02/07/2021
EURO 2020 - 1/4 : Espagne - Suisse 1-1 ap (3-1 tab)
L'Espagne tremble encore mais file en demi-finale
Dans une rencontre qu'elle a globalement dominée, l'Espagne a du finalement aller en prolongation (la deuxième de suite) puis aux tirs aux buts pour se défaire d'une Suisse courageuse. La Roja rejoint donc le dernier carré, où elle affrontera la Belgique ou l'Italie.
N K, J N
Décidément, cet Euro donne bien du fil à retordre aux "puissances" européennes du football. Partie favorite contre la Suisse, l'Espagne de Luis Enrique a cravaché à nouveau pour s'en sortir comme ce fut le cas en 8èmes contre la Croatie (5-3). Largement dominatrice et ouvrant le score dès la 8ème minute sur une volée d'Alba détournée par Zakaria, elle n'a pourtant jamais réussi à faire le break pour des Suisses certes lents et peu précis devant mais capables toutefois de quadriller le terrain afin de stopper les ailiers adverses.
Mais ni la sortie sur blessure d'Embolo (23e), ni l'expulsion de Freuler (77e) ne suffisaient à la Roja pour prendre le dessus sur un adversaire aussi coriace que contre la France en 8ème et qui parvenait même à égaliser par Shaqiri (68e), capitaine d'un soir en l'absence de Xhaka, suspendu. Rebelote en prolongations et un match presque à sens unique. Cette seconde prolongation pour les deux équipes pesait bien plus dans les jambes d'Hélvètes épuisés et visiblement émoussés après leur exploit contre la France. Mais rien n'y changea et direction une séance de tirs aux buts rapide puisqu'après trois ratés suisses (et 2 espagnols), Oyarzabal envoyait les siens en demi-finale avant même le dernier tir suisse.
Après avoir fait trembler le champion du monde en titre et l'équipe-phare de la période 2008-2012, la Suisse sort donc avec les honneurs, réussissant sa meilleure compétition depuis 1954. Euro déjà réussi pour l'Espagne également (qui vise désormais la victoire finale) après 9 ans de disette.
L'historique entre les deux équipes
Suisses et Espagnols ne se sont croisés que 6 fois depuis la fin de la guerre froide : 1 amical, 2 fois en Coupe du monde, en Ligue des Nations 2020-2021, et ce soir, première pour un Euro. A ceux-là, il faut ajouter 17 autres rencontres (dont 3 officielles. Le constat était simple : les Hélvètes ne l'ont emporté qu'une seule fois en 23 matchs (et 5 nuls). La victoire suisse le 16 juin 2010 (1-0) pour ce qui constituait l'entrée en lice des deux équipes au mondial 2010 a entraîné une double première, il s'agissait de la première victoire suisse contre l'Espagne mais, fait plus significatif, de la première fois (et seule pour le moment) que le futur champion du monde perdait son premier match. L'Espagne allait, en effet, gagner tous ses matchs suivants, n'encaissant qu'un seul but. De son côté, la Nati terminait 3ème du groupe et était éliminée. Autre hasard, le sélectionneur espagnol Luis Enrique avait marqué le second but de l'Espagne, lorsque celle-ci disposa aisément des Suisses (3-0) en 8èmes de la Coupe du monde 1994.
La Suisse réussit à nouveau, dans un autre contexte, au sélectionneur espagnol qui n'avait plus revu la Nati. Attention toutefois à l'excès de confiance. La veille de cette confrontation, Luis Enrique avait affirmé qu'aucune équipe n'avait mieux joué que son équipe durant cet Euro et qu'il était certain de la victoire de ses joueurs contre la Suisse. Le prochain adversaire sera tout aussi relevé, voire plus.
Buts : Zakaria (8e, csc) pour l'Espagne ; Shaqiri (68e) pour la Suisse.
Avertissements : Widmer (67e), Gavranovic (120e) pour la Suisse ; Laporte (90e) pour l'Espagne.
Expulsion : Freuler (77e) pour la Suisse.
