la compétition et par rapport à son statut de champion du monde. On s'attendait à ce qu'elle atteigne, au moins, les quarts de finale mais ce ne fut pas le cas. En guise d'indulgence, nous pourrions avancer que 3 ans sont passés depuis le sacre de 2018 et qu'il est toujours difficile de confirmer dans ce sport tellement compétitif. Après on sacre en Coupe du monde 2014, l'Allemagne finit dernière de son groupe en 2018. Après un triplé euro-coupe du monde-euro, l'Espagne se fait étriller d'entrée par les Pays-Bas (1-5) lors du premier tour de la Coupe du monde 1014 qu'elle ne passera pas. Sacrés champions du monde en 2006, les Italiens font un Euro 2008 très moyen et sont piteusement éliminés lors du premier tour de la Coupe du monde 2010...etc. Mais lorsqu'on ambitionne de devenir une équipe puissante sur la durée (comme par exemple l'Allemagne qui avant 2018 avait toujours atteint les quarts en Coupe du monde), on se doit tout de même de passer des 8èmes contre un adversaire abordable (comme déjà dit, nous reviendrons ultérieurement sur la performance française durant cet Euro).
SUISSE
Redevenue une nation solide du football depuis les années 2000 (qualification aux 4 dernières coupes du monde et à 4 Euros), elle n'a toutefois jamais passé le stade des 8èmes, s'y inclinant à 4 reprises (dont 3 fois en Coupe du monde) dont 2 aux tirs au buts. Pour passer un cap, l'objectif était donc de vaincre le signe indien. La Nati l'a enfin réussi et son Euro est déjà une grande réussite d'autant plus qu'elle accède aux quarts de finale d'une grande compétition pour la première fois depuis 1954! (et le fameux Autriche-Suisse 7-5, record de buts pour un match en Coupe du monde). La Suisse affrontera l'Espagne samedi.
FRANCE - SUISSE 3-3 ap (4-5 tab) - Lundi 28 juin 2021
Buts : Benzema (57e, 79e), Pogba (75e) pour la France ; Seferovic (15e, 81e), Gavranovic (90e) pour la Suisse.
Avertissements : Varane (31e), Coman (88e), Pavard (91e) pour la France ; Elvedi (33e), Rodriguez (62e), Xhaka (76e), Akanji (108e) pour la Suisse.
France : Lloris (cap.) - Varane, Lenglet (Coman, 46e) (Thuram, 111e), Kimpembe - Pavard, Pogba, Kanté, Rabiot - Griezmann (Sissoko, 88e) - Benzema (Giroud, 94e), Mbappé.
Suisse : Sommer - Elvedi, Akanji, R. Rodriguez (Mehmedi, 87e) - Widmer (Mbabu, 73e), Freuler, Xhaka (cap.), Zuber (Fassnacht, 79e) - Shaqiri (Gavranovic, 73e) - Seferovic (Schär, 97e), Embolo (Vargas, 80e).
17:50 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, suisse, euro, euro 2020, euro 2021, france-suisse, lucas hernandez, lucas digne, dembelé, lemar, didier deschamps, deschamps, équipe de france de football, france-suisse 3-3 ap, benzema, pogba, seferovic, gavranovic
28/06/2021
EURO 2020 - 8èmes : Belgique - Portugal 1-0
EN REUSSITE, LA BELGIQUE ECARTE LE CHAMPION EN TITRE
Dans la première affiche des 8èmes de finale, la Belgique, prétendant sérieux au sacre final, l'a difficilement emporté contre un Portugal qui n'a pas démérité (1-0). Le champion sortant est éliminé.
Avant le 8ème de finale de ce dimanche 27 juin, Belges et Portugais ne s'étaient jamais rencontré dans une grande compétition. Hormis 10 matchs amicaux, la Belgique avait écarté le Portugal des Euros 1972 et 1980 mais également de la Coupe du monde 1990 (avec à chaque fois une victoire à domicile et un nul au Portugal). Fantômatiques durant les années 2000 - après un mondial 2002 réussi - et la crise du football belge, les Diables rouges s'étaient inclinés deux fois lors des éliminatoires de l'Euro 2008.
