01/05/2020
Bières trappistes
Pour notre 1000ème note, nous avons simplement opté pour une petite note sur les bières trappistes, vu que notre collection actuelle de photos de bières goûtées atteint les 640 dont 100 bières belges. La Belgique est bien entendu connue pour ses bières et parmi celles-ci figurent celles qu'on dénomme les bières trappistes. Ce sont des bières brassées par ou sous contrôle des moines trappistes (ce sont les membres de l'ordre cistercien de la Stricte observance, vivant selon la règle de Saint-Benoît).
Généralement de fermentation haute, les bières trappistes sont actuellement au nombre de 14 mais pour pouvoir arborer le logo "Authentic Trappist Product", elles doivent respecter les critères de l'Association internationale trappiste. Par conséquent, la bière trappiste française Mont des Cats (qui brassa dans sa propre abbaye de 1847 à 1905) ne peut arborer le logo car elle est brassée et embouteillée actuellement à l'abbaye Notre-Dame de Scourmont, à Chimay (Belgique). Il en va de même pour la bière trappiste espagnole Cerveza Cardena. Les critères pour arborer le logo ATP sont les suivants :
- brassage à l'intérieur des murs d'une abbaye (ou à proximité)
- lien de subordination avec le monastère et appartenance à la culture d'entreprise propre au projet de vie monastique.
- Bénéfices affectés à la subsistance des moines , à l'entretien du site de l'abbaye et aux œuvres caritatives de la communauté monastique.
Il existe ainsi 14 bières trappistes (dont 12 "labellisées ATP"). Comme cette tradition provient de Belgique, les bières trappistes belges sont majoritaires dans ce classement. Celui-ci présente ces bières trappistes par ordre de création de la bière. En bleu, celles que nous avons déjà goûtées (avec un amour spécial pour la Orval).
- Rochefort (Belgique) - 1595 - brassée à l'abbaye Notre-Dame de Saint-Rémy (Rochefort, province de Namur).
- Westmalle (Belgique) - 1836 - abbaye Notre-Dame du Sacré-Coeur de Westmalle (Malle, Angers).
- Westvleteren (Belgique) - 1838 - abbaye Saint-Sixte de Westvleteren (Vleteren, Flandres occidentale).
- Chimay (Belgique) - 1862 - abbaye Notre-Dame de Scourmont (Chimay, Hainaut).
- La Trappe (Pays-Bas) - 1884 - abbaye Notre-Dame de Koningshoeven (Berkel-Enschot, Barbant-Septentrional).
- Orval (Belgique) - 1931 - abbaye Notre-Dame d'Orval (Florenville, Luxembourg).
- Achel (Belgique) - 1850 - abbaye Notre-Dame de Saint-Benoît d'Achel (Achel, Limbourg).
- Mont des Cats (France) - 2011 - commercialisée par l'abbaye du Mont des Cats (Godewaersvelde, département du Nord) mais brassée à l'abbaye Notre-Dame de Scourmont (Chimay). Non labellisée ATP.
- Stift Engelszell (Autriche) - 2012 - abbaye d'Engelszell (Engelhartszell, Haute-Autriche).
- Spencer (Etats-Unis) - 2013 - abbaye Saint-Joseph (Spencer, Massachusetts).
- Zundert (Pays-Bas) - 2014 - abbaye Notre-Dame-du-Refuge (Zundert, Brabant-Septentrional).
- Tre Fontane (Italie) - 2014 - abbaye Tre Fontane (Rome, Latium).
- Tynt Meadow (Angleterre) - 2017 - abbaye du Mount Saint Bernard (Coalville, Leicestershire).
- Cardena (Espagne) - ? - monastère San Pedro de Cardena (Burgos, Castille-Leon). Non labellisée ATP.
J. N
11:18 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bière, belgique, bières trappistes, bières belges, pays-bas, bière à haute fermentation, authentic trappist product, atp, spencer, tynt meadow, cardena, stift engelszell, orval, angleterre, usa, etats-unis, autriche, espagne, italie, france, mont des cats, achel, rochefort, westmalle, westvleteren, chimay, la trappe, zundert, tre fontane
24/04/2020
Indice de liberté de presse - 2020
La pandémie actuelle du Coronavirus/Covid-19 est du pain béni pour de nombreux gouvernements. Dans certains cas, elle permet de masquer la crise économique aiguë traversée en ce moment (Liban) mais plus généralement, elle fournit un prétexte à de nombreux gouvernements pour restreindre encore plus les libertés individuelles, notamment la liberté de la presse.
