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27/06/2014
Coupe du monde : les huitièmes en question
LE RETOUR DES LATINOS
Avec les derniers matchs, hier, des groupes G et H, le premier tour d'une Coupe du monde portée sur l'offensive a livré son verdict final. Pour la première fois, sept équipes d'Amérique Latine s'en sont extirpées. Passage en revue des huit affiches.
Pour la première fois depuis bien longtemps, il y aura 7 équipes latino-américaines en huitièmes de finale (6 en 2010, 4 en 2006). Éliminé, l'Equateur n'était également pas loin d'en faire partie. C'est une première puisque depuis l'instauration des huitièmes en 1986, jamais plus de 6 équipes n'avaient atteint ce stade de la compétition (jusqu'en 1982, le premier tour était suivi d'un second, donnant accès aux quarts de finale). De ces 7 équipes, deux ne seront plus là au tour suivant.
Brésil - Chili et Colombie - Uruguay constituent d'ailleurs les affiches les plus attendues et les duels les plus âpres tant ces quatre équipes ont montré de belles choses au tour précédent. C'est une belle revanche de l'Amérique Latine, habituée - à l'exception du Brésil - aux accessits, sur le football européen. Décomplexée, joueuse, et rigoureuse sur le plan tactique, elle semble avoir également bénéficié d'une meilleure préparation, les championnats locaux se terminant avant leurs équivalents européens. Avec la qualification des Etats-Unis, l'Amérique dans son ensemble aura 8 représentants, soit deux de plus que l'Europe, une première.
Les surprises
L'absence du champion en titre, l'Espagne, constitue bien entendu le forfait le plus inattendu. A celui-ci, s'ajoutent ceux de l'Italie (2ème élimination de suite au premier tour, après 2010) et dans une moindre mesure de l'Angleterre (ce qui va relancer le débat sur la faible présence de joueurs anglais dans les grosses cylindrées de Premier League). Ces deux équipes ont eu le malheur de tomber dans le groupe de la mort (le Costa-Rica et l'Uruguay leur ont volé la vedette). On attendait mieux du Portugal mais une entame catastrophique (0-4 contre l'Allemagne, expulsion de Pepe), de nombreux blessés, et une dépendance maladive à un Cristiano Ronaldo au bout du rouleau ont coûté cher à la Selecçao.
Au niveau des présences, celle - historique - de l'Algérie, seul représentant du monde arabe, constitue sans contestation possible la plus grande surprise. Le Costa Rica a également réalisé un sacré coup. Pas attendu à pareille fête, il a terminé premier du groupe de la mort sans perdre et battant au passage l'Uruguay et l'Italie. Rien que ça. Enfin, la présence des Etats-Unis n'est pas une surprise en soi mais les joueurs de Jürgen Klinsmann ont du se frotter à l'Allemagne, au Portugal, et au Ghana. Terminer deuxième n'était pas évident.
Au total, 7 équipes représentent l'Amérique Latine (le Mexique compris), 6 l'Europe, 2 l'Afrique, et 1 l'Amérique du Nord. La Belgique est le plus petit Etat (30.528 km²).
BRÉSIL - CHILI (28 juin)
Lors de ses deux dernières coupes du monde (1998, 2010), le Chili s'était déjà retrouvé face au Brésil à ce stade de la compétition. Étrillée la première fois (4-1), la Roja s'inclinait lourdement à nouveau en 2010 (3-0). Entre-temps, la Selaçao avait écrasé son adversaire (6-1) en quart de finale de la Copa America 2007. Dans cette compétition d'ailleurs, les confrontations ont presque toujours tourné à l'avantage des brésiliens : victoires lors du tour final en 1991 (2-0), lors du premier tour en 1999 (1-0) et deux fois en 2004 (3-0 au premier tour, 1-0 en quarts). En éliminatoires de la Coupe du monde 2010, le Brésil s'est également imposé deux fois (3-0 au Chili, 4-2 à domicile). Il faut en fait remonter à août 2000 pour une victoire chilienne (3-0, éliminatoires de la Coupe du monde 2002). En novembre dernier, le Brésil s'imposait également en amical (2-1).
Au total, le Brésil a remporté 48 des 68 rencontres officielles ou amicales (pour 13 nuls et 7 défaites), soit 70.5%. Ces statistiques seront-elles déterminantes ? Entre un Brésil dont les performances jusqu'ici ne sont pas simples à évaluer (la défense n'est pas toujours rassurante et l'animation collective a souvent été désordonnée) et un Chili solide collectivement mais inefficace contre les Pays-Bas (0-2), les débats devraient être très serrés. Les Auriverdes pourront compter sur leur pépite Neymar (4 buts) alors que du côté chilien, on attend beaucoup de l'association Vidal - Sanchez. Jouer à domicile pourrait faire pencher la balance du côté brésilien.
COLOMBIE - URUGUAY (28 juin)
Il faut remonter loin dans le temps pour trouver trace d'une confrontation en Coupe du monde entre ces deux équipes, ce qui est normal vu que la Colombie ne dispute que sa 5ème coupe du monde (l'Uruguay sa 12ème). En 1962 (au Chili), la Celeste s'était imposée (2-1) au premier tour, les deux équipes ne dépassant pas ce stade de la compétition.
En Copa America, les deux équipes ne se sont croisées qu'une fois ces dix dernières années. Lors de l'édition 2004, l'Uruguay remportait le match pour la 3ème place (2-1). En éliminatoires de la Coupe du monde actuelle, la Colombie s'imposait très largement à domicile (4-0) en septembre 2012, avant de s'incliner un an plus tard à Montevideo (0-2). Pour celles de 2010, l'Uruguay s'était deux fois imposé (1-0 à Bogota, 3-1 à domicile). Au vu des prestations du premier tour, la Colombie semble légèrement plus solide que l'Uruguay, d'autant plus que ce dernier est désormais orphelin de son buteur Luis Suarez, suspendu pour 9 matchs suite à son agression sur l'italien Chiellini. Mais les joueurs d'Oscar Tabarez étaient tombés dans un groupe bien plus compliqué que celui de la Colombie et savent se transcender dans les matchs à couperet (victoires contre l'Angleterre et l'Italie après une première défaite).
Cette affiche s'annonce en fait comme la plus équilibrée. Rapide et technique, la Colombie se frottera à une équipe très rugueuse. Le match constituera de même un duel à distance entre le monégasque James Rodriguez et le parisien Edison Cavani.
PAYS-BAS - MEXIQUE (29 juin)
Ces deux équipes se sont rencontrées une seule fois en Coupe du monde, leur seule confrontation officielle. Elles avaient fait match nul en 1998, lors du premier tour (2-2). En amical, elles ne furent opposées que 5 fois. Le Mexique s'est imposé en 1960 et 1961 (3-1 ; 2-1) mais s'est incliné en février 1998 (2-3), en 2006 (1-2), et en 2010 (1-2). Il n'a donc plus battu son adversaire des huitièmes depuis plus de 50 ans. Si le Mexique a toujours atteint ce stade de la compétition depuis 1994, il ne la cependant jamais dépassé (la Tri tomba sur l'Argentine en 2006 et 2010, et sur l'Allemagne en 1998).
Les Pays-Bas, quant à eux, atteignirent les quarts en 1994, les demis en 1998, et la finale en 2010. Ils partent donc avec un léger avantage. Ce match opposera deux styles différents, une attaque détonante (10 buts inscrits par les Oranje) et une défense de fer pourvue d'un excellent gardien (1 but encaissé). Très physiques (voire brutaux) également, les Pays-Bas partent légèrement favoris.
COSTA RICA - GRECE (29 juin)
Jouant respectivement leur 4ème et 3ème Coupe du monde, le Costa Rica et la Grèce ne se sont jamais rencontrés, aussi bien en compétition officielle qu'en match amical. Séduisants au premier tour durant duquel ils se sont extirpés du groupe de la mort sans perdre , les Ticos tableront sur leur rigueur tactique et leur solidité défensive (1 seul but encaissé, sur penalty), et partent favoris. L'équipe surprise du tournoi pourrait toutefois se casser les dents contre une équipe qui joue habituellement regroupée (ce qui ne l'a toutefois pas empêché d'encaisser 5 buts en 3 matchs).
