14/06/2021
EURO 2020 - Groupe C
Match fou entre les Pays-Bas et l'Ukraine, premières pour l'Autriche et Pandev
En match d'ouverture du Groupe C, l'Autriche s'est imposée sans convaincre face à la Macédoine du Nord (3-1). Pour sa première grande compétition, celle-ci a effectué une prestation honorable, inscrivant de même son premier but par l'intermédiaire de son joueur emblématique, Goran Pandev. Dans ce qui fut une rencontre haletante, les Pays-Bas ont arraché sur le fil une victoire méritée contre l'Ukraine (3-2).
Autriche - Macédoine du Nord 3-1
Nation moyenne du football (dernière qualification en Coupe du monde remonte à 1998), l'Autriche joue son troisième Euro après 2016 et 2008 (deux fois éliminée au premier tour). L'objectif évident est de passer enfin le premier tour. L'équipe la plus "allemande" du tournoi (21 des 26 évoluent en Bundesliga, plus que l'Allemagne) semble plus solide avec ses cadres évoluant notamment à Monchengladbach, Leipzig, Wolfsburg ou encore le Real Madrid (la star et capitaine David Alaba). En face, la Macédoine du Nord (magnifique pays visité il y a quelques années), ex-Macédoine depuis deux ans et demi, est avec la Finlande le petit poucet de la compétition. Elle a pu obtenir sa première participation à une grande compétition grâce aux barrages (1-0 contre la Géorgie) dont la constitution prend désormais en compte les résultats réalisés en Ligue des Nations.
On se souvient de la retentissante victoire macédonienne en Allemagne le 31 mars dernier (2-1) lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Mais les exploits se définissent justement par leur rareté. C'est une équipe "faible" qui aborde cet Euro, ne comportant dans son effectif aucun joueur connu, hormis le capitaine et vétéran Goran Pandev (37 ans, 119 sélections et 37 buts). Sur le papier, il y a un gouffre entre ces deux équipes. Si l'ossature autrichienne est germanique, celle de la Macédoine du Nord doit composer avec 26 joueurs évoluant dans 14 championnats différents, essentiellement de seconde zone (Albanie, Turquie, Chypre, Belgique, Croatie, Bosnie, Hongrie...etc). Les deux équipes ne se sont jamais affrontées précédemment.
La partie a donc logiquement était remportée par l'Autriche mais non sans difficulté. Contrairement à une Turquie ridicule et une faible Russie, la Macédoine du Nord a crânement tenté sa chance et s'est montrée accrocheuse. Après l'ouverture du score par Lainer sur un centre de Sabitzer (1-0, 18e), c'est justement Pandev qui parvenait à égaliser (1-1, 28e), profitant d'une sortie hasardeuse du gardien Bachmann. L'inusable attaquant de la Genoa entre ainsi pour la seconde fois dans l'histoire du foot macédonien. Premier (et seul) joueur de son pays à remporter la Champions League (en 2010 avec l'Inter), il devient le premier buteur nord-macédonien dans un Euro. L'écart technique et tactique entre les deux équipes était trop grand. A force de pousser, l'Autriche parvenait à reprendre l'avantage en fin de match. Entré en cours de jeu, Gregoritsch coupait aux six mètres un centre chirurgical d'Alaba (2-1, 78e). C'est ensuite Arnautovic, un autre entrant, qui scellait le score. Combinant avec Laimer, il se faufilait dans une défense apathique, effaçait le gardien et marquait dans le but vide (3-1, 89e).
On aimerait dire que la mission est réussie pour la Macédoine du Nord, c'est-à-dire faire bonne figure et marquer un but. Difficile d'en demander plus. Quant à l'Autriche, elle signe une première puisqu'il s'agit de sa première victoire lors d'un Euro (deux défaites et un nul lors des premiers tours des Euros 2008 et 2016). Pas de quoi pavoiser non plus. Nous avons vu des scènes de célébrations un peu exagérées et manquant d'humilité. L'affaire sera tout autre face aux Pays-Bas et l'Ukraine.
Autriche : Bachmann - Dragovic (Lienhart, 46e), Alaba (cap.), Hinteregger - Lainer, Laimer (Baumgartlinger, 90e), Schlager, Baumgartner (Gregoritsch, 58e), Ulmer - Sabitzer - Kalajdzic (Arnautovic, 59e).