Cette première opposait donc le principal favori pour la victoire finale, la Belgique, au champion sortant, le Portugal d'un Cristiano Ronaldo déjà auteur de 5 buts. Les affiches sont souvent serrées et celle-ci n'a pas échappé à la règle, tout comme la logiue sportive, une courte victoire de la Belgique (1-0). Car en face, le Portugal est toujours une équipe difficile à manoeuvrer, tout en étant imprévisible, capable d'être un mur infranchissable comme d'encaisser 4 buts (contre l'Allemagne au premier tour). C'est plus la première tendance qui a pris le pas, avec un système défensif très serré. Comme les attaquants (notamment Lukaku) ne disposaient que de très peu d'espace, c'est un tir de loin qui pouvait débloquer la situation dans une première mi-temps équilibrée, lorsque Thorgan Hazard décochait aux 20 mètres un missile flottant dans le petit filet d'un Rui Patricio impuissant (1-0, 41e).
Avec la sortie sur blessure de son maître à jouer De Bruyne juste après la pause, la Belgique perdait quelque peu ses repères au milieu, où le Portugal musclait son jeu et contrôlait le ballon. La dernière demi-heure était tout à son avantage mais ce n'est que dans une fin de match très accrochée qu'il parvenait à se procurer des occasions nettes, via Ruben Dias (82e) et André Silva (89e) mais surtout Gerreiro qui touchait le poteau (83e). Héroïque de résistance, la Belgique tenait bon mais dans la bataille, elle aura perdu deux soldats, Kevin De Bruyne et Eden Hazard, blessés et incertains pour le prochain match. Au final, les deux équipes auront presque fait jeu égal (le Portugal a été plus dangereux). L'équipe favorite l'emporte sur un geste individuel et aura eu ce qu'on appelle "la chance des vainqueurs".
Moins impériale que lors du premier tour, la Belgique s'impose dans la douleur, à l'instar de l'Italie contre l'Autriche, qu'elle retrouvera d'ailleurs en quart de finale, une nouvelle affiche, qui opposera les deux grands favoris de l'épreuve. J N
But : T. Hazard (41e).
Avertissements : Vermaelen (72e), Alderweireld (81e) pour la Belgique ; Palhinha (45e), Dalot (51e), Pepe (77e) pour le Portugal.
Belgique : Alderweireld, Vermaelen, Vertonghen - Meunier, Tielemans, Witsel, T. Hazard (Dendoncker, 95e+5) - De Bruyne (Mertens, 48e), Lukaku, E. Hazard (cap.) (Carrasco, 87e).
Portugal : Rui Patricio - Dalot, Dias, Pepe, Guerreiro - Moutinho (Bruno Fernandes, 55e), Palhinha (Danilo Perreira, 78e), Renato Sanches (S. Oliveira, 79e) - Bernardo Silva (Joao Felix, 55e), Ronaldo (cap.), Jota (André Silva, 70e).
00:08 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : belgique, portugal, belgique-portugal, euro 2020, euro 2021, euro, belgique-portugal 1-0, thorgan hazard, hazard, de bruyne
27/06/2021
EURO 2020 - 8èmes : Pays-Bas - Tchéquie 0-2
SENSATION TCHEQUE, DESILLUSION HOLLANDAISE
Premier coup de tonnerre lors de cet Euro. Considérés comme un outsider pour la vitoire finale et favoris de leur 8ème de finale, les Pays-Bas se sont fait surprendre par une audacieuse Tchéquie (0-2).
Jeune nation du football (premier match disputé en février 1994), la Tchéquie a déjà joué 10 matchs officiels contre les Pays-Bas (auxquels s'ajoute un match amical en 1999, 1-1) et ne leur a pas souvent réussi. Les Bataves ne se sont imposés que 3 fois pour 2 nuls et 5 défaites dont celle du 13 octobre 2015 à Amsterdam (2-3), qui scellait le sort des Oranje, non qualifiés pour l'Euro 2016. L'heure de gloire tchèque survenait toutefois durant l'Euro 2004 lorsque Pavel Nedved - le meilleur joueur de l'histoire de la Tchéquie - et compagnie renversaient leur adversaire dans un match épique (3-2).
Nedved n'est plus là et la génération dorée (1996-2004) n'a plus eu de digners succésseurs. Depuis cet Euro, la Tchéquie n'a plus brillé, ni à l'Euro ni en Coupe du monde (dernière participation en 2006). C'est une équipe moyenne qui affontait des Pays-Bas qui semblaient être loin, au vu de leur premier tour (3 victoires solides), de leur récente traversée du désert (absence à l'Euro 2016 et à la Coupe du monde 2018) et qui sont de même un prétendant sérieux pour le sacre final.