Espagne : Simon - Azpilicueta, Laporte, Pau Torres (Thiago Alcantara, 113e), Alba - Koke (LLorente, 90e), Busquets (cap.), Pedri (Rodrigo Hernandez, 119e) - Ferran Torres (Oyarzabal, 91e), Morata (Moreno, 54e), Sarabia (Olmo, 46e).
Suisse : Sommer - Widmer (Mbabu, 101e), Elvedi, Akanji, R. Rodriguez - Zakaria (Schär, 101e), Freuler - Embolo (Vargas, 23e), Shaqiri (cap.) (Sow, 81e), Zuber (Fassnacht, 90e) - Seferovic (Gavranovic, 82e).
22:30 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro, euro 2020, euro 2021, suisse, espagne, espagne-suisse, luis enrique, espagne-suisse 1-1 ap, shaqiri
29/06/2021
EURO 2020 - A propos de France - Suisse
Que retenir à chaud du match France-Suisse du 28 juin 2021 ? Notre première réflexion concernera le bilan entre les deux équipes et le sens de ce match à suspense. Forcément déçus - en tant que supporters des Bleus - nous reviendrons sur la performance tricolore dans une seconde note. J N
France - Suisse
Tandis que les deux équipes se sont affrontées pas moins de 32 fois en amical (la première fois dès 1905, victoire des Bleus 1-0 à Paris), la France n'avait jamais perdu contre la Suisse en match officiel, en 6 confrontations depuis 2004. Mais 2 victoires françaises (Euro 2004 et Coupe du monde 2014) masquent 4 matchs nuls peu spectaculaires (3 fois 0-0 et une fois 1-1). On se dirigeait donc, a priori, vers un match serré entre une équipe de France à deux visages au premier tour et une équipe de Suisse moyenne. Serrée, la rencontre le fut mais une fois n'est pas coutume, elle fut spectaculaire et à rebondissements (3-3 ap). Reversants durant 30 min en seconde mi-temps, les Bleus ont marqué 3 buts après avoir été menés. Alors qu'on pensait le match plié, les Suisses ont trouvé les ressources nécessaires pour marquer 2 fois dans les 10 dernières minutes, martirisant une défense aux abois. La Suisse l'a emporté aux tirs aux buts, synonymes de roulette russe.
Au niveau comptable, ce match nul s'ajoute donc aux 4 autres et à 2 victoires françaises en matchs officiels. Les Hélvètes n'ont donc toujours pas battu leurs voisins mais ils les éliminent pour la première fois lors d'une grande compétition.
Les 8èmes en question
Lorsque nous commentions Pays-Bas - Tchéquie, nous affirmions qu'il n'y avait pas de favoris à partir des matchs à élimination directe, les Hollandais l'ont appris à leurs dépens (0-2 contre la Tchéquie) tandis que l'Italie et l'Espagne ont cravaché pour venir à bout d'étonnantes équipes autrichienne (2-1 ap) et croate (5-3 ap). Dans ces 8èmes de finale spectaculaires, l'Euro a donc vécu sa seconde surprise (avec les Néerlandais) et sa première séance aux tirs au buts (il y en aura toujours dans les grandes compétitions). Cet Euro est très excitant pour le moment, avec hormis ces 4 rencontres, un score large (Danemark - Pays de Galles 4-0) et un match très serré entre la Belgique, grand favori pour la victoire finale, et le Portugal, champion en titre (1-0). Angleterre-Allemagne tout à l'heure s'annonce palpitant également.
FRANCE
Eliminée après un Euro moyen et peu convaincant, la France affiche un bilan d'une victoire et 3 matchs nuls. C'est insuffisant pour viser plus haut dans la compétition et par rapport à son statut de champion du monde. On s'attendait à ce qu'elle atteigne, au moins, les quarts de finale mais ce ne fut pas le cas. En guise d'indulgence, nous pourrions avancer que 3 ans sont passés depuis le sacre de 2018 et qu'il est toujours difficile de confirmer dans ce sport tellement compétitif. Après on sacre en Coupe du monde 2014, l'Allemagne finit dernière de son groupe en 2018. Après un triplé euro-coupe du monde-euro, l'Espagne se fait étriller d'entrée par les Pays-Bas (1-5) lors du premier tour de la Coupe du monde 1014 qu'elle ne passera pas. Sacrés champions du monde en 2006, les Italiens font un Euro 2008 très moyen et sont piteusement éliminés lors du premier tour de la Coupe du monde 2010...etc. Mais lorsqu'on ambitionne de devenir une équipe puissante sur la durée (comme par exemple l'Allemagne qui avant 2018 avait toujours atteint les quarts en Coupe du monde), on se doit tout de même de passer des 8èmes contre un adversaire abordable (comme déjà dit, nous reviendrons ultérieurement sur la performance française durant cet Euro).