C'est ce qu'affirme l'ONG Reporters sans Frontières qui a publié le 21 avril 2020 son classement annuel de la liberté de la presse. C'est le cas par exemple de la Chine (177e) et de l'Iran (173e) - les deux premiers foyers de l'épidémie - qui ont mis en place des dispositifs de censure massifs. En Irak (162e), la licence de l'agence de presse Reuters a été suspendue car cette dernière a remis en cause via une dépêche les chiffres officiels concernant le coronavirus. Au Turkménistan (179e), l'un des pays les plus autoritaires et fermés au monde et où il y a officiellement zéro cas de coronavirus, l'emploi du mot "coronavirus" est passible d'une peine de prison. Considéré comme l'Etat le plus autoritaire au monde (et où il n'y a également - officiellement - aucun cas de contamination), la Corée du Nord occupe la dernière place du classement.
Si l'Occident se classe généralement bien (8 Etats dans le TOP 10, 16 dans le TOP 20) et que les pays nordiques occupent encore une fois le TOP 4 (voir classement ci-dessous), il n'échappe pas pour autant à cette tendance mondiale de musellement des médias. En pleine dérive autoritaire depuis des années, la Hongrie (89e, -2 places) de Viktor Orban a fait passer une "loi coronavirus" sanctionnant jusqu'à 5 ans de prison ferme la "diffusion de fausses informations" concernant le virus.
Progressions et régressions
Pour la 4ème année consécutive, la Norvège - exemple de démocratie - demeure 1ère du classement. Mais la meilleure progression est à créditer à la Malaise (101e) et aux Maldives (179e), après une alternance politique (en Malaisie, le premier ministre Najib Razak a quitté le pouvoir en 2018) qui leur fait respectivement gagner 22 et 19 places. Le Soudan (où l'ancien dictateur Omar el-Bashir a été écarté l'an passé) gagne de même 16 places. Les pires reculs sont du côté des pays en développement : Haïti (83e) et les Iles Comores (75e) perdent respectivement 21 et 19 places.
C'est la région Asie-Pacifique qui marque le recul le plus important (+1.7%). Généralement modèle de démocratie, l'Australie perd 5 places (26e) tandis que Singapour (158e) - Etat autoritaire - en perd 7. La région Moyen-Orient/Afrique du Nord demeure par ailleurs le coin le plus dangereux pour le journalisme, où l'Arabie Saoudite (170e, +2) et l'Egypte (166e, -3) sont - au niveau mondial - les pays où il y a le plus de journalistes emprisonnés.
Si l'Europe et l'Amérique sont généralement les bons élèves de ce classement, cela n'empêche pas des reculs notoires dans certains Etats. La première puissance mondiale - les USA - n'est "que" 45ème (+3) tandis que la première puissance d'Amérique du Sud - le Brésil - est 107ème (-2). Dans ces deux cas, les présidents (respectivement Trump et Bolsonaro) participent activement de cette état de la liberté de la presse, de par leur attitude anti-démocratique et anti-médias, incitant même publiquement à une haine contre les médias.
Même l'Europe occidentale n'échappe pas à une certaine régression. La France, où les journalistes sont victimes d'agressions policières (crise des gilets jaunes) n'est "que" 34ème (-2). Le Royaume-Uni ne fait pas mieux (35e, -2) tandis que des démocraties authentiques comme la Belgique (12e, -3) et la Suisse (8e, -2) régressent également.