Mais voilà que la tendance des confrontations entre les deux équipes s'est confirmée malgré la forme récente des deux et a donné lieu à la première grande surprise de cet Euro (2-0). Alors qu'on s'attendait à ce que les Tchèques, inférieurs techniquement sur le papier, subissent les déferlantes hollandaises, leur bloc solide et compact empêchait toute approche batave, impuissante dans le jeu. Cette domination stérile se poursuivait en seconde mi-temps mais deux faits allaient faire basculer la rencontre. A la 51ème minute, profitant d'une belle déviation de Depay et dribblant superbement un défenseur, Malen filait au but mais perdait son duel avec Vaclik qui, auteur d'une sortie remarquable dans les pieds de l'attaquant du PSV Eindhoven (tournant du match?). Une minute plus tard, tentant de stopper Schick qui filait au but, De Ligt touchait involontairement le ballon de la main et se faisait expulser.
A 11 contre 10, les Tchèques prenaient confiance et mettaient le pied sur le ballon. Mais c'est sur coup-franc qu'ils ouvraient le score. Sur la longue balle de Barak, Stekelenburg manquait complètement sa sortie et Barak remisait au second poteau pour Holes qui marquait de la tête également malgré trois joueurs adverses sur la ligne (1-0, 68e). Une situation défensive catastrophique pour les Bataves qui confirmaient un match joué à l'envers. C'est ensuite un ballon perdu à 40 mètres de son but par Widnaldum qui permettait au buteur de faire une course folle avant de centrer en retrait pour Schick qui trompait le gardien au premier poteau d'un tir croisé (2-0, 80e). Seuls rescapés du match d'octobre 2015, Blind, Depay et Wijnaldum, peu en verve ce soir, étaient pourtant prévenus. Revenus au premier plan depuis 2 rendez-vous manqués, les Pays-Bas effectuent peut-être un retour progressif (à confirmer lors de la prochaine Coupe du monde, ou pas). Réussissant déjà un Euro très positif, la Tchéquie retrouvera en quart le Danemark, vainqueur hier du Pays de Galles (4-0).
Premier enseignement de ce match, les erreurs individuelles ne pardonnent pas à ce stade de la compétition et un fait de jeu peut évidemment changer complètement la physionomie d'une rencontre. Ensuite, ce qui avait entrevu, hier, avec un Italie-Autriche serré (2-1 ap), il n'y a tout simplement plus de favori à partir des matchs à couperet. Les autres favoris n'ayant pas encore joué leur 8ème sont prévenus. J N
Buts : Holes (68e), Schick (80e).
Avertissements : Dumfries (46e), De Jong (85e) pour les Pays-Bas ; Coufal (54e) pour la Tchéquie.
Expulsion : De Ligt (52e) pour les Pays-Bas.
Pays-Bas : Stekelenburg - De Vrij, De Ligt, Blind (Timber, 81e) - Dumfries, De Roon (Weghorst, 73e), Wijnaldum (cap.), F. De Jong, Van Aanholt (Berghuis, 81e) - Malen (Promes, 57e), Depay.
Tchéquie : Vaclik - Coufal, Celustka, Kalas, Kaderabek - Holes (Kral, 85e), Soucek (cap.) - Masopust (Jankto, 79e), Barak (Sadilek, 90e), Sevcik (Hlozek, 85e) - Schick (Krmencik, 90e).
20:49 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pays-bas-tchéquie, pays-bas, tchéquie, euro, euro 2020, euro 2021, pays-bas-tchéquie 0-2, holes, schick, patrick schick
EURO 2020 - 8èmes : Italie - Autriche 2-1 ap
L'ITALIE TREMBLE MAIS PASSE L'OBSTACLE AUTRICHIEN
Sur le papier, cette rencontre était la plus déséquilibrée, entre d'une part l'équipe qui a le plus impressionné au premier tour (jeu séduisant, 3 victoires, 7 buts marqués, 0 encaissé) et d'autre part une équipe très moyenne du football européen, qui passa le premier tour grâce à des victoires courtes contre la Macédoine du Nord (3-1) et l'Ukraine (1-0). Historiquement, les stats plaident largement en faveur des Italiens puisqu'en 5 confrontations officielles, ils l'ont emporté à 4 reprises et ont concédé une fois le nul, comme ils dominent le bilan général de tous les matchs (17 victoires et 8 nuls sur les 37 matchs). Une curiosité : il faut remonter à mai 1949 pour trouver trace d'un match avec plus de 2 buts d'écart (3-1 pour l'Italie).
Au vu de ces éléments, battre une Squadra Azzura qui était sur une série de 30 matchs sans défaite et de 10 victoires consécutives sans encaisser de but relevait de l'exploit grandissime pour une équipe autrichienne qui ne se qualifie pas souvent pour les grandes compétitions et qui n'avait plus passé un premier tour depuis sa dernière Coupe du monde, en 1998, défaite justement par l'Italie (1-2) lors du 3ème match de poule.