Macédoine du Nord : Dimitrievski - Musliu (M. Ristovski, 86e), Velkovski, S. Ristovski - Nikolov (Bejtulai, 64e), Bardhi (Trickovski, 82e), Ademi, Elmas, Alioski - Pandev (cap.), Trajkovski (Kostadinov, 63e).
Pays-Bas - Ukraine 3-1
Annoncés grands favoris de cette rencontre mais également un outsider pour la victoire finale, les Pays-Bas sont toutefois imprévisibles. Et pour cause... Un retour en arrière permet de constater une irrégularité constante. Grands favoris de l'Euro 2008, ils étaient éliminés en quart de finale par la Russie. Cela ne les empêchait pas d'atteindre 2 ans plus tard la finale de la Coupe du monde, perdue sur le fil contre l'Espagne (1-0 a.p). A l'Euro 2012, ils ne passaient pas le premier tour, s'inclinant dans le groupe de la mort contre l'Allemagne, le Danemark et le Portugal. Revenus à un excellent niveau sous la houlette de Louis Van Gaal, ils terminaient 3èmes lors de la Coupe du monde 2014. La suite? Des non-qualifications pour l'Euro 2016 et pour la Coupe du monde 2018, et enfin la finale atteinte lors de la Ligue des nations 2018-2019 (défaite 1-0 contre le Portugal). La question demeure : que sont capables de faire les Pays-Bas? Question d'autant plus pertinente que le sélectionneur Frank De Boer n'est en poste que depuis septembre 2019 et que la génération actuelle est très talentueuse mais également inexpérimentée au niveau international.
Vu le niveau généralement moyen d'une équipe ukrainienne qui a pour habitude de jouer très bas et de viser le match nul face à ce type d'adversaire, les Bataves étaient toutefois favoris, évoluant de même devant leur public à Amsterdam. Dominateurs en première mi-temps, ils ont longtemps buté sur un excellent gardien. Dans une partie ouverte et rythmée, l'Ukraine se permettait également quelques incursions (stériles). De retour des vestiaires, les coéquipiers de Memphis Depay continuaient de pousser et marquaient coup sur coup. C'est d'abord le capitaine Wijnaldum qui catapultait le ballon sous la barre suite à un centre de Dumfries mal négocié par Bushchan (1-0, 52e). C'est ensuite Weghorst qui enfonçait le clou, reprenant de près un ballon mal dégagé par la défense et propulsé au fond des cages par la jambe de... Bushchan (2-0, 58e). Alors qu'on pensait les Ukrainiens totalement abattus, le capitaine Iarmolenko sonnait la charge, fusillant le gardien adverse d'une superbe frappe enroulée dans la lucarne, à l'entrée de la surface (2-1, 76e). Revigorés, les hommes d'Andrei Chevchenko parvenaient même à égaliser. Sur un coup-franc de Malinovski, Iaremchuk marquait d'une tête croisée (2-2, 79e).
Deux buts éclairs également mais qui poussaient les Bataves à reprendre leur marche en avant. C'est à nouveau une situation confuse dans la défense adverse qui était à l'origine du but. Servi sur le côté gauche après une balle remise involontairement dans les pieds bataves par Bushchan, Nathan Aké envoyait un long centre enroulé repris de la tête par Dumfries qui prenait le dessus sur Zinchenko (3-2, 84e). Une superbe tête piquée que Bushchan, un peu lent sur ce coup, accompagnait dans ses filets. Impérial en premier mi-temps, le gardien du Dynamo Kiev a vécu une seconde période cauchemardesque.
In fine, ce match fou, le plus beau de cet Euro, aura été contrasté de part et d'autre mais c'est une équipe qui repart avec la victoire. Côté hollandais, il symbolise à une échelle réduite le parcours irrégulier abordé ci-dessus. Et Frank De Boer devra certainement revoir son schéma tactique. Coté ukrainien, les défaillances en défense seront à revoir. Mais la prestation affichée à de quoi donner de l'espoir à une équipe que l'on n'imaginait pas capable de faire du jeu face à une grande nation et de remonter un écart de deux buts. Cette défaite pourra servir lorsqu'il s'agira d'affronter l'Autriche et la Macédoine du Nord, beaucoup plus abordables. J N
Pays-bas : Stekelenburg - Timber (Veltman, 88e), De Vrij, Blind (Aké, 64e) - Dumfries, De Roon, Wijnaldum (cap.), F. De Jong, Van Aanholt (Wijndal, 64e) - Depay (Malen, 90e), Weghorst (L. De Jong, 88e).