Dans le monde arabe, c'est la Tunisie (une transition démocratique plutôt réussie lors du Printemps arabe) qui se classe le mieux (72e, 0) tandis que le Liban (107e, -1) est le pays arabe du Moyen-Orient qui fait le mieux (107e, -1), suivi du Koweït (109e, -1). Les 20 derniers pays du classement sont fort logiquement des pays du sud et autoritaires. Certains sont également instables sur le plan politique. Il convient de même de souligner la corrélation entre crise économique et répression (ou absence de confiance envers) des médias. En effet, tous les Etats marqués par une crise socio-économique durant la période 2019-2020 (Liban, Irak, Iran, Bolivie, Chili, Haïti, Equateur..etc) régressent. En tout état de cause, cette reculade de la liberté de la presse un peu partout semble devenir une normalité. Et c'est une très mauvaise nouvelle. J. N
TOP 20
1. Norvège
2. Finlande
3. Danemark
4. Suède
5. Pays-Bas
6. Jamaïque
7. Costa Rica
8. Suisse
9. Nouvelle-Zélande
10. Portugal
11. Allemagne
12. Belgique
13. Irlande
14. Estonie
15. Islande
16. Canada
17. Luxembourg
18. Autriche
19. Uruguay
20. Suriname
Les 20 Etats les moins bien classés
161. Tadjikistan
162. Irak
163. Somalie
164. Libye
165. Guinée Equatoriale
166. Egypte
167. Yémen
168. Azerbaïdjan
169. Bahreïn
170. Arabie Saoudite
171. Cuba
172. Laos
173. Iran
174. Syrie
175. Vietnam
176. Djibouti
177. Chine
178. Érythrée
179. Turkménistan
180. Corée du Nord
Classement complet
15:11 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : norvège, finlande, danemark, erythrée, corée du nord, turkménistan, chine, donald trump, trump, bolsonaro, bolivie, chili, soudan, singapour, maldives, reporters sans frontières, coronavirus, covid-19, indice de liberté de presse, indice de liberté de presse 2020, journalisme, irak, iran, liban, tunisie, tadjikistan, haïti, france, etats-unis, brésil, malaisie, iles comores, cuba, vietnam, yémen, djibouti, syrie, laos, portugal, pays-bas, jamaïque, costa rica, nouvelle-zélande, koweït, suède, suisse, equateur, rsf
16/04/2020
Fortune Global 500
Le deuxième plus ancien magazine américain consacré à l'économie, Fortune (fondé en 1930 et édité à New York), publie chaque année, parmi d'autres classements économiques, la liste des 500 premières firmes multinationales selon le chiffre d'affaire, le Fortune Global 500. Cette note survient maintenant car pour la première fois - en 2019 - le nombre d'entreprises chinoises du TOP 500 (129) dépasse celui des entreprises américaines, témoin d'une montée en puissance économique de la Chine qui se poursuit et symbole d'une concurrence américano-chinoise à son comble et certainement amplifiée par la pandémie actuelle du Coronavirus/Covid-19.
A cette statistique édifiante, il faut également souligner que l'évolution du classement depuis 2001 permet de constater que la part de l'Amérique du Nord dans celui-ci a sensiblement baissé tandis que celle de l'Asie orientale a ostensiblement augmenté, symbole là aussi d'une montée en puissance d'une région qui s'affirme grâce à ses ports mondiaux (Shanghai, Singapour, Shenzhen), sa double façade maritime (Chine-Japon) et ses gigantesques métropoles (constituant également des places boursières importantes comme Hong Kong ou Tokyo) dont nombreuses figurent en 2019 aussi bien dans le TOP 10 des villes plus chères que dans celui des Villes abritant le plus de milliardaires.
Classement par pays
1. Chine 129 (25.8%)
2. Etats-Unis 121 (24.2%)
3. Japon 52 (10.4%)
4. France 31 (6.2%)
5. Allemagne 29 (5.8%)
6. Royaume-Uni 17 (3.4%)
7. Corée du Sud 16 (3.2%)
8. Suisse 14 (2.8%)
9. Canada 13 (2.6%)
10. Pays-Bas 12 (2.4%)
Autre manifestation de la puissance économique chinoise, la présence dans le TOP 5 (voir ci-dessous) de trois firmes chinoises dont Sinopec (pétrole) en 2ème position. Si la Chine, première, occupe un quart du classement, les 9 pays suivants représentent 61% des Firmes. Fort logiquement, les pays "du nord" occupent le trois quart du classement puisque Singapour, Taïwan, l'Italie, l'Espagne, l'Australie et l'Irlande placent plusieurs FMN. Aux 10 premiers Etats viennent s'ajouter 23 autres (soit 32 Etats reconnus + Taïwan qui n'est pas membre de l'ONU). Parmi ces 23, figurent 9 pays "du sud" dont la situation économique s'est considérablement améliorée sur les 30-40 dernières années, rappelant au passage que désormais on ne peut plus parler d'un sud unitaire, les situations étant très contrastées.