FRANCE - NIGERIA (30 juin)
Lors de ses quatre autres coupes du monde (1994, 1998, 2002, 2010), le Nigeria n'a jamais dépassé le stade des huitièmes qu'il avait atteint en 94 (Italie, 1-2 a.p) et 98 (Danemark, 1-4). Chose qui peut paraître étrange, les deux équipes ne se sont affrontées qu'une seule fois en amical, en 2009, pour une victoire nigériane à Saint-Etienne (1-0). Au vu du niveau de jeu affiché jusqu'ici, la France part largement favorite. Attention toutefois aux Super Eagles, très rapides en contre. L'Argentine et la Bosnie l'ont apprises à leurs dépens. Néanmoins, ils n'abordent pas cette rencontre dans les meilleures conditions. En conflit avec leur fédération au sujet des primes de match (c'est une habitude dans les sélections africaines), les joueurs ont boycotté hier l'entraînement...
ALLEMAGNE - ALGÉRIE (30 juin)
L'invité surprise des huitièmes de finale n'est pas verni puisqu'il affrontera l'Allemagne, un des grands favoris pour la victoire finale. Cette rencontre fait évidemment penser au "match de la honte" de la Coupe du monde 1982, arrangé entre Allemands et Autrichiens (victoire de la RFA 1-0) afin de passer tous deux le premier tour, ce qui éliminait l'Algérie qui avait justement réalisé la grand exploit de battre la Mannschaft (2-1). A l'époque, les derniers matchs du premier tour ne se jouaient pas en même temps et c'est depuis cette infamie justement qu'ils se jouent simultanément afin d'éviter que cela ne se reproduise.
Fort logiquement, les deux équipes ne se sont plus rencontrées depuis. Précédemment, l'Allemagne l'avait emporté en amical (2-0), en 1964. Compte tenu du niveau affiché jusqu'ici par l'Allemagne, du fait qu'elle a toujours atteint au minimum les quarts de finale depuis 1982 (également 4 fois finaliste et 3 fois demi-finaliste), et du fait que l'Algérie est néophyte à ce stade de la compétition, les joueurs de Joachim devraient l'emporter sans surprise.
ARGENTINE - SUISSE (1er juillet)
Lors de la Coupe du monde 1966, l'Albiceleste battait la Nati au premier tour (2-0). Les deux équipes se sont ensuite retrouvées cinq fois en amical (de 1980 à 2012), pour trois victoires argentines et deux matchs nuls. Sur ces cinq matchs, quatre se déroulèrent en Suisse. Lors du dernier (février 2012), l'Argentine l'emportait 3-1. Habituée à franchir le cap des huitièmes, elle devrait logiquement s'imposer face à son adversaire, qui lui n'a pas atteint les quarts depuis 1954. Tandis que l'Argentine est progressivement montée en puissance, avec un Lionel Messi en grande forme (4 buts), la Suisse a montré pour sa part un style de jeu assez anarchique.
BELGIQUE - ETATS-UNIS (1er juillet)
Lors de la première Coupe du monde de l'histoire (1930), les Etats-Unis s'imposaient largement au premier tour (3-0). Il faudra attendre les années 90 pour que les deux équipes se retrouvent, les Diables Rouges l'emportant cinq fois en amical (1995, 1998, 2011, 2013). Si elle a remporté ses trois matchs du premier tour, la Belgique n'a pas brillé pour autant, face à des adversaires moyens (Algérie, Russie, Corée du Sud) qu'elle battit sur le fil. Efficace contre le Ghana (un but marqué à la première minute, le deuxième en toute fin de match), impressionnante de combativité contre le Portugal (2-2), la Team USA n'a rien pu faire contre la déferlante allemande (0-1). Supérieurs techniquement, les Belges partent favoris.
J. N
18:10 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde, coupe du monde 2014, brésil - chili, colombie - uruguay, pays-bas - mexique, costa rica - grèce, grèce, costa rica, pays-bas, mexique, uruguay, colombie, brésil, chili, argentine, france, nigeria, etats-unis, allemagne, suisse, belgique, algérie, espagne, italie, angleterre, portugal, france - nigeria, allemagne - algérie, argentine - suisse, belgique - etats-unis
Coupe du monde : bilan Groupe H
(Belgique, Russie, Corée du Sud, Algérie)
L'Algérie réalise l'exploit
En arrachant le match nul contre la Russie (1-1), l'Algérie se qualifie pour les huitièmes de finale pour la première fois de son histoire. Déjà qualifiée avant son match, la Belgique a empoché sa troisième victoire en battant la Corée du Sud, qui termine dernière.
La Belgique confirme
Avec le groupe F (Bosnie, Argentine, Nigeria, Iran), celui-ci fut assurément le moins spectaculaire. Sur les six rencontres disputées, quatre se terminèrent par moins de 3 buts inscrits dont deux sur le score étriqué de 1-0. La faute à des formations ayant eu un mal fou à créer des espaces ou trouver des solutions (où le niveau de jeu était juste sensiblement égal, c'est selon). A ce jeu-là, c'est la Belgique qui tira son épingle du jeu, remportant ses trois matchs à l'arraché, s'imposant à chaque fois en fin de match, et marquant 3 de ses 4 buts par l'intermédiaire de joueurs entrés en cours de jeu (Fellaini, Mertens, Origi). Coaching impeccable donc de Mark Wilmots et standing assumé par cette brillante génération de Diables Rouges dont on attendait que les qualités tant vantées (Hazard, Kompany, De Bruyne et compagnie) soient exprimées dans une compétition sérieuse. C'est chose faite. Annoncée comme outsider, la Belgique l'est toujours. Jusqu'à quand ? Le huitième contre les Etats-Unis, auteurs d'un bon premier tour, nous en dira plus.
Les Fennecs dans l'histoire
Courageuse mais limitée (elle a surtout défendu) contre la Belgique (1-2), l'Algérie a réalisé ensuite un impressionnant sursaut d'orgueil, avec un festival de buts contre la Corée du Sud (4-2). Deuxièmes à ce moment-là (puisque la Russie avait fait nul contre les Coréens et s'était inclinée contre la Belgique), les Fennecs n'avaient plus qu'à assurer le nul contre la Russie (la probabilité d'une large victoire coréenne contre la Belgique étant peu "probable"). Mal partie, elle encaissait un but sur la première accélération russe (6e). Dominatrice en première mi-temps, la Russie levait le pied après la pause, permettant à son adversaire de repartir de l'avant. La délivrance algérienne arrivait finalement sur coup de pied arrêté. Sur un coup-franc de Brahimi, Slimani profitait d'une sortie ratée d'Akinfeev pour marquer de la tête (60e). Il s'agissait dès lors de tenir, ce que les joueurs de Vahid Halilodzic, plein de combativité et d'abnégation, réussirent. Pour sa quatrième participation, l'Algérie réalise donc l'exploit de se qualifier pour les huitièmes de finale, après trois tentatives (1982, 1986, et 2010). Ils y retrouveront l'Allemagne qui, en 1982, les avait justement empêché de passer le premier tour. Non par le jeu, puisque l'Algérie avait réussi l'exploit fort improbable de s'imposer (2-1) mais par un arrangement avec son voisin autrichien lors d'une rencontre nommée par la suite "match de la honte". Autrichiens et Allemands avaient négocié le match (victoire allemande 1-0) afin de tous deux se qualifier, ce qui avait entraîné l'élimination de l'Algérie. Contre l'Allemagne de Thomas Müller, les pronostics seront loin d'être en sa faveur de celle-ci. Mais l'essentiel n'est pas là.
Corée du Sud et Russie : comme d'habitude
Depuis l'effondrement de l'URSS, la Russie n'a jamais réussi à redorer son blason. De la Coupe du monde 1994 (à l'Euro 92, il s'agissait de la C.E.I) à celle-ci, elle fut systématiquement éliminée lors du premier tour des deux grandes compétitions (elle ne se qualifia pas à l'Euro 2000 ni aux Coupes du monde 2006 et 2010). Dans cette longue traversée du désert, le fameux quart de finale de l'Euro 2008 remporté contre les Pays-Bas (3-1) - exception à la règle - semblait annoncer de meilleurs lendemains. Mais il n'en fut rien. Corrigée par l'Espagne en demi-finale de ce même Euro (0-3), la Russie retourna ensuite à la case départ. Le parcours en dents de scie de la Corée du Sud se poursuit. Demi-finaliste surprise en 2002, elle fut éliminée au premier tour en 2006, avant de le passer en 2010, puis d'échouer à nouveau en 2014. Ces deux équipes ont en commun de ne pas avoir été particulièrement médiocres mais d'avoir manqué de mordant et d'efficacité (voire de niveau), et surtout d'avoir été un poil en dessous de leurs adversaires. J. N
Les matchs
Belgique - Algérie 2-1 : Fellaini (70e), Mertens (80e) ; Feghouli (25e s.p).