SUISSE
Redevenue une nation solide du football depuis les années 2000 (qualification aux 4 dernières coupes du monde et à 4 Euros), elle n'a toutefois jamais passé le stade des 8èmes, s'y inclinant à 4 reprises (dont 3 fois en Coupe du monde) dont 2 aux tirs au buts. Pour passer un cap, l'objectif était donc de vaincre le signe indien. La Nati l'a enfin réussi et son Euro est déjà une grande réussite d'autant plus qu'elle accède aux quarts de finale d'une grande compétition pour la première fois depuis 1954! (et le fameux Autriche-Suisse 7-5, record de buts pour un match en Coupe du monde). La Suisse affrontera l'Espagne samedi.
FRANCE - SUISSE 3-3 ap (4-5 tab) - Lundi 28 juin 2021
Buts : Benzema (57e, 79e), Pogba (75e) pour la France ; Seferovic (15e, 81e), Gavranovic (90e) pour la Suisse.
Avertissements : Varane (31e), Coman (88e), Pavard (91e) pour la France ; Elvedi (33e), Rodriguez (62e), Xhaka (76e), Akanji (108e) pour la Suisse.
France : Lloris (cap.) - Varane, Lenglet (Coman, 46e) (Thuram, 111e), Kimpembe - Pavard, Pogba, Kanté, Rabiot - Griezmann (Sissoko, 88e) - Benzema (Giroud, 94e), Mbappé.
Suisse : Sommer - Elvedi, Akanji, R. Rodriguez (Mehmedi, 87e) - Widmer (Mbabu, 73e), Freuler, Xhaka (cap.), Zuber (Fassnacht, 79e) - Shaqiri (Gavranovic, 73e) - Seferovic (Schär, 97e), Embolo (Vargas, 80e).
17:50 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, suisse, euro, euro 2020, euro 2021, france-suisse, lucas hernandez, lucas digne, dembelé, lemar, didier deschamps, deschamps, équipe de france de football, france-suisse 3-3 ap, benzema, pogba, seferovic, gavranovic
20/06/2021
EURO 2020 - Groupe A
Le Pays de Galles qualifié, la Suisse en stand-by
Déjà qualifiée pour les 8èmes de finale après son deuxième match, l'Italie a fait carton plein en dominant le Pays de Galles (1-0). Largement remaniée et toujours imprenable en défense, la Squadra Azurra impressionne. Malgré la défaite, les Gallois sont également qualifiés en raison d'une victoire suisse pas assez large contre la Turquie (3-1). Les Hélvètes, 3èmes, sont bien partis pour rejoindre le tour suivant mais devront attendre.
J N
Italie - Pays de Galles 1-0
Objectivement parlant, sans prendre en compte les prestations des deux équipes à cet Euro, on pouvait considérer que l'Italie partait favorite au vu de l'histoire des confrontations entre les deux. En 9 rencontres dont 6 officielles, l'Italie s'était imposée à 7 reprises dont 5 fois en match officiel. Il faut remonter au 6 septembre 2003, soit presque 18 ans, pour le dernier affrontement, une large victoire italienne (4-0) en qualifications de l'Euro 2004. Le temps a passé et l'Italie est désormais un niveau sensiblement au-dessous tandis que le Pays de Galles est récemment passé de la catégorie équipe faible/moyenne à celle de moyenne (qualifications aux Euro 2016 et 2020).