Mais voilà, les incertitudes (ou la magie) du football ont fait que l'Italie a eu beaucoup de mal à se défaire d'une équipe autrichienne certes grandement dominée mas disciplinée et accrocheuse, ce qui lui a permis de prendre de la confiance au fil du match, après une première mi-temps où son adversaire aurait pu (du?) mener (Barella, 18e, Immobile, 31e). En deuxième mi-temps, cette Autriche bien au-dessus de ce qu'elle avait affiché au premier tour à continuer à résister aux assauts transalpins trop brouillons et manquant de tranchant et se permettait même quelques contre-attaques. Les prolongations ont réveillé l'Italie, certainement pas friande de la séance des tirs aux buts. En effet, elle ne réussit cet exercice que 2 fois sur 5 à l'Euro et y échouat 3 fois de suite en Coupe du monde (1990, 1994, 1998).
Les divers changements opérés par Roberto Mancini ont permis de dynamiser l'attaque et ce sont d'ailleurs 2 joueurs du banc qui permirrent aux Squadristes de mener (Chiesa, 95e, 1-0) puis de prendre le large (Pessina, 105e, 2-0). Alors qu'on croyait le match plié, l'Autriche revenait dans le match par un autre entrant, Kalajdzic, auteur d'une belle tête sur corner (112e, 2-1). Cette réduction du score était un peu tardive et l'Italie tenait sa victoire et sa qualification.
Au final, la Squadra Azzura a tenu son rang mais que ce fut compliqué. Passant dans la douleur, elle a certainement compris, après un premier tour plutôt facile à gérer qu'à partir du premier match à élimination directe, il n'y aurait rien de simple. Sans doute, une piqure de rappel pour la suite.
En ce qui concerne, le bilan des affontements entre les deux équipes, il perpétue d'une part l'hégémonie italienne sur son adversaire et d'autre part la tendance d'un but d'écart maximum. Quant à la performance italienne, elle permet à Roberto Mancini d'atteindre les 31 matchs sans défaite, battant le record précédent de Vittorio Pozzo (années 1930). Petit bémol, si la série de victoires consécutives se poursuit (11), l'Italie a encaissé un but, ce qui n'était plus arrivé depuis 10 matchs). Mais là n'est vraiment pas l'essentiel... J N
Buts : Chiesa (95e), Pessina (105e) pour l'Italie ; Kalajdzic (114e) pour l'Autriche.
Avertissements : Di Lorenzo (50e), Barella (51e) pour l'Italie ; Arnautovic (2e), Hinteregger (103e), Dragovic (120e+1) pour l'Autriche.
Italie : Donnarumma - Di Lorenzo, Bonucci (cap.), Acerbi, Spinazzola - Barella (Pessina, 67e), Jorginho, Verratti (Locatelli, 67e) - Berardi (Chiesa, 84e), Immobile (Belotti, 84e), Insigne (Cristante, 108e).
Autriche : Bachmann - Lainer (Trimmel, 114e), Dragovic, Hinteregger, Alaba (cap.) - Schlager (Gregoritsch, 106e), Grillitsch (Schaub, 106e) - Laimer (Ilsanker, 114e), Sabitzer, Baumgartner (Schöpf, 90e) - Arnautovic (Kalajdzic, 97e).
01:05 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro 2020, euro 2021, euro, italie, autriche, italie-autriche, italie-autriche 2-1, kalajdzic, pessina, chiesa, roberto mancini, mancini, pozzo, vittorio pozzo
26/06/2021
Mourmansk
Le nom porté à la fois par la ville russe et la région administrative nous rappelle qu'en 2015, jouant à Trivial Pursuit avec des amis, nous avions répondu correctement à la question "quels sont les deux principaux ports militaires de l'URSS durant la guerre froide". La réponse était Mourmansk et Arkhangelsk, information que nous avions lu des années auparavant dans un ouvrage. Effarés, les avdersaires - et notamment un guignol grande gueule et mauvais perdant du nom de Pascuale - nous avaient reproché de connaître par coeur les réponses du jeu. Bref. Nous avons toujours trouvé joli ce drapeau, qui est donc celui de l'oblast de Mourmansk (144902 km² ; 762.000 hab.), créé le 28 mai 1938.