Russie - Corée du Sud 1-1 : Kerzakhov (74e) ; K. Lee (68e).
Corée du Sud - Algérie 2-4 : H. Son (50e), J. Koo (72e) ; Slimani (26e), Halliche (28e), Djabou (38e), Brahimi (62e).
Belgique - Russie 1-0 : Origi (88e).
Corée du Sud - Belgique 0-1 : Vertonghen (77e).
Algérie - Russie 1-1 : Slimani (60e) ; Kokorin (6e).
Classement
1.Belgique 9 points (+3)
2.Algérie 4 (+1)
3.Russie 2 (-1)
4.Corée du Sud 1 (-3)
Chiffres
- L'Algérie accède aux huitièmes de finale pour la première fois de son histoire.
- Pour sa troisième participation, la Russie finit troisième de son groupe, comme en 1994 et 2002.
- L'Algérie bat son record de buts inscrits lors d'un même match. Le précédent date de 1982 (3-2 contre le Chili). Les Fennecs s'offrent même le luxe de finir meilleure attaque de leur groupe. Les six buts inscrits sont l'équivalent de ceux marqués lors des Coupes du monde 82 (5), 86 (1), et 2010 (0) cumulées.
- La Corée du Sud est éliminée au premier tour pour la 7ème fois en neuf participations.
02:17 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde, coupe du monde 2014, algérie, belgique, russie, corée du sud
26/06/2014
Coupe du monde : bilan Groupe G
(Allemagne, Ghana, Etats-Unis, Portugal)
En battant les Etats-Unis (1-0), l'Allemagne a tenu son rang et termine première de son groupe. Quant à l'équipe entraînée par Jurgen Klinsmann, elle accède également aux huitièmes, grâce à une meilleure différence de buts que le Portugal. L'élimination de celui-ci constitue, après celles de l'Espagne et de l'Italie, le 3ème coup de tonnerre de ce mondial.
Leader logique
Le groupe G aura été le plus indécis. En effet, avant le dernier match, les quatre équipes pouvaient encore se qualifier, deux possédant 4 points (Allemagne, Etats-Unis) et deux en possédant 1 (Portugal, Ghana), avec un avantage aux deux premiers cités. Allemands et Américains auraient pu s'entendre sur un match nul (la Mannschaft l'avait déjà fait en 1982, la Suède et le Danemark l'ont fait lors de l'Euro 2004) mais ont préféré jouer le jeu. Dominatrice, l'Allemagne l'emporte grâce à son buteur maison Thomas Müler, 4 réalisations au compteur (9 sur l'ensemble des coupes du monde 2010 et 2014). Après avoir atomisé le Portugal (4-0) puis concédé le nul face au Ghana (2-2), les joueurs de Joachim Löw réalisaient un score plus en adéquation avec leur standing. Des quatre équipes concernées, elle est la seule à ne pas avoir perdu, ce qu'elle n'avait pu éviter en 2010, au premier tour (défaite contre la Serbie).
La débâcle portugaise
On dit souvent que le premier match est très important. Le Portugal de Cristiano Ronaldo l'a appris à ses dépens. D'entrée, il fut balayé par une Allemagne impressionnante de facilité (4-0). L'expulsion stupide de Pepe - avant même la mi-temps -, parti provoquer un Thomas Müller qu'il avait déjà envoyé au sol, n'a pas aidé non plus, tout comme les blessures de Hugo Almeida et Fabio Coentroa. Avec 0 point et une différence de buts de -4, la Selecçao était d'ores et déjà contrainte de remporter largement les deux matchs restant. Mais elle eut fort à faire face à des Américains boostés par leur victoire contre le Ghana (2-1) et incroyablement survoltés, témoin le but fantastique du milieu Jermaine Jones (une frappe de mule de 20 mètres). Pour ne rien arranger, les Lusitaniens perdaient deux nouveaux joueurs, l'attaquant Postiga et l'arrière gauche André Almeida, après que le gardien titulaire Rui Patricio fut blessé à l'entraînement... C'était peut-être trop pour espérer plus et l'égalisation de Varela à la dernière seconde de (90e+5) tenait du miracle. La victoire portugaise "insuffisante" (2-1) face au Ghana, conjuguée à la défaite "insuffisante" des Etats-Unis (0-1) soulignait cette fois-ci l'importance du goal average. Pepe aura de quoi s'en vouloir.
En tout état de cause, l'accumulation de blessures et la présence d'un Ronaldo blessé à répétition depuis plus de deux mois (il boitait face aux Etats-Unis) stigmatisent une préparation physique ratée.
Le Ghana aussi
Qualifiés pour les huitièmes lors de leur deux premières coupes du monde (2006, 2010), les Black Stars se sont ratés cette fois-ci et n'ont pas échappé à ce qui a caractérisé les formations africaines durant ce mondial, l'inconstance (Côte d'Ivoire, Nigeria) et les conflits internes (Cameroun). Contre les Etats-Unis (premier match), ils encaissaient un but dès la première minute. Dominant considérablement les débats, ils rataient un nombre incroyable d'occasions, égalisaient finalement à la 82ème minute après une action brillante conclue par André Ayew mais encaissaient un deuxième but (86e) sur un corner concédé de manière incroyable. Après avoir bousculé l'Allemagne (2-2), ils pouvaient encore y croire mais à la veille du dernier match, Boateng et Muntari étaient exclus de l'effectif suite à une violente altercation avec l'entraîneur. Avant le mondial, les joueurs étaient également entrés en conflit avec leur fédération au sujet des primes de matchs. Comme le Cameroun... J. N
Les matchs
Allemagne - Portugal 4-0 : T. Müller (12e s.p, 45e+1, 78e), Hummels (32e).
Ghana - Etats-Unis 1-2 : A. Ayew (82e) ; Dempsey (1e), Brooks (86e).
Allemagne - Ghana 2-2 : Götze (51e), Klose (71e) ; A. Ayew (54e), G. Asamoah (63e).
Etats-Unis - Portugal 2-2 : J. Jones (64e), Dempsey (81e) ; Nani (5e), Varela (90e+5).
Etats-Unis - Allemagne 0-1 : T. Müller (55e).
Portugal - Ghana 2-1 : Boye (30e c.s.c), Ronaldo (80e) ; G. Asamoah (57e).
Classement
1.Allemagne 7 (+5)
2.Etats-Unis 4 (0)
3.Portugal 4 (-3)
4.Ghana 1 (-2)
Chiffres
- L'attaquant Miroslav Klose (36 ans, 133 sélections) a inscrit contre le Ghana (2-2) son 15ème but en Coupe du monde, dépassant ainsi son compatriote Gerd Müller (14) et égalant le record du brésilien Ronaldo. Le joueur de la Lazio Rome avait inscrit 5 buts en 2002 (les 5 de la tête) et en 2006, et 4 buts en 2010.
- En marquant dès la 32ème seconde contre le Ghana, Clint Dempsey réalise le 5ème but le plus rapide en Coupe du monde, et le plus rapide pour les Etats-Unis.
- En réalisant le triplé face au Portugal, Thomas Müller devient le 6ème joueur allemand à réussir cette prouesse en Coupe du monde. Il rejoint Edmund Conen (1934), Maximilian Morlock (1954), Gerd Müller (deux fois en 1970), Karl-Heinz Rummenigge (1982), et Miroslav Klose (2002).
22:46 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde 2014, coupe du monde, etats-unis, ghana, allemagne, portugal
Coupe du monde : bilan Groupe E
(France, Equateur, Suisse, Honduras)
En concédant le nul face à l'Equateur (0-0), la France termine première de son groupe et affrontera le Nigéria en huitièmes. Large vainqueur du Honduras (3-0), la Suisse valide également son billet et sera opposée à l'Argentine.