Sauf que cette nouvelle Italie, qui a largement révolutionné son football sous la houlette de Roberto Mancini, est brillante actuellement et fait peur. Assurée de terminer première si elle ne perdait pas contre le Pays de Galles dont on connait les limites, elle a abordée cette rencontre avec moins d'intensité que les précédentes et le coach italien s'est même permis le luxe d'un large turn-over (8 changements). Comme le Pays de Galles ne devait pas perdre pour s'assurer la seconde place, cela a donné lieu où celui-ci s'est contenté de contenir les assauts italiens. C'est sur coup de pied arrêté que les Transalpins ont débloqué la situation, Pessina prolongeant dans le petit filet opposé de Ward un coup-franc de Verratti (39e). Avec l'expulsion d'Ampadu pour un geste dangereux sur Bernardeschi (55e), la victoire était assurée.
Malgré cette défaite, les Gallois qui sont à leur place dans cet Euro (1 victoire - 1 nul - 1 défaite) restent seconds devant la Suisse (voir ci-dessous). Carton plein pour l'Italie qui remporte tous ses matchs sans avoir encaissé de but. La Squadra Azzura accentue deux séries impressionnantes : 11 victoires de suite sans encaisser de but et 30 matchs d'affilée sans défaite (record de 1935-1939 égalé). Elle affrontera en 8èmes le vainqueur de la rencontre Ukraine-Autriche (Groupe C) qui se jouera demain.
But : Pessina (39e).
Italie : Donnarumma (Sirigu, 89e) - Toloi, Bonucci (cap.) (Acerbi, 46e), Bastoni, Emerson - Pessina (Castrovilli, 87e), Jorginho (Cristante, 75e), Verratti - Bernardeschi (Raspadori, 75e), Belotti, Chiesa.
Pays de Galles : Ward - Rodon, Ampadu, Gunter - Roberts, Morrell (Moore, 60e), Allen (Levitt, 86e), N. Williams (B. Davies, 86e) - Bale (cap.) (Brooks, 86e), Ramsey, D. James (Wilson, 74e).
Suisse - Turquie 3-1
Les confrontations ont souvent tourné à l'avantage des Turcs puisqu'en 15 matchs (dont 9 officiels), ils se sont imposés 8 fois (pour 4 défaites et 3 nuls). Ils dominent sensiblement de même au niveau des confrontations officielles (5 victoires pour 2 défaites). Le hasard fait que la Suisse a participé du renouveau de l'équipe turque qui s'était opéré durant les qualifications pour l'Euro 1996 et plus précisément au printemps 1995 lorsque celle-ci battait, à la surprise générale la Suède (2-1) et la Suisse chez elle (2-1). Cette qualification pour l'Euro 1996, le premier pour la Turquie, était synonyme du début de l'âge d'or du football turc (qualification pour l'Euro 2000 puis la Coupe du monde 2002 où la Turquie termine à la 3ème place) qui se termine avec la participation à la Coupe des confédérations 2003 (après les désistements de l'Italie et de l'Allemagne).
Depuis, la Turquie n'a plus revu la Coupe du monde et pour les barrages européens qualifiant pour la Coupe du monde 2006, elle recroisait la Suisse pour une double confrontation particulière. Tandis que le premier match (se déroulant en Suisse qui s'imposait 2-0) était terni par un accueil hostile adressé aux joueurs turcs par les supporters suisses, le match retour (4-2 pour la Turquie) était marqué par une bagarre dans le couloir menant aux vestiaires entre des joueurs des deux équipes. La Turquie prendra sa revanche 2 ans et demi plus tard en battant la Suisse chez elle lors du premier tour de l'Euro 2008.
Au vu de ce qu'avaient montré jusqu'ici les deux équipes en termes de niveau de jeu, les Hélvètes partaient favoris et n'ont pas raté l'occasion d'espérer les 8èmes. Plus réalistes que des Turcs à nouveau catastrophiques en défense, ils se sont largement imposé, grâce notamment à un doublé de Shaqiri (3-1). En raison d'une moins bonne différence de buts que le Pays de Galles, la Nati est 3ème avec 4 points. A priori, cela devrait suffire pour les 8èmes. Pour rappel, à l'Euro 2016, parmi les 4 meilleurs 3èmes qualifiés pour ce tour, 2 équipes avaient 3 points et 2 en avaient 4. Avec 3 défaites en 3 matchs (et 8 buts encaissés), la Turquie - qu'on attendait à un meilleur niveau - a complètement raté son Euro.