Ukraine : Bushchan - Karavaev, Zabarni, Matvyenko, Mykolenko - Malinovski, Sydorchuk, Zinchenko - Iarmolenko (cap.), Iaremchuk, Zubkov (Marlos, 13e, Shaparenko, 65e).
CLASSEMENT
1. Autriche 3 pts (+2)
2. Pays-Bas 3 (+1)
3. Ukraine 0 (-1)
4. Macédoine du Nord 0 (-2)
00:34 Publié dans Football | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : autriche, macédoine du nord, autriche-macédoine du nord 3-1neuro 2020, euro 2021, pandev, lainer, arnautovic, alaba, gregoritsch, pays-bas, ukraine, pays-bas-ukraine 3-2, dumfries, wijnaldum, iarmolenko, bushchan, euro
23/03/2021
Sites internet les plus visités
Notre dernier classement/liste remontant à mai 2020 et celui des sites internet les plus visités remontant à juillet 2019, il était temps de revenir sur ce dernier et de l'actualiser. L'idée a été, en fait, inspirée par la mise à jour de ce classement dans notre enseignement de géographie en classe de Première (Thème 2 : Une diversification des espaces et des acteurs de la production). Le classement est montré dans une sous-partie traitant du rôle des firmes transnationales dans la production mondiale. L'idée générale est que l'économie numérique est de plus en plus présente et puissante au sein de l'économie mondiale et que les plateformes numériques sont de plus en plus utilisées dans le commerce, d'où le classement permettant de constater que 4 sites d'e-commerce se retrouvent dans le TOP 12 (voir ci-dessous), argument renforçant l'idée générale.
En ce qui concerne le classement effectué par Alexa et appelé traffic rank, il est réalisé en fonction du nombre de visiteurs uniques et du nombre de pages vues par chaque visiteur. Le calcul de cette moyenne sur les trois derniers mois donne le "traffic rank". Toutes les extensions d'une adresse internet sont prises en compte et sont comptabilisés pour le même site. Si un site possède différentes extensions ou qui bénéficie d'adresses différentes qui toutes mènent à un seul site au contenu identique, ses visiteurs sont cumulés et comptabilisés pour le même site. La dernière mise à jour date du 8 février 2021.
Encore et toujours, Google Search et Youtube se situent respectivement à la première et seconde place. Les Etats-Unis dominent fort logiquement le classement et notamment le TOP 50 où ils placent 21 sites. Leur unique concurrent commercial, la Chine, suit de près avec 18 sites. L'Empire du Milieu place d'ailleurs 6 sites dans le TOP 10. Les deux géants économiques tuent toute concurrence puisqu'ils occupent quasiment le TOP 27 (y figure le site indonésien Ozekone appartenant au conglomérat MNC Corporation). Le partage égal entre les Etats-Unis et la Chine (13 chacun) est hautement symbolique d'une lutte entre les géants du numérique. L'hégémonie des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft - tous représentés dans ce classement) doit désormais composer avec son équivalent chinois, les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi).
Dans le TOP 50, Etats-Unis et Chine totalisent 39 sites, laissant donc des miettes au reste, soit deux pays plaçant chacun deux sites (Japon, Russie), six pays en plaçant un (Pays-bas, Inde, Canada, Corée du Sud, Iran, Indonésie) et un territoire "spécial", Hong Kong (Google Hong Kong).