De proportions 2;3, le drapeau comporte au centre une aurore boréale, qui rappelle que la région se trouve sur le cercle arctique. La couleur bleue représente la beauté et la grandeur tandis que le rouge symbolise le courage et la force. Conçu par l'artiste Piotr Abarin (qui remporta le concours en question), le drapeau fut officiellement adopté le 1er juillet 2004. J N
12:00 Publié dans Drapeau | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : oblast de mourmansk, mourmansk, russie, piotr abarin, cercle arctique, aurore boréale
25/06/2021
Amour
"Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous"
Paul Eluard (1895-1952)
17:00 Publié dans Citation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul eluard
24/06/2021
EURO 2020 - bilan et 8èmes
Sans aboutir à une surprise - comme ce fut le cas en 2016 - le premier tour de l'Euro 2020 fut passionnant. Toutes les équipes attendues seront en huitièmes de finale.
Hormis la Turquie, très décevante dans le jeu (3 défaites, 1 but marqué) et qu'on attendait à un autre niveau, il n'y a eu aucune surprise lors de ce premier tour. D'abord, les équipes rescapées des barrages ont toutes été éliminées, tout en ayant eu le mérite de marquer des buts et des points (Macédoine du Nord, Ecosse, Slovaquie, Hongrie). Ensuite, il est à noter que même le groupe de la mort (E) n'a pas entraîné l'élimination d'équipes attendues pour la suite.
Enfin, toutes les équipes considérées comme des vainqueurs potentiels poursuivent l'aventure. Impressionnantes, l'Italie et la Belgique sont les grands favoris. Ces 16 équipes (voir ci-dessous) se découpent en fait en deux catégories, les favoris (Belgique, Italie, France, Pays-Bas, Allemagne, Portugal, Espagne, Angleterre) et les autres (Croatie, Suisse, Pays de Galles, Ukraine, Suède, Danemark, Autriche, Tchéquie). Parmi ces favoris, 2 ne passeront pas les 8èmes. Le Portugal défiera la Belgique tandis que l'Angleterre et l'Allemagne se retrouvent pour un classique très attendu. J N
Italie
Après avoir surclassé la Turquie et la Suisse sur le même score (3-0), l'Italie a disposé tranquillement du Pays de Galles (1-0) En reconstruction (7 joueurs rescapés de l'Euro 2016) et revenue au premier plan après avoir raté la Coupe du monde 2018 (élimination en barrages), la Squadra Azzura est étincellante actuellement. Elle vient d'enchaîner 30 matchs d'affilée sans défaite et 11 victoires d'affilée sans encaisser de buts. Elle est déjà considérée comme l'un des grands favoris pour la victoire finale.
Belgique
Annoncée comme outsider (Coupe du monde 2014) puis comme prétendant au sacre (Euro 2016, Coupe du monde 2018), la génération dorée des Diables rouges aborde sans doute sa dernière chance de remporter une grande épreuve avec la génération actuelle. Hazard et compagnie ont quasiment tous dépassé la trentaine et il sera difficile de reconstruire rapidement un groupe aussi talentueux. De ce qu'elle a montré au premier tour (3 victoires solides et sans contestation), elle est une grande favorite pour la victoire finale, au même titre que l'Italie.
Pays-Bas
Après avoir manqué la Coupe du monde 2018 et l'Euro 2016, les Bataves reviennent également au premier plan. La nouvelle génération batave a fait carton plein en remportant ses 3 rencontres. Aussi impressionnants offensivement que l'Italie, les Pays-Bas ont toutefois bénéficié d'un groupe "facile" (Ukraine, Autriche, Macédoine du Nord). Il faudra, sans doute, un adversaire d'un autre accabit pour véritablement juger la puissance de cette équipe considérée également comme un favori.
Pays de Galles
En progrès depuis quelques années grâce au niveau des stars évoluant en Premier League (Bale, Ramsey, Allen...), les Dragons constituèrent l'équipe surprise de l'Euro 2016 (qualification pour la demi-finale), le premier de leur histoire, avant de rentrer dans le rang (absence à la Coupe du monde 2018). Finissant seconds de leur groupe derrière l'Italie, les Gallois ont déjà rempli leurs objectifs. La suite n'est que du bonus.
Autriche
La qualification pour les 8èmes n'est pas une surprise au vu des prestations et des adversaires : 1 défaite contre l'ogre batave et deux victoires courtes contre des adversaires prenables (Macédoine du Nord, Ukraine). C'est au niveau du bilan général de l'Autriche dans les grandes compétitions qu'il s'agit d'un petit événement. En Coupe du monde (7 participations, la dernière en 1998), son dernier fait d'armes est la troisième place obtenue en 1954. A l'Euro, après un quart de finale joué lors de la première édition (1960), Das Team ne s'était qualifiée que récemment (2008, 2016), ne passant pas le premier tour.