Buts : Seferovic (6e), Shaqiri (26e, 68e) pour la Suisse ; Kahveci (62e) pour la Turquie.
Suisse : Sommer - Elvedi, Akanji, R. Rodriguez - Widmer (Mbabu, 90e), Freuler, Xhaka (cap.), Shaqiri (Vargas, 75e), Zuber (Benito, 85e) - Seferovic (Gavranovic, 75e), Embolo (Mehmedi, 85e).
Turquie : Çakir - Çelik, Demiral, Söyüncü, Müldür - Tufan (Yazici, 64e), Ayhan (Yokuslu, 64e), Kahveci (Kökçü, 81e)) - Under (Karaman, 81e), Çalhanoğlu (Toköz, 86e) - Yilmaz (cap.).
CLASSEMENT FINAL - Groupe A
1. Italie 9 pts (+7)
2. Pays de Galles 4 (+1)
3. Suisse 4 (-1)
4. Turquie 0 (-7)
20:36 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro 2020, euro 2021, italie, pays de galles, turquie, suisse, suisse-turquie, italie-pays de galles, pessina, shaqiri, seferovic, italie-pays de galles 1-0, suisse-turquie 3-1
12/06/2021
EURO 2020 - Groupe A
L'Italie se balade, la Suisse s'en mord les doigts
En match d'ouverture (vendredi), la Squadra Azzura a confirmé toutes les attentes placées en elle et a etrillé une Turquie frisant le ridicule (3-0). Dans le second match (samedi), une Suisse globalement dominatrice a fini par bafouer son football et se faire rejoindre par le Pays de Galles (1-1).
Etrange coïncidence, la dernière confrontation officielle entre la Turquie et l'Italie avait également eu lieu un 11 juin. C"était lors du premier tour de l'Euro 2000 (Groupe B), premier championnat d'Europe auquel participait la Turquie et son attaquant vedette, Hakan (suivront les éditions suivantes hormis celle de 2012). Si la bande à Filippo Inzaghi (buteur sur penalty) l'avait difficilement emporté (2-1), il en fut tout autre hier soir en match d'ouverture d'un Euro 2020 devenu Euro 2021. Annoncée comme outsider avant la compétition vu le renouveau de son effectif (des joueurs très talentueux jouant pour la plupart dans les grands clubs italiens) et de son jeu (plus offensif), l'Italie de Roberto Mancini était la grande favorite de cette rencontre malgré l'absence de plusieurs joueurs (Verratti blessé pour la première rencontre ; Sensi et Pellegrini, blessés en début de semaine et rentrés à la maison).
Turquie - Italie 0-3
Elle n'a pas failli et a outrageusement dominé une rencontre où la Turquie n'a fait que de la figuration. On pensait celle-ci plus solide dernièrement au vu de sa large victoire contre les Pays-bas en mars (4-2) en éliminatoires de la Coupe du monde 2022 mais il n'en a rien été et c'était oublier que lors des compétitions officielles, elle a rarement proposé quelque chose en termes de fond de jeu. Venue défendre, elle a subi en première mi-temps les montées rageuses de l'arrière-gauche de la Roma Spinazzola (notamment aux 17e et 44e et qui auraient entraîner un penalty pour une main dans la surface). Alors que l'incisif Insigne (Naples) ratait le cadre après une jolie action (18e), la Squadra Azzura, incapable de briser le verrou turc, s'en remettait aux frappes de loin mais Bonucci (20e), Barella (29e) et Berardi (39e) rataient tous le cadre tandis que la frappe d'Immobile (après un joli slalom) était à nouveau détournée par une main (21e) et que sa tête passait de peu à côté (33e). Entretemps, une tête vicieuse de Chiellini sur corner (22e) était superbement détournée par Çakir pour la seule grosse occasion en première mi-temps.