Enfin, la pandémie de Covid-19 - qui sévit depuis plus d'un an - a eu un impact sur ce classement, profitant au géant controversé de la vente en ligne, Amazon. Multinationale qui a effectué le plus de bénéfices depuis un an, l'entreprise de Jeff Bezos monte logiquement dans le classement. L'enfermement chez soi a aussi été bénéfique au géant du streaming, Netflix qui se hisse à la 20ème place et qui subit désormais une concurrence féroce de toute une cohorte qui s'est ajusté à cette tendance (Prime Video, Apple+, Disney+, HBO max...etc). Enfin, le confinement a entraîné l'utilisation massive de la vidéoconférence, hissant Zoom Video Communications à la 14ème place (l'utilisation du concurrent direct Meet est comptabilisée dans celle de Google). R H, J N
TOP 25 (au 8 février 2021)
1) Google (USA)
2) Youtube (USA)
3) Tmall (e-commerce/Chine)
4) Baidu (moteur de recherche/Chine)
5) Tencent QQ (portail/Chine)
6) Sohu (portail/Chine)
7) Facebook (USA)
8) Taobao (e-commerce/Chine)
9) Qihoo 360 (logiciels/Chine)
10) Amazon (e-commerce/USA)
11) Yahoo! (USA)
12) Jingdong Mall (e-commerce/Chine)
13) Wikipedia (USA)
14) Zoom (USA)
15) Sina Weibo (réseau social/Chine)
16) Sina Corp (portail/Chine)
17) Xinhuan News Agency (média/Chine)
18) Windows Live (USA)
19) Reddit (USA)
20) Netflix (USA)
21) Microsoft (USA)
22) Panda TV (streaming jeux vidéo/Chine)
23) Zhanqi TV (streaming jeux vidéo/Chine)
24) Okezone (portail/Indonésie)
25) Alipay (Chine)
19:07 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexa internet, sites internet les plus visités, sites internet, économie numérique, e-commerce, qihoo 360, yahoo!, wikipedia, sohu, taobao, batx, gafam, google, facebook, youtube, netflix, zoom, etats-unis, chine, indonésie, streaming, xiaomi, tencent qq, baidu, amazon, iran, pays-bas, inde, hong kong, canada, japon, russie, corée du sud, windows live, reddit, microsoft, panda tv, zhanqi tv, okezone, alipay, jingdong, sina weibo, sina corp, xinhuan news agency, tmall
01/05/2020
Bières trappistes
Pour notre 1000ème note, nous avons simplement opté pour une petite note sur les bières trappistes, vu que notre collection actuelle de photos de bières goûtées atteint les 640 dont 100 bières belges. La Belgique est bien entendu connue pour ses bières et parmi celles-ci figurent celles qu'on dénomme les bières trappistes. Ce sont des bières brassées par ou sous contrôle des moines trappistes (ce sont les membres de l'ordre cistercien de la Stricte observance, vivant selon la règle de Saint-Benoît).
Généralement de fermentation haute, les bières trappistes sont actuellement au nombre de 14 mais pour pouvoir arborer le logo "Authentic Trappist Product", elles doivent respecter les critères de l'Association internationale trappiste. Par conséquent, la bière trappiste française Mont des Cats (qui brassa dans sa propre abbaye de 1847 à 1905) ne peut arborer le logo car elle est brassée et embouteillée actuellement à l'abbaye Notre-Dame de Scourmont, à Chimay (Belgique). Il en va de même pour la bière trappiste espagnole Cerveza Cardena. Les critères pour arborer le logo ATP sont les suivants :
- brassage à l'intérieur des murs d'une abbaye (ou à proximité)
- lien de subordination avec le monastère et appartenance à la culture d'entreprise propre au projet de vie monastique.
- Bénéfices affectés à la subsistance des moines , à l'entretien du site de l'abbaye et aux œuvres caritatives de la communauté monastique.
Il existe ainsi 14 bières trappistes (dont 12 "labellisées ATP"). Comme cette tradition provient de Belgique, les bières trappistes belges sont majoritaires dans ce classement. Celui-ci présente ces bières trappistes par ordre de création de la bière. En bleu, celles que nous avons déjà goûtées (avec un amour spécial pour la Orval).
- Rochefort (Belgique) - 1595 - brassée à l'abbaye Notre-Dame de Saint-Rémy (Rochefort, province de Namur).
- Westmalle (Belgique) - 1836 - abbaye Notre-Dame du Sacré-Coeur de Westmalle (Malle, Angers).
- Westvleteren (Belgique) - 1838 - abbaye Saint-Sixte de Westvleteren (Vleteren, Flandres occidentale).