Danemark
Pour des raisons que nous avions déjà abordées, le Danemark est un miraculé du premier tour. La combinaison de sa victoire contre la Russie au 3ème match et de la victoire belge contre la Finlande, il a réussi l'exploit de finir second et se qualifier avec seulement 3 points. Au vu de l'incident de santé du premier match, la Danish Dynamite, attendue initialement à ce niveau, est déjà satisfaite de jouer les 8èmes, alors qu'elle n'avait pas participé aux éditions de 2016 et 2008 et qu'elle avait été éliminée au premier tour en 2012.
Suisse
Qualifiée après un premier tour moyen (1 victoire, 1 défaite, 1 nul), la Nati a pour objectif d'atteindre les quarts de finale. Pour cela, il faudra déjà passer les 8èmes, ce qui ne sera pas une mince affaire. Redevenue une nation solide du football depuis les années 2000 (qualification aux 4 dernières coupes du monde et à 4 Euros), elle n'a toutefois jamais passé le stade des 8èmes, s'y inclinant à 4 reprises (dont 3 fois en Coupe du monde) dont 2 aux tirs au buts. Pour passer un cap, l'objectif serait donc en effet de vaincre le signe indien.
France
Qualifiée pour les 8èmes avant son dernier match, la France, championne du monde, a réalisé un match à deux visages lors de son dernier match contre le Portugal (2-2). Solide contre l'Allemagne (1-0), chahutée par la Hongrie (1-1), elle réalise un premier tour solide mais non dénué de fragilités. Les Bleus ont toutefois terminé premiers dans un groupe relevé. Semblant moins solides qu'il y a 3 ans, ils devront relever leur niveau pour aller le plus loin possible. Entre les forfaits définitifs (Dembelé mais aussi Digne?), les joueurs peu en verve à des postes inhabituels (Tolisso, Koundé), les différents schémas tactiques, Didier Deschamps a sans doute tiré de nombreux enseignements pour la suite. Le match face à la Suisse où la France part favorite en dira plus sur sa capacité à se surpasser.
Suède
Egalement qualifiée pour les 8èmes avant son dernier match, avec 4 points au compteur, la Suède a terminé première de son groupe (3-2 contre la Pologne lors du dernier match), devant l'Espagne et sa première place lui permet de jouer un adversaire abordable, l'Ukraine. Dans la continuité du Coupe du monde 2018 réussie (accession aux quarts), la génération actuelle poursuit ses bonnes performances. Eliminés au premier tour lors des éditions 2008, 2012 et 2016, les Scandinaves ont déjà réussi leur Euro.
Angleterre
Très attendue dans cet Euro après une Coupe du monde 2018 réussie et vu son effectif de qualité (notamment l'armada offensive), évoluant dans sa grande majorité en Premier League, l'Angleterre était également qualifiée avant de jouer son dernier match. Pour finir première, elle devait l'emporter contre la Tchéquie (première à la différence de buts), ce qu'elle réussit grâce à son seul buteur actuel, Sterling. Solide en défense (0 but encaissé) mais pas encore au point dans l'animation offensive, l'Angleterre a pour objectif d'atteindre les demi-finales. Pour cela, il faudra passer l'Allemagne...
Tchéquie
La République Tchèque n'a jamais réussi à se doter d'une génération talentueuse depuis la période 1996-2004 qui avait vu Nedved et compagnie atteindre la finale de l'Euro 1996 et échouer aux portes de celle de l'Euro 2004. Elle s'est toujours qualifiée pour l'Euro depuis mais n'a jamais passé le premier tour (hormis en 2012 lorsqu'elle était battue en quart par le Portugal). Elle ne participa pas non plus aux Coupes du monde 2010, 2014 et 2018. Au vu des limites affichés, les 8èmes sont déjà une satisfaction.
Croatie
En fin de cycle (ou en renouveau, c'est selon), le vice-champion devait a minima passer le premier tour, ce qu'il a réussi non sans difficulté après une défaite d'entrée et un nul, puis une victoire lors du dernier match. Si la Croatie a perdu récemment des cadres (Mandzukic, Rakitic, Strinic, Subasic), elle en a toutefois conservé, dont de nombreux titulaires lors de la finale de 2018 (Modric, Perisic, Vida, Brozovic). La fusion avec les nouveaux talents (Vlasic, Gvardiol) tarde à prendre et les Vatreni ont immensément déçu dans le jeu. Ils défieront l'Espagne en 8èmes, dans un match qui sera probablement très animé et mettant aux prises deux styles de jeu complètement opposés.