Même scénario en seconde mi-temps et une délivrance qui survenait sur un csc. Un centre fort de Berardi était détourné au fond des filets par Demiral (53e), le défenseur de la Juventus. Suivront deux autres buts. Immobile reprenait à l'affût une frappe de Spinazzola relâchée par le gardien (66e) avant de servir idéalement Insigne (79e) pour l'estocade finale. L'Italie venait de marquer un but toutes les 13 minutes. En face, la Turquie n'a pas cadré un seul tir et n'a absoluement rien proposé. Désolant. L'Italie fait donc une entrée fracassante dans la compétition et son animation offensive fait déjà peur. Il faudra, toutefois, attendre les matchs suivants puis les rencontres à élimination directe pour voir si cette équipe est capable d'aller chercher le sacre.
Turquie : Çakir - Çelik, Demiral, Söyüncü, Meraş - Tufan (Ayhan, 64e), Yokuşlu (Kahveci, 65e), Yazici (Under, 46e) - Karaman (Dervişoğlu, 76e) - Yilmaz (cap.).
Italie : Donnarumma - Florenzi (Di Lorenzo, 46e), Bonucci, Chiellini (cap.), Spinazzola - Barella, Jorginho, Locatelli (Cristante, 74e) - Berardi (Bernardeschi, 85e), Immobile (Belotti, 81e), Insigne (Chiesa, 81e).
Les faits
- L'Italie enchaîne un 28ème match sans défaite (meilleure série en cours), soit depuis le 10 septembre 2018 (défaite 1-0 contre le Portugal en Ligue des Nations).
- Elle n'a plus encaissé de but depuis 9 rencontres (et autant de victoires).
- Elle inscrit pour la première fois 3 buts dans une rencontre d'un Euro.
- En 11 matchs joués contre la Turquie (dont 6 officiels), la Turquie n'a toujours pas perdu : 8 victoires (dont 5 en match officiel) et 3 matchs nuls.
Pays de Galles - Suisse 1-1
Entre le Pays de Galles et la Suisse, c'est un peu le contraste en termes de participation aux grandes compétitions. Les Dragons ont participé à leur premier Euro lors de la précédente édition et ont d'ailleurs constitué la grande surprise, atteignant le stade des demi-finales (défaite 2-0 contre le Portugal, futur vainqueur). Mais comme la Suède et la Bulgarie en 1994 (respectivement 3ème et 4ème au mondial américain) et la Turquie en 2002 (3ème), il n'y a pas eu de confirmation par la suite (absence à la Coupe du monde 2018). On connaît par ailleurs les limites de cette équipe et une statistique édifiante : sur les 26 joueurs retenus, 15 évoluent en division 2 anglaise (Championship)... Ces derniers ne constutent pas évidemment le 11 titulaire mais celui-ci n'est pas formé non plus de joueurs titulaires à part entière dans des grands clubs, y compris l'ex-star du Real Madrid, Gareth Bale.
En face, la Nati est devenue une nation plutôt solide et régulière depuis 1994 et sa participation au mondial américain (élimination en huitième contre l'Espagne). Elle n'a, depuis, manqué aucun rendez-vous (hormis la Coupe du monde 2002 et les Euros 2000 et 2012). Force est de constater de même que son ossature, très anglo-saxonne, est batie sur des joueurs évoluant en Bundesliga (11 joueurs) auxquels il faut ajouter 3 joueurs évoluant en Premier League (Newcastle, Arsenal et Liverpool). C'est donc un match physique qui s'annonçait entre deux équipes dont le parcours récent est également contrasté. Les Helvètes viennent d'enchaîner 5 victoires (3 amicaux, 2 en éliminatoires de la Coupe du monde 2022) tandis que les Gallois affichent un bilan très moyen (2 victoires, 2 défaites, 1 nul). Entre les deux (5 matchs), le Pays de Galles ne l'avait emporté qu'un seule fois, en amical (en 1951...), les 3 dernières rencontres étaient toutes des qualifications pour des Euros (2000 et 2012) et la Suisse l'a toujours emporté (4-1 la dernière fois, le 12 octobre 2010). La Nati partait donc favorite.