- Chimay (Belgique) - 1862 - abbaye Notre-Dame de Scourmont (Chimay, Hainaut).
- La Trappe (Pays-Bas) - 1884 - abbaye Notre-Dame de Koningshoeven (Berkel-Enschot, Barbant-Septentrional).
- Orval (Belgique) - 1931 - abbaye Notre-Dame d'Orval (Florenville, Luxembourg).
- Achel (Belgique) - 1850 - abbaye Notre-Dame de Saint-Benoît d'Achel (Achel, Limbourg).
- Mont des Cats (France) - 2011 - commercialisée par l'abbaye du Mont des Cats (Godewaersvelde, département du Nord) mais brassée à l'abbaye Notre-Dame de Scourmont (Chimay). Non labellisée ATP.
- Stift Engelszell (Autriche) - 2012 - abbaye d'Engelszell (Engelhartszell, Haute-Autriche).
- Spencer (Etats-Unis) - 2013 - abbaye Saint-Joseph (Spencer, Massachusetts).
- Zundert (Pays-Bas) - 2014 - abbaye Notre-Dame-du-Refuge (Zundert, Brabant-Septentrional).
- Tre Fontane (Italie) - 2014 - abbaye Tre Fontane (Rome, Latium).
- Tynt Meadow (Angleterre) - 2017 - abbaye du Mount Saint Bernard (Coalville, Leicestershire).
- Cardena (Espagne) - ? - monastère San Pedro de Cardena (Burgos, Castille-Leon). Non labellisée ATP.
J. N
11:18 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bière, belgique, bières trappistes, bières belges, pays-bas, bière à haute fermentation, authentic trappist product, atp, spencer, tynt meadow, cardena, stift engelszell, orval, angleterre, usa, etats-unis, autriche, espagne, italie, france, mont des cats, achel, rochefort, westmalle, westvleteren, chimay, la trappe, zundert, tre fontane
24/04/2020
Indice de liberté de presse - 2020
La pandémie actuelle du Coronavirus/Covid-19 est du pain béni pour de nombreux gouvernements. Dans certains cas, elle permet de masquer la crise économique aiguë traversée en ce moment (Liban) mais plus généralement, elle fournit un prétexte à de nombreux gouvernements pour restreindre encore plus les libertés individuelles, notamment la liberté de la presse.
C'est ce qu'affirme l'ONG Reporters sans Frontières qui a publié le 21 avril 2020 son classement annuel de la liberté de la presse. C'est le cas par exemple de la Chine (177e) et de l'Iran (173e) - les deux premiers foyers de l'épidémie - qui ont mis en place des dispositifs de censure massifs. En Irak (162e), la licence de l'agence de presse Reuters a été suspendue car cette dernière a remis en cause via une dépêche les chiffres officiels concernant le coronavirus. Au Turkménistan (179e), l'un des pays les plus autoritaires et fermés au monde et où il y a officiellement zéro cas de coronavirus, l'emploi du mot "coronavirus" est passible d'une peine de prison. Considéré comme l'Etat le plus autoritaire au monde (et où il n'y a également - officiellement - aucun cas de contamination), la Corée du Nord occupe la dernière place du classement.
Si l'Occident se classe généralement bien (8 Etats dans le TOP 10, 16 dans le TOP 20) et que les pays nordiques occupent encore une fois le TOP 4 (voir classement ci-dessous), il n'échappe pas pour autant à cette tendance mondiale de musellement des médias. En pleine dérive autoritaire depuis des années, la Hongrie (89e, -2 places) de Viktor Orban a fait passer une "loi coronavirus" sanctionnant jusqu'à 5 ans de prison ferme la "diffusion de fausses informations" concernant le virus.
Progressions et régressions
Pour la 4ème année consécutive, la Norvège - exemple de démocratie - demeure 1ère du classement. Mais la meilleure progression est à créditer à la Malaise (101e) et aux Maldives (179e), après une alternance politique (en Malaisie, le premier ministre Najib Razak a quitté le pouvoir en 2018) qui leur fait respectivement gagner 22 et 19 places. Le Soudan (où l'ancien dictateur Omar el-Bashir a été écarté l'an passé) gagne de même 16 places. Les pires reculs sont du côté des pays en développement : Haïti (83e) et les Iles Comores (75e) perdent respectivement 21 et 19 places.