La France à sa place
Dans ce groupe E, tout ou presque était connu d'avance. Favorite, la France finirait première, et le faible Honduras finirait dernier, tandis que l'Equateur et la Suisse se disputeraient la deuxième place. Leur finale eut lieu dès le premier match. Faisant largement jeu égal avec un adversaire en panne d'idées en première mi-temps, la Tri mena à la pause par l'intermédiaire d'Enner Valencia mais vit la Suisse revenir dès le repos (48e). Entré en cours de jeu, Arroya avait la balle de match au bout du pied mais se fit contrer in-extremis. Contre qui mena au but de Seferovic dans les arrêts de jeu (90e+3). S'étant tiré une balle dans le pied, l'Equateur était donc contraint de remporter ses deux matchs suivants. Comme la Suisse, il battait le Honduras (2-1), mais pas la France. Là encore, la Tri a mal géré ses moments cruciaux puisque Luis Antonio Valencia, le milieu de Manchester United, auteur d'un tacle très dangereux sur le genou de Lucas Digne, était expulsé, laissant son équipe à 10 pour les quarante dernières minutes. A dix contre onze, la mission devenait impossible, d'autant plus qu'à ce moment-là, la Suisse menait 3-0 face au Honduras, contraignant les sud-américains à gagner de deux buts d'écart (en raison d'une meilleure différence de buts).
Impériale techniquement et collectivement (Didier Deschamps a fait des miracles), la France n'a laissé aucune chance au Honduras (3-0) et à la Suisse (5-2). Les Catrachos ont même fini à 10 dès la mi-temps pour un jeu un peu trop musclé. Les Tricolores terminent sur un match nul qui n'a rien de fâcheux, et ce, pour deux raisons. D'une part, le onze de départ a été chamboulé par Deschamps, et d'autre part, ce même onze fut légèrement supérieur à son adversaire et aurait pu (dû ?) l'emporter. Chanceuse contre l'Equateur et catastrophique contre la France, la Nati connaît probablement ses limites et aura fort à faire face l'Argentine de Messi. Qualifié pour sa troisième Coupe du monde, le Honduras reste égal à lui-même. En 2010, terminant également dernier de son groupe, il ne marquait aucun but mais récoltait un point (0-0 contre... la Suisse). Cette fois-ci, il n'a empoché aucun point mais a marqué un but. J. N
Les matchs :
Suisse - Equateur 2-1 : Mehmedi (48e), Seferovic (90e+3) ; E. Valencia (22e).
France - Honduras 3-0 : Benzema (45e s.p, 72e), Valladares (48e c.s.c).
Suisse - France 2-5 : Giroud (17e), Matuidi (18e), Valbuena (40e), Benzema (67e), Sissoko (73e) ; Dzemaili (81e), Xhaka (87e).
Honduras - Equateur 1-2 : Costly (31e) ; E. Valencia (34e, 65e).
Honduras - Suisse 0-3 : Shaqiri (6e, 31e, 71e).
Equateur - France 0-0
Classement :
1.France 7 points (+6)
2.Suisse 6 (+1)
3.Equateur 4 (0)
4.Honduras 0 (-7)
Chiffres :
- La France n'avait plus marqué 5 buts ou plus en Coupe du monde depuis 1958. Lors de cette édition qui s'était déroulée en Suède (victoire du Brésil), les Bleus avaient étrillé le Paraguay au premier tour (7-3) puis corrigé l'Allemagne de l'Ouest, tenante du titre, lors du match pour la 3ème place (5-2).
- Marquant le premier but de la France contre la Suisse (5-2), Olivier Giroud a par la même occasion inscrit le 100ème but français en Coupe du monde.
- La rencontre France - Honduras (3-0) fut marquée par l'absence des chants des hymnes nationaux (en raison d'un problème technique). Une première.
- Après Josef Hügi en 1954 (Autriche - Suisse 7-5), Xherdan Shaqiri est le deuxième joueur suisse de l'histoire à réaliser un triplé lors d'un match de Coupe du monde.
- La New Line Technology, assistance vidéo confirmant si le ballon aurait franchi ou pas la ligne de but, introduite pour la première fois lors de ce mondial, fut utilisée pour la première fois lors de France - Honduras pour valider le 2ème but tricolore.
- Enner Valencia, buteur prolifique de Pachuca au Mexique (18 buts en 23 matchs cette année) a inscrit les trois buts de son équipe. Rejoignant son prédécesseur Agustin Delgado (1 but en 2002, 2 en 2006), il porte le nombre de buts de l'Equateur dans sa jeune histoire en Coupe du monde (3 participations) de 7 à 10 buts.
01:32 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde 2014, coupe du monde, france, equateur, suisse, honduras
25/06/2014
Coupe du monde : bilan Groupe F
(Argentine, Bosnie, Nigéria, Iran)
L'Argentine déjà qualifiée, la 2ème place se jouait à distance entre le Nigeria et l'Iran. Mais si les Super Eagles se sont inclinés contre l'Albiceleste (3-2), la Bosnie s'est imposé contre l'Iran (3-1), remportant au passage sa première victoire en Coupe du monde.
Messi encore
Dans ce qui ne fut pas le groupe le plus excitant, il aura fallu attendre les derniers matchs pour se mettre quelque chose sous la dent. Débridée, la rencontre Nigeria - Argentine nous a offert un joli chassé-croisé (3-2). Messi, encore lui, ouvrait le score en renard des surfaces dès la 3ème minute. Mais Musa lui répondait dans la minute suivante d'une jolie frappe enroulée. La Pulga marquait juste avant la pause un superbe coup-franc qui laissait Enyeama sans réaction (45e+1). Loin d'être assomé, le Nigeria revenait juste après la pause, toujours par Musa (47e). La délivrance argentine arrivait finalement de l'arrière gauche du Sporting Portugal, Rojo, qui marquait du genou à la réception d'un corner lobant la défense adverse (50e).
Critiquée lors des matchs précédents pour son manque de rythme et d'efficacité, l'Argentine s'est lâché cette fois-ci. Mais comme contre la Bosnie et l'Iran, elle dut s'en remettre à son génie, auteur contre ces équipes de deux exploits individuels (dont le but de la victoire contre l'Iran, marqué dans les arrêts de jeu). S'il ne marque pas le but décisif ce soir, il est néanmoins le grand artisan du bon match réalisé par son équipe, avec un doublé à la clé. La Messi dépendance pourrait coûter cher aux Albicelestes, le prodige du Barca ne les sauvera pas à tous les coups.
La Bosnie repart avec les honneurs
La défaite d'un Nigeria passablement bon sur l'ensemble de ses trois matchs aurait pu profiter à l'Iran. Mais celui-ci devait s'imposer face à la Bosnie. Mais il s'est raté (1-3) et ce sont les joueurs de Safet Susic qui repartent la tête haute avec ce premier succès en Coupe du monde. Vaillants mais malheureux contre l'Argentine (ils inscrivent un but contre leur camp en tout début de match et encaissent un second sur un exploit de Messi), injustement battus par le Nigeria (un but de Dzeko refusé pour un hors-jeu imaginaire, suivi du but nigérian), ils ont finalement pu mettre en avant leurs qualités lors de l'ultime match, inscrivant trois buts. Néophyte en Coupe du monde, la Bosnie a payé son inexpérience à ce niveau. L'Iran n'a pas été particulièrement mauvais mais sa frilosité et son niveau de jeu assez faible furent rédhibitoires. En marquant en fin de match, il repart avec un but marqué. L'honneur est (presque) sauf. J. N
Les matchs
Argentine - Bosnie 2-1 : Kolasinac (3e c.s.c), Messi (65e) ; Ibisevic (85e).
Iran - Nigeria 0-0
Argentine - Iran 1-0 : Messi (90e+1)
Nigeria - Bosnie 1-0 : Odemwingie (29e).
Nigeria - Argentine 2-3 : Musa (4e, 47e) ; Messi (3e, 45e+1), Rojo (50e).
Bosnie - Iran 3-1 : Dzeko (23e), Pjanic (59e), Vrsajevic (83e) ; Ghoochanneijhad (82e).
Classement
1.Argentine 9 points (+3)
2.Nigeria 4 (0)
3.Bosnie 3 (0)
4.Iran 1 (-3)
Chiffres
- L'attaquant Vedad Ibisevic, évoluant à Sttutgart en Bundesliga, a inscrit contre l'Argentine (1-2) le premier but bosnien en Coupe du monde.
- Ahmed Musa est le premier nigerian à inscrire un doublé en Coupe du monde.
- En marquant déjà 4 buts, Lionel Messi fait quatre fois mieux que lors des deux dernières coupes du monde, sur l'ensemble desquelles il n'avait inscrit qu'un seul but (en 2006, contre la Serbie-Monténégro).
- La Bosnie signe conte l'Iran sa première victoire en Coupe du monde.
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Coupe du monde : bilan Groupe C
(Colombie, Japon, Grèce, Côte d'Ivoire)
Alors que la Colombie était déjà qualifiée après avoir remporté ses deux premiers matchs, la 2ème place concernait les trois autres équipes . Parmi celles-ci, seule la Côte d'Ivoire avait son destin entre les mains. Mais alors que le Japon fut corrigé par la Colombie (1-4), elle s'inclinait contre la Grèce dans les dernières secondes (1-2).