Mais c'était oublier que le football ce n'est pas uniquement des statistiques et des tendances. La Suisse a en effet globalement dominé la rencontre (après un premier quart d'heure gallois) mais s'est finalement faite rejoindre en fin de rencontre (1-1). C'est bien connu, à force de rater des occasions et de ne pas faire le break, c'est la punition pour sûr. En première mi-temps, c'est comme souvent Seferovic qui multipliait les maladresses dont un raté incroyable (45e+1). Mais la plus grosse occasion était pour le défenseur Schär qui réalisait une talonnade culottée sur corner et stoppée par le gardien d'un joli arrêt réflexe (20e). De retour des vestiaires, la domination helvète était concrétisée par Embolo (excellent) qui marquait de la tête sur corner (52e). Alors que ce même Embolo frolait le cadre et le 2-0 (66e) et que la Suisse reculait curieusement, la bande à Gareth Bale, pleine d'abnégation, égalisait grâce à Moore (qui avait déjà failli ouvrir le score à la 15e) qui plaçait une jolie tête hors de portée de Sommer (73e).
Tout reste donc à jouer pour les secondes places alors que l'Italie semble bien partie pour finir première du groupe. Si la Turquie, déjà passée par le couperet transalpin revoit son football et rehausse son niveau, elle sera capable d'inquiéter les deux autres équipes qui ne sont pas encore passées par la case italienne... J N
Pays de Galles : Ward - Roberts, Mephan, Rodon, B. Davies - Morrell, Allen, Ramsey (Ampadu, 90e) - Bale (cap.), Moore, D. James (Brooks, 75e).
Suisse : Sommer - Elvedi, Schär, akanji - Mbabu, Xhaka (cap.), Freuler, Rodriguez - Shaqiri (Zakaria, 66e) - Seferovic (Gavranovic, 84e), Embolo.
Classement Groupe A
1. Italie 3 pts (+3)
2. Suisse 1
3. Pays de Galles 1
4. Turquie 0
17:46 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : italie, turquie, turquie-italie, roberto mancini, turquie-italie 0-3, immobile, insigne, berardi, barella, pays de galles-suisse 1-1, embolo, pays de galles, suisse, pays de galles-suisse, moore, euro 2021, euro
24/04/2020
Indice de liberté de presse - 2020
La pandémie actuelle du Coronavirus/Covid-19 est du pain béni pour de nombreux gouvernements. Dans certains cas, elle permet de masquer la crise économique aiguë traversée en ce moment (Liban) mais plus généralement, elle fournit un prétexte à de nombreux gouvernements pour restreindre encore plus les libertés individuelles, notamment la liberté de la presse.
C'est ce qu'affirme l'ONG Reporters sans Frontières qui a publié le 21 avril 2020 son classement annuel de la liberté de la presse. C'est le cas par exemple de la Chine (177e) et de l'Iran (173e) - les deux premiers foyers de l'épidémie - qui ont mis en place des dispositifs de censure massifs. En Irak (162e), la licence de l'agence de presse Reuters a été suspendue car cette dernière a remis en cause via une dépêche les chiffres officiels concernant le coronavirus. Au Turkménistan (179e), l'un des pays les plus autoritaires et fermés au monde et où il y a officiellement zéro cas de coronavirus, l'emploi du mot "coronavirus" est passible d'une peine de prison. Considéré comme l'Etat le plus autoritaire au monde (et où il n'y a également - officiellement - aucun cas de contamination), la Corée du Nord occupe la dernière place du classement.
Si l'Occident se classe généralement bien (8 Etats dans le TOP 10, 16 dans le TOP 20) et que les pays nordiques occupent encore une fois le TOP 4 (voir classement ci-dessous), il n'échappe pas pour autant à cette tendance mondiale de musellement des médias. En pleine dérive autoritaire depuis des années, la Hongrie (89e, -2 places) de Viktor Orban a fait passer une "loi coronavirus" sanctionnant jusqu'à 5 ans de prison ferme la "diffusion de fausses informations" concernant le virus.