C'est la région Asie-Pacifique qui marque le recul le plus important (+1.7%). Généralement modèle de démocratie, l'Australie perd 5 places (26e) tandis que Singapour (158e) - Etat autoritaire - en perd 7. La région Moyen-Orient/Afrique du Nord demeure par ailleurs le coin le plus dangereux pour le journalisme, où l'Arabie Saoudite (170e, +2) et l'Egypte (166e, -3) sont - au niveau mondial - les pays où il y a le plus de journalistes emprisonnés.
Si l'Europe et l'Amérique sont généralement les bons élèves de ce classement, cela n'empêche pas des reculs notoires dans certains Etats. La première puissance mondiale - les USA - n'est "que" 45ème (+3) tandis que la première puissance d'Amérique du Sud - le Brésil - est 107ème (-2). Dans ces deux cas, les présidents (respectivement Trump et Bolsonaro) participent activement de cette état de la liberté de la presse, de par leur attitude anti-démocratique et anti-médias, incitant même publiquement à une haine contre les médias.
Même l'Europe occidentale n'échappe pas à une certaine régression. La France, où les journalistes sont victimes d'agressions policières (crise des gilets jaunes) n'est "que" 34ème (-2). Le Royaume-Uni ne fait pas mieux (35e, -2) tandis que des démocraties authentiques comme la Belgique (12e, -3) et la Suisse (8e, -2) régressent également.
Dans le monde arabe, c'est la Tunisie (une transition démocratique plutôt réussie lors du Printemps arabe) qui se classe le mieux (72e, 0) tandis que le Liban (107e, -1) est le pays arabe du Moyen-Orient qui fait le mieux (107e, -1), suivi du Koweït (109e, -1). Les 20 derniers pays du classement sont fort logiquement des pays du sud et autoritaires. Certains sont également instables sur le plan politique. Il convient de même de souligner la corrélation entre crise économique et répression (ou absence de confiance envers) des médias. En effet, tous les Etats marqués par une crise socio-économique durant la période 2019-2020 (Liban, Irak, Iran, Bolivie, Chili, Haïti, Equateur..etc) régressent. En tout état de cause, cette reculade de la liberté de la presse un peu partout semble devenir une normalité. Et c'est une très mauvaise nouvelle. J. N
TOP 20
1. Norvège
2. Finlande
3. Danemark
4. Suède
5. Pays-Bas
6. Jamaïque
7. Costa Rica
8. Suisse
9. Nouvelle-Zélande
10. Portugal
11. Allemagne
12. Belgique
13. Irlande
14. Estonie
15. Islande
16. Canada
17. Luxembourg
18. Autriche
19. Uruguay
20. Suriname
Les 20 Etats les moins bien classés
161. Tadjikistan
162. Irak
163. Somalie
164. Libye
165. Guinée Equatoriale
166. Egypte
167. Yémen
168. Azerbaïdjan
169. Bahreïn
170. Arabie Saoudite
171. Cuba
172. Laos
173. Iran
174. Syrie
175. Vietnam
176. Djibouti
177. Chine
178. Érythrée
179. Turkménistan
180. Corée du Nord
Classement complet
15:11 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : norvège, finlande, danemark, erythrée, corée du nord, turkménistan, chine, donald trump, trump, bolsonaro, bolivie, chili, soudan, singapour, maldives, reporters sans frontières, coronavirus, covid-19, indice de liberté de presse, indice de liberté de presse 2020, journalisme, irak, iran, liban, tunisie, tadjikistan, haïti, france, etats-unis, brésil, malaisie, iles comores, cuba, vietnam, yémen, djibouti, syrie, laos, portugal, pays-bas, jamaïque, costa rica, nouvelle-zélande, koweït, suède, suisse, equateur, rsf
16/04/2020
Fortune Global 500
Le deuxième plus ancien magazine américain consacré à l'économie, Fortune (fondé en 1930 et édité à New York), publie chaque année, parmi d'autres classements économiques, la liste des 500 premières firmes multinationales selon le chiffre d'affaire, le Fortune Global 500. Cette note survient maintenant car pour la première fois - en 2019 - le nombre d'entreprises chinoises du TOP 500 (129) dépasse celui des entreprises américaines, témoin d'une montée en puissance économique de la Chine qui se poursuit et symbole d'une concurrence américano-chinoise à son comble et certainement amplifiée par la pandémie actuelle du Coronavirus/Covid-19.