Le retour de la Colombie
Comme le groupe H (Belgique, Algérie, Russie, Corée du Sud), celui-ci était très équilibré sur le papier. Sur le terrain par contre, la Colombie a vite montré qu'elle était au dessus du lot, s'imposant sans contestation contre les trois autres équipes. Athlétiques et rugueux, disciplinés tactiquement et jouant de l'avant, les Cafeteros n'ont fait qu'un bouchée de la Grèce (3-0) et du Japon, et se sont imposés logiquement face à la Côte d'Ivoire (2-1). Son équipe déjà qualifiée, José Pekerman s'est même permis le luxe de laisser au repos plusieurs titulaires lors du dernier match. Ca n'a pas empêché son équipe de dérouler face un faible Japon. Titulaire lors des deux premiers matchs, le buteur du FC Porto, Jackson Martinez, s'est même offert un doublé. Quant au brillant meneur de jeu James Rodriguez, buteur lors des deux premiers matchs et laissé sur le banc, il dynamisa le jeu de son équipe lors de son entrée (46e), offrant deux passes décisives et inscrivant un but, son 3ème en autant de rencontres.
Avant de se frotter à un adversaire plus "lourd" (l'Uruguay), cette "nouvelle" Colombie a montré un très beau football, alliant rigueur et panache à la perfection. A l'instar du Costa Rica et du Mexique (voire du Chili), elle a montré qu'il faudra compter avec elle pour jouer les troubles-fêtes latinos. Ses performances montrent que l'absence de sa star Falcao (blessé de longue date) n'a pas été un handicap. Une belle récompense pour cette équipe qu'on n'avait plus vu à pareille fête depuis belle lurette. Eliminée au premier tour en 1994 et 1998, elle ne s'était plus qualifiée depuis.
Première pour la Grèce, pas pour la Côte d'Ivoire
Affichant un jeu très pauvre lors de ses deux premiers matchs (aucun but marqué, trois encaissés), l'équipe entraînée par le portugais Fernando Santos pouvait encore se qualifier en cas de victoire contre la Côte d'Ivoire. Combative et acharnée, plus portée vers l'avant (2 tirs sur la barre, 1 sur le poteau), elle a également profité des erreurs défensives de son adversaire. Une erreur de la défense permettait à Samaris (lancé par Samaras) de tromper le gardien de près (42e). Dans les dernières secondes, Sio crochetait Samaras qui se faisait justice lui-même et envoyait son équipe au paradis (90e+3). Revenus au score grâce à Bony (74e) et virtuellement qualifiés, les Elephants y ont cru pendant un peu plus d'un quart d'heure. Héroïques, les Grecs y crurent jusqu'au bout et leur qualification est entièrement méritée.
Championne d'Europe surprise en 2004 après dix ans d'absence des débats (première coupe du monde en 1994 avec 3 défaites au premier tour et 10 buts encaissés), la Grèce fut présente lors de toutes les grandes compétitions depuis 2008, atteignant les quarts de finale de l'Euro 2012. Pour sa troisième coupe du monde (après 1994, 2010), elle atteint les huitièmes de finale. Le football grec poursuit sa lente progression. La Côte d'Ivoire ne réalisera pas cette première performance. Tombée dans des groupes difficiles en 2006 (Argentine, Pays-Bas, Serbie) et 2010 (Brésil, Portugal, Corée du Nord), elle avait été éliminée sans devoir en rougir. Elle avait cette fois-ci l'occasion de s'extirper d'un groupe largement abordable. Mais timorée et fébrile en défense, elle rate son dernier match, et à nouveau la dernière marche. Très déçu, le sélectionneur français Sabri Lamouchi a d'ores et déjà annoncé sa démission. J. N
Les matchs :
Colombie - Grèce 3-0 : Armero (5e), Gutierrez (58e), J. Rodriguez (90e+3).
Côte d'Ivoire - Japon 2-1 : Bony (64e), Gervinho (66e) ; Honda (16e).
Colombie - Côte d'Ivoire 2-1 : J. Rodriguez (64e), Quintero (70e) ; Gervinho (74e).
Japon - Grèce 0-0
Japon - Colombie 1-4 : Okazaki (45e+1) ; Cuadrado (17e s.p), J. Martinez (55e, 82e), J. Rodriguez (90e).
Grèce - Côte d'Ivoire : 2-1 : Samaris (42e s.p), Samaras (90e+3) ; Bony (74e).
Classement
1.Colombie 9 points (+7)
2.Grèce 4 (-2)
3.Côte d'Ivoire 3 (-1)
4.Japon 1 (-4)
Chiffres
- La Grèce atteint les huitièmes de finale pour la première fois de son histoire (3ème participation).
- La Côte d'Ivoire est éliminée au premier tour pour la troisième fois consécutive (3ème participation).
- La Colombie atteint les huitièmes de finale pour la première fois depuis 1990. Avec déjà 9 buts marqués, elle bat également dans cette catégorie son record de... 1962 (5).
- Le Japon est éliminé au premier tour pour la 3ème fois en 5 coupes du monde disputées (et consécutives).
02:15 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde, coupe du monde 2014, côte d'ivoire, colombie, japon, grèce
24/06/2014
Coupe du monde : bilan Groupe D
(Angleterre, Costa-Rica, Uruguay, Italie)
Le Costa-Rica qualifié surprise dès le deuxième match, l'Italie et l'Uruguay se disputaient la deuxième place dans ce qui fut un match décevant. Plus mordants, les coéquipiers de Luis Suarez se sont imposés en fin de match. Pour la deuxième fois consécutive, l'Italie sort au premier tour. Après l'Espagne, deuxième coup de tonnerre.
Deux premiers matchs prolifiques
Le fameux groupe de la mort a tenu toutes ses promesses. Alors qu'on s'attendait à des matchs fermés, les deux premières rencontres avaient accouché de 7 buts. Alors que l'Uruguay, sûr de lui (un peu trop même) menait tranquillement à la mi-temps (penalty de Cavani) face à un Costa Rica considéré comme l'équipe la plus faible du groupe, les Ticos, survoltés après la pause (le discours du coach s'est apparemment avéré payant) inscrivaient deux buts coup sur coup dont une tête magnifique du défenseur Duarte dans un angle fermé. Déboussolée, l'Albiceleste encaissait un troisième but, inscrit par le remplaçant Urena.
La rencontre Angleterre - Italie fut d'un très haut niveau. Séduisante en première mi-temps, la Three Lions payait ses nombreuses occasions manquées et encaissait un but sur une frappe brillante de l'extérieur de la surface (Marchisio, 35e) mais revenait grâce à Sturridge, bien servi par Rooney (37e). Bien organisés, les Transalpins avaient la réussite de marquer rapidement après la pause. Profitant du marquage laxiste de Gary Cahill, Balotelli profitait d'un joli centre de Candreva pour marquer de la tête, de près (50e). Comme à l'accoutumée, l'Italie avait su préserver son avantage, d'autant plus que l'Angleterre s'était effondrée physiquement.
Surprise costaricaine, déception italienne
Comme lors de l'Euro 2000 (la Roumanie et le Portugal s'extirpaient d'un groupe comprenant également l'Angleterre et l'Allemagne), les résultats de ce groupe ont faussé tous les pronostics. On annonçait l'Angleterre et l'Italie mais ce sont le Costa Rica et l'Uruguay qui ont validé leur billet pour les huitièmes. Ces deux équipes confirment une tendance de revanche des équipes latino sur le Vieux continent (le Chili a éliminé l'Espagne et le Mexique, la Croatie). Uruguay et Costa Rica ont en plus réussi la prouesse de ne perdre contre aucune des deux autres équipes citées. Après un sursaut d’orgueil contre l'Uruguay (3-1), les Ticos ont réussi le match parfait contre une Italie en panne d'idées (1-0). Comme un symbole, c'est le capitaine Bryan Ruiz qui inscrivait de la tête le seul but de la rencontre. Déjà qualifiés, ils ne leur restait plus qu'à gérer leur dernier match contre l'Angleterre (0-0) et se payer le luxe de finir premiers. Après deux défaites, l'Angleterre n'y était plus. Roy Hodgson avait donc fait tourner son équipe (9 changements), afin de donner du temps de jeu aux habituels remplaçants. Les Britanniques n'ont pas été particulièrement mauvais dans ce mondial mais leurs errements défensifs (Cahill, pourtant très bon avec Chelsea, est fautif sur 3 des 4 buts encaissés par son équipe) leur ont coûté cher face à des adversaires plus solides.