13 pays placent une seule firme dans ce dernier classement : la Norvège (Equinor, 113e), le Luxembourg (Arcelor-Mittal, 120e), la Thaïlande (PTT, 130e), la Malaisie (Petronas, 158e), l'Indonésie (Pertamina, 175e), la Belgique (Anheuser-Busch InBev, 192e), la Suède (Volvo, 253e), le Danemark (Maersk Group, 294e), la Pologne (PKN ORLEN Group, 410e), la Turquie (Koç Holding, 423e), l'Autriche (OMV Group, 459e), la Finlande (Nokia, 466e) et les Emirats Arabes Unis (Emirates Group, 476e).
R. H, J. N
TOP 20 des firmes multinationales
1. Walmart (USA)
2. Sinopec (Chine)
3. Royal Dutch Shell (Pays-Bas)
4. China National Petroleum (Chine)
5. State Grid (Chine)
6. Saudi Aramco (Arabie Saoudite)
7. BP (Royaume-Uni)
8. Exxon Mobil (USA)
9. Volkswagen (Allemagne)
10. Toyota (Japon)
11. Apple (USA)
12. Berkshire Hathaway (USA)
13. Amazon.com (USA)
14. UnitedHealth Group (USA)
15. Samsung Electronics (Corée du Sud)
16. Glencore (Suisse)
17. McKesson (USA)
18. Daimler (Allemagne)
19. CVS Health (USA)
20. Total (France)
Classement complet
21:02 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fortune, fortune global 500, new york, etats-unis, firmes multinationales, firmes transnationales, chine, france, pays-bas, allemagne, royaume-uni, japon, corée du sud, suisse, canada, australie, irlande, singapour, taïwan, sinopec, saudi aramco, walmart, volkswagen, toyota, maersk, total, royal dutch shell, daimler, bp, amazon, amazon.com, apple, berkshire hathaway, unitedhealth group, samsung, samsung electronics, glencore, exxon mobil, mckesson, cvs health, china national petroleum, state grid
20/02/2020
Democracy Index - 2019
Le Economist Intelligence Unit, centre de recherche associé au journal économique britannique The Economist (1843) a publié fin janvier 2020 son classement régulier des Etats selon leur "niveau de démocratie" (classement effectué depuis 2006).
L’indice de démocratie se concentre sur 5 catégories générales :
- Processus électoral et pluralisme
- Libertés civiles
- Fonctionnement du gouvernement
- Participation politique
- Culture politique
Le classement comprend 167 Etats. Après l’étude faite, ces derniers sont répartis en 4 catégories :
- les démocraties complètes (Indice de 8 à 10) – 22 Etats
- les démocraties incomplètes (Indice de 6 à 8) – 54 Etats
- les régimes hybrides (Indice de 4 à 6) – 37 Etats
- les régimes autoritaires (Indice inférieur à 4) – 54 Etats
La force de ce classement est de montrer – entre autres – que les régimes politiques ne se classent pas en deux catégories simples : démocraties / dictatures. Il y a plusieurs "niveaux" de démocraties. Le classement rappelle également qu’il y a toujours au XXIème siècle plus de régimes "non-démocratiques" que de régimes "démocratiques". En effet, si les démocraties incomplètes (54) et les régimes autoritaires (54) sont à égalité, les régimes hybrides/autoritaires (91 ; 54.5 %) sont plus nombreux que les démocraties complètes/incomplètes (76 ; 45.5 %).