Progressions et régressions
Pour la 4ème année consécutive, la Norvège - exemple de démocratie - demeure 1ère du classement. Mais la meilleure progression est à créditer à la Malaise (101e) et aux Maldives (179e), après une alternance politique (en Malaisie, le premier ministre Najib Razak a quitté le pouvoir en 2018) qui leur fait respectivement gagner 22 et 19 places. Le Soudan (où l'ancien dictateur Omar el-Bashir a été écarté l'an passé) gagne de même 16 places. Les pires reculs sont du côté des pays en développement : Haïti (83e) et les Iles Comores (75e) perdent respectivement 21 et 19 places.
C'est la région Asie-Pacifique qui marque le recul le plus important (+1.7%). Généralement modèle de démocratie, l'Australie perd 5 places (26e) tandis que Singapour (158e) - Etat autoritaire - en perd 7. La région Moyen-Orient/Afrique du Nord demeure par ailleurs le coin le plus dangereux pour le journalisme, où l'Arabie Saoudite (170e, +2) et l'Egypte (166e, -3) sont - au niveau mondial - les pays où il y a le plus de journalistes emprisonnés.
Si l'Europe et l'Amérique sont généralement les bons élèves de ce classement, cela n'empêche pas des reculs notoires dans certains Etats. La première puissance mondiale - les USA - n'est "que" 45ème (+3) tandis que la première puissance d'Amérique du Sud - le Brésil - est 107ème (-2). Dans ces deux cas, les présidents (respectivement Trump et Bolsonaro) participent activement de cette état de la liberté de la presse, de par leur attitude anti-démocratique et anti-médias, incitant même publiquement à une haine contre les médias.
Même l'Europe occidentale n'échappe pas à une certaine régression. La France, où les journalistes sont victimes d'agressions policières (crise des gilets jaunes) n'est "que" 34ème (-2). Le Royaume-Uni ne fait pas mieux (35e, -2) tandis que des démocraties authentiques comme la Belgique (12e, -3) et la Suisse (8e, -2) régressent également.
Dans le monde arabe, c'est la Tunisie (une transition démocratique plutôt réussie lors du Printemps arabe) qui se classe le mieux (72e, 0) tandis que le Liban (107e, -1) est le pays arabe du Moyen-Orient qui fait le mieux (107e, -1), suivi du Koweït (109e, -1). Les 20 derniers pays du classement sont fort logiquement des pays du sud et autoritaires. Certains sont également instables sur le plan politique. Il convient de même de souligner la corrélation entre crise économique et répression (ou absence de confiance envers) des médias. En effet, tous les Etats marqués par une crise socio-économique durant la période 2019-2020 (Liban, Irak, Iran, Bolivie, Chili, Haïti, Equateur..etc) régressent. En tout état de cause, cette reculade de la liberté de la presse un peu partout semble devenir une normalité. Et c'est une très mauvaise nouvelle. J. N
TOP 20
1. Norvège
2. Finlande
3. Danemark
4. Suède
5. Pays-Bas
6. Jamaïque
7. Costa Rica
8. Suisse
9. Nouvelle-Zélande
10. Portugal
11. Allemagne
12. Belgique
13. Irlande
14. Estonie
15. Islande
16. Canada
17. Luxembourg
18. Autriche
19. Uruguay
20. Suriname
Les 20 Etats les moins bien classés
161. Tadjikistan
162. Irak
163. Somalie
164. Libye
165. Guinée Equatoriale
166. Egypte
167. Yémen
168. Azerbaïdjan
169. Bahreïn
170. Arabie Saoudite
171. Cuba
172. Laos
173. Iran
174. Syrie
175. Vietnam
176. Djibouti
177. Chine
178. Érythrée
179. Turkménistan
180. Corée du Nord
Classement complet
15:11 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : norvège, finlande, danemark, erythrée, corée du nord, turkménistan, chine, donald trump, trump, bolsonaro, bolivie, chili, soudan, singapour, maldives, reporters sans frontières, coronavirus, covid-19, indice de liberté de presse, indice de liberté de presse 2020, journalisme, irak, iran, liban, tunisie, tadjikistan, haïti, france, etats-unis, brésil, malaisie, iles comores, cuba, vietnam, yémen, djibouti, syrie, laos, portugal, pays-bas, jamaïque, costa rica, nouvelle-zélande, koweït, suède, suisse, equateur, rsf