L'Italie, c'est une autre affaire. La Squadra Azzura nous a désormais habitué au pire comme au meilleur. Championne du monde en 2006, elle était éliminée dès le premier tour en 2010 avant de réaliser un Euro 2012 prometteur (défaite contre l'Espagne en finale). Le prétendu renouveau au niveau du jeu et des joueurs, opéré par Cesare Prandelli, n'y est apparemment plus. Après une victoire probante lors du premier match contre l'Angleterre, adversaire supposé être le plus difficile (victoire qui s'avère n'avoir été qu'un feu de paille), l'Italie était incapable de développer le moindre fond de jeu face au dynamisme d'un Costa Rica qui aura bluffé tout le monde.
Soirée cauchemar et effectif mal géré
Dans une finale que ne retiendront pas les annales (jeu hâché, occasions faibles), l'Italie devait au moins préserver le nul face à un Uruguay obligé de gagner. Progressivement, la soirée a tourné au cauchemar pour la bande à Buffon et Pirlo. Comme à l'accoutumée, Mario Balotelli faisait un non-match (son but face à l'Angleterre lui a probablement donné la grosse tête) et concédait également deux fautes stupides, la deuxième lui valant un carton jaune. Prandelli le remplaçait donc dès la mi-temps. Difficile d'ailleurs de comprendre le choix de l'avoir aligné d'entrée alors qu'il avait également été transparent contre l'Uruguay. L'Italie perdait ensuite Marchisio, expulsé pour une semelle volontaire sur le genou d'Arevalo (59e), et Verratti, sorti sur blessure (75e). Cette tournure du match galvanisait l'Uruguay qui, incapable de percer une défense regroupée, parvenait à porter l'estocade finale sur un corner. Comme contre le Barca en mai dernier avec son club l'Atletico de Madrid, l'excellent défenseur Godin délivrait les siens d'un coup de tête rageur (81e).
Pas verni, Prandelli avait déjà perdu juste avant le mondial Riccardo Montolivo (blessé), titulaire habituel dans l'entre-jeu, puis Mattia De Sciglio dont une blessure l'empêchait de participer aux deux premiers matchs. Comme les 23 ne comportaient que 7 défenseurs dont 1 seul arrière-gauche, le coach italien titularisa contre l'Angleterre Chiellini, gaucher mais défenseur central de formation. Trop lent, celui-ci fut replacé dans l'axe lors du second match et remplacé à gauche par Darmian, arrière droit de formation (Abate reprenant son poste à droite)... De retour contre l'Uruguay, De Sciglio évolua à gauche (et Darmian à droite) dans une défense à 5. Au total, l'Italie évolua dans trois schémas différents (deux 4-3-3 différents, et un 3-5-2), et 17 joueurs furent titularisés, pour 3 matchs joués... Cet état des faits souligne l'impossibilité de mettre en place un schéma tactique cohérent, et le retour à la case départ d'une équipe qui ne manque pourtant pas de joueurs talentueux. Mais comme on dit souvent, il ne suffit pas de bons joueurs pour faire une équipe. En tout état de cause, Cesare Prandelli a une grande part de responsabilité dans l'échec de la Squadra et vient même d'annoncer sa démission en conférence de presse... J. N
Les matchs
Uruguay - Costa-Rica 1-3 : Cavani (23e s.p) ; J. Campbell (54e), Duarte (57e), Urena (84e).
Angleterre - Italie 1-2 : Sturridge (37e) ; Marchisio (35e), Balotelli (50e).
Uruguay - Angleterre 2-1 : L. Suarez (35e, 85e) ; Rooney (75e).
Italie - Costa-Rica 0-1 : B. Ruiz (44e).
Italie - Uruguay 0-1 : Godin Leal (81e).
Costa-Rica - Angleterre 0-0
Classement
1.Costa Rica 7 points (+3)
2.Uruguay 6 (0)
3.Italie 3 (-1)
4.Angleterre 1 (-2)
Chiffres
- Wayne Rooney a inscrit contre l'Uruguay son premier but en coupe du monde pour sa troisième participation (après 2006 et 2010).
- L'Angleterre est éliminée au premier tour pour la première fois depuis 1970. Elle n'était toutefois pas qualifiée en 1974, 1978, et 1994.
- Après 1990 (première participation), le Costa Rica accède aux huitièmes de finale pour la deuxième fois de son histoire. Les Ticos avaient été éliminés au premier tour en 2002 et 2006.
- L'Italie est éliminée au premier tour pour la deuxième fois consécutive.
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Coupe du monde : bilan Groupe A
(Brésil, Croatie, Cameroun, Mexique)
Sans surprise, le Brésil s'est imposé lors de son 3ème match contre un Cameroun franchement nul (voir plus bas) durant cette coupe du monde et déjà éliminé (4-1). Dans ce qui constituait la finale du groupe, le Mexique, qualifié en cas de match nul, s'est largement imposé face à la Croatie qu'il a fait exploser en fin de match (3-1).
Attendue après deux matchs décevants (1 nul, une victoire étriquée), la seleçao a répondu présent en corrigeant un Cameroun prétendument revanchard mais très vite retombé dans ses travers (4-1). Après un premier match gagné facilement, ou plutôt grâce à l'arbitre qui lui accordait un penalty imaginaire (transformé par Neymar) et un but entaché d'une faute brésilienne préalable (victoire 3-1 contre une équipe croate qui méritait bien plus), le Brésil, critiqué pour le manque de fluidité de son jeu collectif, rectifiait le tir lors du second match contre le Mexique. Mais si le jeu était là, les buts ne furent pas au rendez-vous. La faute au gardien mexicain Guillermo Ochoa, auteur d'une prestation extraordinaire et dégoûtant les attaquants adverses (0-0).
Neymar, encore lui
Afin d'assurer la première place du groupe (et d'éviter les Pays-Bas en huitièmes), les hommes de Felipe Scolari se devaient donc de l'emporter. Il s'agissait aussi de rassurer son public. C'est chose faite grâce à son homme providentiel Neymar, auteur de ses 3ème et 4ème but. Très critiqué, l'attaquant Fred, muet lors de des deux premiers matchs, a également marqué, en position de hors-jeu... Après Brésil - Croatie, on avait pensé à un possible rééquilibrage au niveau de l'arbitrage mais il n'en a rien été. Déjà contre le Mexique, le capitaine Thiago Silva aurait dû être expulsé pour un tacle avec les deux pieds décollés mais il ne reçut qu'un carton jaune. Nul doute que cela changera probablement à partir du second tour. Cela ne change rien par contre à cette victoire incontestable, accentuée par le 4ème but inscrit par le remplaçant Fernandinho (84e).
On retiendra donc que le Brésil a assuré l'essentiel lors de ce premier tour, finissant premier de son groupe, sans avoir perdu. Mais on note surtout qu'il a pu une nouvelle fois compter sur son génie Neymar. Auteur d'une saison mi-figue mi-raisin avec le FC Barcelone, le virevoltant attaquant a fait taire les critiques. Sa classe (2 doublés) et son mental solide (4 buts de sang-froid) ont élevé le niveau de son équipe qui devra faire encore mieux au niveau collectif. Fonctionnant parfaitement lors de la Coupe des confédérations 2013 (que le Brésil remporta face à l'Espagne), le 4-2-1-3 mis en place par Scolari semble assez chaotique pour le moment (la plupart des équipes évoluent en 4-3-3 défensif), surtout lorsqu'on note les prestations moyennes d'un Paulinho qu'on attend à un meilleur niveau. Si la défense demeure solide somme toute, les maillons faibles de l'équipe s’appellent Fred et Hulk. Les huitièmes permettront d'en savoir plus sur le niveau réel de cette équipe.