Espagne
Difficile encore d'évaluer une Roja en reconstruction mais dont le talent demeure indéniable. L'équipe hégémonique de la période 2008-2012 a conservé son style de jeu (tenir le ballon et multiplier les passes au sol) qui s'est cassé les dents face aux équipes jouant bas (Pologne, Suède) mais a explosé la Slovaquie (5-0). On en saura plus face à une équipe croate qui laisse des espaces. Eliminés en 8èmes (Euro 2016, Coupe du monde 2018) ou avant (Coupe du monde 2014), les Ibériques doivent au moins passer les 8èmes voire les quarts.
Allemagne
Après une Coupe du monde 2018 catastrophique (les Allemands finissent derniers de leur groupe et sont éliminés au premier tour), la Mannschaft entend clairement se racheter en allant le plus loin possible. Nautralisée par la France (0-1), cartonnant le Portugal (4-2), elle a failli être éliminée par la Hongrie lors du dernier match (2-2). Cette nouvelle Allemagne semble plus performante lorsqu'elle est dos au mur. La fusion entre anciens et nouveaux semble, petit à petit, se mettre en place. Suffisant pour battre l'Angleterre? Dans ce qui s'annonce comme une rencontre intense, les deux se retrouvent dans un grand classique.
Portugal
Comme en 2016, le champion d'Europe termine la phase de poules à la 3ème place. Dominateurs puis dominés face à la France (2-2), ultraréalistes contre la Hongrie (3-0 en toute fin de match) et étrillés contre l'Allemagne (2-4), les Lusitaniens sont toujours redoutables en attaque, sans être flamboyants mais grâce à la technicité des joueurs offensifs, notamment Ronaldo, déjà auteur de 5 buts. Le mythe de la défense imprenable a volé en éclats (6 buts encaissés). Face à la Belgique, l'un des grands favoris, la bande à Ronaldo aura fort à faire...
Ukraine
Qualifiés parmi les meilleurs troisièmes avec seulement 3 points, les Bleus et jaunes ont été dominés par les Pays-Bas (2-3), bousculés par la Macédoine du Nord (2-1) puis étouffés par l'Autriche (0-1). Limités dans tous les secteurs du jeu malgré quelques valeurs sûres, ils semblent partis pour arrêter l'aventure en 8èmes. A moins de parvenir à briser le verrou suédois.
Les 8èmes de finale
Samedi 26 juin
- Pays de Galles - Danemark
- Italie - Autriche
Dimanche 27 juin
- Pays-Bas - Tchéquie
- Belgique - Portugal
Lundi 28 juin
- Croatie - Espagne
- France - Suisse
Mardi 29 juin
- Angleterre - Allemagne
- Suède - Ukraine
13:38 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : italie, pays-bas, pays de galles, euro 2020, euro 2021, france, belgique, suède, tchéquie, république tchèque, angleterre, danemark, autriche, allemagne, euro, ukraine, portugal, turquie, macédoine du nord, hongrie, slovaquie, ecosse
EURO 2020 - Groupe F
Rivalité franco-portugaise : sans drame pour une fois
Dans un affontement devenu un classique, la France et le Portugal se retrouvaient pour la dernière journée du Groupe de la mort. Plus décisive pour le Portugal que pour la France, déjà qualifiée, cette rencontre à rebondissements s'est finalement soldée par un match nul (2-2), qualifiant le Portugal et permettant à la France de conserver la tête du groupe.
Devenu un classique depuis la demi-finale de l'Euro 2000, cet affrontement est, depuis, synonyme de rivalité franco-portugaise dans le football, au même titre que la rivalité franco-allemande. Force est de constater avant ce match de la mort que les 4 confrontations "Euro-Coupe monde" précédentes, entre la France et le Portugal (auxquelles il faut ajouter un nul et une victoire française à Lisbonne dans la Ligue des Nations 2020-2021), furent toutes des matchs à élimination directe. Le premier fut la demi-finale épique de l'Euro 1984, réglée par la France au bout de la prolongation (3-2). Non moins épique et beaucoup plus dramatique fut la demi-finale de l'Euro 2000. Alors qu'on se dirigeait vers la séance des tirs aux buts (1-1 a.p), la France obtenait un penalty pour une main du défenseur Abel Xavier sur sa ligne de but mais dans un angle fermé. A l'époque, la règle du but en or existait encore et Zidane se chargeait d'exécuter l'offrande en envoyant son tir dans la lucarne (120e). S'en suivait une confusion générale, marquée notamment par une contestation musclée des joueurs portugais auprès de l'arbitre.