Les pays nordiques (3 premiers rangs) sont des exemples de démocraties complètes (ils ont également un niveau de corruption très faible). Le bas du classement est composé de pays du Moyen-Orient et d’Afrique. Le pays le plus autoritaire d’Europe – la Biélorussie – est 150ème. Au Moyen-Orient, le pays arabe le plus démocratique est le Liban (106e) tandis que le pays arabe le mieux classé est la Tunisie (53e). La France et les Etats-Unis ne sont respectivement "que" 20ème et 25ème. L'Afrique du Sud se classe le mieux en Afrique (40ème). La Russie de l'autoritaire Vladimir Poutine est 134ème et la Chine de Xi Jinping 153ème. J. N
TOP 10 des démocraties
1.Norvège (9.87)
2.Islande (9.58)
3.Suède (9.39)
4.Nouvelle-Zélande (9.26)
5.Finlande (9.25)
6.Irlande (9.24)
7.Danemark (9.22)
Canada (9.22)
9.Australie (9.09)
10.Suisse (9.03)
Les Etats les moins démocratiques
158.Yémen (1.95)
159.Arabie Saoudite (1.93)
Tadjikistan (1.93)
161.Guinée Equatoriale (1.92)
162.Turkménistan (1.72)
163.Tchad (1.61)
164.Syrie (1.43)
165.Centrafrique (1.32)
166.Congo-Kinshasa (1.13)
167.Corée du Nord (1.08)
13:22 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : indice de démocratie, democracy index, economist intelligence unit, the economist, royaume-uni, somalie, syrie, corée du nord, liban, france, etats-unis, guinée équatoriale, turkménistan, tchad, centrafrique, congo-kinshasa, rdc, norvège, suède, islande, suisse, nouvelle-zélande, finlande, irlande, danemark, canada, australie, yémen, arabie saoudite, tadjikistan, démocratie, dictature, régime hybride, indice de démocratie 2019, democracy index 2019, chine, russie, afrique du sud, tunisie
15/01/2020
1917
France, 1917. Deux soldats britanniques se voient assigner une mission quasi-impossible. Ils doivent traverser le no man's land puis les lignes ennemies afin de délivrer un message de première importance qui permettrait d'empêcher un régiment de tomber dans un piège tendu par l'armée allemande.
Mais on se rend compte très vite que là n'est pas l'essentiel. Que les deux soldats accomplissent ou pas leur mission n'est pas vraiment important ici. Ce qui est marquant est leur découverte intime et progressive de la vraie noirceur humaine. Des supérieurs cyniques et blasés, des conditions de vie atroces dans une tranchée où il est fort compliqué de se déplacer, des chevaux morts, un cadavre encastré dans un barbelé, une tranchée piégée et infestée de rats, un avion sorti de l'enfer, une brutalisation des combattants, des coreligionnaires indifférents, des snipers, des soldats ivrognes, une hiérarchie inconsciente, une jeunesse sacrifiée et finalement une boucherie inutile... Le tout filmé en deux plans séquences magistraux, où le spectateur n'a jamais été aussi près de la mort.
Au milieu de tout ça, une femme et sa fille... soit une lueur d'espoir (et la femme avenir de l'homme?) et une leçon d'humanité dans un monde de monstres. Allégorie d'une humanité incapable de communiquer (un soldat sauvé mais agresseur, une absence de télécommunications, un exercice pathétique de l'autorité), 1917 excelle essentiellement à trois niveaux. Il parvient d'abord à transmettre tout ce qu'il faut comprendre sur la tristement célèbre guerre des tranchées de 14-18 (à projeter dans les lycées). Ensuite, il réactive, plus de soixante ans plus tard, ce qui est considéré comme la meilleure fiction sur cette guerre de position, Paths of Glory (Stanley Kubrick, 1957), en adjoignant au côté "absurdité de la guerre" de celle-ci l'idée du chaos incertain d'une réalité horrifique.
Enfin, plus un tour de force qu'un chef-d'oeuvre en soi, 1917 a surtout réussi la prouesse de condenser en deux heures la problématique fondamentale (la violence humaine) de tout un siècle.
J. N, R. H
1917 (Sam Mendes, 2019, UK, 119 min)
Cast : Dean-Charles Chapman, George MacKay, Daniel Mays, Mark Strong, Colin Firth, Benedict Cumberbatch, Andrew Scott.
- Meilleur film dramatique - Golden Globe 2018
- Meilleur réalisateur - Golden Globe 2018
- 10 nominations - Oscars 2020 (cérémonie le 9 février)
- 9 nominations - BAFTA Awards 2020 (cérémonie le 2 février)