Croatie - Mexique
Volée lors du premier match (jouer contre l'organisateur n'est jamais un avantage), la Croatie s'était relancée pour la deuxième place en écrasant le Cameroun (4-0). Il fallait donc battre le Mexique, également tombeur des camerounais (1-0) et solide contre le Brésil (0-0). La finale du groupe a tourné finalement à l'avantage de la Tri. Un nul lui suffisait (4 points contre 3 pour son adversaire) mais elle préféra le panache. Dans un match très physique (les Croates ont finis à 10), l'entrée de Javier Hernandez a fait basculer les débats. Souvent remplaçant à Manchester United, l'ailier gauche a dynamisé l'attaque de son équipe qui en a inscrit trois en dix minutes (72e, 75e, 82e). La réduction du score par l'excellent Perisic (87e) était anecdotique. Après 2002 et 2006 (elle fut absente en 2010), la Croatie chute de nouveau au premier tour. Malchanceuse, elle tombe souvent dans des groupes difficiles. En 2006, elle se retrouvait déjà avec le Brésil (0-1). En 2002, son groupe comprenait l'Italie, l'Equateur, et... le Mexique. S'imposant contre l'Italie (2-1), elle s'inclinait contre les deux autres. Les équipes latino-américaines ne lui réussissent décidément pas.
Le Cameroun en pleine déconfiture
Les années se suivent et se ressemblent pour les Lions indomptables. Depuis l'épopée de 1990 (le Cameroun fut la première équipe africaine à accéder aux quarts de finale), les petits frères de Roger Milla n'ont jamais passé le premier tour. Ils ont terminé derniers de leur poule en 1994, 1998, et 2010 (le Cameroun n'était pas qualifié en 2006), et 3èmes en 2002. 2014 ne dérogea pas à la règle. Comme souvent, l'atmosphère dans le vestiaire ne fut pas au beau fixe. Il y a quelques mois, la star capricieuse Samuel Etoo' affirmait publiquement que ses coéquipiers ne lui passaient pas le ballon. L'ancienne gloire de Barcelone avait de même affirmé à plusieurs reprises vouloir arrêter la sélection avant de revenir... Comme souvent également, les joueurs entrèrent en conflit avec leur fédération, concernant les primes du mondial, refusant dans un premier temps de s'envoler au Brésil....
Médiocres lors de leur premier match contre un Mexique bien en jambes (défaite 1-0), les coéquipiers de Stéphane M'Bia ont littéralement explosé contre la Croatie (4-0). Après l'ouverture du score d'Olic (11e), dans une défense aux abois, c'est toute une spirale négative qui s'était mise en route : carton rouge stupide pour Song (45e), coupable d'un coup volontaire dans le dos de Mandzukic (...), boulette monumentale du gardien Itandje sur le 2ème but, marquage laxiste sur le troisième (toujours Mandzukic, de la tête sur corner), couverture de M'bia qui prend tout son temps sur le 4ème. Et pour couronner le tout, un coup de tête du défenseur Assou-Ekotto à son coéquipier Moukandjo en fin de match (voir plus haut)... Cette image qui fit le tour des écrans résume à elle seule l'état d'esprit de cette équipe pourtant talentueuse... Comme contre la Croatie, les joueurs de Volker Finke avaient débuté avec de bonnes intentions offensives face au Brésil mais l'égalisation de Matip (26e) dans une défense apathique n'était en fait qu'un feu de paille. Retombant très vite dans ses travers, la défense camerounaise en encaissait trois par la suite. Elle rentre à la maison avec 0 points et 9 buts encaissés.
J. N
Les matchs
Brésil - Croatie 3-1 : Neymar (29e, 71e s.p), Oscar (90e+1) ; Marcelo (11e c.s.c).
Mexique - Cameroun 1-0 : Peralta (61e).
Brésil - Mexique 0-0
Cameroun - Croatie 0-4 : Olic (11e), Perisic (48e), Mandzukic (61e, 73e).
Cameroun - Brésil 1-4 : Matip (26e) ; Neymar (16e, 35e), Fred (49e), Fernandinho (84e).
Croatie - Mexique 1-3 : Perisic (87e) ; Marquez (72e), Guardado (75e), J. Hernandez (82e).
Classement
1.Brésil 7 points (+5)
2.Mexique 5 (+3)
3.Croatie 3 (-4)
4.Cameroun 0 (-8)
Chiffres
- Le Cameroun est la première équipe depuis la Suisse dans les années 50 à perdre 7 matchs de coupe du monde d'affilée (2002, 2006, 2014). Le record est détenu par le Mexique qui s'inclina 9 fois entre 1930 et 1958.
- Le Mexique atteint les 8èmes de finale pour la 6ème fois consécutive.
- 12 ans après son but marqué contre l'Italie lors du premier tour de la Coupe du monde 2002 (victoire 2-1), le croate Ivica Olic inscrit son second face au Cameroun (4-0).
- L'emblématique capitaine de la sélection mexicaine, Rafael Marquez (35 ans, 121 capes), fait son entrée (comme Cahill et David Villa hier) dans le cercle des joueurs ayant marqué lors de 3 coupes du monde. Inscrivant le premier but de son équipe face à la Croatie, il avait également marqué en 2010, lors du match d'ouverture contre l'Afrique du Sud (1-1), et en 2006 contre l'Argentine en 8èmes (1-2 a.p).
- La Croatie est éliminée au premier tour pour la troisième fois consécutive (2002, 2006, 2014). Pour sa première coupe du monde en 1998, elle avait terminé 3ème.
- Déjà auteur de 4 buts en 3 matchs, l'attaquant brésilien Neymar a de grandes chances de terminer meilleur buteur de la compétition.
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23/06/2014
Coupe du monde : bilan Groupe B
(Espagne, Chili, Australie, Pays-Bas)
Après l'élimination de l'Espagne et de l'Australie, toutes deux défaites lors de leurs deux premiers matchs, l'unique enjeu du troisième match était l'attribution de la première place du groupe, jouée entre les Pays-Bas et le Chili. Très solide collectivement (victoire 2-0) contre une Espagne abasourdie par sa défaite contre les Pays-Bas (1-5), le Chili s'est cette fois-ci cassé les dents contre des Pays-Bas rugueux et disciplinés (0-2). Vaillante contre le Chili (1-3), intéressante contre les Pays-Bas (2-3), l'Australie, privée de son buteur Tim Cahill (suspendu) a montré ses limites face à l'Espagne (0-3) dans un match sans enjeu. Si l'élimination espagnole est synonyme de cataclysme, la Roja termine toutefois sur une bonne note.
Espagne : fin de cycle
C'est bien connu, le football, comme tout autre phénomène, est cyclique. Championne du monde en titre et double championne d'Europe (2008, 2012) la Roja a fini par chuter. C'est plus l'ampleur des défaites (1-5 contre l'Espagne ; 0-2 contre le Chili) que l'échec en soi, qui étonne.
Nombreuses raisons expliquent probablement l'échec espagnol. Parmi celles-ci, un style de jeu désormais stéréotypé et donc prévisible, et un appui sur les mêmes joueurs depuis le sacre européen de 2008 n'y sont pas étrangers. Selon un adage familier, "on ne change pas une équipe qui gagne". Le problème est que, d'une part, toute équipe finit par perdre, et que d'autre part, il est impossible de modifier celle-ci entre deux compétitions lorsqu'on sait qu'il faut plusieurs années pour bâtir un collectif solide. La déroute ne pouvait qu'être innatendue. On reprochera quand même à l'entraîneur Vicente del Bosque d'avoir emmené dans son 23 des joueurs qui n'avaient plus vraiment leur place. Pourquoi avoir sélectionné les vieillissants David Villa et Fernando Torres, peu fringants cette saison avec leurs clubs respectifs, alors que des joueurs comme Llorente (Juventus) et Negredo (Manchester City) avaient leur place ? Le pire est que le coach espagnol, privilégiant le milieu de terrain, n'a emmené que 4 attaquants (pour 9 milieux de terrains) dont Diego Costa. Néo-international (comment l'intégrer dans un collectif huilé depuis 2008 ?), et blessé avant la compétition, le futur ex-joueur de l'Atletico Madrid a quand même été titularisé lors des deux premiers matchs. Résultat : une prestation fantomatique.
La longue saison des joueurs de Barcelone et du Real Madrid (ossature de la sélection espagnole) explique certainement la fatigue accumulée. Mais les joueurs espagnols ne sont pas les seuls dans ce cas de figure... Enfin, comment oublier le cas Casillas ? Le portier du Real Madrid, star adulée, est certes brillant mais n'est plus titulaire en club depuis deux saisons. Résultat : une boulette monumentale contre l'Espagne (but de Van Persie), et une erreur fatale sur le deuxième but chilien.
En tout état de cause, l'Espagne se penche désormais sur la reconstruction de son équipe. Dans cette perspective, vont certainement arrêter (ou être écartés) : Xavi, Villa, Torres, Xavi Alonso, Casillas, Piqué...etc. Place à Koke, Alcantara et compagnie.