La France remettait ça en demi-finale de la Coupe du monde 2006 (1-0), avec un Zidane à nouveau bourreau (et un penalty transformé pour une faute dans la surface de Ricardo Carvalho sur Henry). Le Portugal allait finalement obtenir sa revanche dans le match à plus gros enjeu, la finale de l'Euro 2016 (1-0 a.p). Une défaite restée en travers de la gorge (la France avait dominé et méritait de l'emporter), selon les dires du sélectionneur Didier Deschamps, mais largement compensée deux ans plus tard par le sacre mondial. A ce moment-là, la France dominait par ailleurs le bilan des matchs amicaux (14 victoires, 1 nul, 4 défaites), le dernier à Lisbonne en septembre 2015 (1-0, coup-franc de Valbuena à la 85e).
Le dernier match du Groupe E ce mercredi 23 juin était encore une fois décisif mais une fois n'est pas coutume, pas à élimination directe. Première avec 4 points, la France devait finir en tête pour éviter l'Angleterre en 8èmes. 3ème avec 3 points, le Portugal devait éviter une défaite lourde pour terminer au moins dans les 4 meilleurs 3èmes (la Finlande et l'Ukraine ayant également 3 points mais avec des différences de buts de -2 et -1 respectivement). Par ailleurs, un match entre le champion du monde et le champion d'Europe était assurément alléchant. Dans le même temps, l'Allemagne, 2ème avec 3 points également, jouait la Hongrie (1 point).
Tandis que la Mannschaft frôlait la correctionnelle contre la Hongrie (deux fois menée, elle arrache le match nul 2-2 en fin de rencontre) mais finissait par se qualifier in-extremis, France et Portugal ont comme d'habitude joué un match plein d'intensité, chaque équipe ayant eu sa mi-temps. Inexistants dans le premier acte, les Bleus ont subi la loi de Lusitaniens plus mordants et dominateurs sur le plan physique et qui obtenaient un penalty pour une faute de Lloris sur Danilo à la reception d'un coup-franc. La sentence était transformée par l'inévitable Cristiano Ronaldo (31e). C'est contre le cours de jeu que la France égalisait. Bousculé dans la surface par Semedo, Mbappé obtenait un penaly transformé par Benzema juste avant le repos (45e+2). Miraculeux pour la France qui repartait ensuite sur de meilleurs bases et marquait d'entrée par Benzema qui, lancé par Pogba dans le dos de la défense, trompait Rui Patricio d'un tir croisé (47e). Malheureux jusqu'ici, le Madrilène, très attendu depuis son come-back il y a quelques semaines, marquait enfin (et pas qu'un but), soulageant tout un peuple.
Mais le Portugal revenait également contre le cours du jeu. C'est cette fois-ci Jules Koundé (préféré à Pavard, catastrophique contre la Hongrie), qui offrait un penalty après une main malencontreuse dans la surface, transformé à nouveau par Ronaldo (60e). La domination française s'est poursuivie par la suite mais sans que le score n'évolue.
Au final, ce nouveau débat intense n'aura pas constitué de couperet puisque les deux équipes sont qualifiées pour les 8èmes. La conjugaison de ce résultat au match nul entre Allemands et Hongrois fait que la France reste 1ère, que le Portugal finit parmi les 4 meilleurs 3èmes et que l'Allemagne finit seconde (4 points comme le Portugal mais mieux classée grâce à sa victoire dans leur confrontation directe). Le match nul a toutefois plus arrangé la France. La logique fait que les moins bons classés tombent sur des cadors. Le Portugal devra affronter en 8èmes la redoutable Belgique tandis que l'Allemagne dont les prestations furent contrastées et le parcours plutôt moyen devra se frotter à une équipe anglaise solide (aucun but encaissé) sans être brillante (2 buts inscrits en 3 matchs). La France jouera la Suisse, un adversaire plus abordable sur le papier.
J N
Buts : C. Ronaldo (31e s.p, 60e s.p) pour le Portugal ; Benzema (45e+2 s.p, 47e) pour la France.
Portugal : Rui Patricio - Semedo (Dalot, 79e), Pepe, Dias, Guerreiro - Moutinho (Neves, 73e), Danilo Pereira (Palhinha, 46e), Renato Sanches (S. Oliveira, 88e) - B. Silva (Bruno Fernandes, 72e), C. Ronaldo (cap.), Jota.
France : Lloris - Koundé, Varane, Kimpembe, L. Hernandez (Pavard, 46e) (Rabiot, 52e) - Pogba, Kanté - Tolisso (Coman, 66e), Griezmann (Sissoko, 87e), Mbappé - Benzema.
CLASSEMENT - Groupe F
1. France 5 pts
2. Allemagne 4
3. Portugal 4
4. Hongrie 2