A cette statistique édifiante, il faut également souligner que l'évolution du classement depuis 2001 permet de constater que la part de l'Amérique du Nord dans celui-ci a sensiblement baissé tandis que celle de l'Asie orientale a ostensiblement augmenté, symbole là aussi d'une montée en puissance d'une région qui s'affirme grâce à ses ports mondiaux (Shanghai, Singapour, Shenzhen), sa double façade maritime (Chine-Japon) et ses gigantesques métropoles (constituant également des places boursières importantes comme Hong Kong ou Tokyo) dont nombreuses figurent en 2019 aussi bien dans le TOP 10 des villes plus chères que dans celui des Villes abritant le plus de milliardaires.
Classement par pays
1. Chine 129 (25.8%)
2. Etats-Unis 121 (24.2%)
3. Japon 52 (10.4%)
4. France 31 (6.2%)
5. Allemagne 29 (5.8%)
6. Royaume-Uni 17 (3.4%)
7. Corée du Sud 16 (3.2%)
8. Suisse 14 (2.8%)
9. Canada 13 (2.6%)
10. Pays-Bas 12 (2.4%)
Autre manifestation de la puissance économique chinoise, la présence dans le TOP 5 (voir ci-dessous) de trois firmes chinoises dont Sinopec (pétrole) en 2ème position. Si la Chine, première, occupe un quart du classement, les 9 pays suivants représentent 61% des Firmes. Fort logiquement, les pays "du nord" occupent le trois quart du classement puisque Singapour, Taïwan, l'Italie, l'Espagne, l'Australie et l'Irlande placent plusieurs FMN. Aux 10 premiers Etats viennent s'ajouter 23 autres (soit 32 Etats reconnus + Taïwan qui n'est pas membre de l'ONU). Parmi ces 23, figurent 9 pays "du sud" dont la situation économique s'est considérablement améliorée sur les 30-40 dernières années, rappelant au passage que désormais on ne peut plus parler d'un sud unitaire, les situations étant très contrastées.
13 pays placent une seule firme dans ce dernier classement : la Norvège (Equinor, 113e), le Luxembourg (Arcelor-Mittal, 120e), la Thaïlande (PTT, 130e), la Malaisie (Petronas, 158e), l'Indonésie (Pertamina, 175e), la Belgique (Anheuser-Busch InBev, 192e), la Suède (Volvo, 253e), le Danemark (Maersk Group, 294e), la Pologne (PKN ORLEN Group, 410e), la Turquie (Koç Holding, 423e), l'Autriche (OMV Group, 459e), la Finlande (Nokia, 466e) et les Emirats Arabes Unis (Emirates Group, 476e).
R. H, J. N
TOP 20 des firmes multinationales
1. Walmart (USA)
2. Sinopec (Chine)
3. Royal Dutch Shell (Pays-Bas)
4. China National Petroleum (Chine)
5. State Grid (Chine)
6. Saudi Aramco (Arabie Saoudite)
7. BP (Royaume-Uni)
8. Exxon Mobil (USA)
9. Volkswagen (Allemagne)
10. Toyota (Japon)
11. Apple (USA)
12. Berkshire Hathaway (USA)
13. Amazon.com (USA)
14. UnitedHealth Group (USA)
15. Samsung Electronics (Corée du Sud)
16. Glencore (Suisse)
17. McKesson (USA)
18. Daimler (Allemagne)
19. CVS Health (USA)
20. Total (France)
Classement complet
21:02 Publié dans Liste/Classement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fortune, fortune global 500, new york, etats-unis, firmes multinationales, firmes transnationales, chine, france, pays-bas, allemagne, royaume-uni, japon, corée du sud, suisse, canada, australie, irlande, singapour, taïwan, sinopec, saudi aramco, walmart, volkswagen, toyota, maersk, total, royal dutch shell, daimler, bp, amazon, amazon.com, apple, berkshire hathaway, unitedhealth group, samsung, samsung electronics, glencore, exxon mobil, mckesson, cvs health, china national petroleum, state grid