Pas une première
L'Espagne n'est pas le premier champion en titre à sortir d'entrée. En 1950 (au Brésil), l'Italie, double championne du monde (1934, 1938) est éliminée au premier tour. Mais son élimination fut loin d'être cataclysmique puisque lors de cette édition, le premier tour comprenait 4 groupes, le premier de chaque groupe rejoignant une poule finale de 4 équipes (l'Uruguay devança le Brésil). L'Italie termina 2ème de son groupe derrière la Suède. Qui plus est, ces deux équipes ainsi que le Paraguay (3ème) ne jouèrent que 2 rencontres, l'Inde ayant finalement déclaré forfait.
En 1966, le Brésil de Pelé quitta également l'épreuve dès le premier tour, après deux défaites contre le Portugal d'Eusebio (1-3) et la Hongrie (1-3), et une victoire contre la Bulgarie (2-0). On se souvient bien entendu du fiasco français de 2002. Egalement championne d'Europe en titre, la France s'incline d'entrée contre le Sénégal (0-1) qui jouait sa première coupe du monde. Après un nul contre l'Uruguay (0-0) et une nouvelle défaite face au Danemark (0-2), elle quittait la compétition en terminant dernière de son groupe et sans avoir marqué le moindre but malgré la présence du meilleur buteur de Série A (Trézéguet), de Premier League (Henry), et de Ligue 1 (Djibril Cissé)... Là encore, le sélectionneur de l'époque (Roger Lemerre) avait tablé sur l'ossature 1998-2000, qui pourtant était en fin de cycle. La présence de certains joueurs (Djorkaeff, Boghossian, Dugarry) était franchement incompréhensible...
Plus récemment, l'Italie (championne en 2006) fut éliminée en 2010 au premier tour, terminant dernière de son groupe derrière... le Paraguay, la Slovaquie, et la Nouvelle-Zélande...
Les Oranje de retour
Après une Coupe du monde 2010 brillante, ponctuée toutefois par une défaite contre l'Espagne lors d'une finale "minable" (les Bataves ont récolté 8 cartons jaunes et un rouge), les Pays-Bas, arrivés en fin de cycle, ont complètement raté l'Euro 2012 (3 défaites lors du premier tour). Depuis, l'équipe a été renouvelée (exit les vieux). Après, comme souvent, des éliminatoires réussis, l'équipe entraînée par l'expérimenté Louis Van Gaal attaquait cette coupe du monde sans savoir réellement où elle en était. La correction infligée à l'Espagne (5-1), en guise de revanche, lors du premier match, a montré que l'ajout de jeunes joueurs talentueux (Blind, Maupay, De Vrij...) et le maintien de certains joueurs d'expérience (De Jong, Sneijder, Van Persie, Robben) fonctionne parfaitement pour le moment. Après une confirmation lors du second match contre une équipe australienne accrocheuse (3-2), Robben et compagnie devaient préserver leur première place face au Chili, afin d'éviter le Brésil en huitièmes de finale. Sans Van Persie (suspendu pour deux cartons jaunes reçus lors des deux premiers matchs), les Oranje ont contenu en première mi-temps un Chili obligé de marquer, avant d'attaquer à leur tour en seconde et d’assommer leur adversaire en fin de match. Leroy Fer, étrangement délaissé dans la surface, marquait de la tête sur un centre de Janmaat (77e) avant que le jeune Memphis Maupay (20 ans), déjà buteur contre l'Australie, ne tue le match dans les arrêts de jeu, suite à un contre éclair et un caviar de Robben (encore lui). Fébrile contre l'Australie, la jeune défense hollandaise a tenu le choc cette fois-ci. Quant à Van Gaal, son expérience et son excellent coaching (deux joueurs entrants ont marqué) lui ont permis de remporter la bataille tactique contre le coach chilien Jorge Sampaoli. Il faudra désormais compter avec ces Pays-Bas new look.
Quant au Chili, il demeure une énigme. Solides contre l'Australie mais bousculés, les coéquipiers de la star Arturo Vidal, avaient dominé l'Espagne sans réellement forcer leur talent, avant de se montrer totalement inefficace face aux Pays-Bas. On en saura probablement plus en huitièmes. A priori, le Chili tombera sur le Brésil, une équipe qui ne lui réussit pas. Au même stade de la compétition, en 1998, Ronaldo et compagnie n'avaient fait qu'une bouchée de la bande à Zamorano (4-1). Rebelote en 2010 avec une victoire sans appel de la selecao (3-0). J. N
Les matchs
Espagne - Pays-Bas 1-5 : Xavi Alonso (27e s.p) ; van Persie (44e, 72e), Robben (53e, 80e), De Vrij (64e).
Chili - Australie 3- 1 : A. Sanchez (12e), Valdivia (14e), Beauséjour (90e+2) ; Cahill (35e).
Australie - Pays-Bas 2-3 : Cahill (21e), Jedinak (54e s.p) ; Robben (20e), van Persie (58e), Depay (68e).
Espagne - Chili 0-2 : Vargas (20e), Aranguiz (43e).
Australie - Espagne 0-3 : Villa (36e), Torres (69e), Mata (82e).
Pays-Bas - Chili 2-0 : Fer (77e), Depay (90e+2).
Classement
1.Pays-Bas 9 points (+7)
2.Chili 6 (+1)
3.Espagne 3 (-3)
4.Australie 0 (-6)
Chiffres
- L'attaquant du PSV Eindhoven Memphis Maupay est le plus jeune buteur des Pays-Bas en Coupe du monde, à 20 ans et 4 mois, après avoir inscrit contre l'Australie le but victorieux de son équipe (3-2). Il en marquera même un second contre le Chili. Toutes compétitions confondues, le record est détenu par Jan van Breda Kolff qui avait marqué en 1911 en match amical contre la Belgique à l'âge de 17 ans.
- L'Espagne a subi contre les Pays-Bas (1-5) sa plus lourde défaite en compétition officielle depuis la Coupe du monde 1950 (Brésil - Espagne 6-1).
- L'attaquant australien Tim Cahill, inscrivant 2 buts lors de cette coupe du monde (contre le Chili et les Pays-Bas), entre dans le cercle des joueurs ayant marqué lors de 3 Coupes du monde (2 en 2006 et 1 en 2010). Idem pour David Villa qui pour son dernier match en sélection marque contre l'Australie. Il en avait marqué 3 en 2006 et 5 en 2010. Rappelons qu'à ce jour, seuls le brésilien Pelé (58, 62, 66, 70) et les allemands Seeler (58, 62, 66, 70) et Klose (2002, 2006, 2010, 2014) ont marqué lors de 4 coupes du monde.
21:38 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coupe du monde 2014, espagne, pays-bas, chili, australie, coupe du monde, espagne - pays-bas 1-5
22/06/2014
Le syndrome du scaphandrier
"Chasseur de rêves", David Sarella, fonctionnaire de son Etat, s'enfonce dans son sommeil afin de rapporter des objets d'arts vendus ensuite à des collectionneurs sans scrupules. Ce monde parallèle, jalonné d'aventures dangereuses lui permet de s'évader de son univers aseptisé. Devenu accro à cette réalité parallèle, en viendrait-il à la confondre avec le "monde réel" ? Malgré l'avertissement de ses supérieurs et des psychologues, et en dépit d'une santé qui ne fait que décroître, il ne peut s'empêcher de plonger et replonger dans cette zone... Si Christopher Priest est le pendant britannique du génie Philip K. Dick et de ses mondes parallèles, Serge Brussolo l'est assurément côté français, du moins à travers ce roman sombre. En effet, outre l'exploration de ce qu'est la réalité, Brussolo articule son récit autour d'un principal protagoniste en marge de la société, au bord de la rupture, et survivant tant bien que mal dans un monde de plus en plus déshumanisé. L'atmosphère lugubre est également permanente et l'histoire - comme chez Philip K. Dick - se termine sur une touche de désespoir. On pourra reprocher au récit d'être linéaire, plutôt prévisible, et somme toute, assez court. Mais il n'en demeure pas moins une exploration incisive sur le monde des rêves, thème développé il y a quelques années dans le vertigineux anime japonais Paprika (2006), et dans le nom moins étourdissant Inception (2010) de Christopher Nolan. J. N
Serge Brussolo, Le syndrome du scaphandrier, FOLIO SF, 2005, 192 p.
Publié pour la première fois en 1992.
17:21 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : science-fiction, serge brussolo, le syndrome du scaphandrier, mondes parallèles, réalité, monde virtuel, monde des rêves